mercredi 28 avril 2010

Sarkozy, t'es foutu, les vieux sont dans la rue !

" Les vieux ont lâché Sarko. " Ce diagnostic est grave pour le chef de l'Etat : en 2007, il a dû une bonne part de son succès au soutien des 11 millions d'électeurs de plus de 65 ans, dont les deux tiers avaient alors voté pour lui.

Cela fait des bataillons d'autant plus précieux que ce sont des citoyens beaucoup moins abstentionnistes et versatiles que les plus jeunes. Lors des cinq dernières élections présidentielles, ils ont systématiquement avantagé le candidat de droite. Non par une sorte de loi biologique qui indexerait le degré de conservatisme politique sur l'ancienneté des artères. Mais tout simplement parce que les Français âgés sont aussi les moins diplômés, les plus croyants, les plus ruraux et qu'ils détiennent davantage de patrimoine. Autant de facteurs explicatifs du vote de droite. Cette nuance mise à part, il reste que depuis des lustres les vieux votent plus volontiers à droite.
Or bon nombre d'entre eux ont fait défection aux régionales. Au premier tour, selon la Sofres, 37 % ont voté pour les listes UMP, mais 42 % ont préféré les listes de gauche (Front de gauche, PS, divers gauche ou écologistes), le solde revenant au Front national (14 %). Au second tour, selon OpinionWay, la gauche (49 %) a également devancé la droite (44 %), le FN recueillant 6 % des suffrages.
On se rassurait, il y a peu encore à l'Elysée, en assurant que les personnes âgées constituaient un " socle solide " en faveur de Nicolas Sarkozy. L'examen du baromètre mensuel de la Sofres le confirme, mais conduit à un jugement beaucoup plus nuancé : plus le temps passe, plus ce socle s'érode.
En juin 2007, 77 % des plus de 65 ans faisaient confiance au chef de l'Etat (contre 63 % pour l'ensemble des Français). Au mois d'avril 2010, ils ne sont plus que 37 % (contre 28 % pour l'ensemble des Français). La dégringolade s'est effectuée en deux temps. Tout d'abord à l'automne 2007, au moment des (més) aventures conjugales de Nicolas Sarkozy : en trois mois, celui-ci perd 20 points de confiance chez les plus âgés qui sont les plus troublés, pour ne pas dire choqués, par ces péripéties privées. Pas sérieux, pensent-ils.
Après deux années 2008 et 2009 où la cote de confiance présidentielle se stabilise grosso modo autour de 50 % chez les plus de 65 ans (contre 40 % pour l'ensemble des Français), le second décrochage s'est produit depuis la fin de 2009. Après le style du président, c'est l'absence de résultats de son action qui est en cause.
Le baromètre de l'Ifop pour Ouest-France en témoigne. Entre 2008 et 2009, la confiance des plus de 65 ans dans le gouvernement pour lutter contre l'insécurité a chuté de 14 points, à 48 % (contre - 8 points, à 49 %, pour l'ensemble de la population). La déception est similaire pour la lutte contre le chômage ou contre la pauvreté et l'exclusion.
A quoi il faut ajouter les coupes dans les budgets des services publics : saluées quand il semblait s'agir de supprimer quelques " gratte-papier " dans l'administration, elles ne sont plus supportées quand elles entraînent la suppression d'infirmières dans les hôpitaux et de policiers dans les rues.
Rude constat pour le président, car les vieux ont la mémoire longue.

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