samedi 27 novembre 2010

Fermeture du lycée Mounier : une régression des ambitions éducatives









La décision de la présidence de la Région Rhône-Alpes de fermer le lycée Mounier à la rentrée prochaine, sans aucun débat préalable au sein du Conseil régional comme localement à Grenoble, rencontre l'opposition unanime des enseignants, personnels, élèves, parents d'élèves du lycée ainsi que celle des habitants du secteur. Les élus Front de Gauche à la Région ont bien sûr immédiatement condamné cette décision de l'exécutif régional.
Le collectif de défense a développé des arguments très convaincants contre la fermeture de cet établissement, lequel est riche en options, qui a mené à la réussite des générations d'élèves, dont une grande part venant de nos quartiers, depuis près de 40 ans grâce à des équipes éducatives qui ont su expérimenter avec rigueur et persévérance des voies nouvelles.
Nous soutenons la proposition du collectif de maintenir l'activité éducative de Mounier sur le site pendant les travaux de reconstruction. Nous souhaitons que les élus de la Région prennent une position dénuée d'ambigùité à ce sujet.
La toute récente expertise que le collectif de défense a commanditée réfute les arguments techniques ayant trait à la sécurité du personnel et des élèves, arguments sur lesquels la direction de la Région s'appuie pour tenter de justifier cette fermeture.
Quand la Région et le Rectorat ont annoncé cette décision de fermer le lycée à la rentrée 2011 et de répartir les élèves dans d'autres lycées de Grenoble, les arguments invoqués n'ont pas dissipé la stupeur aussitôt ressentie. La rapidité de la procédure employée et l'absence totale de concertation contribuant à jeter la suspicion sur les raisons véritables qui ont conduit à renoncer au plan de restructuration. Celui-ci avait pourtant été élaboré, programmé et « provisionné » (20 millions d'euros) en 2005. Maintenant la Région prétend vouloir échelonner la fermeture sur 2 ans...
Quelle stupeur de voir l'exécutif de notre Région présidé par Jean-Jack Queyranne, membre du Parti socialiste, accompagner ainsi la politique gouvernementale de régression scolaire : suppressions de postes d'enseignants, fermeture d'options, de sections (notamment dans l'enseignement technologique comme au lycée André-Argouges), suppression de la « carte scolaire » ! La mission des écoles et des collèges se réduirait à donner un maigre bagage appelé « socle commun » à ceux qui ne pourraient pas, prétendument, étudier au-delà de 16 ans.
Cette politique socialement inégalitaire doit être activement combattue. En réduisant les moyens humains et matériels ou les filières ou le nombre des établissements publics, elle crée des déserts scolaires et laisse le champ libre à des établissements privés qui se frottent les mains à la vue de la disparition lente et progressive d'un service public d'éducation ambitieux à l'égard des jeunes.
Quand la droite veut saborder l'Éducation nationale, nous disons que nos écoles, nos collèges, nos lycées, et particulièrement dans un quartier comme le nôtre, ont besoin d'être encouragés et soutenus avec résolution. Pour nous, l'école publique et laïque - École de la République - est seule garante de l'accès de tous sans discrimination à l'éducation, élément essentiel du « vivre ensemble ». C'est la raison pour laquelle le lycée Mounier doit vivre ! Les écoles et collèges du secteur doivent bénéficier de tous les moyens indispensables pour offrir à tous des voies de réussite.
C'est le défi qu'une gauche ambitieuse doit se donner pour mission absolue de mener à bien.
Faisons de nos collectivités locales des lieux de résistance active à cette politique de recul social. Des lieux aussi de propositions.

Collectif Front de Gauche de la Villeneuve et du secteur Sud de grenoble

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