vendredi 10 décembre 2010

L’argent public ne doit pas financer les grands groupes

Communiqué de presse du groupe Front de gauche du Conseil régional d’Auvergne
"Lors de la dernière commission permanente du Conseil régional du 6 décembre, 600 000 € ont été attribués au groupe ACTICALL au titre du dispositif FRAE (Fonds régional d’ancrage des entreprises). Les élus du Front de gauche ont été seuls à voter contre cette subvention.
Cette société spécialisée dans les centres d’appels, comporte 14 sites, 12 en France et 2 au Maroc à Casablanca. Elle comprend 4000 salariés, dont le salaire brut mensuel se situe autour de 1300 €. Le groupe veut s’agrandir et envisage d’ouvrir un autre site à Cournon où il est question de créer 400 emplois et va bénéficier pour cela de 775 000 € d’aides publiques, dont 600 000 € du Conseil régional.
Pour la région, 600 000 € ça n’est pas rien, au moment où il est question d’économies budgétaires drastiques qui vont pénaliser le fonctionnement de l’institution et repousser des investissements très urgents, notamment dans les lycées auvergnats. Cet argent aurait aussi pu être utilisé pour l’aide à la mobilité des jeunes.
L’argent public délivré servira à peine d’argent de poche à ce groupe quand on découvre le chiffre d’affaires 2009 pharamineux s’élevant à 105 millions € (+20% par rapport à 2008), avec un résultat net de 6 millions €. De plus, le capital du groupe ACTICALL est détenu à 45 % par la société de financement du groupe Mulliez.
Faut-il rappeler que le groupe Mulliez est propriétaire de multiples enseignes (Auchan, Leroy Merlin, Saint-Maclou, Trois Suisses, ….).Il est difficile de faire un état détaillé des sociétés détenues par cette famille.
Fort de ses 300 000 salariés et de ses 60 milliards d’euros de chiffre d’affaires, l’empire Mulliez constitue le premier acteur familial de l’économie française. Il ne s’agit pas d’un groupe à proprement parlé mais d’une galaxie d’entreprises ayant en commun d’être contrôlées par les membres de l’association familiale Mulliez (AFM).
La famille Mulliez est considérée comme la première fortune de France avec 15 Milliards € en 2009 et 19 milliards € (+27%) en 2010. Comment ne pas être scandalisé par le vote de cette subvention quand tant de besoins ne sont plus satisfaits pour les familles les plus modestes ?
L’argument des emplois créés pour justifier cette aide est une duperie. A qui fera-t-on croire que c’est la subvention régionale qui a motivé la décision du groupe de s’installer à Cournon quand on voit les sommes colossales dont dispose ACTICALL ?
En réalité, une fois encore, l’argent public va servir à abonder de tels profits. On marche sur la tête. Depuis sa mise en place, les élus communistes puis ceux du Front de gauche ont dénoncé ce dispositif FRAE dans lequel s’engouffrent les grands groupes pour faire payer les collectivités.
Les élus Front de Gauche demandent son abandon. A l’opposé, ils proposent de redonner toute sa place au FRE (Fonds régional pour l’emploi) qui, en garantissant les emprunts bancaires, permet de mobiliser l’argent des banques pour aider les entreprises. En effet, les statistiques montrent que lorsque le Conseil régional dépense 1 euro en garantie, ce sont 15 euros de crédit bancaire qui sont mobilisés pour aider les entreprises.
Sachant que la mission des banques est avant tout de financer l’emploi et le développement économique, sachant également qu’elles disposent de plus de 5 milliards d’excédents immédiatement disponibles dans leurs coffres forts auvergnats, on mesure mieux le caractère scandaleux de l’aide qui vient d’être attribuée au groupe ACTICALL par le conseil régional."

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