mercredi 8 décembre 2010

Les inégalités s'aggravent dans l'école française

L'école française reçoit une note moyenne pour ses performances dans une étude internationale de référence qui relève un fort accroissement des inégalités et de la proportion d'élèves en difficultés
Publiée tous les trois ans, la dernière livraison de l'étude internationale Pisa  (Programme international pour le suivi des acquis) réalisée en 2009 par l'OCDE sur 65 pays montre une stagnation de la France dans la moyenne des pays riches ou en développement et met en lumière des problèmes structurels.
Les experts de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui ont interrogé en France 4.300 élèves de 15 ans, placent le pays au 22e rang sur 65 pour les critères de lecture et de la culture mathématique et au 27e rang pour celui de la culture scientifique.
En baisse depuis 2000, lorsqu'elle s'élevait à 505, la note française pour la lecture est en 2009 de 496, proche de la moyenne des 65 pays (493) mais très loin derrière les premiers de la classe, la Corée du Sud (539), la Finlande (536) ou encore le Canada (524) et le Japon (520). La France se situe en 2009 au même plan que le Danemark, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l'Allemagne ou la Suède.
L'étude montre que la proportion d'élèves en difficulté en France a fortement augmenté de 2000 à 2009, de 15,2% à 19,7%.  A l'autre bout de l'échelle, les excellents élèves sont passés de 8,5 à 9,6%.
Plus que dans la moyenne de l'OCDE, la réussite scolaire est liée en France au statut social des parents, montre l'étude.
RÉDUCTIONS D'EFFECTIFS
Ce constat d'une école française plus inégalitaire ne peut exonérer la droite, qui est au pouvoir depuis 2002, et ses réformes qui ont conduit à la suppression d'environ 40.000 emplois à temps plein dans l'enseignement ces trois dernières années.
"Ces résultats médiocres, voire mauvais, de la France mesurés par cette enquête internationale sont le résultat d'une politique dangereuse et irresponsable menée depuis 2002 et plus encore depuis 2007", écrit le secrétaire à l'Education du Parti socialiste, Bruno Julliard, dans un communiqué.
"La France doit recommencer, comme tous ses partenaires, à investir dans l'éducation", dit-il.
Le ministre Luc Chatel a répondu que, selon son analyse de l'étude , les moyens étaient sans rapport avec la performance du secteur éducatif.
"Le sujet n'est pas le problème des moyens", a-t-il dit. Le gouvernement a déjà réaffirmé que les suppressions d'effectifs se poursuivraient au même rythme dans l'éducation en 2011, dans le cadre de l'assainissement des finances publiques.
Le ministre promet de remédier aux problèmes par un "plan sciences" qui sera prochainement présenté et un "plan illettrisme" en cours d'application. Il promet un développement au lycée de l'aide personnalisée proposée déjà en primaire et évoque une autonomie accrue des établissements.
Les syndicats d'enseignants critiquent depuis 2007 la politique du gouvernement, estimant qu'elle mène inéluctablement à un "décrochage" accru des élèves scolarisées dans des écoles difficiles, dont les parents gagnent peu d'argent et ont peu de temps pour les encourager à travailler à la maison.

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