lundi 31 janvier 2011

Forum du Front de Gauche à Bordeaux : « Contre le capitalisme vert, unir l’écologie et la justice sociale. »

Par  Maxime Vivas
Bonsoir,
D’abord, quelques réflexions, nées de mon vécu de citoyen et d’élu municipal d’un petit village au sud de Toulouse.
Dans mon village, comme dans des milliers d’autres, l’école a fermé, la boulangerie aussi, il n’y a plus de commerce. Le facteur vient d’un village voisin et il passe après midi. Pour avoir du pain frais ou lire le journal du matin il faut faire 10 Km aller-retour.
Et mes chers concitoyens, mes électeurs, sont culpabilisés.
Et d’ailleurs, ils sont coupables, surtout les plus pauvres.
Ceux qui se chauffent avec des radiateurs électriques, ceux qui n’ont pas isolé leur habitat, ceux qui travaillent si loin et à des heures si biscornues qu’ils utilisent deux voitures par ménage, ceux dont les voitures, trop vieilles, polluent et consomment trop essence, ceux qui travaillent trop et qui n’ont pas le temps ou la force de bêcher leur jardin et qui achètent à l’hypermarché leurs légumes qui ont voyagé.
Ils sont coupables puisque les tenants d’un capitalisme vert le leur disent.
On en voit qui, fatigués, passent leurs dimanches à fumer et boire devant leur télé (à regarder Michel Drucker, il paraît que parfois c’est bien) au lieu de se mijoter des repas bios après leur jogging.
Ces braves gens qui n’en peuvent plus, on entend bien, ici et là, et jusqu’à gauche, des gens qui les condamnent, des moralisateurs qui sont prêts à soutenir des lois pour les obliger à une attitude plus verte, plus citoyenne,des lois qui priveraient les fumeurs-buveurs téléphages-sédentaires des remboursements des frais des maladies qu’ils vont avoir, des lois qui diraient clairement que tel qui ne peut se payer une voiture propre doit opter pour la mobylette, (un vélo serait mieux).
Bref, des lois nécessaires, gravées sur le socle de pierre de nouveaux monuments à ériger dans chaque village ,dédiés aux nouveaux combattants de la « guerre verte », où l’on pourrait lire : « Salauds de pauvres ! ».
Va-t-on arrêter de désigner comme planèticides ceux dont l’incivisme revient (c’est une image) à prélever un grain de sable dans la dune du Pyla tandis que des oligarques du monde entier la défoncent avec des bulldozers... dotés de pots catalytiques ?
Va-t-on arrêter de fustiger les petits, les obscurs, les sans-grades, dont parlait Edmond Rostand dans l’Aiglon ?

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