vendredi 4 février 2011

Les marchés financiers n’aiment pas la liberté

Par Nadia Djabali

Les agences de notation n’apprécient pas les aspirations démocratiques. Elles préfèrent les gouvernements autoritaires et dictatoriaux. Lundi 31 janvier, l’agence Moody’s a dégradé la note souveraine de l’Égypte d’un cran, de Ba1 à Ba2, et pourrait l’abaisser à nouveau, transformant les obligations d’État égyptiennes en titres pourris. L’agence estime qu’il existe « une forte possibilité que la politique budgétaire soit assouplie dans le cadre des efforts du gouvernement pour contenir le mécontentement ».
Le 19 janvier la même agence avait dégradé la note de la Tunisie de Baa2 à Baa3. S’inquiétant que la tournure des événements « affecte les recettes fiscales et la croissance en 2011 » en Tunisie, Moody’s mettait en garde le pays contre « le prolongement d’une crise qui serait potentiellement dommageable pour l’économie du pays » ! Pour les agences de notation, à la fiabilité douteuse, qu’importe le régime politique pourvu qu’on puisse faire des affaires. Et ces agences considèrent visiblement les dictatures comme moins dangereuses, en ce qui concerne les remboursements à terme, que les pays en transition démocratique. Les marchés financiers, dont les agences de notation sont les gardiennes, n’aiment pas la liberté !

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