lundi 23 mai 2011

La Cité de l’immigration est accusée de censurer un historien critique de Sarkozy

Esther Benbassa accuse la CNHI de censure
La publication d’un dossier sur la France postcoloniale dans la revue Hommes et migrations et les débats prévus les 20 et 21 mai à la Porte Dorée, n’auront pas lieu. Entre la Cité nationale de l’histoire de l’immigration (CNHI) et Esther Benbassa, le torchon brûle : cette dernière, à l’origine du dossier, a souhaité tout annuler après que le comité de rédaction de la revue a refusé de publier l’un des articles. Elle parle de censure ; la rédactrice en chef de la revue évoque, elle, une " incompréhension".
« Si l’on cède une fois, on cédera toujours. » Pour Esther Benbassa, directrice d’études à l’Ecole pratique des hautes études (EPHE, Sorbonne) et « intellectuelle publique », ce sont les questions de « liberté d’expression » et de « censure » qui sont aujourd’hui posées. En cause : le refus par le comité de rédaction de la revue bimestrielle Hommes et migrations, édité par la CNHI, de publier un article de Nicolas Bancel, professeur à l’Université de Strasbourg. Consacré à "la racialisation postcoloniale des discours publics", cette contribution intitulée "La brèche"et dont on peut lire les trois premières pages était programmée parmi les dix articles du dossier intitulé "La France en situation postcoloniale ? Prise en compte de l’héritage colonial dans la société française". Dossier coordonné par Esther Benbassa (et composé notamment d’actes d’un colloque de mai 2010) qui aurait dû paraître dans le n°1291 de la revue daté mai-juin 2011.

Un article "vite écrit" ?

Pourquoi donc la revue a-t-elle refusé de publier cet article ? « C’est un article de sciences-politiques qui sort du cadre de ce dossier consacré à la situation postcoloniale, résume Marie Poinsot, rédactrice en chef, jointe au téléphone. Il se livre à une dénonciation de l’ethnicisation des discours publics, un sujet dont nous avons récemment traité. Il est multidimensionnel, voulant la fois analyser les discours publics et les politiques publiques elles-mêmes. Pourquoi pas sauf que chacun de ces aspects aurait mérité d’être plus précisés... », considère la rédactrice en chef d’Hommes et migrations pour qui « cet article a été vite écrit ». Une critique que réfute l’universitaire : « J’avais fait lire mon article à plusieurs universitaires spécialistes de ces questions qui m’avaient encouragé à le publier », a confié Nicolas Bancel à Télérama.fr
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