jeudi 19 mai 2011

L’avenir de la gauche ne dépend pas … d’un seul homme

par Patrick Le Hyaric 
Ainsi la vie politique ne tiendrait qu’à un fil. Une précampagne présidentielle serait totalement bouleversée. L’un de ses présumés candidats, non déclaré à de futures primaires du principal parti de la gauche serait sous le coup d’accusations très graves pour des faits se déroulant au … 28ème étage d’une chambre d’hôtel dans… le quartier de Manhattan à New-York.
A l’heure où ces lignes sont imprimées, nous ne savons pas ce qui s’y est exactement passé, puisqu’une seule version, celle de la police et de l’accusation, nous a été très ostensiblement présentée, faisant fi du principe de présomption d’innocence pourtant revendiqué par le système américain. La présomption de sincérité doit tout autant prévaloir pour celle qui a porté plainte. Comme tout être sensible et responsable, nous sommes à la fois incrédules, abasourdis, choqués par les informations concernant M. Dominique Strauss-Kahn et leur mise en scène. Il est à la fois l’un des hommes les plus puissants du monde, comme directeur général du Fonds monétaire international, ancien ministre français et l’un des possibles candidats du Parti socialiste à la prochaine élection présidentielle. C’est parce qu’il est présenté comme susceptible d’être élu Président de la République que l’affaire prend cette ampleur.
Tout cela suscite d’ores et déjà quelques réflexions. La première tient à la combinaison du présidentialisme monarchique et  d’un complexe médiatique et sondagier. Elle place l’avenir d’un courant politique, voire l’avenir de la principale échéance électorale nationale, donc peut être le devenir du pays, entre les mains d’un seul homme, à un an de l’élection présidentielle. Voilà, sur le fond,  d’où vient cette incroyable fragilité qui nous laisse tous perplexes.
La seconde. Alors que la crise économique et sociale produit ses terribles effets, qu’elle s’accompagne de doutes,  de méfiance, parfois même de rejet vis-à-vis des responsables politiques, ces événements ne feront qu’élargir encore plus le fossé entre « la politique » et les citoyens. Quelle aubaine pour le développement des populismes et de l’extrémisme de droite ! Tous ceux qui au petit matin, dimanche dernier, ont complaisamment tendu leurs micros et caméras d’abord vers Mme Le Pen, ont pris là une bien lourde responsabilité.
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