vendredi 9 septembre 2011

Ce plan priverait les fondeurs de trois mois de salaire

N’étant plus capable de répondre aux exigences de Renault, la direction des Fonderies du Poitou Alu, à Ingrandes, dans la Vienne, tente d’imposer aux salariés une baisse de 23 % de leurs salaires. Ils sont en grève depuis vendredi.
Ingrandes (Vienne),  envoyée spéciale.
Lovée entre les champs de céréales et de tournesols, la zone industrielle Saint-Ustre, à la sortie du village d’Ingrandes, tout proche de Châtellerault, dans la Vienne. Et là, deux fonderies aujourd’hui distinctes, qui furent toutes deux propriétés de Renault jusqu’en 1998. L’une spécialisée dans la production de blocs moteurs en fonte et l’autre dans la fabrication de culasses en aluminium. Immenses bâtisses aux toits caractéristiques en épis, qui rapportent du blé ! Mais pas assez pour répondre aux exigences de Renault, désormais simple client (mais à 80 % !) des Fonderies du Poitou Alu. Qu’à cela ne tienne, le groupe Montupet, propriétaire de l’entreprise qui emploie 474 salariés, depuis 2009, après neuf reventes-rachats, planche depuis le mois de mai sur un « plan de compétitivité ». Et à quelques jours des congés estivaux, ces salariés en ont découvert le contenu révoltant. 
Syndicats unis contre la régression sociale
Aux ouvriers en contact avec la matière, il est demandé d’accepter une baisse de salaire de 15 % et de travailler 35 heures par semaine au lieu de 38 h 50, payées 35. Cela équivaut à une baisse de 23 % de salaire et, tous comptes faits, cela suppose de vivre avec trois mois de salaire en moins sur l’année ! Aux personnels dits de main-d’œuvre indirecte (cadres, techniciens…), le plan, qui selon la direction doit s’appliquer dès la fin septembre, impose de renoncer à 14 jours de RTT et prévoit 50 départs volontaires vers d’autres sites du groupe en France, en Bulgarie et au Mexique. En cas de refus, l’avenir du site est clairement menacé. Les salariés, unis malgré ces disparités de traitement, refusent ce plan. Ils ont entamé une grève le vendredi 2 septembre, suivie à près de 95 %, déterminés à obtenir son retrait pur et simple.
C’est unitairement que les syndicats CGT, FO, CFE-CGC et UDT (syndicat autonome) condamnent ce « plan de régression sociale » qui « ramènerait les salariés trente ans en arrière ».
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