mercredi 30 novembre 2011

Les colères populaires sont grandes, de même que les espérances !


« Le Sénat s’est doté le 25 septembre d’une majorité de gauche et ce bousculement politique s’en est suivi d’un autre : l’élection d’une communiste à la Présidence de la commission des affaires sociales. Mais considérer cette élection comme un simple fait historique – aussi important qu’il soit  constituerait une erreur majeure. C’est avant tout une responsabilité politique importante, celle de donner une dimension nouvelle à une fonction que certains pourraient être tentés de réduire à un symbole. Si la présidence d’une commission ne permet pas à elle seule de changer la donne législative et transformer les projets de lois rétrogrades du Gouvernement, elle doit néanmoins permettre, et c’est le sens que j’entends donner à mon mandat, de faire en sorte qu’au Sénat on entende une autre voix. Que l’on entende les caissières d’ED Albertville, le combat de celles et ceux qui dénonçaient, bien avant le scandale du Médiator, la collusion de certains responsables politiques avec les laboratoires pharmaceutiques, les personnels soignant des établissements publics de santé, les salariés de Fralib ou de Nestlé ou encore la voix de celles et ceux brisés sur l’autel d’une rentabilité à deux chiffres, destinée uniquement aux actionnaires. S’il est capital que cette présidence permette de faire entendre d’autres voix au Sénat, elle doit également permettre l’émergence de propositions alternatives, qu’il s’agisse d’un juste partage des richesses pour assurer le financement pérenne de la sécurité sociale ou encore d’une prise en charge solidaire des dépenses liées à la perte d’autonomie. C’est sûr, notre marge de manœuvre est réduite, mais comme le disait Théodore Monod, humaniste français, "Le peu qu'on peut faire, le très peu qu'on peut faire, il faut le faire". Eh bien, avec mon groupe nous allons faire et nous avons d’ores et déjà commencé avec par exemple le dépôt une proposition de loi d’abrogation de la réforme territoriale de Nicolas Sarkozy, loi qui suscite un mécontentement quasi généralisé des élu-es locaux, ….. Tout comme nous avons déposé une proposition de loi visant à abroger le conseiller territorial, proposition inscrite à l’ordre du jour des travaux du Sénat et qui viendra en discussion en séance publique le 16 novembre De même, ce jour sera discutée la proposition de loi que j’ai déposée au nom du groupe CRC et qui se propose de rétablir le droit au repos dominical ! Dans le cadre des débats budgétaires, nous nous attacherons, contre le projet d’austérité du gouvernement, à faire prévaloir des mesures de justice fiscale, bref nous serons véritablement porteurs d’une alternative qui permette de générer de nouveaux progrès humains et qui soit basée sur des valeurs de solidarité et d’humanisme. Les colères populaires sont grandes, de même que les espérances ! Elles doivent obtenir des réponses fortes et solidaires, et nous nous attèlerons à cette tâche avec mes collègues du groupe CRC au Sénat. En outre, comme je le soulignais, au-delà du symbole, le basculement du Sénat à gauche ouvre de réelles perspectives d’une victoire de la gauche en 2012 ; cela doit nous permettre de faire entendre clairement la voix du Front de gauche dans la campagne. »
Annie David , Sénatrice de l’Isère
Présidente de la commission des affaires sociales.

Chiffres du chômage : « Xavier Bertrand, Pythie du chômage »

Avec 4,459 millions de chômeurs en octobre, la situation de l'emploi est apocalyptique. Xavier Bertrand, le ministre du Travail, est désormais résigné: « Tant que la situation économique ne s'améliorera pas, je ne vois pas comment les chiffres de l'emploi pourront réellement s'améliorer ».
Oublié, celui qui, début 2011, avait appelé à la « mobilisation générale » pour une « nouvelle bataille » de l'emploi. Transformé en Pythie du chômage, Xavier Bertrand a peu de chance, cette fois, de se tromper, puisque les deux plans d'austérité que son Premier ministre et sa majorité ont adopté en l'espace d'à peine trois mois vont prélever quelque 20 milliards d'euros sur la demande et contracter le marché de l'emploi comme jamais.
Voici le beau résultat de la politique obsessionnelle de réduction de la dette et des déficits recommandée par la Commission européenne, la BCE et le FMI. L'austérité est bien l'ennemie de l'emploi, de l'efficacité économique et sociale.
Communiqué du Parti Communiste Français

Un message de Denise Hamouri

Mesdames, Messieurs, Chers amis,

Alors que mon fils, Salah, devait sortir le 28 novembre, les autorités israéliennes en ont décidé autrement, de manière totalement arbitraire. 
Bien sûr vous imaginez la déception énorme qui est celle de Salah et aussi celle de sa famille. 
Mais je voudrais vous dire, en notre nom à tous, un « grand merci ». Un grand merci car depuis tellement longtemps vous vous êtes mobilisés en faveur de Salah et de la liberté – la sienne et celle de la Palestine.
Sans vous, qui êtes des dizaines de milliers, on ne parlerait même pas du tout de Salah et on n’aurait même pas fait attention à son sort pourtant injuste et terrible.
Merci vraiment car si Salah n’est pas sorti hier ce n’est pas par manque d’efforts de votre part mais bien malgré ces efforts. Vous n’avez rien à vous reprocher, au contraire vous pouvez être fiers de vous. On voit mieux, du coup, l’épaisseur du mur à percer et le poids et la détermination des forces adverses.
Aujourd’hui on me demande : « Mais que faire pour Salah ? »
Je vous répondrais : continuer à exiger sa libération et à élargir encore et encore le cercle des amis qui peuvent nous rejoindre dans cette cause qui dépasse le cas de Salah. Il sait, mon fils, tout ce que vous faîtes et il vous en est gré. Sachez-le.
Les autorités françaises nous ont contactés et ont contacté Salah en proposant de le placer dans la liste des prochains prisonniers palestiniens qui doivent sortir, théoriquement, à la mi-décembre. 
Salah comme nous-mêmes, mon mari et moi, avons tous considéré que si cela devait se faire, il est impensable que l’on demande quoi que ce soit à Salah. Pas d’excuses, pas d’écrits d’aucune sorte, pas de signature,  pas d’éloignement de sa terre natale. Sans conditions en un mot.
Nous en sommes-là. Nous n’avons aucune garantie que cela se fera. Mais nous refusons toute idée de discussion quant à sa sortie éventuelle. Cela a assez duré. Il ne s’est pas excusé hier pour « adoucir » sa peine, ce n’est pas aujourd’hui qu’il va le faire.
Je tenais à vous informer de cette situation. Verrons-nous notre fils à Noël ? Rien n’est fait, rien n’est certain. Nous avons encore besoin de vous ! 

Merci infiniment pour ce que vous avez déjà fait avec son Comité de soutien.

Denise Hamouri, Jérusalem, le 29 novembre 2011.

mardi 29 novembre 2011

les 9 thèmes du Programme du Front de gauche

4) Produire autrement 

Ce nouveau mode de développement, respectueux des hommes comme de l'environnement, constituera un puissant moteur de relance industrielle, d'emplois et d'innovation.

  • Redéfinir les filières industrielles prioritaires pour répondre aux besoins sociaux et environnementaux
  • Sécuriser les parcours de vie par une véritable sécurité sociale de l'emploi et de la formation.
  • Des droits nouveaux pour les salariés dans l'entreprise et soutien à l'économie sociale et solidaire.

Une formidable victoire pour les Fralib


Interview de Pierre Laurent - rassemblement... par Thierry-Le-Roy-84

Le tribunal vient de déclarer "sans valeur" le plan social d'entreprise mis en oeuvre par la multinationale Unilever à Gémenos. Pour les salariés qui se battent avec courage et dignité depuis des mois, c'est une formidable victoire. Désavoué en justice, Unilever doit maintenant venir à la table des négociations et accepter d'accompagner le projet des salariés. Nous l'appelons à cesser immédiatement cet acharnement contre les hommes et les femmes, contre les familles, contre la population de notre département. Nous appelons également l'Etat à intervenir maintenant avec vigueur pour donner un avenir à la production de thé dans notre pays. Ce jugement constitue un désaveu cinglant pour les marchés financiers et leurs choix destructeurs. Cette victoire des salariés porte en elle un signal fort, un signal d'espoir pour tous ceux et toutes celles qui ne veulent pas se laisser dicter l'austérité et refusent le coup d'Etat financier, pour tous ceux et toutes celles qui se battent pour l'emploi et l'avenir industriel, pour tous ceux et toutes celles qui veulent remettre l'humain au coeur des choix de société. Les banquiers et les marchés ne seront sans doute pas rassurés par ce jugement... Mais j'ai pu mesurer sur place ce matin combien les hommes et les femmes en sont heureux. Aux Fralib, je veux dire merci pour cette victoire qui montre la voie. Pierre Dharréville, Secrétaire départemental du PCF13

Rassemblement contre l'austérité

lundi 28 novembre 2011

Conférence de Michel Etievent sur Ambroise Croizat


"Ambroise Croizat", une conférence de Michel Etiévent. from Les Films de l'An 2 on Vimeo.

Du fils d'ouvrier né en 1901 dans la cité des Maisonnettes de Notre-Dame-de-Briançon, en Savoie, au ministre du Travail du gouvernement De Gaulle en 1945, l'écriture vivante de Michel Etiévent, historien, restitue ici toutes les facettes d'Ambroise Croizat, bâtisseur de la Sécurité sociale.
185 pages au fil desquelles alternent, entre photos et documents inédits, le parcours et l'œuvre d'un personnage qui a consacré sa vie à l'invention sociale. Entre les mots et les archives reviennent ainsi les racines de cet enfant de Savoie élevé dans le sillage d'un père auteur de la première grande grève du département en 1906, sa formation militante à Lyon entre grèves et usines, ses luttes menées à la tête de la Fédération CGT des Métaux, ses combats à l'Assemblée nationale où, député communiste de Paris, il forgera les plus grands acquis du Front populaire.
Viendront ensuite les heures noires, le procès des députés communistes, les prisons de Vichy, les bagnes d'Hitler. La Libération, enfin, et l'immensité de la tâche accomplie de 1945 à 1947 au ministère du Travail. L'héritage de l'homme est prodigieux : Sécurité sociale, retraites, comités d'entreprise, statut des mineurs, médecine du travail, conventions collectives, prévention... Un cortège impressionnant de lois et de réalisations sociales qui fondent l'identité et la dignité d'un pays.
Au-delà de l'histoire de celui que l'on appelait le "ministre des Travailleurs", l'ouvrage est aussi un fabuleux portrait des espoirs et des douleurs de notre siècle. Le Front populaire, la guerre, la collaboration, la Résistance, images et visages se superposent pour donner à voir et à entendre les racines de notre histoire. Autre originalité, l'ouvrage nous livre toute la correspondance de prison d'Ambroise Croizat, enfermé dans les geôles de Vichy et les bagnes d'Algérie de 1939 à 1943.
Incomparable témoignage qui éclaire la vie quotidienne des heures sombres de la France et nous raconte de manière bouleversante l'enlisement de Vichy dans la collaboration, l'enfermement d'un élu du peuple, l'horreur du bagne... Avec cette première biographie d'Ambroise Croizat, l'auteur nous livre le passionnant roman d'un homme qui a su donner à notre siècle un goût de solidarité et de dignité.

Le droit de planter et cultiver librement bientôt interdit?

Par Sophie Chapelle
Les industries et multinationales semencières veulent rendre les paysans captifs… grâce à la loi. Les députés doivent examiner le 28 novembre un texte instaurant une « contribution volontaire obligatoire » : une véritable dîme sur les semences. Ressemer librement sa propre récolte ou échanger des variétés de plantes deviendra illégal. Soucieux de préserver l’autonomie alimentaire, des paysans et des citoyens entrent en résistance.
Demain, graines et semences ne seront peut-être plus libres. Des agriculteurs s’inquiètent d’une proposition de loi votée par les sénateurs le 8 juillet dernier, et déjà appliquée par décret aux productions de blé tendre. S’ils veulent conserver une partie de leur récolte pour la ressemer l’année suivante (quoi de plus naturel ?), les producteurs de blé tendre doivent payer une redevance appelée « Contribution volontaire obligatoire » (sic). « L’enjeu de cette nouvelle proposition de loi est d’étendre ce mécanisme à tous les paysans, alerte Guy Kastler, du Réseau semences paysannes. Chaque fois qu’on cultivera un hectare, ils prendront un peu d’argent de nos poches pour payer les détenteurs de propriété intellectuelle. » La loi prévoit de considérer la reproduction de semences à la ferme, sans payer cette dîme moderne à leurs « propriétaires », comme une contrefaçon [1]. La récolte pourra alors être saisie.
Qui sont ces propriétaires de semences à qui la « contribution volontaire » sera reversée ? Depuis 1949, toute variété de semence mise sur le marché doit obligatoirement être inscrite sur le catalogue géré par l’Office communautaire des variétés végétales (OCVV), dont le siège est à Angers  [2]. Cet office accorde un droit de propriété intellectuelle, d’une durée de 25 à 30 ans, à « l’obtenteur », celui qui a sélectionné cette variété. Les principaux détenteurs de ces « certificats d’obtention végétale » [3] ne sont autres que les grandes multinationales semencières : Bayer, Limagrain, Monsanto, Pioneer, Vilmorin ou Syngenta. Tous réunis au sein de l’Union française des semenciers, qui aurait fortement appuyé le projet de loi.
Rendre les paysans captifs
« Le fait que l’obtenteur soit rétribué pour son travail de recherche ne nous pose pas de problème, explique Jean-Pierre Lebrun, un maraîcher biologique à la retraite. En revanche, nous sommes opposés à ce que ces obtenteurs récupèrent des taxes sur le travail de sélection que nous menons dans nos fermes. » Avec d’autres paysans et des consommateurs soucieux de préserver l’autonomie alimentaire, Jean-Pierre a fait le déplacement à Angers ce 19 novembre pour « débaptiser » l’OCVV, renommé « Office communautaire de la confiscation des semences ». Un geste symbolique qui en dit long sur les menaces pesant sur l’avenir de notre alimentation.
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dimanche 27 novembre 2011

NON à la fermeture du bureau de poste de Lancey

Non à la destruction des services publics en zone rurale
Le bureau de Poste de Lancey va  fermer définitivement ! Le saviez-vous ?
Les usagers sont mis devant le fait accompli de la décision unilatérale de la direction de la Poste.

La raison essentielle à l’origine de cette situation est la recherche permanente d’une baisse des effectifs pour le plus grand profit des actionnaires. En 2010, près de 12 000 emplois ont ainsi été supprimés tandis que le groupe «  la Poste » versait 136 millions d'€ de dividendes à l'Etat, son actionnaire principal.

Dans le Grésivaudan les bureaux de poste d’ Allevard, St Pierre d’Allevard, Tencin , Chapareillan, Bernin , St Ismier, Froges, La Terrasse, Theys, sont touchés par des réductions d’horaires ou même des fermetures définitives.

Comme dans l’ensemble du département et du pays, la Poste poursuit le désengagement programmé et systématique de ses missions de service public, d’aménagement territorial et de cohérence sociale.

Le bureau de poste de Lancey en est victime et cette partie du territoire, avec les communes proches des balcons  de Belledonne, vont se trouver dans une situation d'isolement par manque de services publics de proximité : personnes âgées, jeunes, chômeurs, salariés, commerçants et artisans seront les premières victimes du seul critère pris en compte aujourd'hui :  celui du rendement financier.

Un rassemblement est Prévu le vendredi 9 décembre à 9h 30 sur le parking de la Mairie de Crolles où aura lieu une réunion de la CDPPT (commission départementale de présence postale territoriale)

Venez nombreux à ce rassemblement pour soutenir les collectifs d’usagers

 PCF Grésivaudan

Enquête Patrimoine INSEE : « A la table des riches, les pauvres payent ! »

L'enquête Patrimoine 2010 de l'INSEE le révèle : les inégalités entre Français en matière de patrimoine se sont fortement accrues entre 2004 et 2010. L'écart entre les 10 % de ménages les plus pauvres et les 10 % de ménages les plus riches a augmenté de plus de 30% au cours de cette période. Voici la réalité toute crue de la politique de Nicolas Sarkozy : à la table des riches, ce sont les pauvres qui payent !

A la lumière des révélations de l'institut de statistiques, on comprend mieux l'acharnement du gouvernement à s'en prendre aux chômeurs, assurés sociaux, allocataires de minima sociaux ; tous accusés d'être des fraudeurs en puissance. C'est pour mieux cacher la razzia de la bande du Fouquet's qui depuis l'élection de Nicolas Sarkozy s'est largement servie grâce à la multiplication des cadeaux fiscaux et exonérations de cotisations en tout genre.

Au lieu d'une TVA mensongèrement qualifiée de « sociale », c'est bien au revenus du capital et du patrimoine qu'il faut s'attaquer. Au vu de la lecture de l'enquête de l'INSEE, il y a là du grain à moudre. C'est toute l'ambition du Front de Gauche que de s'y attaquer. Dans son programme « L'humain d'abord », le Front de gauche propose d'établir un revenu maximum fixé à 20 fois le revenu médian. Aucun revenu ne pourra être fixé sous le seuil de pauvreté et les minimas sociaux seront fixés en référence au Smic et indexés sur celui-ci.

samedi 26 novembre 2011

les 9 thèmes du Programme du Front de gauche

3) La planification écologique

Le capitalisme nous conduit à une catastrophe écologique planétaire. Nous n'avons pas de planète de rechange. Face à la tyrannie du productivisme, nous enclencherons la transition écologique de l'économie.

  • Créer un pôle 100% public de l'énergie comprenant EDF, GDF, Areva et Total et engager un débat public national sur la politique énergétique en France.
  • Mettre en place une taxe kilométrique pour réduire les transports de marchandises évitables et développer les transports publics de qualité.
  • Lutter contre la marchandisation des ressources naturelles, par exemple par la création d'un service public national de l'eau.

L’Italie dans l’œil du cyclone

La zone euro traverse la plus grave crise de toute son histoire. Après la Grèce, c’est l’Italie qui attise la panique des dirigeants européens. La dette publique du pays culmine à 1900 milliards d’euros (120 % du PIB). Les taux d’intérêts à 10 ans de ses emprunts d’Etat se sont envolés à près de 7 %, c’est-à-dire le niveau à partir duquel l’Irlande et le Portugal ont dû accepter le « sauvetage » du FMI et de l’UE. Les plans de rigueur successifs et les achats massifs de dette italienne par la BCE n’y changent rien : les vautours des marchés s’intéressent chaque jour un peu plus à l’économie italienne.
La crise grecque était déjà une catastrophe pour l’Union Européenne. La crise italienne pourrait lui porter un coup fatal. L’Italie est la troisième économie de l’UE et la sixième puissance mondiale en termes de production industrielle. Elle est « trop grosse pour être sauvée », selon l’expression des économistes bourgeois. Autrement dit, elle ne pourra pas être placée sous transfusion du FMI et de la BCE, comme c’est le cas de la Grèce. Les sommes en jeu sont trop importantes. Mais en même temps, une faillite de l’Etat italien aurait des effets dévastateurs sur l’économie européenne – et bien au-delà. Par exemple, les banques allemandes possèdent 116 milliards de dollars de dette italienne (contre « seulement » 17 milliards de dette grecque). L’idée d’« isoler » les pays les plus endettés pour protéger les autres est absurde. Toutes les économies de l’UE sont si étroitement liées les unes aux autres que la chute d’une seule d’entre elles risque d’entraîner toutes les autres.
L’hebdomadaire britannique The Economist – qu’on ne peut soupçonner d’exagérer la gravité de la situation – en tire la conclusion suivante : « Rien, désormais, ne pourra prévenir une crise de la dette italienne. Les taux d’intérêts vont se fixer à un niveau très supérieur à ce qu’ils étaient avant la crise. […] Les agences de notation vont certainement dégrader le pays. Si sa dette continue de s’aggraver, l’Italie finira par n’avoir plus accès aux marchés. Ses banques deviendront vulnérables, car ses clients et créditeurs tireront la conclusion que l’Etat n’est plus solvable. La contagion s’étendra au reste de l’Europe. On approche de la fin. »
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En condamnant la Région Rhône-Alpes, la justice donne enfin gain de cause aux membres du lycée Emmanuel Mounier de Grenoble

16 personnes du lycée Emmanuel Mounier de Grenoble (Enseignants, Administratifs, Techniciens et Ouvriers de Service, Assistants d’Education, Conseillers Principaux d’Education) ainsi qu’un parent d’élève ont attaqué la Région Rhône-Alpes le 28 juin 2011 au Tribunal Administratif de Grenoble.
Ce recours juridique fait suite à la décision de fermer abusivement un bâtiment clé pour le fonctionnement du lycée (hébergeant la restauration scolaire, les services médico-sociaux, l’enseignement supérieur, la Mission Générale d’Insertion, l’enseignement musical et de nombreuses salles de classe), ainsi qu’au transfert de nombreux personnels vers d’autres établissements.
Aujourd’hui, le Président du Tribunal Administratif de Grenoble a reconnu l’Excès de Pouvoir de la Région Rhône-Alpes dans cette affaire et a ordonné l'annulation des décisions prisent par le Président de la Région Rhône-Alpes et ceci à compter du 30 Juin 2012, ainsi que le paiement d'une somme globale de 1700 € à l'ensemble des requérants.
Ce jugement est une grande victoire car il signifie que dès la rentrée 2012, le lycée Emmanuel Mounier pourra fonctionner à nouveau normalement, avec tous ses effectifs et sa restauration scolaire et surtout le projet de restructuration va enfin avancer très rapidement et dans les meilleures conditions possibles.
Cette victoire est le résultat de plus d’une année de lutte contre une décision unilatérale et infondée du Président de la Région Rhône-Alpes, Mr Jean-Jack QUEYRANNE. C’est aussi la reconnaissance de l’utilisation d’un dossier technique et d’un argumentaire sécuritaire, délibérément organisés, pour tenter d’imposer la fermeture d’un établissement scolaire et le démantèlement de ses projets pédagogiques novateurs (lycée de rattachement du Collège et Lycée Egalitaire pour Tous, BTS, classes ‘nanosciences’ parrainées par Mr Albert FERT prix Nobel de Physique en 2007, partenariat avec Grenoble INP, partenariat avec la Banque Postale, ESABAC, partenariat avec le Conservatoire de musique, Arabe, Chinois entre autres), portés depuis de nombreuses années par des équipes pluridisciplinaires et fortement engagées pour la réussite de tous les jeunes.
Enfin et avant tout, cette victoire est celle de tous les «MOUNIER » qui depuis plus d’un an ont fait preuve de détermination, d’exemplarité et de créativité : c’est aussi cela l’Esprit Mounier.

vendredi 25 novembre 2011

Justice au pays de l'or noir

La CGT lance un appel contre la réhabilitation de Louis Renault

La CGT de la métallurgie, son institut d'histoire sociale et la CGT Renault ont lancé mercredi un appel contre la réhabilitation de Louis Renault, accusé de collaboration pendant la guerre et dont l'entreprise avait été nationalisée en 1945.
Lancement d'une pétition, création d'un comité central formé notamment d'historiens ou de résistants, distribution de tracts chez Renault: la CGT se mobilise pour que "personne ne réécrive l'histoire".
Sept héritiers du constructeur ont attaqué l'Etat en justice pour contester la légalité de la nationalisation-sanction de l'entreprise au sortir de la guerre et réclament des indemnités. Ils ont déposé en mai une assignation devant le tribunal de grande instance (TGI) de Paris afin de contester l'ordonnance de confiscation du 16 janvier 1945, qui transforme Renault en une Régie nationale, sans que Louis Renault, décédé en octobre 1944, ait été jugé.
L'ordonnance de confiscation "est contraire aux principes fondamentaux du droit de la propriété", droit constitutionnel, selon l'avocat des héritiers, Me Thierry Lévy, qui a déposé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC).
La CGT, la Fédération nationale des déportés et internés de la Résistance (FNDIR) ainsi que l'association Esprit de résistance ont opté pour l'intervention volontaire pour se faire entendre dans la procédure.
"Dans l'assignation (des héritiers), on efface la guerre, la collaboration. Si on fait abstraction de tout ça, on n'est pas en mesure de comprendre ce qui s'est passé", a déclaré mercredi à la presse Me Jean-Paul Teissonière, avocat de la CGT, précisant qu'une audience aurait lieu le 14 décembre à 11H00.
"On est dans une forme procédurale, un débat juridique mais on ne va pas sur le fond. Or derrière cette argutie juridique, il y a une dimension de l'histoire qu'il faut remettre en lumière", a déclaré Claude Ven, président de l'institut de l'histoire sociale de la métallurgie CGT.
"On a la responsabilité de la mémoire des ouvriers et de l'ensemble de la population française", a-t-il ajouté.
"Les fonds et documents disponibles ne laissent aucun doute sur le caractère volontaire de la collaboration économique et politique de Louis Renault", a renchérit Annie Lacroix-Riz, historienne.

jeudi 24 novembre 2011

Anecr : appel des élus pour le Front de gauche

Élu(e)s dans les communes, les départements, les régions, aux parlements français et européen, nous vous appelons à constituer sans attendre des assemblées citoyennes du Front de gauche. Car la crise frappe davantage, les ravages du chômage, de la pauvreté s’étendent, la croissance s’effondre, parce que les plans d’austérité s’accumulent ! Et le pouvoir utilise sans vergogne le chantage à la dette publique et le poison de la division pour justifier comme seule possible la dictature de fait des marchés financiers en France comme dans toute l’Europe.
Rien de plus urgent que de convaincre et de rassembler le pays contre ces choix, de l’unir pour dire « stop » à la régression, reprendre nos vies en main.
Nous avons besoin d’un espace commun et rassembleur pour dire nos besoins, nos envies, partager nos analyses, consolider nos luttes et résistances, décider de nos mobilisations sociales et politiques.
Notre objectif est de créer un nouveau front populaire capable de battre la droite et sa politique au service des marchés financiers.
Et nous avons une ambition : mettre la gauche à la hauteur de la situation. Ce qui exige de se tourner vers les citoyennes et les citoyens, pour permettre une nouvelle majorité politique capable de sortir le pays de la crise.
Dans chacune de nos communes ou de nos circonscriptions, Ensemble, relevons le défi de nous mêler des affaires publiques.
Nous ne serons pas de trop face au matraquage médiatique, pour faire entendre notre volonté de solidarité, de justice sociale, de démocratie et d’écologie.
Nous avons besoin d’une gauche qui ne déçoive pas cette fois-ci. D’une gauche qui ose s’attaquer aux vrais privilégiés, ceux qui prônent l’austérité tout en se gavant avec les cadeaux fiscaux et les profits.
Il est urgent de rétablir au niveau de l’État comme au niveau des collectivités la priorité aux droits humains.
Pour reprendre l’initiative sur nos vies, nous luttons pour mettre en place un gouvernement qui combatte le diktat financier des banques et des marchés, avec un pôle public bancaire hors spéculation. Nous agissons pour une révolution fiscale et salariale afin d’éradiquer la pauvreté et relancer l’économie par la justice sociale et un service public développé et modernisé. Nous projetons d’instituer une véritable sécurité sociale de l’emploi et de la formation, un nouveau mode de développement respectueux de l’Homme et de l’environnement.
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Police: le contrôle au faciès en accusation

Le collectif "Stop le contrôle au faciès" lance ce mardi une campagne pour dénoncer cette pratique abusive et illégale du contrôle au faciès par la police, à l'encontre de jeunes des quartiers populaires. Alors que les autorités peinent à reconnaître l'ampleur de cet abus, des figures de la scène rap hexagonale (Sexion d'Assaut, Soprano...) ont choisi de relater leurs "premiers contrôles d'identité" dans des vidéos diffusées sur internet (voir stoplecontroleaufacies.fr) pour sensibiliser le grand public. Un numéro de téléphone est aussi mis en place pour recueillir les témoignages. A lire dans l'Humanité de demain: Des SMS contre les contrôles au faciès. 
"Mon 1er contrôle d'identité" épisode 1 Mac Tyer 


mercredi 23 novembre 2011

Fisc: 108 millions d'euros de redressement pour Liliane Bettencourt

En annonçant ce mardi sa volonté de créer un "FBI de la lutte contre les fraudes fiscales et sociales", l'UMP ne visait sans doute pas Liliane Bettencourt, l'une des soutiens du président Sarkozy. Pourtant, voici l'héritière de L'Oréal visée par le fisc français qui lui réclame 108 millions d'euros d'impôts impayés.
En parallèle à l'affaire pénale en cours d'instruction sur les avoirs cachés de la plus grande fortune de France, les inspecteurs des impôts ont mené leur propre enquête. Ils ont découvert douze comptes bancaires occultes cachés en Suisse et à Singapour en plus de l'île d'Arris, aux Seychelles, achetée clandestinement. Additionnés, ces avoirs représentent 108 millions d'euros de redressement exigés au titre de l'impôt sur la fortune (ISF) pour les années 2004 à 2010 et, au titre de l'impôt sur le revenu, pour les années 2006 à 2009.
Une évasion fiscale caractérisée
Cette somme réclamée reste en discussion avec les avocats de Françoise Meyers, la fille de Liliane Bettencourt qui a obtenu de gérer la tutelle de sa mère ordonnée fin octobre par la justice du fait d'un état de "démence" constaté par des experts. Il s'agit d'une paille par rapport aux 17 milliards d'euros que détient madame Bettencourt mère. Mais la procédure est importante car elle confirme d'une part l'évasion fiscale des Bettencourt, ainsi que le peu de zèle de l'Etat français contrôlé par la Sarkozye de s'attaquer à pareil fraudeur. Ce que souligne le Parti socialiste dans un communiqué: "Il aura fallu des mois de révélations de journalistes, des interventions répétées de l'opposition pour que la loi soit respectée. La responsabilité n'est manifestement pas au programme pour tous. A l'heure où la droite (...) ne cesse d'exiger des bénéficiaires du RSA et même des malades d'être responsables, la différence de traitement entre les citoyens selon qu'ils soient riches ou pas est intolérable."

Affaire Agnès : "Les annonces politiques qui suivent les faits sont déconnectées de la réalité"

Sociologue, chercheur au CNRS, Laurent Mucchielli est un spécialiste des questions de délinquance et de sécurité. Il vient de publier chez Fayard « L’invention de la violence » (octobre 2011, 340 p., 20 euros). Et décrypte pour l’Humanité les réactions politiques suscitées par l’affaire Agnès.
Comment jugez-vous les déclarations qui ont suivi la révélation du meurtre de la jeune Agnès, en Haute-Loire ?
Laurent Mucchielli. Il s’agit d’une récupération politique très classique. Plusieurs fois par an en effet, surviennent des faits divers qui dépassent les colonnes de la presse régionale et s’imposent dans l’actualité, avec un niveau d’audience médiatique très important. C’est là que le politique s’enclenche. C’est ce qui s’est passé lundi, mais cela avait déjà été le cas, en avril dernier, après un passage à tabac dans la gare RER de Noisy-le-Sec, ou encore, bien sûr, au début de l’année 2011, avec l’affaire Laëtitia, à Pornic. Et comme souvent en pareil cas, les annonces politiques qui suivent ces faits sont totalement déconnectées de la réalité.
C’est-à-dire ?
Laurent Mucchielli. On peut dresser une sorte de typologie de ces réactions, qui prennent trois formes principales. Il y a d’abord les déclarations de principe, comme celle de François Fillon lundi, qui a dit vouloir faire de la lutte contre la récidive « une priorité » - comme si ce n’était pas déjà le cas. Deuxième rhétorique : le discours sur les « dysfonctionnements » de la justice et, en l’espèce aussi, de l’Education nationale, tenu cette fois par Claude Guéant, au 20 Heures de TF1. Enfin, troisième type d’intervention : le discours décalé, la proposition avancée parce qu’il faut bien dire quelque chose, mais qui ne s’avère pas du tout pertinente. Sur ce terrain, se sont retrouvés lundi le ministre de la Justice, Michel Mercier, mais aussi le parti socialiste, qui ont proposé une utilisation accrue des centres éducatifs fermés. Or, ces centres ne répondent en rien à la problématique éventuellement soulevée par l’affaire Agnès. Ce sont des lieux de prise en charge, foncièrement éducatifs, qui visent à raccrocher des jeunes délinquants (poursuivis pour des vols ou des dégradations, par exemple) à la socialisation scolaire. Là, on n’est pas du tout dans ce contexte. Il s’agit d’une affaire criminelle rarissime, à forte dimension psychiatrique. Des cas comme celui du Chambon-sur-Lignon - de viol et meurtre d’un mineur sur un autre mineur -, il en existe entre 0 et 1 par an. C’est tout à fait exceptionnel.
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mardi 22 novembre 2011

Danielle Mitterrand, un être aussi modeste que juste et généreux (PCF)

Danielle Mitterrand, disparue ce jour, était une personnalité, belle et forte, de la vie politique et de la société française. Engagée très jeune dans la Résistance, Danielle Mitterrand a poursuivi tout au long de son existence son combat implacable pour la justice, les droits et la dignité du genre humain. A la tête de France-Libertés, Danielle Mitterrand s'est engagée pour un monde meilleur, sans discrimination, sans domination, pour un monde de partage et de biens communs.
Femme de rassemblement, elle avait à cœur de faire vivre les principes fondateurs de notre République et les valeurs démocratiques de notre pays.
Les communistes l'ont maintes fois retrouvée dans des combats communs et garderont le souvenir d'un être aussi modeste que juste et généreux.
Communiqué du Parti communiste Français

les 9 thèmes du Programme du Front de gauche

2) Reprendre le pouvoir aux banques et aux marchés financiers

Le temps est venu de reprendre le pouvoir sur nos vies, et pour cela, nous voulons demain un gouvernement qui combattra le diktat financier des banques et des marchés
  • Changer les missions de la banque centrale européenne pour une politique monétaire en faveur de l'emploi et du développement des services publics.
  • Mettre sous tutelle les banques qui spéculent et créer d'un pôle public financier permettant de réorienter les critères du crédit vers la production utile, l'emploi, l'innovation et la révolution écologique.
  • Abolir les privilèges fiscaux, notamment les 30 milliards d'euro d'exonération des entreprises et taxer les revenus capital au m'me niveau que ceux du travail.

Espagne : la percée historique d'Izquierda Unida

Malgré un système électoral qui privilégie les partis nationalistes régionaux face aux petites formations nationales, les écolos-communistes d’Izquierda Unida occuperont onze sièges contre deux auparavant, au Congrès, la puissante chambre basse du Parlement où elle va constituer un groupe parlementaire.
"Nous n'allons pas devenir une institution. Nous allons continuer dans la rue", assurait dimanche Cayo Lara, candidat d’IU à la présidence du gouvernement. Avec 700 000 voix en plus par rapport aux législatives de 2008, Izquierda Unida qui comptait deux députés jusqu'à présent, a ainsi réussi à se frayer un chemin et occupera onze sièges au Congrès. "Vous ne pouvez pas imaginer comme cela fait plaisir que la joie entre, de temps en temps, dans la maison des pauvres", a ajouté Coyo Lara. Une percée qui fait écho au mouvement des Indignados, né il y a six mois en Espagne et sonne comme un avertissement aux grands partis dont la crédibilité s'effrite sous l'effet de la crise.
Et ce en dépit d'un système électoral complexe, résultant de la forte décentralisation de l'Etat espagnol, qui privilégie les partis nationalistes régionaux face aux petites formations nationales. En nombre de voix, Izquierda Unida est la troisième formation espagnole, derrière les socialistes.
Sous l'effet des nouvelles mesures d'austérité qui se profilent, la mobilisation sociale pourrait gagner en ampleur, alors que le chômage reste à un niveau record (21,52%). "L'axe central du discours de campagne d'IU passait par une opposition frontale aux politiques du gouvernement et aux coupes budgétaires à venir", souligne le politologue Anton Losada. "La période qui s'ouvre va voir les syndicats et les partis politiques de gauche jouer un rôle très actif", ajoute-t-il.
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lundi 21 novembre 2011

Énergie : « Que le débat s'ouvre vraiment à gauche ! »

Nous avions alerté la semaine passée sur les dangers de la conclusion d'un accord réalisé à la hâte, et en dehors de tout débat public, entre le PS et EELV sur les enjeux énergétiques. Nous considérions en effet qu'il n'était pas possible que l'avenir énergétique de la France se règle par des « tractations de couloirs » en échange de circonscriptions. Le résultat est là, comme le souligne Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, « Un accord bâclé, sans ambition réelle pour une politique cohérente de transition énergétique, avec des dangers évidents pour la maîtrise publique et industrielle de la filière, le sort des salariés et les tarifs de l'énergie ». Ainsi cet accord comporte l'engagement de la fermeture de 24 réacteurs nucléaires d’ici 2025, en commençant par l’arrêt immédiat de Fessenheim, l'arrêt du retraitement et la filière MOX (combustible) mais aussi la réduction de la consommation d'électricité ! Le contenu de cet accord provoque de l'inquiétude et de la colère chez les salariés du nucléaire. Arrêter un site nucléaire, ce sont des conséquences économiques, sociales en cascade ! Ce sont des familles entières qui vont se trouver prises en otage, subissant la délocalisation de leur emploi, voire la perte de celui-ci. Comment, pour des forces de gauche, prendre de telles décisions sans leur donner voix au chapitre ? La polémique relative à la valse hésitation du passage concernant la filière MOX dans le texte du PS conforte notre opinion sur la légèreté d'un compromis politicien qui risque – s’il devait être confirmé – de compromettre l'avenir énergétique de notre pays.

Le Front de gauche propose une autre méthode incluant les citoyens : un grand débat public national et citoyen auquel seront associés les salariés. Un débat conduit de façon sérieuse et approfondie, tranché par un référendum. La gauche pour réussir le changement et assurer le droit à l'énergie pour toutes et tous, à un prix abordable, ne peut faire l'impasse sur cette exigence démocratique. C'est la seule méthode qui vaille puisque ce débat traverse tout le pays, toute la gauche, y compris le Front de gauche, sur la question du nucléaire. Nous considérons que la première des urgences est de faire face aux risques patents du réchauffement climatique et donc d'élaborer un plan de sortie des énergies carbonées. Plus généralement nous sommes favorables à un plan d'économies d'énergies. Nous visons la sobriété énergétique c'est à dire moins de consommation pour des usages identiques.

Pour ce qui est du nucléaire, l'avenir de la filière doit être tranché dans le cadre d'une vision d'ensemble de la transition énergétique. Le PCF est favorable au maintien d'une filière industrielle 100 % publique et mieux sécurisée au sein d'un mixe énergétique rééquilibré. Pour ce faire nous versons au débat la proposition de la création d'un véritable service public à travers la constitution d’un pôle public de l’énergie, émancipé des logiques financières ; contrairement à ce qu’organisent actuellement les partis de droite et le MEDEF dans le secteur : privatisation et sous-traitance. Ce pôle serait doté de capacités d'investissement dans la recherche, dans la promotion d'un plan industriel de développement des énergies renouvelables et de nouvelles capacités de production, tout en maintenant un coût d’accès à l’énergie acceptable pour tous les usagers. Il s’agirait également de fédérer tous les acteurs de la filière énergétique, qu’ils relèvent de la recherche, de la production ou de la distribution de l’énergie, et en premier lieu EDF, GDF, du CEA et d’AREVA et ceci pour aller vers de nouvelles formes de nationalisations. En toute indépendance, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avec l’appui technique de l'Institut de recherche en sûreté nucléaire (IRSN) doivent rester les outils de contrôle de la sûreté et de la radioprotection. Que le débat s'ouvre vraiment à gauche !

Parti Communiste Français,
Paris, le 18 novembre 2011.

les 9 thèmes du Programme du Front de gauche

1) Partager les richesses et abolir l’insécurité sociale
La France n'a jamais été aussi riche mais ces richesses n'ont jamais été aussi mal partagées. Notre priorité absolue : éradiquer la pauvreté, la précarité et relancer l'économie par le partage

  • Interdire les licenciements boursiers et rétablir le CDI à temps plein comme norme du contrat de travail.
  • Porter le SMIC à 1 700 euros net par mois pour 35 heures et instaurer d'un écart maximum de salaire de 1 à 20 pour toutes les entreprises.
  • Rétablir le droit à la retraite à 60 ans à taux plein, augmenter les minimas sociaux et créer une allocation jeunesse d'autonomie.
  • Adopter un pacte de défense et de développement de nouveaux services publics (santé, logement, petite enfance...).

Sortir des impasses de l’euro-austérité

par Patrick Le Hyaric 
Ce n’est plus un petit vent mauvais qui souffle sur l’Europe mais une tornade qui, pour le compte du monde de la finance, aspire, déchiquette, détruit les droits sociaux et humains acquis, pendant des décennies,  au fil des combats sociaux des ouvriers, des intellectuels et des créateurs. Un recul sans précédent de la démocratie est à l’œuvre sur notre continent.
Régression sociale inconnue depuis la seconde guerre mondiale, injustices, inégalités, appauvrissement, se conjuguent avec la mise en place d’un totalitarisme d’un type nouveau, appliqué par des mandataires, anciens commissaires européens ou de la Banque centrale européenne, aux pouvoirs spéciaux, au service du capital financier international.
Le fossé séparant les puissances d’argent et les peuples va s’agrandissant. Ces forces de l’argent, portées par les banques privées, les fonds d’investissements, des compagnies d’assurance, ont les mains libres grâce aux politiques libérales menées par les gouvernements successifs de droite, mais aussi malheureusement par des gouvernements de gauche, de tendance sociale-libérale en Europe. Elles livrent une véritable  guerre  aux peuples, qui n’épargne pas  le capital productif. Guerre avec ses fronts économiques, monétaires entre le dollar et l’euro, et politiques, allant jusqu’à imposer à la tête des Etats les mandataires de leur choix. Après l’Irlande et  le Portugal, la finance vient d’installer ses « administrateurs judiciaires » à la direction de la Grèce et de l’Italie.
Nous sommes à un moment où les contradictions internes du capital peuvent exploser. En Grèce a été préférée l’entrée au gouvernement, aux côtés de la droite et des socialistes,  de l’extrême-droite des colonels plutôt que la consultation du peuple par référendum. En Italie, nous ne regretterons pas M. Berlusconi. Mais il détenait son mandat du suffrage universel. Aujourd’hui, c’est l’ancien commissaire européen, qui a le plus poussé aux dérégulations et déréglementations, forçat de la concurrence débridée, qui est aux affaires.
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samedi 19 novembre 2011

André Grimaldi « Prêts au débat avec M. Sarkozy »

Professeur de diabétologie à la Pitié-Salpêtrière, président du Mouvement de défense de l’hôpital public.
« Dans son discours à Bordeaux, Nicolas Sarkozy s’en est pris au Manifeste pour une santé égalitaire et solidaire, dont je suis l’un des auteurs, lui reprochant d’être irresponsable parce qu’il prône la hausse des cotisations sociales. Ce manifeste a été fait pour qu’il y ait un débat sur la santé lors de l’élection présidentielle. Nous disons à M. Sarkozy : “Organisons un débat public : est-ce que, à coût constant, une autre politique de santé est possible ?” Le président veut dépenser moins : ça tombe bien, nous aussi. Concernant les médicaments, je voudrais qu’il m’explique pourquoi les génériques en France coûtent deux fois plus cher qu’en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas ? La différence, c’est 1 milliard d’euros. Sur la disparité des pratiques médicales, on sait que dans des maternités identiques, le taux de césariennes varie de 1 à 3, que pour la pose de simulateurs cardiaques, cela va de 1 à 4, les endoscopies, de 1 à 3, etc. Où est le travail d’évaluation comparative des pratiques pour tenter de réduire ces disparités ? Sur les partenariats public-privé, un rapport de la Cour des comptes montre que cela a été en général des cadeaux au secteur privé, comme le montre le cas emblématique de l’hôpital Sud-Francilien. On pourrait multiplier les exemples. Quand le président parle de maîtrise des coûts publics, cela signifie qu’en réalité, 
il les transfère sur les ménages : c’est de moins en moins la Sécu qui rembourse, et davantage les mutuelles et assurances privées, dont les primes augmentent de 5 % et plus chaque année. À la clé, moins d’égalité, de solidarité. Injuste, ce transfert est aussi coûteux : les frais de gestion des assureurs sont de 28 %, contre 4,6 % pour la Sécu.
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Lire Mélenchon dans le texte....

Le candidat du Front de gauche récuse la ligne de "rigueur" imposée par l’UMP et le PS. Il pilonne François Hollande, qualifié de "capitaine de pédalo" en "saison de tempête". Son but : faire sortir son ex-camarade de sa réserve : JDD-12-11-2011

Le nouveau plan de rigueur de François Fillon vise à compenser la diminution de la croissance… Vous en pensez quoi ?
Il prépare une économie de cimetière. Seuls les morts pourront vivre à l’aise dans ce pays puisqu’ils n’ont besoin de rien. C’est un contresens économique. L’austérité réduira l’activité, les rentrées fiscales baisseront et les déficits augmenteront. Toute l’Europe s’y met! Partout, les résultats sont pitoyables. Voyez aussi le déni de démocratie! L’Assemblée vote un budget, et le lendemain, le chef de l’État change le chiffre qui a servi à calibrer ce budget! Enfin, c’est un contresens politique. Il commence la danse de Saint-Guy de l’austérité. Cette agitation pour satisfaire les agences de notation déchaîne les requins de la finance. Tout cela nous mène au désastre. Nous sommes en danger. Mais si l’Italie tombe, si l’Espagne entre en turbulence, le système implosera avant. Fillon prétend rassurer les marchés. Moi, je veux rassurer les salariés et les entreprises avec la relance de l’activité.

La dette publique était de 21,2 % du PIB en 1978 et de 82,3 % en 2010. Est-ce que cela vous préoccupe ?
Ce n’est pas la dette qui est inquiétante. Les titres de la dette en France ont une durée moyenne de sept ans et trente et un jours. Durant cette période, la France produira 14 000 milliards d’euros, et nous devons aujourd’hui 1 840 milliards d’euros – c’est-à-dire 12,5 % du total. Le déficit est insoluble parce qu’on a diminué les recettes. Il faut taxer beaucoup plus sérieusement les revenus du capital – à hauteur de ceux du travail – et taxer davantage les bénéfices des grandes entreprises que ceux des petites.

La France doit-elle payer toute sa dette ?
Ceux qui veulent nous faire rembourser rubis sur l’ongle nous prêtent toujours plus cher. Il faut rendre les coups. Il est donc normal qu’on s’intéresse au contenu de la dette. J’appuie le mouvement qui s’interroge sur sa légitimité et demande un audit.
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vendredi 18 novembre 2011

Robert Guédiguian, son communisme et la jeunesse du monde


Quand tout disparaît, travail, usines, comment ne pas sombrer dans l’individualisme, la résignation ou la haine ? Avec les Neiges du Kilimandjaro, le cinéaste rebat les cartes de l’espoir, de l’utopie, de la vie, inspiré par un des poèmes de la Légende des siècles, de Victor Hugo. Entretien.
Découvert, lors de sa présentation au dernier Festival de Cannes, comme l’un des films politiques les plus stimulants, avec Le Havre, d’Aki Kaurismäki, ou l’Exercice de l’État, de Pierre Schoeller, les Neiges du Kilimandjaro revient à Marseille, après le Paris de l’Armée du crime. Ni Conte de l’Estaque ni film noir, cet opus, qui sort aujourd’hui en salles, creuse sous un autre angle la problématique du précédent. Par les temps qui courent, la rencontre avec l’auteur s’imposait d’autant plus.
Un an avant le 21 avril 2002, vous signiez La ville est tranquille, la réalité de ce film-là a empiré depuis et imprègne ce film-ci…
Robert Guédiguian. Dans La ville est tranquille, on laissait chacun à ses affaires ou, disons, à ses malheurs. Le constat posé dans les Neiges du Kilimandjaro est terrible mais l’attitude de ce couple est exceptionnelle, héroïque, exemplaire, au sens strict du terme. Tout le paradoxe sur lequel est construit le film est d’être encourageant quand la situation dépeinte, elle, est catastrophique. Il y a là quatre figures ouvrières antagonistes. Avec Gérard Meylan, nous avons une figure dure, réactionnaire, pas loin de glisser vers l’extrême droite. Les enfants, eux, sont très agaçants, tant ils ne sont pas à la hauteur de leurs parents, se contentant de leur petit confort qui fonctionne ; tout ça vivote et surtout ne prenons aucun risque, restons entre soi, mettons des œillères – eux sont un peu « les tièdes » que « Dieu vomit ». Avec le personnage de Grégoire (Leprince-Ringuet – NDLR), surgissent le sentiment d’injustice, presque révolutionnaire, égalitariste, et une figure très contemporaine, celle de l’ignorance, de la méconnaissance de ce qu’ont pu faire pour les autres ces deux-là, Michel et Marie-Claire (Jean-Pierre Darroussin et Ariane Ascaride – NDLR), des vrais, des militants de base, ceux qui, enfin, sont «parfaits». Voilà quatre comportements possibles dans ce monde des « pauvres gens », cela dit par commodité. Renoir disait que «chaque personnage a ses raisons» mais Michel et Marie-Claire, eux, ont raison. Si je peux expliquer les autres comportements, je ne les justifie absolument pas. Eux attendent de savoir avant de juger, voilà un sentiment que j’aime bien : se sentir responsable. Je supporte de moins en moins les gens pour qui tout ce qui arrive n’a rien à voir avec leur propre vie.
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Le Nicaragua sandiniste persiste et signe

par Maurice LEMOINE
Pour peu que, dans les jours précédant le scrutin, on ait pris la peine de parcourir les quartiers populaires — à commencer par ceux de la capitale, Managua —, de parler avec leurs habitants et d’y respirer l’atmosphère, il eût fallu être aveugle et sourd pour ne pas prévoir la victoire du Front sandiniste de libération nationale (FSLN) et la réélection à la présidence du chef de l’Etat sortant, M. Daniel Ortega. D’autant que même les instituts de sondages, quel que soit leur bord, le donnaient largement gagnant.
M. Ortega, l’un des principaux dirigeants de la guérilla christiano-marxiste qui, en 1979, a renversé la dictature d’Anastasio Somoza, a été élu une première fois en 1984. Devenu à son corps défendant l’un des enjeux de la guerre froide, le Nicaragua fut alors soumis à une féroce agression américaine par contre-révolutionnaires interposés — la contra. Le viol du droit international fut tel que, en 1986, la Cour internationale de justice de La Haye condamna Washington à payer 17 milliards de dollars d’indemnisation à Managua pour avoir soutenu les mouvements « terroristes » agissant en territoire nicaraguayen depuis le Honduras — décision que les gouvernements américains successifs ont ignorée et continuent à ignorer avec mépris. C’est donc épuisés et ayant laissé 30 000 morts dans ce combat inégal que les Nicaraguayens, dans une nation ruinée, « mirent les pouces » en 1990, permettant à la droite de revenir au pouvoir en la personne de Mme Violeta Chamorro. S’ensuivirent seize années de politiques néolibérales qui, ravageant à leur tour le pays, ramenèrent M. Ortega à la présidence le 5 novembre 2006.
Cinq ans plus tard, le 6 novembre 2011, avec 62 % des suffrages (1), il devance très largement son plus proche adversaire, l’entrepreneur Fabio Gadea, du Parti libéral indépendant (PLI ; 30 %), et expulse littéralement de la vie politique le candidat du Parti libéral constitutionnaliste (PLC), l’ex-président Arnoldo Alemán (1997-2002), condamné en 2003 pour corruption et crédité de 6 % des voix. Qui plus est, le FSLN s’empare, au Parlement, d’une majorité qualifiée qui lui manquait jusque-là.

jeudi 17 novembre 2011

La section fête le beaujolais

La section PCF est les partenaires du Front de Gauche PAG,GU,PG,PCOF se sont retrouvés à Crolles pour fêté le Beaujolais et continué à discuté des prochaines échéances.

CNR, cet héritage n’est pas le vôtre monsieur le président. Vous êtes un usurpateur !!!


Appel du Conseil National de la Résistance par Baptiste_L06

Voilà, les grandes manœuvres électorales ont commencé et hier à Bordeaux, notre président de la République (existe-t-elle encore d’ailleurs ?) s’est dévoilé dans un grand discours contre les fraudeurs. Et la cible est la fraude sociale. Voilà le grand combat à venir. Le chômage ? Il s’en moque. C’est la traque aux fraudeurs qu’il engage. Mais pas tous les fraudeurs, non. La fraude fiscale évaluée à 40 milliards d’euros, ne compte pas et semble avoir de beaux jours devant elle.

Et il faut pour être un bon pédagogue utiliser un argument incontestable. Celui de notre Exécutif, c’est le CNR !!! Rien que ça. Ni plus ni moins que le Conseil National de la Résistance né durant les Années noires de la lutte contre le totalitarisme nazi et le régime de collaboration de Vichy. L’époque où la France était une dictature… Un peu comme maintenant au fond.

Ce CNR qui a mis au point un programme de restauration de la France et qui l’a adopté le 15 mars 1944.

Dans  son discours de Bordeaux, mardi 15 novembre, Nicolas Sarkozy a lancé l'offensive électorale contre la «fraude sociale»: «Voler la sécurité sociale, c'est trahir la confiance de tous les Français et c'est porter un coup terrible à la belle idée, nécessaire, de solidarité nationale, a-t-il lancé. Conçu par la résistance, né avec la Libération, notre modèle social fait aujourd’hui partie de l’identité de la Nation. Mon devoir est d’en être le protecteur. (...) Ceux qui ont trahi l’héritage du CNR, ce sont ceux, qui, depuis des décennies, ont refusé toute réforme par lâcheté politique ou par opportunisme. Ceux qui ont trahi l’héritage du CNR, ce sont ceux qui, pendant des décennies, ont bien soigneusement dissimulé aux Français qu’ils finançaient leur système de protection sociale à coup de déficits. Pendant des décennies, on a donc protégé les Français à crédit sans le leur dire. On a protégé les Français des années 1980 en hypothéquant l’avenir de leurs enfants et de leurs petits-enfants. Là est la trahison de l’esprit et de la lettre de notre modèle social.»
Pourtant, comme le dit justement la Rédaction de Médiapart dans un billet ici : http://www.mediapart.fr/journal/france/161111/securite-sociale-les-fraudeurs-que-le-president-oublie ce n'est pas la fraude sociale dans son ensemble – évaluée à quelque 20 milliards d'euros par an – qui est visée, mais bien le versement indu de prestations sociales, chiffré par le ministre du travail Xavier Bertrand à «près de 4 milliards d'euros» par an.
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