mardi 17 janvier 2012

Electeur 2012 : pour Jérôme, aucun doute, c'est Mélenchon

Jérôme a 47 ans. Après avoir enseigné vingt ans dans une ZEP, il est aujourd’hui écrivain, et vit dans le Nord-Pas-de-Calais. Militant de longue date, il a d’ores et déjà arrêté son choix : en 2012, il votera pour le candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon.
 
Coralie Delaume. Votre choix en faveur de Jean-Luc Mélenchon semble ferme et définitif. Qu’est-ce qui le motive ?
 
Jérôme. Je suis adhérent au Parti communiste français (PCF). Je suis juste un militant de base et j'ai fait partie de ceux qui, au sein du parti communiste, ont milité pour une stratégie unitaire, celle du programme partagé avec les autres composantes du Front de Gauche (FDG) : le Parti de Gauche (PG) de Mélenchon ou encore Gauche Unitaire.
 
La stratégie du FDG a d'ailleurs plutôt bien fonctionné depuis 2009 en affirmant la présence d'un pôle de « la gauche de la gauche » aux Européennes, aux Régionales et aux Cantonales où il a tout de même frôlé les 10% dans une relative indifférence médiatique.
 
Pour ces présidentielles, qui sont — et je le déplore — des élections personnalisées à l'extrême, il me semble que Mélenchon, avec ses qualités de débatteur et d'orateur est le mieux à même de porter le programme du FDG.
 
C.D. : Justement, la présidentielle étant autant le choix d'un homme que celui d'un programme, ne craignez vous pas que le caractère emporté de Mélenchon n'éloigne de lui bon nombre d'électeurs potentiels ? N'en fait-il pas un peu trop ?
 
J. :
Je ne crois pas. Les médias dominants ont tendance à caricaturer les candidats qui soutiennent des programmes réellement alternatifs. Je me souviens notamment d'un véritable choc frontal entre Jean-Michel Apathie et Mélenchon sur RTL, à propos de la réforme des retraites. Apathie était tout surpris de se retrouver avec, en face de lui, un homme qui osait dire, et de manière argumentée, chiffrée, qu'il y avait d'autres solutions que celles présentées comme allant de soi et allant évidemment dans le sens d'une régression sociale.
 De toute façon, quand on porte un programme comme celui du FDG à la fois radical et réaliste, il faut être très combatif. Que ce soit Mélenchon ou les militants.
 
C.D. : On constate actuellement un gros succès de Marine Le Pen auprès des couches populaires. Comment expliquez-vous que l’audience de votre candidat soit moindre que la sienne auprès de cet électorat ?
 
J. : Je pense que vous posez la question centrale. Si le FDG entame une lente mais régulière montée dans les sondages, on reste très loin des scores du FN. Et pourtant, de fait, son électorat est potentiellement le nôtre. Je dirais même que Marine Le Pen nous l'a en grande partie piqué. Pas elle seule, mais le FN, depuis le déclin électoral du PCF, notamment.
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