samedi 4 février 2012

Face à la crise environnementale, l’urgence d’une planification écologique


Hendrik Davi, chercheur à l’INRA (Avignon), membre de Convergences et Alternatives et du Front de gauche des intellectuels, fait ici des propositions pour la planification écologique à partir de son expérience professionnelle.

Marx écrivait : « Chaque progrès de l’agriculture capitaliste est un progrès non seulement dans l’art d’exploiter le travailleur, mais encore dans l’art de dépouiller le sol. » Le capitalisme s’est structurellement développé selon une économie de gaspillage des ressources naturelles, notamment grâce à l’usage massif des énergies fossiles, qui ont structuré à la fois nos économies mais aussi les logiques impérialistes depuis la fin du XIXème siècle. Il faut bien avoir à l’esprit que le développement illimité du capital et la destruction de notre environnement sont intimement liés. Cette logique a conduit à une crise écologique qui présente quatre facettes : crise climatique, extinction de la biodiversité, épuisement des ressources naturelles (énergie fossiles, minéraux et eau), et pollution globale (radionucléides, métaux lourds, pesticides, nitrates). Il est donc urgent d’inverser notre logique de production et de consommation.
Produire et consommer autrement
Il faut rompre d’une part avec la logique de l’accumulation du capital qui vise à produire toujours plus pour qu’une minorité puisse consommer sans limites. C’est cette soumission à la maximisation du profit qui pousse à développer une surconsommation de produits de moins en moins durables (voir la vidéo ci-dessous), alors même que les besoins vitaux ne sont plus satisfaits pour une grande partie de la population (alimentation saine, accès à l’eau, à l’électricité et au logement).
D’autre part, nous devons en finir avec la libéralisation et la mondialisation de l’économie qui a conduit à un désordre croissant dans la production et les transports de marchandises. A court terme, des solutions existent. Mais pour cela, nous devons soustraire une partie de l’économie à la logique du profit et réintroduire une organisation rationnelle de nos productions par le biais d’une planification écologique d’ampleur.
Pour cela il faut des moyens. Cette planification écologique passera d’abord par la création d’un pôle financier public qui permettra d’investir dans une réorganisation de notre appareil de production. Ensuite, il faudra organiser notre production d’énergie pour sortir du nucléaire (si ce choix est fait après un grand débat public et un référendum) et des énergies fossiles. Cette adaptation ne peut se faire dans le cadre d’une économie de marché ; l’échec de Kyoto pour faire face au changement climatique nous le démontre bien. Il faut commencer par abroger la loi NOME de 2010 qui libéralise le marché de l’énergie et créer un pôle public de l’énergie avec EDF, GDF, AREVA et TOTAL une fois renationalisés. (voir la vidéo ci-dessous)
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