mercredi 7 mars 2012

L’UMP, le parti qui n’aimait pas les femmes

Par Sophie Chapelle
Le parti présidentiel demeure le cancre de la parité, loin derrière ses adversaires. En cinq ans, l’UMP a ainsi préféré payer 20 millions d’euros d’amendes pour violation de la loi que de permettre à des femmes d’être élues. Au PS, les militantes s’inquiètent aussi d’un retour de la « suprématie masculine ».
« Vous savez quel est le féminin de député ? Suppléante ! » Brigitte Kuster, maire UMP du XVIIe arrondissement de Paris, ne décolère pas. Alors qu’elle briguait la 4e circonscription pour les prochaines législatives, elle s’est vue écartée au profit d’un homme, Bernard Debré, député sortant élu dans le XVIe arrondissement. À Paris, sur 18 circonscriptions, cinq femmes seulement ont été adoubées par l’UMP… mais dans des circonscriptions perdues d’avance pour la droite.
Comme Rachida Dati, recalée par les instances de l’UMP face à François Fillon, Brigitte Kuster promet de mener la fronde. Elle maintiendra sa candidature, sans le soutien de son parti. Il est loin le temps où le candidat Nicolas Sarkozy, en 2006, posait comme objectif de dépasser les 30 % de candidates titulaires. Pour les élections législatives de 2012, seulement 28 % des candidats investis par l’UMP au plan national sont des femmes. À cause de ce choix, le parti devra payer 4 millions d’euros d’amende en 2012 pour non-respect de la loi sur la parité.
Ce n’est pas la première fois que l’UMP se révèle être un cancre en la matière. Aux élections cantonales de 2011, l’Observatoire de la parité avait pointé les bons et mauvais élèves. Europe Écologie-Les Verts, avec 35,8 % de candidates et 22,2 % de femmes élues, est le parti le plus paritaire, devançant le Parti communiste (31,2 % de candidates), suivis par le Front national (25,7 %) et le Parti socialiste (23,1 %). À la dernière place, on retrouve l’UMP, avec 18,6 % de femmes investies et 11,7 % d’élues. Déterminé, le parti présidentiel tient bon contre le partage du pouvoir entre hommes et femmes. Quoi qu’il lui en coûte. Entre 2007 et 2012, l’UMP a dû débourser 20 millions d’euros pour non-respect de la loi sur la parité.
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