lundi 7 mai 2012

Grèce : une vague rouge roule sur la Vouli

Athènes, envoyé spécial. Les résultats, en Grèce, donnent le parti Nouvelle Démocratie en tête, mais avec le score le plus faible de son histoire. Le Pasok – social-démocrate – s’effondre. Les néonazis font leur entrée au Parlement. La gauche, qui a toujours combattu l’austérité et les politiques des mémorandums, progresse fortement, et plus particulièrement Syriza, la coalition de gauche dont la principale composante, Synaspismos, est membre du PGE. C’est un signal fort que les électeurs ont envoyé aux partis. Seront-ils entendus ?
Vendredi soir, lors du dernier meeting de campagne du Pasok, le parti arrivé en tête des élections en octobre 2009, le leader, Evangelos Venizelos, voulait y croire. Croire que son parti n’allait pas s’effondrer, que les urnes ne sanctionneraient pas la politique menée présentée comme « la seule » possible, croire, aussi, que l'élection de François Hollande aurait des répercussions sur le Pasok – le PS et le Pasok sont membres de l’Internationale socialiste. Il n’en fut rien.
Au soir du scrutin en Grèce, il est évident que le parti social-démocrate grec s’est effondré. Alors qu’il se partageait, depuis la chute des colonels, en 1974, le pouvoir avec Nouvelle Démocratie (ND, droite), qu’ils recueillaient à eux deux jusqu’à 80% des voix, ils peinent à atteindre 40%.
Dès vendredi soir, pourtant, quelques signaux donnaient la tendance. « Oui, il y a malheureusement plus de journalistes que de militants sur la place Syntagma », reconnaissait une candidate distribuant ses tracts. A la question : « allez-vous voter pour le Pasok ? », une jeune femme répondait : « Non, surtout pas ! Je suis là pour aider le député car il est le père de mon ami ».
C’est effectivement la fin d’un système politique que les Grecs ont demandé : celui des petits arrangements entre amis dont les élections et les campagnes précédentes représentaient, en quelque sorte, le concentré.
C’est surtout la fin de l’austérité appliquée depuis plus 2 ans et demi qu’ils ont revendiquée. Depuis que la Grèce a pris connaissance de la réalité des comptes publics en octobre 2009, qu’elle a subi les attaques des marchés, et plus encore depuis qu’elle a fait appel à la troïka (BCE, Commission, FMI) en mai 2010, les coupes budgétaires, baisses des pensions, des salaires, des minimas sociaux, hausse des impôts et des taxes, privatisation se multiplient. Tous les partis qui se sont exprimés pour cette politique essuient une sérieuse déculottée :
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