jeudi 21 juin 2012

Consultation au PCF : participer au gouvernement, une idée qui ne fait pas recette

Appelés à voter sur l’éventualité d’entrer ou pas au gouvernement Ayrault, les adhérents du PCF en ont débattu un peu partout dans le pays. Reportage dans trois sections locales, alors qu'à la conférence nationale du PCF réunie aujourd’hui, les communistes ont voté à une écrasante majorité leur refus d'entrer au gouvernement.
Le Conseil national du PCF, réuni lundi, a soumis aux adhérents un bulletin de vote qui leur propose d’adopter trois décisions : refuser, dans les conditions actuelles, d’entrer au gouvernement ; poursuivre le combat pour une vraie politique de changement ; et poursuivre et amplifier la démarche citoyenne engagée avec le Front de gauche.
  • À Gentilly, continuer le Front de gauche sans entrer 
au gouvernement
« Je ne veux pas de ministres communistes au gouvernement. C’est clair et net. » C’est Marcel qui le dit. Et tant d’autres après lui. Pas un seul militant du PCF, à Gentilly, Arcueil, Cachan et au Kremlin-Bicêtre, dans le Val-de-Marne, présents, lundi soir, à l’assemblée des adhérents, ne veut en entendre parler. « Je me demande même pourquoi la question se pose », souligne-t-il, particulièrement suspicieux à l’égard de la direction qui a lancé la consultation sur ce thème. Lisant et relisant certains des passages à haute voix du texte accompagnant le bulletin de vote, les intervenants sont nombreux à s’interroger sur « l’ambiguïté de la formulation ». « À partir de quelle concession du PS estime-t-on que les conditions sont réunies pour entrer au gouvernement ? » s’interroge Philippe. La perte du député sortant Pierre Gosnat, éliminé par Jean-Luc Laurent (MRC), « tout simplement parce qu’il a posé à côté de Hollande sur l’affiche électorale », laisse un goût amer. D’autant que le Front de gauche progresse en voix et en pourcentage sur l’ensemble de la circonscription. Mais ce n’est pas la déception qui guide le choix des militants. Eux veulent que continue l’aventure du Front de gauche. « Avec la campagne nationale, à la présidentielle, on a ouvert une voie sur ce qu’est notre avenir, celui du mouvement révolutionnaire en France », explique Patricia. Or, pour elle et d’autres participants, occuper un fauteuil ministériel cela équivaudrait à « entrer dans le jeu » du gouvernement socialiste. Lequel « veut neutraliser jusqu’au bout le Front de gauche qui entend rompre avec le capitalisme », poursuit Patricia. Comme elle, beaucoup préfèrent continuer « à porter le drapeau du Front de gauche. Je ne vois que ça comme solution ». Visiblement, les adhérents avaient davantage envie de s’exprimer sur l’avenir du PCF et du Front de gauche que sur l’entrée ou non dans l’équipe Ayrault. Il n’empêche, plusieurs d’entre eux ont signalé leur incompréhension face à un bulletin unique englobant, à leurs yeux, des questions aussi diverses.
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