vendredi 8 juin 2012

Quelle stratégie et quel programme pour la CGT ?

L’état d’esprit à la CGT a été modifié par la crise économique et les coups portés par dix années de gouvernements de droite. Pour la première fois, le Comité Confédéral National de la CGT, qui est sa direction élargie, a exigé que la confédération appelle explicitement à battre Sarkozy et à un « changement de politique ». Face à l’austérité, la direction confédérale a élaboré un programme de réformes sociales qui repose sur la redistribution des richesses (les « 10 propositions »). La division artificielle longtemps entretenue entre l’action syndicale et les idées politiques s’effrite. La régression sociale générale qu’imposent les capitalistes pousse les dirigeants syndicaux à répondre à la question : comment l’économie doit-elle être gérée pour défendre les intérêts des travailleurs ?
Pendant dix ans, les militants CGT ont été à l’avant-garde des mobilisations contre la politique réactionnaire de la droite. Ils ont joué un rôle clé dans les mobilisations, notamment contre la casse des retraites et de la fonction publique. Mais à l’exception de la lutte contre le CPE, en 2006, toutes les grandes mobilisations ont été mises en échec. Malgré ces échecs, la combativité des militants CGT reste très élevée. La conséquence de ces défaites est plutôt de favoriser une critique croissante de la stratégie suivie, qui consistait en des journées d’action isolées, sous prétexte du maintien d’une intersyndicale nationale dont certaines composantes ne sont pas favorables à l’extension de la grève. Beaucoup de militants CGT se disent aujourd’hui : « Mieux vaut rompre avec la direction de l’UNSA en reconduisant tout de suite la grève plutôt que de convoquer une nouvelle journée d’action dans dix jours en laissant le temps aux capitalistes de souffler !»
Programme politique
Le programme politique formulé par la CGT dans ses « 10 propositions » rejoint celui du Front de Gauche. Il s’oppose à l’austérité. Il correspond au sentiment général de la base de la CGT et peut se résumer par le slogan : « Aux capitalistes de payer leur crise ! » Ceci annonce déjà des désaccords avec François Hollande. Puisque les dirigeants socialistes n’entendent pas rompre avec la gestion capitaliste de l’économie, ils sont condamnés à une politique de rigueur. Tout au plus prendront-ils des gants. Aussi, la victoire de la gauche aux élections ne signifie pas la fin du combat mené par les militants CGT depuis dix ans. De nouveaux reculs sociaux sont à l’ordre du jour – et donc de nouvelles grandes luttes des jeunes, des salariés et des retraités.
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