mardi 26 juin 2012

Refuser le pacte d’austérité

Par Patrick Le Hyaric
Le sommet européen de cette fin de semaine doit à nouveau discuter du traité initié par M. Sarkozy et Mme Merkel. Celui-ci est un sévère corset contre les peuples. Il oblige les Etats à réduire drastiquement les investissements humains, sociaux et publics. De ce point de vue, il est encore plus dur que le traité de Maastricht.
Pire, ce traité d’austérité budgétaire oblige les Etats à inscrire dans leur constitution, « l’auto-obligation » de réduire les dépenses publiques et de se placer sous le contrôle direct de la Commission de Bruxelles. Ce contrôle des finances publiques concernerait l’Etat, le budget de la sécurité sociale et aussi ceux des collectivités territoriales.
Ainsi, avec ce texte, c’est l’austérité permanente : moins de crédits pour l’école ou la santé, la voie ouverte à une privatisation de tout ou partie de la protection sociale, des moyens réduits pour les communes, départements ou régions. Le Président, F. Hollande, lorsqu’il était candidat, a contesté ce texte et s’était engagé à le renégocier. C’est d’ailleurs la proposition numéro 11 de son programme. Depuis, il n’a évoqué que l’ajout d’un volet baptisé « croissance ».
En fait, ce qui s’est discuté à Rome, il y a quelques jours, avec les responsables italien, espagnol et allemand, ne porte que sur l’activation d’un accord décidé le 30 janvier dernier, lors d’un sommet européen et qui serait maintenant baptisé « pacte de croissance ».  Les dirigeants européens font mine de reprendre les mots de F. Hollande. En vérité, il ne peut y avoir de relance efficace de l’économie sans progrès social. Or, les instances européennes sauvent les banques pour mieux détruire les acquis sociaux.
Les propositions, au nombre de quatre, restent en effet bien maigres, au moment où l’Espagne et l’Italie sont violemment attaquées par les marchés financiers. Il s’agirait d’utiliser les crédits des fonds structurels non dépensés, de mettre en place une taxe sur les transactions financières, de créer des bons d’obligation pour racheter des dettes, d’augmenter le capital de la Banque européenne d’investissements. Rien n’est envisagé pour augmenter le pouvoir d’achat. Rien non plus pour faire de la Banque centrale européenne une banque publique au service de la relance et de l’emploi.

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