samedi 21 juillet 2012

Raz-de-marée anti-austérité en Espagne

Des centaines de milliers de manifestants ont crié "non" au nouveau plan de rigueur du gouvernement espagnol, à la hausse de la TVA, aux coupes budgétaires qui frappent les fonctionnaires et les chômeurs, jeudi soir, à Madrid comme dans 80 autres villes d'Espagne.
"Mains en l'air, c'est un hold-up", hurlait la foule dans la capitale espagnole, reprenant ainsi le cri de ralliement des manifestations qui se multiplient depuis l'annonce, le 11 juillet, de ce plan destiné à économiser 65 milliards d'euros. "Si tu veux gagner, lutte sans relâche", "Rajoy nous vole", "Je veux un Noël", proclamaient de petites pancartes. D'autre portaient ce seul mot "NO" illustré d'une paire de ciseaux, symbole de ces coupes budgétaires qui ont déclenché la colère de tout le pays.
Le nouveau tour de vis ne passe pas chez des Espagnols déjà écrasés par de lourds sacrifices consentis dans un pays en récession, étranglés par un chômage de près de 25%. "Nous ne pouvons rien faire d'autre que de descendre dans la rue. J'ai perdu entre 10% et 15% de mon salaire depuis quatre ans. Et les nouvelles mesures ne serviront pas à résoudre la crise", s'indigne Sara Alvera, fonctionnaire de 51 ans à la Cour des comptes, venue manifester avec son mari, employé dans le privé.
"Si tu ne luttes pas, qu'auras-tu?"
"Quel Noël fabuleux nous allons passer. Il n'y aura aucun extra cette année. Tous les ans, ils baissent les salaires, pendant que les prix montent, le métro, le bus...", s'inquiète Paloma Martinez, une fonctionnaire de 47 ans, une petite pancarte à la main portant les mots: "Si tu ne luttes pas, qu'auras-tu?" "Si nous n'achetons plus, les commerces fermeront, ils vont licencier encore des gens", ajoute-t-elle. "Les gens doivent sortir dans la rue, plus s'il le faut, tout le temps qu'il faudra."
Depuis la semaine dernière, répondant aux mots d'ordre des syndicats ou des "indignés", ou alertés par les réseaux sociaux, des Espagnols de tous horizons se rassemblent quotidiennement dans les rues, portant les t-shirts jaunes des fonctionnaires de la Justice, verts de l'Education ou les blouses blanches des infirmières. Les architectes, sous une banderole "Non à la précarité", les chercheurs, avec une pancarte "moins de science, plus de pauvreté", le monde du spectacle, promenant un mannequin noir pendu avec l'inscription "théâtre public exécuté" étaient au rendez-vous jeudi.
Dans la foule encore, des policiers en chemises noires, des pompiers casqués, promenant la maquette géante d'un hélicoptère rouge sur un chariot. "Ils dévalorisent notre travail, qui est un travail dur. Nous devons descendre dans la rue. Pompiers, balayeurs, infirmiers, pour dire 'assez'", résume Manuel Amaro, un pompier de 38 ans.

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