samedi 29 septembre 2012

Roms: attiser la haine n’est pas une solution

Ce qui vient de se passer dans les quartiers nord de Marseille où des Roms ont été chassés par des habitants voisins est d'une gravité extrême, traumatisante, et dont les conséquences ne sont pas encore mesurables. Qui peut juger le traumatisme chez ces personnes, ces enfants ? Sait-on que certaines personnes composant la milice étaient armées?
Je condamne fermement ce qui s'apparente aux ratonnades des années 60. Cet acte de barbarie est qui plus est d'une lâcheté déconcertante dans ces quartiers où la mobilisation populaire serait plus utile et efficace face aux trafics en tous genres.
Il n’y a pourtant rien d’étonnant au fait que des habitants eux-mêmes confrontés à la pauvreté ou à la précarité s’en prennent à plus miséreux qu’eux.
Mais si actes délictueux il y a eu, c'est à la police et à la justice de protéger, sécuriser et sanctionner. Certainement pas aux habitants !
Cette tragédie montre, que malgré l'intérêt porté par le gouvernement à la situation de Marseille, rien n'a changé et rien ne changera avec les seules propositions du comité interministériel.
Le geste ignoble d’hier soir était prévisible voire recherché par ceux qui prennent la responsabilité de ne pas régler une intégration digne et humaine des familles Roms.
Prévisible car à laisser pourrir la situation de familles qui ont fui la misère de leur pays nous sommes au pied du mur. Recherché car le maire de Marseille fait de l'opposition des populations entre elles et de la chasse aux pauvres un de ses sports favoris. Et que le premier magistrat de la Ville arrête sa complainte, Marseille n'est pas une ville pauvre, c'est une ville aux inégalités extrêmes avec les plus riches et les plus pauvres du pays.
 Des propositions ont été formulées par le collectif Roms de Marseille pour trouver des solutions.
Des moyens existent au niveau européen pour mettre en œuvre ces solutions en termes d'hébergement, d'éducation, de santé, d'alimentation et d'emploi. Mais ces fonds européens ne sont pas sollicités par la Préfecture. Est-ce normal ?
Je demande que le Préfet ouvre une cellule de crise pour régler la situation des familles Roms et sécuriser les habitants de quartiers populaires abandonnés par les pouvoirs publics.
Il est urgent d'agir sans opposer les uns aux autres, au risque de provoquer une explosion sociale dont personne ne peut mesurer les conséquences.
Le gouvernement est devant ses responsabilités et doit apaiser par les mots et surtout par des actes au lieu d'attiser les tensions.
Jean-Marc Coppola, PCF 13
Vice-président de la Région, Conseiller municipal de Marseille

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