vendredi 30 novembre 2012

Loi de finance 2013, les sénateurs du groupe CRC expliquent pourquoi ils se sont abstenus

Les élus du groupe Communistes républicains et citoyens au Sénat (CRC) se sont abstenus, mercredi 28 novembre, sur la partie recettes du projet de loi de finances 2013. Dans une lettre ouverte, ils expliquent pourquoi ils n'ont pas voté.
Pourquoi nous refusons l’austérité !
Depuis plusieurs semaines, les sénatrices et sénateurs du groupe communiste républicain et citoyen ont travaillé sur des textes fondamentaux et structurants pour l’avenir de notre pays.
Parmi ces textes, le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), la règle d’or, le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) et le projet loi de Finances (PLF) pour 2013, sont sans doute les plus emblématiques.
Nos votes sur ces textes ne relèvent pas d’une posture circonstancielle. Ce sont des votes responsables qui prennent appui sur la volonté de changement qui s’est majoritairement exprimée dans notre pays en mai et juin derniers.
Ils portent les combats du Front de gauche contre la droite et l’extrême droite, mais sont aussi exigeants pour que cette volonté de changement se concrétise par des décisions et des actes forts du gouvernement, attendus par nos concitoyens pour répondre à leurs besoins.
En n’approuvant pas ces textes, notre groupe a provoqué leur rejet par le Sénat.
Faut-il le rappeler ? Il n’y a pas de majorité de gauche au Sénat sans les 20 membres du groupe CRC.
Dès les premiers jours de la session extraordinaire de juillet, notre groupe qui souhaite la réussite de la gauche, c’est-à-dire du changement, a manifesté sa disponibilité pour travailler à la préparation de textes législatifs.
Le gouvernement n’a pas vu ou plutôt, n’a pas voulu voir le rôle charnière de notre groupe. Nos propositions n’ont été examinées, et encore moins prises en compte, ni en amont de la présentation des projets de loi, ni durant leur examen en commission, comme en séance publique.
Les textes étaient à prendre ou à laisser. Nous n’avons pu à aucun moment, véritablement discuter, ni de l’orientation ni de leur contenu.
Nous l’affirmons avec force : nous sommes acteurs du changement. Notre seule ambition est de répondre aux attentes et exigences de notre peuple.
Le Front de gauche, nous avons soutenu au second tour de l’élection présidentielle le candidat François Hollande. Nous avons ainsi permis la défaite de la droite à laquelle nous nous sommes opposés hier comme aujourd’hui, et comme nous le ferons demain.
Fort de ses 4 millions de voix, soit 11% des votes, le Front de gauche est une composante essentielle de la majorité politique actuelle.
Le Front de gauche, comme le Parti communiste en son sein, ont fait le choix de ne pas participer au gouvernement qui a, d’entrée, annoncer des orientations trop éloignées d’une politique de progrès et de justice sociale.

Aidons Jérôme Cahuzac à distinguer sa gauche de sa droite

Le ministre du Budget s'en est pris aux sénateurs communistes qui n'ont pas voté le budget recette de 2013. « Au nom de quoi les communistes seraient-ils les arbitres des élégances à gauche ? Au nom de quoi ce sont eux qui estiment que telle politique est de gauche et telle autre ne l’est pas ? » s'est-il interrogé. Ne laissons pas le ministre du Budget dans l'incertitude. Nous sommes prêts à aider Jérôme Cahuzac à distinguer sa gauche de sa droite. Il peut commencer à reprendre les propositions budgétaires portées par la majorité de gauche au Sénat l'année dernière. Un budget de gauche existe, nous l'avons rencontré ! Pourquoi, ce qui était défendu par l'ensemble des groupes de gauche au sénat face à la droite deviendrait aujourd'hui une inélégance pour J.Cahuzac.
Ne laissons pas le ministre sans boussole. Pour cela quelques exercices à renouveler matin, midi et soir pendant la session parlementaire. La gauche, c'est la défense des opprimés, des exploités, du monde du travail. La droite, c'est le contraire. La gauche n'est pas sur ses valeurs et ses combats quand le Medef, la droite et les marchés financiers affichent un large sourire devant le pacte de compétitivité et les 20 milliards de cadeaux fiscaux aux entreprises, sans la moindre garantie pour l'emploi, les salaires, l'investissement et la recherche. L'abstention du groupe communiste au Sénat est un vote de gauche au nom de toutes celles et ceux qui, au printemps dernier, ont fait le choix du changement. En cas de rechute, nous conseillons à Jérôme de Cahuzac de se passer en boucle le discours de François Hollande au Bourget, "l'ennemi, c'est la finance".
Communiqué du Parti communiste français

jeudi 29 novembre 2012

Eurogroupe : « un sauvetage du capital négocié sans les grecs » (PGE/PCF)

L'Eurogroupe annonce un accord sur le versement d'une somme de 34,4 milliards d'euros à l'État grec le 13 décembre et sur la réduction de sa dette à hauteur d'environ 40 milliards d'euros. Un « sauvetage » de la Grèce ? Non, un sauvetage du capital négocié sans les grecs, entre Angela Merkel et Christine Lagarde. Les doux euphémismes et les enrobages ont assez duré. Il y a au moins trois vérités à rétablir pour comprendre ce qui se joue aujourd'hui.

D'abord, cet argent, fruit du travail des européens, n'ira pas au peuple grec et ne servira pas on plus à bâtir une économie saine. Sur les 34,4 milliards, 23,8 serviront à rembourser cash les banques, qui continueront à spéculer allègrement au lieu de financer l'économie des pays, tant que les règles ne seront pas changées.
Deuxièmement, le peuple grec a déjà payé la crise de la finance. Et ces fonds ne sont dégagés que si les « memorandums » de la troïka et les engagements du gouvernement Samaras sont respectés, c'est à dire si les cures d'austérité sont appliquées. La crise humanitaire ne fait que commencer.
Dernière vérité : bloquer le financement de l'économie réelle, casser les services publics, le travail et la protection sociale... c'est faire augmenter la dette et repousser à des dizaines d'années son remboursement. D'où l'allègement ridicule qui devrait assurer que la dette ne dépasse pas les 124% du PIB d'ici 2020, alors qu'elle était autour de 80% avant la crise.

Le Parti de la gauche européenne (PGE) réaffirme son soutien à SYRIZA-FSU car le redressement de la situation en Grèce passe par un changement politique vers le progrès, et organisera en 2013 un sommet sur la dette. Les politiques d'austérité doivent cesser, une annulation des dettes illégitimes et un investissement massif pour relancer l'économie grecque et créer de l'emploi doivent être des priorités. 

Roms : "Stop aux expulsions forcées !"

L'ONG Amnesty International publie ce jeudi son rapport sur les expulsions de Roms. La chercheuse Marion Cadier a participé aux recherches. Bilan. 
Intitulé "Chassés de toutes parts : les expulsions forcées de Roms en Ile-de-France", le rapport publié jeudi 29 novembre par Amnesty International somme le gouvernement de mettre un terme aux expulsions. Si l'ONG note de la part du nouveau gouvernement une "amélioration au niveau de l'approche et du ton", elle dénonce la poursuite des expulsions forcées et le non-respect de la circulaire du 29 août dernier. Et leurs conséquences.
La chercheuse pour Amnesty International, coauteur des recherches et rédactrice du rapport Marion Cadier s'est rendue sur différents campements d'Ile-de-France en Seine-Saint-Denis, Essonne, Seine-et-Marne et Val-de-Marne. "Le Nouvel Observateur" l'a rencontrée.
Qu'est-ce qui a vous a le plus marquée lors de vos déplacements ?
- Que la pratique des expulsions forcées continue et se reproduise constamment. Les personnes sont chassées de leur lieu de vie sans solution de relogement convenable, condamnées à se réinstaller un peu plus loin, en général dans un périmètre très restreint, sur d'autres campements informels desquels elles seront très vraisemblablement à nouveau bientôt expulsées. Même s'il s'agit d'abris de fortune, toute personne, au regard du droit international, a le droit de se maintenir dans les lieux qu'elle occupe. Or ces personnes sont mises à la rue du jour au lendemain sans solution de relogement. Avec, bien sûr, des conséquences dramatiques.
Quelles conséquences avez-vous constaté en matière de santé ?
- Tout le travail de médiation sanitaire, de prévention et de suivi médical est complètement anéanti. Les personnes perdent parfois leurs dossiers médicaux, et leurs liens avec les structures sanitaires sont rompus. Dormir plusieurs jours dans la rue a évidemment des conséquences néfastes sur la santé. Mais les conséquences sont tout aussi dramatiques au niveau de l'éducation. Les enfants roms ont déjà, dans certains cas, du mal à être scolarisés. S'ils doivent se réinstaller sur la commune voisine, il faut refaire toutes les démarches pour s'inscrire, tout recommencer à zéro.
Vous avez notamment passé du temps au campement de Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis. 
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mercredi 28 novembre 2012

Quels juges?

par Maurice Ulrich
"Donc ce qui était juste et bon pour les sénateurs socialistes avant les élections présidentielle et législatives ne l’est plus. Ils sont en passe de rejeter désormais les amendements qu’ils avaient eux-mêmes proposés avec le Front de gauche, quand la droite était au pouvoir. Il ne s’agit pas là de chipotages et de bouts de ficelle. L’ensemble des mesures de ce contre-budget porte sur trente milliards ! C’est précisément le montant des économies que le gouvernement est censé faire dans le prochain budget.
Peu importent les mots qui viennent pour qualifier le fait. La réalité, c’est que la gauche qui gouverne passe délibérément à côté d’une occasion historique, oui, on dit bien historique, de mettre en œuvre une vraie politique de gauche telle qu’elle l’appelait elle-même de ses vœux et telle qu’elle semblait la concevoir dans une co-élaboration avec ses partenaires. Et, dans le même temps, une occasion de s’appuyer sur ceux qui l’ont élue et de retrouver leur confiance tout en répondant à une partie de leurs attentes.
On le sait, cette conversion qui fait que ce qui était blanc devient noir et inversement va rencontrer l’approbation de tous ceux, commentateurs, politiques 
et milieux patronaux, qui sommaient François Hollande et son gouvernement 
de se rendre enfin 
au « réalisme économique ». 
On a compris tout autant que nombre d’entre 
eux trouveront que ce n’est pas encore assez que cette politique budgétaire, comme ils trouvent insuffisant le pacte 
de compétitivité et comme ils trouvent toujours trop pesant le modèle social français, ou ce qu’il en reste 
et qu’ils veulent faire sauter.
Ainsi, nous expliquait hier matin sur France Inter, Nicolas Beytout, ancien directeur du Figaro 
et ancien directeur puis PDG du groupe Les Échos, 
la dégradation par l’agence de notation Moody’s 
de la note de la France, la semaine passée, signifie qu’elle doit faire plus, et notamment en réformant 
son marché du travail comme sa protection sociale. 
Signe des temps : aucun journaliste de l’Humanité, soit dit en passant, n’a une chronique sur France Inter, 
ni même n’y est invité régulièrement. Nicolas Beytout si, qui a une chronique hebdomadaire. C’est un expert bien sûr, puisqu’il a dirigé aussi bien le journal de Serge Dassault que le groupe de presse de Bernard Arnault !
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Les prétentions des héritiers de Renault retoquées

On s’en souvient, toute honte bue, deux héritiers de Renault demandaient à la justice française que l’Etat soit condamné pour la nationalisation de l’après guerre. Pour ce faire, comme nous l’indiquions dans un article précédent, ils n’hésitaient pas à falsifier l’histoire.
Après plusieurs épisodes judiciaires l’affaire est venue devant la cour d’appel de Paris le 18 septembre. Celle-ci a rendu son arrêt le 21 novembre et il est clair : les héritiers sont déboutés.. (En documents joints à l’article nos lecteurs trouveront le jugement et le commentaire de l’association Esprit de résistance).
La campagne de réhabilitation-indemnisation de la Collaboration et de calomnies contre la Résistance qu’ils avaient menée avec la complicité de nombre de médias privés mais aussi du public n’aura pas suffi.
Comme le dit Annie Lacroix Riz :"une fois n’est pas coutume, dans ce domaine, a été publié un article du Figaro fondé sur l’exposé honnête des thèses en présence, alors que la grande presse n’avait fait écho jusqu’ici qu’à la position soutenue par la famille Renault, fût-ce par historiens interposés."
Nous le reproduisons donc pour partie ici.

Deux thèses s’opposent. La première a pour avocate l’historienne Annie Lacroix-Riz, professeur émérite à l’université Paris-VII, spécialiste de la collaboration économique durant la Seconde Guerre mondiale et auteur notamment d’Industriels et banquiers français sous l’Occupation. La collaboration économique avec le Reich et Vichy. Le monde syndical s’appuie sur ses recherches pour dénoncer « la vaste entreprise de réhabilitation de Louis Renault ». Selon elle, Renault aurait non seulement fabriqué des chars, mais aurait aussi occupé « une place exceptionnelle dans l’appareil de guerre allemand ». En tant qu’actionnaire à 96%, Louis Renault est personnellement tenu responsable pour cette collaboration « enthousiaste ».
L’autre a pour principal porte-parole l’historien Laurent Dingli, qui a consacré une biographie à l’industriel.
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mardi 27 novembre 2012

Meeting industrie à Lille - Discours de Pierre Laurent


Meeting industrie à Lille - Discours de Pierre... par CN-PCF

La veuve de Maurice Audin en appelle à Hollande

Son mari, arrêté en 1957, a disparu. Josette Audin demande au Président, un mois avant son voyage à Alger, de condamner la torture pratiquée alors par la France. 
La douleur est toujours là. Josette Audin, 81 ans, triture ses lunettes, s’interrompt, regarde au loin. Cinquante-cinq ans après l’arrestation de Maurice Audin, jeune mathématicien communiste arrêté par les parachutistes français pendant la bataille d’Alger, la veuve poursuit sa quête de vérité. Les militaires ont prétendu que son mari s’était "évadé". Il n’a plus jamais donné de nouvelles. À quelques semaines du voyage de François Hollande en Algérie, la vieille dame attend encore un geste du chef de l’État. Elle lui a écrit, le 6 août dernier, demandant "que les historiens puissent avoir accès à toutes les archives de toutes les personnalités civiles et militaires françaises en charge du 'maintien de l’ordre' en Algérie". Un dernier espoir pour élucider « l’assassinat » de son époux, devenu une figure emblématique des tortures pendant la guerre d’Algérie.
Le 11 juin 1957, se souvient la veuve, "nous étions couchés, il était environ 23 heures quand on a tambouriné à la porte. Ils venaient arrêter mon mari. Il a eu le temps de me dire : 'Occupe-toi des enfants !''. Maurice Audin, partisan de l’indépendance algérienne, a été torturé. Henri Alleg, arrêté lui aussi, le décrit le "visage blême et hagard" dans son livre-témoignage La Question. Un autre l’a vu, en slip, attaché sur une planche avec "des pinces reliées par des fils électriques à la magnéto, fixées à l’oreille droite et au pied gauche". Josette Audin sait cela. Mais sa lettre évoque aussi les autres Algériens, disparus anonymes de la bataille d’Alger. Elle exhorte donc François Hollande : "Comme le président de la République Jacques Chirac l’a fait pour condamner la rafle du Vél’ d’Hiv, j’espère que vous ferez aussi, au nom de la France, non pas des excuses pour des actes qui ne sont pas excusables, mais au moins une condamnation ferme de la torture et des exécutions sommaires commises par la France pendant la guerre d’Algérie."
Nicolas Sarkozy n’a jamais répondu
Le comité Audin, emmené notamment par l’historien Pierre Vidal-Naquet, a montré que l’évasion était impossible. Josette Audin a déposé plainte contre X pour homicide dès juillet 1957. Premier non-lieu en 1962, après le décret d’amnistie. La veuve dépose une autre plainte en 2001 pour séquestration et crime contre l’humanité.
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Quand la CAF devient une machine à broyer usagers et salariés

Par Linda Maziz
Partout en France, l’accueil des usagers des caisses d’allocations familiales (CAF) est aussi déplorable que les conditions de travail de ses agents. Politique du chiffre, réductions d’effectifs, impuissance face à l’augmentation de la pauvreté, les salariés se sentent dépossédés du sens même de leur travail. Le malaise et la souffrance se répandent, des deux côtés du guichet. 
Une file d’attente, des vigiles en guise de comité d’accueil. « Ça devient vraiment n’importe quoi », lâche une femme en arrivant ce 19 novembre devant la Caisse d’Allocations Familiales (CAF) du 13e arrondissement de Paris. Devant elle, une soixantaine de personnes piétinent sur le trottoir. Découragés d’avance, certains font demi-tour. « Je suis venue ce matin à l’ouverture, c’était pareil, soupire une allocataire venue retenter sa chance pendant sa pause déjeuner. Encore foutu, il faut que je retourne bosser ». La semaine dernière, elle avait trouvé porte close. « Ils ont fermé une semaine, sans prévenir. Comment fait-on dans ce cas-là pour faire nos démarches ? » Par téléphone, c’est payant, et ils sont injoignables, expliquent les allocataires. « Et puis sur Internet le service est très limité. A part télécharger un justificatif de base, vous n’avez accès à rien. »
« Si on est là, ce n’est pas par plaisir, c’est parce qu’on y est obligé », soupire un jeune homme. Il n’a plus touché d’allocations logement depuis son déménagement. « Ça fait six mois, je ne m’en sors plus. » Une autre brandit deux courriers, adressés le même jour. « Dans l’un, ils me disent que je leur dois 800 euros, dans l’autre qu’ils m’en doivent 500... » Quant à sa voisine, elle s’est vu suspendre le versement de ses allocations, alors que sa situation n’a pas changé depuis deux ans. Dans la queue, la tension est palpable. Ici, deux hommes s’accrochent pour une histoire de cigarettes, là, des bébés pleurent. Une femme perd l’équilibre, déstabilisée par un coup de poussette involontaire. Les gens soupirent, regardent l’heure. Il y a aussi une femme enceinte et des personnes âgées qui, vu l’ambiance, n’ont pas osé faire état de leur droit d’accès prioritaire.
Remplir un formulaire à quatre pattes sur le trottoir
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lundi 26 novembre 2012

Pierre Laurent - France Info - 23/11/12


Arcelor : le PCF prône une "option nationale"... par FranceInfo

Florange : la nationalisation défendue par les élus locaux

Dans une lettre ouverte, les élus de Moselle demandent à François Hollande de nationaliser temporairement l'usine ArcelorMittal de Florange pour sauver ses deux hauts fourneaux et les 629 emplois qui y sont attachés. Ce qui relance à gauche la question de la prise de contrôle par l'Etat initiée mercredi par Arnaud Montebourg et porté depuis longtemps par les syndicats.
"Comme le Ministre du Redressement Productif, nous demandons une prise de contrôle public temporaire de l'Etat pour permettre à un opérateur industriel de reprendre l'activité de l'ensemble du site", écrivent les élus lorrains dans une lettre ouverte adressée samedi au président de la République. Le courrier est co-signé par Jean-Pierre Masseret, président socialiste du conseil régional de Lorraine, Patrick Weiten, président UMP du conseil général de Moselle, les responsables départementaux de l'UMP, du PS, d'Europe Ecologie-Les Verts et du Parti communiste, par divers élus du bassin sidérurgique et par l'intersyndicale du site de Florange.
Les signataires justifient leur position par les enjeux "humains, territoriaux, industriels, technologiques et stratégiques" du dossier de Florange, dernière usine sidérurgique de Lorraine assurant l'ensemble du cycle de production de l'acier.  "Plus que jamais, nous sommes convaincus que l'industrie sidérurgique est hautement stratégique pour la France en particulier et pour l'Europe en général", "faute de quoi c'est toute une région qui risque, une fois encore, d'être victime alors que l'outil de production reste performant et porteur d'avenir", poursuivent-ils.
Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, avait évoqué cette éventualité mercredi, en raison du refus d'ArcelorMittal de vendre l'intégralité du site, seule solution à même d'intéresser un éventuel repreneur. Le ministre du Travail, Michel Sapin, avait ensuite désamorcé cette position en estimant sur LCI qu'"on (n'était) plus dans une époque où on nationalise la sidérurgie". La démarche des élus lorrains intervient à cinq jours de la fin du délai accordé par ArcelorMittal au gouvernement pour trouver un repreneur intéressé par la filière liquide (hauts-fourneaux, cokerie, aciérie).
L'Humanité

Ras l'front hiver 2012

 

samedi 24 novembre 2012

« Salariés licenciés, communes asphyxiées » : le happening des « PSA » d’Aulnay sur la scène du congrès des maires


Le congrès des maires envahi par des salariés de... par lagazettefr
Surprise. Une centaine de « salariés en lutte » du site de PSA à Aulnay-sous-Bois ont envahi la scène du congrès des maires, le jeudi 22 novembre. La Gazette était présente et a pu filmer ce temps fort de revendication. Finalement, ils ont obtenu un rendez-vous auprès du ministre du Travail, le 27 novembre 2012.

Une centaine de « salariés en lutte » du site de PSA d’Aulnay-sous-Bois ont occupé la tribune du congrès des maires, le jeudi 22 novembre. Ils ont obtenu un rendez-vous avec le ministre du Travail, le mardi 27 novembre.
Une centaine de salariés du site d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), menacé à l’horizon de 2014 par un vaste plan social, ont réussi à s’introduire dans l’enceinte du congrès des maires. Ils ont ensuite surgi sur la scène, interrompant le discours de la ministre de la Réforme de l’Etat, de la Décentralisation et de la Fonction publique, Marylise Lebranchu.
Les manifestants de PSA-Aulnay ont ensuite occupé la scène pendant plus de trente minutes. Leur principal slogan ? « Salariés licenciés, communes asphyxiées ». « Pour notre seule entreprise, PSA, qui s’apprête à licencier à tour de bras, le gouvernement vient de promettre une garantie sur ses emprunts de 7 milliards d’argent public. Et vous, les maires, qui garantit vos emprunts, qui va vous aider à payer les intérêts des emprunts toxiques qui vous asphyxient ? Personne », ont jugé les manifestants dans leur tract. A la question “pourquoi choisir le congrès des maires comme tribune”, Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central CGT répond  : “parce que les maires, c’est le dernier rempart contre le licenciement, le chômage et la misère (…) Avec les maires on a un combat commun!”.
Suppression de la TP dans le viseur - Le collectif a obtenu un rendez-vous le mardi 27 novembre avec Michel Sapin, ministre du Travail, de l’Emploi et du Dialogue social. Dans son intervention, après l’interruption, Marylise Lebranchu dit avoir été « frappée » par les critiques des manifestants contre la suppression de la taxe professionnelle, assimilée à un « cadeau » sans contrepartie aux entreprises.
La gazette des communes 

Gauche[s] : vers une crise politique ?

Le Sénat vient de rejeter le budget 2013 de la sécurité sociale, notamment en raison de la position du groupe communiste qui a voté contre le texte. Six mois tout rond après l’élection de François Hollande à la présidence de la République, les partenaires historiques du parti socialiste ne cachent plus leurs désaccords avec les premières orientations – et mesures – politiques du gouvernement Ayrault. Une rupture stratégique à gauche ?
Avec ces votes au sénat, un nouveau front d’ennuis vient de s’ouvrir pour le gouvernement. Et la majorité présidentielle s’agace. Arnaud Montebourg affirme que le PCF est entré dans l’opposition. « Le PS agite le spectre du gauchisme pour essayer de marginaliser le PCF », dénonce Danièle Obono du courant Convergences et Alternative, membre du Front de Gauche. Pour Eric Coquerel, secrétaire national du PG : « on a été considéré dans la majorité parce que nous avons contribué à l’élection de François Hollande contre la présence de Nicolas Sarkozy au second tour ». La tirade de Montebourg envers les élus communistes pourrait refroidir le PCF, en vue des municipales notamment. Pour Coquerel, le PS se trompe. Les intentions du PCF sont claires. Il note que le PS « ne s’adresse stratégiquement qu’au PCF feignant d’ignorer la réalité du FdG ».
La réalité du Front de gauche, c’est une diversité de force rassemblée par l’idée d’indépendance politique vis-à-vis du PS. La couleur avait été annoncée lors des élections présidentielles. Les élus du FdG n’ont pas vocation à accompagner les politiques jusqu’au-boutistes de réduction des déficits publics, qui conduisent à l’austérité selon eux. Raison pour laquelle le FdG n’a pas souhaité entrer au gouvernement. Et pour clarifier et enfin clore ce débat, Danièle Obono assume : « nous ne sommes pas dans l’opposition. Nous nous opposons aux politiques d’austérités. C’est différent ». « Quand l’UMP vote avec le PS sur le traité européen [dit TSCG], personne ne soupçonne que l’UMP est entré dans la majorité », poursuit-elle. Clarification faite. Fermez le banc.
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vendredi 23 novembre 2012

Mélenchon et Lafontaine : "La misère sociale et la compétition entre les peuples sont toujours des terreaux de guerre et de violence"

Déclaration communue d'Oskar Lafontaine et de Jean Luc Mélenchon à Sarrebruck, le 20 novembre 2012, à Sarrebruck. "Nous constatons avec consternation l’usage qui est fait de l’Union Européenne comme outil d’une politique d’austérité généralisée. Elle ne mène nulle part sinon à un désastre auquel aucun pays ne pourra échapper."
"Cette politique discrédite l’idéal européen en conduisant nos peuples dans l’impasse de la destruction de l’Etat social, la récession économique et l’indifférence écologique. Nous mettons solennellement en garde contre l’incitation aux égoïsmes nationalistes que cette politique cruelle provoque. Nous savons qu’en brutalisant partout les procédures parlementaires pour imposer aux peuples des plans d’ajustement structurels néolibéraux la démocratie elle-même est mise en cause. Imprégnés des leçons de l’histoire de notre vieux continent, nous voulons alerter les consciences en rappelant que la misère sociale, la récession et la compétition généralisée entre les peuples sont toujours des terreaux de guerre et de violence. Cette menace commence en Europe !
Nous déplorons que la social-démocratie européenne n’oppose plus aucune résistance aux injonctions du capital financier, ses agences de notation, et ses marchés. Nous avons vu Georges Papandréou en Grèce, Zapatero et Socrates en Espagne et au Portugal capituler sans condition. Puis nous avons été stupéfaits de voir le nouveau gouvernement français s’aligner purement et simplement sur les directives du traité rédigé par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Dans ces conditions, pour affronter la destruction sociale de l’Europe et garantir la paix, les salariés doivent construire de nouvelles majorités politiques de gauche et augmenter leur capacité d’initiative citoyenne. Nous connaissons bien la difficulté de mobilisation dans un tel contexte ou la peur du lendemain et la pression du chômage et de la misère paralysent tant de forces ! Nous voyons l’extrême droite progresser partout en Europe. Mais nous voyons aussi nos forces émerger avec vigueur jusqu’au seuil du pouvoir comme en Grèce avec SYRISA. Nous affirmons notre certitude que la chaine austéritaire qui enserre les peuples européens va craquer quelque part dans l’un des pays aujourd’hui martyrisé, comme ce fut le cas après la décennie d’ajustement structurel en Amérique du sud. Une révolution citoyenne s’inscrit comme nécessité en Europe.
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Agriculture : « Favoriser le revenu des paysans et non engraisser la distribution »


Cet après-midi, trois Ministres, de l'agriculture, de l’agroalimentaire, et de l'économie sociale et solidaire, réunissent des producteurs, des transformateurs et des grands distributeurs pour échanger sur les relations commerciales et contractuelles. Le rapport (Chalmin) de l'observatoire des prix et des marges, présenté la semaine dernière, confirme que la grande distribution notamment, l'industrie agroalimentaire sont les vainqueurs toutes catégories des politiques libérales agricoles.
En effet sur 100 euros de dépenses alimentaires des ménages, seulement 7 euros reviennent à l'agriculteur. Sur 100 euros de dépenses totales des ménages, 15 euros sont consacrés à l'alimentation et 1 euro seulement revient au producteur !
Le Président de la République s'est engagé à lutter contre la volatilité des cours des matières premières agricoles. L'exigence à l'issue d'une telle rencontre est de répondre favorablement aux aspirations populaires d'augmentation du pouvoir d'achat, et pour les paysans à une rémunération de leur travail.
A l'heure ou l'Union Européenne menace d'achever la Politique Agricole Commune en rognant son budget de 25 milliards d'euros, il est indispensable que la France affiche son ambition de politique publique forte.
Le PCF propose un encadrement des marges et pratiques de la grande distribution. Les Député(e)s Front de Gauche déposeront prochainement, une Proposition de Loi instituant un prix minimum aux producteurs et une répartition de la valeur ajoutée, grâce à la mise en place d'un coefficient multiplicateur.
Communiqué du Parti communiste français

jeudi 22 novembre 2012

Budget : le Front de gauche avance des solutions

S’appuyant sur le travail collectif de la gauche, les parlementaires ont trouvé 30 milliards d'euros de marges budgétaires, sans accroitre la pression fiscale sur les couches populaires. Ses propositions sont à disposition du gouvernement.
Est-il possible de faire autrement que de réduire la dépense publique et d’accentuer la pression fiscale sur les ménages, particulièrement dans les catégories populaires et les couches moyennes ? Les parlementaires du Front de gauche en sont convaincus.
Pour preuve notamment les propositions fiscales remises par les sénateurs du groupe communiste, républicain et citoyen (CRC), lors de leur rencontre avec le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, le 8 novembre. Toutes ont été votées par la majorité du Sénat (socialistes, communistes et écologistes), au lendemain de son basculement à gauche en septembre 2011. Elles représentent près de 30 milliards d’euros et témoignent d’une possibilité : si la gauche a pu les voter hier dans l’opposition, elles peuvent d’autant plus être adoptées aujourd’hui avec la gauche au pouvoir.
Les propositions:
  • Rétablissement complet de l’ISF à partir de 800 000 euros,
  • suppression des niches fiscales abaissant le rendement de l’ISF ainsi que la niche dite « Copé »,
  • tranche supplémentaire de l’impôt de 45 % à partir de 100 000 euros et non 150 000 euros comme prévu dans le budget 2013,
  • augmentation de l’imposition sur les plus-values,
  • majoration de l’impôt sur les sociétés pétrolières…
Autant de propositions que, pour l’heure, le gouvernement et sa majorité ont refusé de prendre en compte dans l’élaboration du projet de loi de finances 2013.
Vote contre
Une attitude qui a amené les parlementaires du Front de gauche, faute de voir repris leurs amendements, à voter contre la loi de programmation des finances 2012-2017, et à s’abstenir sur le volet recettes du projet de loi de finances 2013. Alors que l’Assemblée nationale se prononce aujourd’hui sur la totalité du projet de budget 2013, avant son passage au Sénat, les députés du Front de gauche devraient à nouveau s’abstenir sur celui-ci.
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Le Conseil national du PCF décide d'une grande campagne nationale contre l'austérité

Suite au rapport présenté par Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, le conseil national a décidé d'engager, avec le Front de gauche, une grande campagne nationale contre l'austérité.
En France, des salariés, les organisations syndicales ne baissent pas les bras. Des citoyens, des économistes, des pans entiers de notre société n'acceptent pas l'idée que la gauche va de nouveau se fracasser contre ce mur de la finance. C'est aussi vrai en Europe.
C'est en pensant à ces forces disponible que nous proposons une grande campagne nationale sur le thème « l'alternative à l'austérité, c'est possible ». Le PCF propose au Front de gauche de s'y engager très fortement, d'en faire notre feuille de route des six prochains mois, et d'y associer toutes celles et ceux qui veulent en être. Nous proposons une implication citoyenne très large : grand meeting national de lancement avec une série de réunions publiques en régions, organisation de votations citoyennes, de marches contre l'austérité, assemblées, ateliers législatifs, journées de mobilisation sur des questions précises permettant de faire la démonstration que des solutions existent. Nous allons proposer des mesures plus justes socialement et bien plus efficaces économiquement.
La coordination du Front de gauche a réagi très positivement à cette proposition d'une grande campagne nationale contre l'austérité dont l'objectif politique pourrait se résumer à une idée : dans six mois, nos concitoyens qui se retrouvent dans des valeurs de gauche seront-ils résignés, abattus, où au contraire dans un esprit de combativité contre l'austérité, mobilisés pour obtenir un changement de cap au nom de ceux qui ont fait le choix du changement ?
Communiqué du Parti communiste français

Les Alternatifs rejoignent le Front de gauche

La poussée xénophobe et raciste dans tous les pays européens, le bilan désolant, au point de mériter un satisfecit du MEDEF, du gouvernement Ayrault-Hollande, la prise en compte du danger de guerre, l’importance des enjeux écologiques et antiproductivistes, mais aussi l’approfondissement des réponses alternatives, faisaient largement accord entre les participant-e-s au congrès des Alternatifs, réuni les 17 et 18 novembre. L’accent est particulièrement mis sur les mobilisations sociales à l’échelle du continent, et sur la nécessité d’une nouvelle radicalité. Opposer enfin au capitalisme de la catastrophe écologique une vision alternative rompant avec le tabou de la croissance, oser enfin défendre l’appropriation sociale contre la marchandisation de tous les aspects de nos vie, comprendre enfin que des victoires, même partielles, valent mieux que des discours, et soutenir la reprise des entreprises par les travailleuses et les travailleurs, défendre la réduction massive du temps de travail comme levier contre la précarité et comme point de passage nécessaire pour vivre autrement. La mobilisation, l’autorganisation, l’initiative populaire et citoyenne seront au coeur des combats à venir, sans elles nous ne gagnerons pas.
Unis autour de ces objectifs, les Alternatifs étaient divisé-e-s sur la question de l’entrée dans le Front de Gauche. Débat inhabituel, croisant les choix d’orientation et des questions portant sur le sens, les terrains, et l’éthique même de l’engagement politique. Débat difficile, puisque la forte minorité du mouvement opposée à l’entrée dans le Front de Gauche, tant qu’un certain nombre de garanties et d’éclaircissements ne seront pas données, perçoit cette entrée comme une inflexion dangereuse en regard de nos priorités autogestionnaires et écologiste.
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mercredi 21 novembre 2012

Economie : la duperie sociale-libérale

Par Laurent Mauduit
Il faut maintenant se rendre à l’évidence : la politique économique conduite par François Hollande n’a rien à voir avec ce qu’il avait laissé entendre durant la campagne présidentielle. Candidat, il avait suggéré qu’il fixerait le cap à gauche – pas à gauche toute, mais à gauche tout de même. Devenu président, voilà qu’il crée la surprise en conduisant une politique sociale-libérale.
 
Que l’on se souvienne des débats de la campagne présidentielle. A l’époque, François Hollande avait certes envoyé des signes multiples de sa prudence. Sur la politique budgétaire, en écornant le programme de son propre parti et en proposant que la réduction des déficits publics sous les 3 % du PIB soit atteinte dès 2013 et non en 2014 ou 2015. Sur la politique fiscale, en prenant insensiblement ses distances avec la « révolution » qui était aussi gravée dans le marbre du projet du PS et dont le projet phare devait être la fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG. Ou encore sur la politique salariale, en préconisant la modération.
Mais, envers et contre tout, François Hollande a veillé à ce que la petite musique de son projet garde une sonorité de gauche. C’était la raison d’être de sa proposition d’une taxation à 75 % des revenus au-delà de 1 million d’euros, ou encore de quelques-unes de ses sorties enflammées : « Mon ennemi, c’est la finance ! »
Et puis, voilà qu’à peine installé à l’Elysée il met en œuvre une politique économique qui n’a plus rien à voir avec cela – une politique dont les inspirations philosophiques ont beaucoup de points communs avec les brûlots libéraux qu’ont l’habitude de produire l’OCDE et le FMI pour promouvoir ce qu’ils appellent pudiquement des « réformes structurelles ».
La première illustration de ce changement de cap, c’est évidemment la priorité donnée à la question du coût du travail, dont l’allégement au profit des employeurs sera payé, au moins partiellement, par les consommateurs, par le biais d’une hausse de la TVA. Car, dans ce cas, la source d’inspiration ne fait guère de doute : il suffit de lire les rapports en faveur d’un « choc de compétitivité » publiés en janvier par l’Institut de l’entreprise ou en mars par l’Institut Montaigne pour comprendre que le gouvernement a été puisé dans des rapports patronaux pour construire la charpente idéologique de sa réforme.
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Copé à la tête de l’UMP : « tout à redouter de cette droite agressive »

Avec Jean-François Copé à sa tête, c’est une UMP revancharde, brutale, sans scrupule, qui repart à la bataille pour la reconquête du pouvoir. Les travailleurs de notre pays ont tout à redouter de cette droite agressive, dont le programme est une véritable provocation sociale. La guerre des chefs de l’UMP va se refermer  mais elle vient de montrer de nouveaux dégâts démocratiques provoqués par une vie politique réduite au choc des egos.
Avec le Front de gauche, le PCF mettra toutes ses forces dans la bataille pour repousser les assauts de la droite et obtenir une politique de gauche qui tournera résolument le dos au pouvoir des forces de l’argent.
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, sénateur de Paris

Et si les salariés disposaient d’un droit de préemption sur leur entreprise

Par François Longérinas
Licenciements boursiers, faillites, délocalisations... Plutôt que de fermer des usines souvent rentables, si on encourageait les salariés à reprendre la main sur leur outil de production ? Grâce à un nouveau modèle de coopérative, à une réforme des marchés publics pour favoriser cette économie sociale, ou une politique publique d’investissement ambitieuse sur ces questions. Benoit Hamon, ministre de l’économie sociale et solidaire prépare une loi en la matière. Sera-t-elle à la hauteur de l’enjeu ?
amais depuis trente ans, les coopératives n’ont à ce point fait la une des journaux mainstream. Si je ne m’étonne pas de lire régulièrement des reportages et des analyses sur l’économie sociale et solidaire (ESS) dans Alternatives économiques, Basta ! ou Politis, il est plus surprenant de voir Le Figaro L’Expansion et Les Echos faire le constat de la meilleure résistance des sociétés coopératives et participatives (Scop) face à la crise. Au-delà de l’effet de mode, le succès des États généraux de l’ESS à Paris en juin 2012, puis la création d’un ministère de l’Economie sociale et solidaire dans le gouvernement Ayrault, sont plutôt encourageants. C’est une première, qui a au moins le mérite de rendre le secteur visible.
Camarade ministre
Mais le ministre Benoît Hamon, qui fut leader de l’aile gauche du Parti socialiste, semble faire de la solidarité gouvernementale l’axe premier de son engagement politique actuel. Pas une seule fois nous n’avons pu l’entendre s’exprimer publiquement sur la politique sociale et économique mise en œuvre...
Bienveillant à l’égard de ce camarade ministre, je me suis dit qu’il allait concentrer tous ses efforts sur le secteur dont il a la délégation. Je compte sur lui pour soutenir les positions les plus alternatives, celles de ceux qui agissent dans une démarche de transformation sociale et écologique. Bref, pour qu’il s’appuie sur les courants qui assument l’idée d’en finir avec le capitalisme et le productivisme et non sur les partisans de l’entrepreneuriat social, qui relativisent l’importance du fonctionnement démocratique des entreprises de l’ESS.
Droit de préemption des salariés sur leur entreprise
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mardi 20 novembre 2012

Florange et la sidérurgie - Lettre ouverte à François Hollande

La situation de la sidérurgie lorraine et avec elle toute la filière française de l'acier est très préoccupante. Le 30 novembre, date à laquelle prend fin le délai que le PDG d'AcelorMittal, Monsieur Lakshmi Mittal, a concédé au gouvernement français pour trouver un repreneur des deux hauts fourneaux de la « filière chaude », est une échéance à haut risque.
Vous trouverez ci-joint (et ci-dessous) la lettre ouverte de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF au Président de la République François Hollande, pour exposer ses inquiétudes et l'ensemble des propositions formulées par le PCF pour sortir la sidérurgie française du mauvais pas dans lequel elle se trouve et ouvrir la voie à une solution d'avenir.
À noter :  samedi 24 novembre, grand meeting sur l'emploi et l'industrie à Lille avec Pierre Laurent après une semaine de mobilisation du PCF pour l'emploi et l'industrie.
Pierre Laurent
Secrétaire national du PCF
Sénateur de Paris

Lettre ouverte à Monsieur le président de la République sur Florange et la sidérurgie
La sidérurgie lorraine et, avec elle, toute la filière française de l'acier risquent de subir, le 30 novembre, un nouveau mauvais coup. Il s'agit là d'un cas emblématique pour les défis du redressement productif du pays.
Comme vous le savez, c'est à cette date que prend fin le délai de deux mois que M. Lakshmi Mittal, président du groupe d'ArcelorMittal, vous a concédé, le 27 septembre dernier, pour que soit trouvé un repreneur des deux hauts fourneaux de la « filière chaude ».
Or, tout indique aujourd'hui qu'aucun repreneur ne se déclarera si la reprise ne concerne que les seuls hauts fourneaux, ainsi que l'indique la presse spécialisée à propos de contacts en cours avec le Russe Severstal.

Les raisons du déclenchement de la foudre sur Gaza

L’assassinat du chef de la branche armée du Hamas ravive la tension dans toute la région. Terrible provocation à la veille du scrutin israélien, elle pourrait déclencher des surenchères dans l’agression qui n’excluraient pas le déploiement d’une nouvelle offensive terrestre de l’armée israélienne de sinistre mémoire.
«Ici, dans la bande de Gaza, vivre c’est mourir !» Voilà le témoignage cru d’un habitant de Abassane, un village situé près de Khan Younès, dans la bande de Gaza. Joint par téléphone, Zoher parle des raids incessants de l’aviation israélienne. Il dit cette femme et cet enfant fauchés à quelques rues de chez lui. Il ne s’en étonne plus tant il sait qu’Israël « ne cessera jamais de vouloir tuer les Palestiniens », comme il le clame.
Depuis bientôt une semaine, aux quelques roquettes palestiniennes tirées depuis la bande de Gaza, répondent des dizaines de missiles israéliens. Des faits qui retranscrivent mal la réalité sur le terrain. L’offensive menée en décembre 2008 et janvier 2009 contre la bande de Gaza – outre les 1 400 morts palestiniens, principalement des civils, et les destructions de centaines d’habitations – avait permis à l’armée israélienne d’étendre son champ d’action : en éradiquant toutes les plantations sur une profondeur de plusieurs kilomètres depuis la « frontière » séparant Israël de la bande de Gaza, Tel-Aviv se donnait le droit de patrouiller en toute impunité dans cette zone. Samedi, une jeep israélienne a ainsi été la cible d’un tir de roquettes. Le prétexte idéal pour le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou.
Sept Palestiniens ont été tués jeudi dans des raids de l’aviation israélienne contre la bande de Gaza et trois civils israéliens par un tir de roquette dans le sud d’Israël. Au total, 15 Palestiniens ont péri, dont deux mineurs et une femme, et au moins 150 ont été blessés depuis le début de l’opération « Pilier de défense » déclenchée mercredi après-midi avec l’assassinat du chef des opérations militaires du Hamas, Ahmad Jaabari.
Le Conseil de sécurité des Nations unies s’est réuni en urgence dans la nuit de mercredi à jeudi pour discuter des raids israéliens. Mais sans finalement prendre de décision, alors qu’Israël a menacé d’accroître son offensive. Tel Aviv a reçu le soutien des États-Unis et de la Grande-Bretagne, alors que la France – pourtant plus alerte lorsqu’il s’agit de la Syrie – renvoie dos à dos Israël et le Hamas, les appelant à « la retenue » ! De quoi laisser le temps à Israël de poursuivre son opération. Hier, depuis le village d’Abassane, Zoher demandait au téléphone : « Vous pensez que les Israéliens vont entrer avec leurs chars ?» 
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lundi 19 novembre 2012

"Les jeunes communistes passent à l’offensive contre le chômage et le précarité"

Entretien avec le nouveau secrétaire général du Mouvement jeunes communistes de France (MJCF), Nordine Idir, qui a été élu, ce week-end à l’occasion de son Assemblée nationale annuelle, pour succéder à Pierric Annoot.
Votre assemblée de ce week-end a été le premier rendez-vous national du MJCF depuis les élections, quel regard portez-vous sur la situation ?
Nordine Idir. Les attentes sont fortes dans la jeunesse. Car notre génération est à la fois particulièrement touchée par le chômage, la précarité et n’a connu que la droite au pouvoir. Notre mouvement et les jeunes en général ont contribué à virer Sarkozy. Mais ceux qui ont perdu l’élection mènent toujours la danse et se servent de la crise pour faire passer l’idée que des contraintes indépassables empêcheraient toute alternative. En clair, les mêmes logiques financières d’austérité sont toujours à l’œuvre.
Pour l’instant, le gouvernement de gauche n’est pas dans une posture de combat et de rassemblement des forces sociales. Emplois d’avenir, contrats de génération, pour les jeunes le compte n’y est pas. Des emplois sont créés mais sans ambition de qualification ni d’embauche à long terme et sans s’attaquer aux causes de la situation dramatique que connaissent les jeunes. Ils aspirent à pouvoir vivre dignement sans être condamnés à naviguer dans les sous-sols du salariat. Dans cinq ans, les jeunes doivent mieux vivre qu’en 2012 avait promis le président, à nous de transformer cette promesse en réalité.

Comment le MJCF entend agir dans ce contexte?
Nordine Idir. Nous sommes décidés, plus que jamais après notre Assemblée nationale de ce week-end, à passer à l’offensive contre le chômage et la précarité. C’est nécessaire car le Medef et la droite veulent imposer la fin de notre modèle social, du droit du travail, des services publics… Et au vu de la situation, si rien ne change, c’est le repli sur soi et le rejet de l’autre qui guettent. Alors nous voulons apporter des réponses concrètes aux problèmes des jeunes tout en brisant les fantasmes notamment sur le « coût du travail » ou la « compétitivité ». Nous voulons sortir de toutes ces formes d’emplois précaires et de dispositifs spécifiques aux jeunes qui ont fait la preuve de leur inefficacité tant sociale qu’économique. Le travail gratuit, ça suffit.
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Steffi, 65 ans, travailleuse précaire brisée par le « modèle allemand »

Après son licenciement, Steffi, Allemande résidant en Lorraine, a découvert que la politique sociale de son pays était bien moins protectrice que celle de la France.
 De Moselle) Steffi (le prénom a été modifié), la soixantaine, est allemande. Célibataire, elle réside depuis le début des années 1990 à Grosbliederstroff, un petit village de Moselle. Elle parcourt tous les matins la dizaine de kilomètres la séparant de Sarrebruck, en Allemagne, où elle exerce la profession de comptable dans une agence de voyage.
Elle est classée dans la catégorie des travailleurs transfrontaliers atypiques : elle réside à « l’étranger », mais rejoint son pays natal tous les jours pour y travailler. Jusqu’en 2009.
Les nouveaux propriétaires de son agence ont décidé il y a trois ans d’« externaliser » le service de comptabilité – comprendre : licencier ses employés. Crise économique, explosion des réservations de voyage par Internet... Il faut tailler dans le tas pour survivre.
Après 40 ans passés dans la même entreprise, Steffi se retrouve au chômage, désemparée :
« Pendant les sept mois de préavis, j’ai travaillé en sachant que j’allais me faire virer. Tous les autres se sont mis en maladie. Moi, j’ai bossé jusqu’au dernier jour pour la boîte qui allait me licencier.
Et puis je me suis retrouvée à la maison, en ne sachant pas quoi faire. J’avais des tas de livres sur l’art, que je me promettais de lire depuis des années sans trouver le temps. Là, j’avais le temps, mais plus l’envie. »
Cinq propositions d’emploi en deux ans
Sans perspective d’emploi immédiate, Steffi doit s’inscrire dans une agence pour l’emploi. En tant qu’Allemande résidant en France, elle a le choix : effectuer les démarches dans son pays d’accueil ou d’origine. Elle décide de s’adresser à la Bundesagentur für Arbeit (BA), l’agence pour l’emploi allemande, malgré les désavantages :

  • en Allemagne, les chômeurs de plus de 55 ans n’ont droit qu’à un an et demi d’allocations chômage, contre trois ans en France ;
  • en Allemagne, les impôts étant retirés à la source, les allocations chômage sont calculées sur la base du salaire net. Steffi est imposée en France, mais la BA a calculé ses allocations comme si elle payait ses impôts en Allemagne. En clair, l’agence pour l’emploi a déduit des « impôts fictifs » de son salaire. Résultat : des allocations bien inférieures à celles que Steffi aurait perçues en France. 
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samedi 17 novembre 2012

Gaza : Le PCF appelle à des sanctions contre Israël

Le PCF exprime son émotion et sa totale condamnation devant l'agression israélienne à Gaza. Il appelle partout en France à des rassemblements et des initiatives de protestation contre cette nouvelle guerre contre le peuple palestinien. A Paris, un rassemblement unitaire de solidarité à l'initiative du « Collectif national pour une paix juste entre palestiniens et israéliens », aura lieu samedi 17 novembre à 15 heures, Place de la bastille.
Il appartient aux autorités françaises d'intervenir d'urgence auprès du gouvernement israélien afin d'obtenir l'arrêt immédiat de cette offensive militaire meurtrière, et que cessent les assassinats ciblés de responsables palestiniens.
En annonçant le doublement du budget national pour la colonisation, en programmant 1200 nouveaux logements essentiellement dans les colonies de Jérusalem-Est, en allant jusqu'à menacer l'Autorité palestinienne de liquidation, le gouvernement israélien a pris une lourde responsabilité. Une fois encore, dans une impunité garantie, il attise les tensions et la violence en s'engageant dans une escalade de la provocation et dans une brutale logique de force. Les populations civiles doivent cesser de payer le prix d'une telle politique.
Il est consternant que l'Union européenne, les pays européens et en particulier la France puissent encore tolérer, de la part des autorités de Tel Aviv, un tel mépris du droit et une telle volonté de poursuivre la spoliation du peuple palestinien, l'occupation militaire de la Palestine et le blocus de Gaza.
Le PCF appelle à des sanctions françaises et européennes contre Israël jusqu'à ce que cet État accepte de respecter les résolutions de l'ONU. La France devra soutenir la résolution palestinienne présentée le 29 novembre prochain au vote de l'Assemblée générale des Nations-Unies pour que la Palestine voit son statut rehaussé pour accéder à celui d'État observateur.
Communiqué du Parti communiste français

Comment Renault se prépare à démanteler ses usines en France

Par Ivan du Roy
Officiellement, la direction de Renault s’engage à ne pas fermer d’usines en France si les syndicats acceptent de conclure un nouvel accord sur la compétitivité. Un accord qui ressemble davantage à un véritable plan d’austérité pour les salariés, assorti d’un chantage à l’emploi. Ou comment mettre en concurrence ses ouvriers français, espagnols, britanniques ou roumains, pour promouvoir des régressions sociales généralisées. De leur côté, les dirigeants et les actionnaires, dont l’État, continuent d’en profiter.
La direction de Renault « pourrait s’engager à ne pas fermer d’usine en France, malgré un marché européen sans véritable croissance ». Le communiqué, publié ce 13 novembre [1], est repris tel quel par plusieurs médias, avec plus ou moins de nuances. Et place les syndicats devant un choix cornélien : accepter les exigences de la direction en matière de compétitivité et de précarité – et espérer préserver les emplois – ou refuser le chantage et risquer le démantèlement des usines françaises. En jeu : l’avenir des 37 000 salariés de la firme au losange dont, en première ligne, deux tiers d’ « agents de production » – ouvriers en langue managériale – et de techniciens.
Pour mettre en concurrence ses sites de production, Renault profite pleinement de sa nouvelle dimension internationale. Qu’importe si les salariés refusent ici les nouvelles règles. D’autres les accepteront ailleurs aux dépens des premiers. C’est ce qui est en train de se passer en Espagne. La direction de Renault a proposé aux 7 000 salariés de ses trois usines espagnoles (Palencia, Valladolid et Séville) d’assurer la fabrication d’un nouveau modèle qui sortira au printemps 2013 et d’augmenter les capacités de production pour la fabrication de la Mégane et de boîtes de vitesses. Avec, à la clé, promet-on, l’embauche de 1 300 personnes. Une aubaine dans un pays qui compte désormais 25% de chômeurs.
Ces Français qui coûtent trop cher
Mais il existe un revers à cette médaille. En échange, la direction demande aux syndicats d’accepter un gel des salaires pendant trois ans tout en augmentant la durée annuelle de travail de 5 jours, de réduire de moitié les primes pour le travail de nuit, le samedi et les jours fériés, et de payer les nouveaux employés à 65% du salaire initial. Bref, un véritable plan d’austérité, assorti d’un chantage à l’emploi, imposé aux salariés. Un accord en ce sens a été signé le 8 novembre avec les trois syndicats majoritaires (UGT, Commissions ouvrières et la Confédération des cadres).
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vendredi 16 novembre 2012

Cuba : « Lever un blocus illégal et illégitime »

L'Assemblée générale de l'ONU a voté la résolution annuelle pour la levée du blocus imposé par les États-Unis à Cuba depuis cinquante ans. 188 États se sont prononcés en faveur de cette résolution. C'est un record, et le constat par la quasi totalité des États du monde d'un anachronisme flagrant.

Le président Obama doit mesurer le consensus mondial qui s'est exprimé mardi et doit enfin écouter l'ensemble des gouvernements d'Amérique latine qui ont fait le choix de la souveraineté donnant sa place à Cuba dans la nouvelle Communauté des États latino-américains, organisation que Cuba présidera à partir de janvier prochain.
Pour inaugurer son second mandat, Obama s’honorerait à lever le blocus – illégal et illégitime – contre Cuba. Il s'agit ni plus ni moins que d'appliquer le droit. L'extraterritorialité des lois qui constituent le blocus est inacceptable, elle empêche tous les pays du monde d'avoir des relations normales avec Cuba.

La France a voté pour la levée du blocus. Nous nous en réjouissons.
Mais, avec l'Union européenne, elle ne peut s'en tenir à des paroles sans lendemain. Elles doivent mener une politique beaucoup plus active en direction de l'Amérique latine, et en particulier vis-à-vis de Cuba, et favoriser le développement des coopérations.
Un ordre mondial nouveau, fondé sur la coopération et la démocratie, le respect des droits humains et des Peuples, ne peut être envisageable tant que l'un des plus grands scandales politiques et l'une des plus criantes injustices, n'est pas définitivement balayé.

Le PCF réaffirme son soutien au peuple cubain, pour la levée du blocus économique, commercial et financier, au caractère inhumain de par ses conséquences sur tous les aspects et toutes les dimensions de la vie d'un peuple. Il exige la libération complète des Cinq de Miami.
Communiqué du Parti communiste français