Sitôt arrêtée, lors d'un contrôle routier présenté comme "fortuit", Aurore Martin a été remise aux autorités espagnoles dans le cadre de l'exécution d'un mandat d'arrêt européen. Ce que Guéant n'avait pas osé faire, le ministre Valls vient de le commettre. Quelle honte !
Qu’est-il reproché à Aurore ? Sa participation à des réunions publiques et des écrits politiques au titre de son appartenance à Batasuna, un parti interdit en Espagne. Il est insupportable et indigne qu’une personne de nationalité française, militante d’un parti autorisé en France, soit extradée pour des faits eux-mêmes non punissables dans notre pays. Cette arrestation remet en cause un principe essentiel reconnu en France, à savoir le refus d’extradition pour motifs politiques.
Le Gouvernement Ayrault vient d'écrire une page déshonorante pour notre pays. Le Parti communiste exprime son indignation et appelle l'ensemble des républicains à exprimer leur condamnation. Les parlementaires communistes interpelleront le gouvernement pour connaitre les conditions réelles de l'arrestation et de l'extradition immédiate en Espagne d'Aurore Martin.
Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF

Aurore Martin interpellée et extradée vers l'Espagne

La militante basque française Aurore Martin, membre de Batasuna et recherchée par Madrid, a été interpellée jeudi dans les Pyrénées-Atlantiques et remise aux autorités espagnoles, un an après une première tentative d'interpellation avortée qui avait suscitée une levée de boucliers, notamment du Parti communiste et du Parti de gauche.
Aurore Martin, 33 ans, a été interpellée jeudi par la gendarmerie lors d'un contrôle routier fortuit à Mauléon-Licharre (Pyrénées-Atlantiques), en exécution d'un mandat d'arrêt européen émis par l'Espagne le 13 octobre 2010 et validé le 16 décembre suivant par la justice française. La justice espagnole reproche à Aurore Martin ses liens avec le parti indépendantiste Batasuna, illégal dans ce pays car considéré comme lié à l'organisation politico-militaire Eta, mais légal en France. Elle a notamment participé à deux réunions publiques de cette organisation.
Entrée durant six mois dans la clandestinité avant de réapparaître et de recevoir le soutien de nombreux politiques, et de la Ligue des droits de l'Homme, reprochant aux autorités françaises d'accepter de livrer un de ses ressortissants à un autre pays pour des faits qui ne sont pas condamnables en France, Aurore Martin avait épuisé tous les recours possibles.
>>> Lire : Que se cache-t-il derrière l'affaire Aurore Martin ? Par le sociologue Jean-Claude Paye (L’Humanité du 3 janvier 2011)
Une tentative d'arrestation avait échoué en juin 2011, des militants s'opposant aux policiers venue la cueillir dans l'appartement de sa sœur à Bayonne. Elle vivait depuis à visage découvert mais savait qu'elle pouvait à tout moment être arrêtée. Elle risque jusqu'à 12 ans de réclusion.
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