jeudi 29 novembre 2012

Roms : "Stop aux expulsions forcées !"

L'ONG Amnesty International publie ce jeudi son rapport sur les expulsions de Roms. La chercheuse Marion Cadier a participé aux recherches. Bilan. 
Intitulé "Chassés de toutes parts : les expulsions forcées de Roms en Ile-de-France", le rapport publié jeudi 29 novembre par Amnesty International somme le gouvernement de mettre un terme aux expulsions. Si l'ONG note de la part du nouveau gouvernement une "amélioration au niveau de l'approche et du ton", elle dénonce la poursuite des expulsions forcées et le non-respect de la circulaire du 29 août dernier. Et leurs conséquences.
La chercheuse pour Amnesty International, coauteur des recherches et rédactrice du rapport Marion Cadier s'est rendue sur différents campements d'Ile-de-France en Seine-Saint-Denis, Essonne, Seine-et-Marne et Val-de-Marne. "Le Nouvel Observateur" l'a rencontrée.
Qu'est-ce qui a vous a le plus marquée lors de vos déplacements ?
- Que la pratique des expulsions forcées continue et se reproduise constamment. Les personnes sont chassées de leur lieu de vie sans solution de relogement convenable, condamnées à se réinstaller un peu plus loin, en général dans un périmètre très restreint, sur d'autres campements informels desquels elles seront très vraisemblablement à nouveau bientôt expulsées. Même s'il s'agit d'abris de fortune, toute personne, au regard du droit international, a le droit de se maintenir dans les lieux qu'elle occupe. Or ces personnes sont mises à la rue du jour au lendemain sans solution de relogement. Avec, bien sûr, des conséquences dramatiques.
Quelles conséquences avez-vous constaté en matière de santé ?
- Tout le travail de médiation sanitaire, de prévention et de suivi médical est complètement anéanti. Les personnes perdent parfois leurs dossiers médicaux, et leurs liens avec les structures sanitaires sont rompus. Dormir plusieurs jours dans la rue a évidemment des conséquences néfastes sur la santé. Mais les conséquences sont tout aussi dramatiques au niveau de l'éducation. Les enfants roms ont déjà, dans certains cas, du mal à être scolarisés. S'ils doivent se réinstaller sur la commune voisine, il faut refaire toutes les démarches pour s'inscrire, tout recommencer à zéro.
Vous avez notamment passé du temps au campement de Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis. 
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