samedi 5 janvier 2013

Depardieu, Afflelou : ces exilés fiscaux qui font fortune grâce à l’argent du contribuable

Par Benoît Lorentz
Gérard Depardieu fuit en Belgique. Alain Afflelou s’envole pour Londres. Les deux hommes, qui ont bâti leur carrière et leur fortune en grande partie grâce aux subsides des contribuables et aux cotisations sociales, refusent de contribuer à la collectivité « en raison de leurs facultés » financières. En écho à leur exil fiscal, la patronne des patrons Laurence Parisot évoque un « relent de guerre civile » et dénonce « un retour à 1789 ». Et si, justement, nous revenions à l’esprit de la Révolution ?
Ah ça ira, ça ira, ça ira… Depuis quelques jours, l’histoire se répète. Gérard Depardieu, Alain Afflelou et consorts fuient la France, et dénoncent un climat rappelant 1789. Laurence Parisot, présidente du club des patrons, est solidaire. Il serait intéressant que ces exilés et leurs soutiens précisent ce qu’ils redoutent dans ce « retour à 1789 ». Craignent-ils la fin d’un régime tyrannique ? La mise en place d’une nouvelle déclaration des Droits de l’Homme ? Ou un souffle aiguisé sur leur nuque ? Des canons sont-ils braqués sur le siège du Medef, sur Neuilly-sur-Seine ou le parvis de la Défense ? Veulent-ils constituer à nos frontières des armées de conseillers fiscaux et de spéculateurs financiers pour faire triompher la contre-révolution ?
Ce que redoutent ces braves patriotes, c’est avant tout l’idée d’égalité issue de la Révolution française. Notamment l’article 13 de la déclaration des droits de l’Homme de 1789 : « Pour l’entretien de la force publique et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable. Elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés. » Le point commun entre ces illustres personnes et leurs prédécesseurs du 18ème siècle réside dans leur fortune. Aussi dans l’aristocratie – oligarchie dirait-on aujourd’hui – à laquelle ils se sentent appartenir.
Depardieu, pur produit des subventions publiques
Tandis que les nobles d’hier phagocytaient directement un large pan des fruits des travaux de leurs sujets, la fortune de ces aristocrates modernes s’est constituée en grande partie grâce aux principes de solidarité qu’ils condamnent aujourd’hui. Cette oligarchie considère qu’elle seule est légitime à déterminer ce qu’elle doit – et ce qui serait bénéfique – à la société. Elle souhaite pouvoir distribuer la charité comme elle l’entend, et choisir ses pauvres. Quant à contribuer « en raison de leurs facultés » à la solidarité nationale, pas question.
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