mercredi 17 avril 2013

Accord National Interprofessionnel sur la compétitivité et l'emploi : Le débat à Crolles

Le Collectif du Grésivaudan (*) « contre les politiques d’austérité » organisait  hier au soir une réunion d’information et de débat sur la transposition de l’accord interprofessionnel en projet de loi dit de « sécurisation de l’emploi ».
Resitué dans le cadre des politiques néolibérales européennes (Pacte Euro plus, Traité sur la coordination et la gouvernance, Semestre européen et autres directives) par un membre du Collectif, l’exposé était ouvert par une intervention  de Lynda BENSELLA. Devant une soixantaine de personnes la Secrétaire de l’UD CGT de l’Isère a rappelé le contexte dans lequel se sont déroulées les négociations des partenaires sociaux, depuis la conférence sociale de juin 2012 jusqu’à la signature de l’ANI le 11 janvier 2013. Le rapport de force et de classe qui a permis au MEDEF, soutenu par 3 syndicats et le gouvernement de proposer à la représentation nationale un projet de transformation du code du travail qui est une des régressions sociales majeures de ces 30 dernières années.

L’intervention de Maitre Laure GERMAIN-PHION, avocate du droit du travail et de la sécurité sociale au barreau de Grenoble, précise et pédagogique, a permis aux salarié(e)s présents de prendre connaissance des dernières modifications apportées par l’Assemblée nationale lors de la transposition de cet accord. Les récents amendements ne modifient en rien le démantèlement des protections des salariés avec notamment l’inversion de la hiérarchie des normes qui aboutit à une précarisation sans précédent des protections juridiques des salarié(e)s. L’analyse des pseudo-avancées : complémentaires santé, formation et mobilité volontaire, a été complétée par celles de  véritables précarisations : sur le temps partiel insécurisé, la mobilité interne forcée, les accords de maintien dans l’emploi qui n’ont rien à envier aux projets d’accords sarkozyste de compétitivité-emploi, sans oublier la sécurisation judiciaire des employeurs.

Le débat qui s’est engagé a confirmé l’inquiétude, l’incompréhension et la colère des militants et des personnes présentes :  envers le gouvernement mais aussi particulièrement les députés de la majorité socialiste qui, sous prétexte d’un nouveau « modèle social »prétendent « dépasser les débats du 20ème siècle entre lutte des classes et compromis réformiste ». Ils abandonnent de fait et de droit les salariés à un face à face inégal avec le patronat. Prenant ainsi  la lourde responsabilité devant leurs électeurs et leurs compatriotes de sécuriser les employeurs et les investisseurs en précarisant toujours plus, les salariés et les demandeurs d’emplois réduits au statut de variables d’ajustement.

La nécessité de se rassembler et de lutter a été exprimée par les syndicalistes et les salariés présents : participation aux manifestations du 1er mai organisées par les syndicats en lutte contre ce projet de loi, manifestation du 5 mai à Paris proposée par le Front de gauche, mais aussi poursuite du travail d’information et de mobilisation organisé 
actuellement au sein du collectif du Grésivaudan, ouvert à toutes les bonnes volontés et à toutes les colères citoyennes.

(*) Collectif soutenus par les organisations suivantes : ADECR 38, ATTAC Grésivaudan, le Front de Gauche (citoyens, PG, PCF, PAG 38, PCOF), le NPA Grésivaudan, le POI et l’UL CGT du Grésivaudan. 

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