jeudi 11 avril 2013

Evo Morales : « Nous prenons 82% aux multinationales. Avant, c’était l’inverse ! »

À l’occasion de la visite en France, les 12 et 13 mars passés, d’Evo Morales, président de la Bolivie, l’hebdomadaire français L’Humanité Dimanche s’est entretenu avec lui. L’occasion pour l’un des emblématiques chefs d’État de gauche du continent latino-américain de parler de révolution citoyenne, de conquêtes sociales, d’émancipation de la tutelle américaine…
Le président Chávez, ce « grand rédempteur des pauvres », est « plus vivant que jamais même s’il laisse un grand vide. La lutte de libération continue. J’ai confiance dans les mouvements sociaux », a assuré Evo Morales, à l’occasion de sa visite à Paris. « Il y a toujours eu de bonnes relations avec le Venezuela. »
« Je suis président depuis sept ans », explique celui qui a été largement réélu en 2009, avec 63 % des voix. « Nous avons permis la participation des secteurs les plus pauvres et du mouvement indigène, et la révolution se consolide. Pourquoi ? Parce que nous ne dépendons plus des manœuvres de l’ambassade des États-Unis. Le dernier ambassadeur américain conspirait contre nous, je l’ai expulsé. » Avant d’ajouter, en forme de boutade : « Ici, nous savons qu’il n’y a pas de coup d’État aux États-Unis parce qu’à Washington, il n’y a pas d’ambassade des États-Unis. Mais nous devons rester vigilants. Le coup d’État au Honduras [1] a été un avertissement envers l’Alba [2]. Depuis le Golpe [3], aucun nouvel État n’a rejoint l’Alba. Les bases militaires américaines au Honduras auraient pu empêcher le coup d’État : elles l’ont soutenu. Avec Fidel [4] d’abord, avec Hugo [5] ensuite, nous avons perdu la peur face à l’empire. Je suis arrivé à la conclusion que tant que nous vivrons dans le capitalisme, il y aura des inégalités, des injustices, de la pauvreté, de l’exclusion.
Avant, les bureaux du FMI se trouvaient au sein de l’édifice de la Banque centrale de Bolivie, à La Paz. Nous les avons mis dehors. Nous nous sommes libérés financièrement. Je crois à la complémentarité et non à la concurrence. Nous nous sommes décolonisés. »
L’économie au service du peuple 

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