mercredi 3 avril 2013

KEM ONE : les vautours chassent en meute

Écrit par Christiane PUTHOD (PCF)

Ce mercredi 27 mars 2013 le Tribunal de Commerce de Lyon a placé la Société KEM ONE en redressement judiciaire. La gestion de l'entreprise a été retirée à son actionnaire et président Gary Klesch, pourtant une star des affairistes capitalistes, et confiée à l'administrateur judiciaire.Deux experts judiciaires ont été désignés pour étudier les flux de trésorerie récents de l'entreprise avec les filiales de l'homme d'affaires.
C'est un premier résultat positif pour les salariés dans ce dossier qui prend une tournure judiciaire, mais qui ne résout malheureusement pas leur situation pour l'avenir.
Début 2012, le groupe ARKEMA, ancienne division chimie du groupe TOTAL, cherche à se délester de son pôle de fabrication de PVC, pôle initialement repris au groupe TOTAL qui s'en séparait plutôt que de moderniser les sites.
TOTAL - ARKEMA - KEM ONE : voilà les trois acteurs d'un dépeçage industriel en règle. Ces trois groupes sont étroitement liés et essaient de nous faire croire qu'ils s'affrontent à coups de procès d'intention médiatiques.

La réalité est tout autre : TOTAL a cédé son secteur vinylique à ARKEMA en s'assurant le contrat d'approvisionnement de la matière première avec un prix fixé par contrat avantageux. ARKEMA décide ensuite de céder ce pôle, à priori non rentable et pour cause, mais se heurte à la réaction des salariés qui exigent des explications. Nous sommes alors début 2012 avec l'élection présidentielle en vue. Ce sont Nicolas Sarkozy et Eric Besson qui vont alors mettre en piste Gary Flesch, le « capitaliste vautour », tel qu'il est prénommé par les financiers de Wall Street, quelques mois avant les élections.

L'homme va pouvoir s'occuper de la liquidation afin de préserver l'image d' ARKEMA et de TOTAL, dans un scénario déjà bien rodé puisqu'il se pratique couramment dans le cadre de la mondialisation. Pour finaliser la cession en juillet 2012, pour un euro symbolique, ARKEMA a réglé les dettes du pôle vinylique, à hauteur de 587 millions d'euros, et injecté 100 millions d'euros de trésorerie.

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