mercredi 17 juillet 2013

Comment le groupe Total va financer la réforme de l’Éducation nationale

Par Agnès Rousseaux
A court d’argent et d’idées, le gouvernement a signé un accord avec le groupe Total, qui s’engage à verser plusieurs millions d’euros pour soutenir la réforme des rythmes scolaires, concoctée par le ministre de l’Education nationale. L’entreprise aidera financièrement les associations qui prendront le relais lorsque les enfants ne seront plus en classe. Les municipalités auront-elles également recours au mécénat d’entreprises pour financer leurs politiques éducatives ? Promu grand mécène d’État, Total semble en tout cas bien décidé à s’impliquer dans les politiques à destination de la jeunesse. Explications.
Comment financer une réforme de l’Éducation nationale qui bat de l’aile ? Comment payer les personnels qui prendront en charge les enfants quand ils ne seront plus en classe ? Le gouvernement a trouvé une solution : faire appel aux entreprises françaises. La réforme des rythmes scolaires sera ainsi sponsorisée par... le groupe Total, à hauteur de 4 millions d’euros. L’entreprise a signé un accord-cadre début juin avec le ministère de la Jeunesse. Et s’engage à verser un total de 16 millions d’euros, en soutien à des associations, dont une partie pour « accompagner la grande réforme des rythmes éducatifs dans le premier degré ».
Du côté des pouvoirs publics, le flou plane sur le financement de cette réforme. Pour rogner sur les coûts, le gouvernement voulait diminuer les taux d’encadrement : un animateur pourrait s’occuper de 14 enfants de moins de six ans (contre 10 selon la règlementation actuelle), ou de 18 enfants de plus de six ans (contre 14 actuellement). Le Conseil d’État a rejeté ce projet de décret, qui induirait une « baisse de la sécurité des mineurs ». Mais cette décision entraine un surcoût de 25 %, estime l’Association des maires ruraux, qui dénonce les « zones d’ombre » de la réforme. Car, au-delà d’un « fonds d’amorçage » versé par l’État, et d’un soutien de la Caisse d’Allocations familiales [1], ce sont les municipalités qui mettront la main à la poche. Seront-elles tentées d’aller chercher des fonds privés pour boucler leur budget ?
Y a-t-il un pilote ?
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Lire le communiqué de l'association des maires ruraux de France 
"Réformes des rythmes : l'échec total "

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