vendredi 30 août 2013

Retraites : un transfert à la hussarde

En contrepartie d’une légère hausse de la cotisation vieillesse, le patronat bénéficierait d’un allégement massif de la cotisation famille.
Le ministre du Travail l’a confirmé hier : le gouvernement a l’intention d’opérer un « transfert progressif (...) d’une partie du financement de la famille et de la maladie vers d’autres modes de financement ». La décision sera prise « dans trois semaines ». Elle donnerait satisfaction à une vieille revendication du patronat : celui-ci, en « échange » de la très modeste augmentation de la cotisation vieillesse prévue par la réforme, qui représente un effort de 2,2 milliards d’euros, pourrait ainsi se voir « allégé » de la bagatelle de 34 milliards d’euros de cotisations famille. Il y a fort à craindre que la charge retombe, sous forme de taxes ou impôts, sur les seuls ménages.
À entendre le Medef, le financement de la politique familiale n’incomberait pas aux employeurs. « Cette vision considère le salarié comme une sorte d’objet au service de l’entreprise, tant qu’il est dans l’entreprise. Dès qu’il en sort, il n’est rien, analyse l’économiste de la CGT Nasser Mansouri. Mais le salarié est un être humain qui a une continuité dans la vie ! Même dans un sens capitaliste, la reproduction de la force de travail nécessite la continuité du salarié comme être humain. » Les entreprises ne tirent-elles pas avantage d’un pays affichant une forte fécondité grâce à sa politique familiale, d’une population, en particulier des salariés, ayant les moyens d’élever ses enfants ?
Lire la suite

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire