lundi 2 septembre 2013

Les paysans contre le libre-échange

COLOMBIE • En crise, le secteur agraire, rejoint par les mouvements urbains, exige la suspension des accords avec l’UE et les Etats-Unis. Le gouvernement opte pour la dureté.
Le mouvement paysan et populaire, qui secoue la Colombie depuis le 19 août, a pris un nouveau tour jeudi. La journée de manifestation des étudiants et d’autres secteurs en solidarité avec les travailleurs ruraux a été massive mais également marquée, en fin d’après-midi à Bogota, par de violents affrontements avec les brigades antiémeutes ESMAD. Bilan: trois morts, quelque 200 civils blessés, et un couvre-feu mis en place dans quatre secteurs de la capitale. Une aubaine pour le gouvernement qui tente de discréditer le mouvement social?
Le matin même, le président Juan Manuel Santos avait déclaré: «Nous traversons une tempête, mais nous allons nous en sortir.» Il lui avait fallu onze jours de grèves et mobilisations nationales sans précédents, ainsi que des «cacerolazos», c’est-à-dire des manifestations de milliers de personnes frappant sur des casseroles dans la plupart des villes du pays, dont la capitale Bogota, pour reconnaître qu’il y a bel et bien une crise du secteur agraire et du monde rural.
Mécontentement étendu
La cause? Les traités de libre commerce (TLC) avec les Etats- Unis et l’Union européenne qui, en un an, ont détruit des secteurs entiers de production à coups d’importations qui cassent le marché interne.
Que demandent les paysans, les transporteurs, et au-delà, les secteurs populaires critiques de la politique économique du président? Des dérogations, voire l’abolition de ces traités, ainsi que des prix de soutien pour leurs productions et des rabais pour les achats de semences et engrais.
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