samedi 21 septembre 2013

Retraites, « Les mesures en direction des femmes sont très marginales »

Entretien, par Sophie Courval
Revêtue de sa double casquette de porte-parole du gouvernement et de ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem écume les rédactions répétant à l’envi que pour la première fois, une réforme sur les retraites « met la question de l’égalité hommes-femmes au cœur de ses objectifs ». Qu’en est-il vraiment ? Entretien avec Christiane Marty, membre du Conseil scientifique d’ATTAC et de la fondation Copernic.
Christiane Marty. C’est une communication en trompe l’oeil. La mesure principale de cette réforme est un nouvel allongement de la durée de cotisation. Pour la génération née en 1973, 43 ans de cotisation ! Cela s’inscrit dans la logique des réformes précédentes et pénalise plus fortement les carrières courtes, donc les femmes. En juillet dernier, la Commission européenne a publié un rapport sur les inégalités de pension entre les femmes et les homes, indiquant que l’allongement de la durée de cotisation aura un effet disproportionné sur les femmes et qu’il baissera le niveau de leur pension. Résultat, de nombreuses femmes attendent l’âge du taux plein pour ne pas subir cette fameuse décote et partent en moyenne à la retraite plus tard que les hommes.
Les emplois à temps partiel sont majoritairement occupés par des femmes. La mesure permettant de cotiser 150 heures au lieu de 200 pour valider un trimestre ne compense-t-elle pas cet allongement de la durée de cotisation très préjudiciable aux femmes ?
Le temps partiel pénalise la durée de cotisation et le montant de la pension. Jusqu’à présent, 200 h payées au SMIC, soit 15 heures par semaine, permettaient de valider un trimestre. Les personnes qui travaillaient moins de 15 heures hebdomadaires au SMIC sur une année ne réussissaient pas à valider quatre trimestres. C’est une mesure bienvenue mais qui reste très marginale, puisque selon les données de l’INSEE sur les temps partiels courts, elle ne concernera au maximum que 2,6% des salariés. Lire la suite

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