samedi 5 octobre 2013

Mourir aux portes de l’Europe donc...

Ce matin, j’entends sur toutes les radios l’expression "un nouveau drame de l’immigration". A minima, 300 morts.
L’air désolé des présentateurs pour qui ce "nouveau drame" (évoqué en 30 secondes) trouvera sa place entre l’ouverture des Bricoramas le dimanche et la tentative de coup d’Etat aux Etats-Unis par une femme et son enfant (plus longuement couvert d’ailleurs). Aucune explication, aucune mise en contexte, rien. Rien sur la responsabilité des politiques européennes sur la fermeture des frontières.
C’est étrange, cette peur paranoïaque de l’invasion, cette volonté de se « protéger » coûte que coûte de ces êtres humains qui, chaque année, prennent le chemin de l’exil vers les pays riches qu’ils imaginent terre d’espérance. Mais les riches ont décidé que cette humanité-là était indésirable.
Ils renforcent leurs frontières, dressent des barrières, construisent des murs toujours plus hauts. Une véritable stratégie de guerre mise en œuvre pour contenir « l’envahisseur ».
Par un effet d’entraînement, d’autres grands pays comme le Brésil, la Chine ou la Russie mettent aussi en place une « sanctuarisation intérieure » pour limiter les migrations économiques des régions pauvres vers les zones de forte croissance.
Ces obstacles physiques sont des outils efficaces pour criminaliser l’immigration et rendre acceptable l’emploi d’expressions inacceptables : « immigrant illégal ». On fait croire qu’ils transgressent la loi : grâce à ces nouveaux obstacles, juridiques ou physiques, on crée de nouvelles catégories de délinquants : le migrant.
Au mépris du droit international et des valeurs universelles.
Lire la suite

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire