lundi 7 octobre 2013

Plantu et le « gros con » de la CGT

Le dessinateur Plantu traverse une grave crise d’inspiration. Ce qui ne semble pas gêner la nouvelle direction du Monde. Son dessin daté du 1er octobre en « une » du prétendu quotidien de référence assimile un cégétiste à un islamiste, le premier empêchant son épouse d’aller travailler le dimanche chez Castorama pendant que le second interdit à sa petite fille d’aller à l’école. C’est un parallélisme saisissant, dans l’air d’un autre temps. Quand le cégétiste était présenté par les Ligues factieuses avec un couteau entre les dents. Mais à vouloir trop prouver, parfois Plantu s’égare et appuie ici la campagne visant à banaliser le travail du dimanche et à hurler avec les loups médiatiques, de l'Express au commentateur néolibéral de France 2 François Lenglet, toujours prompts à clouer au pilori la CGT.
Hélas pour lui, Plantu n’est pas Reiser. Son « gros con » de cégétiste ne déclenche pas le rire et inspire même le dégoût, quand le « gros dégueulasse » de Reiser tapait juste. Plantu est un éditorialiste politique assumé. Il a eu parfois le trait mordant mais juste. Avec l’âge, deviendrait-il, lui aussi, un de ces « vieux cons » qui virent à l’extrême-droite ou à la droite extrême, fustigeant dans un même élan les immigrés, les ouvriers débraillés éructant, faisant toujours grève et défilant pour tout et pour rien, les machos phallocrates (nécessairement cégétistes) aussi obscurantistes que les pires islamistes intégristes. Plantu a 62 ans ; grâce aux « gros cons » de la CGT, il a gagné le droit de prendre une retraite bien méritée avant que son trait de crayon ne devienne encore plus bête et plus accommodant avec les idées populistes en vogue.
Montreuil le 2/10/2013  SNJ CGT

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