vendredi 11 octobre 2013

Retraites des femmes : la fable du gouvernement

Par Fondation Copernic
« Pour la première fois, une réforme des retraites met l'égalité femmes-hommes au cœur de ses objectifs » : c'est ainsi que le gouvernement et le ministère des droits des femmes présentent la réforme. À ce niveau de contre-vérité, on n'est plus dans le registre du « marketing politique » mais dans celui de la fable ! Non seulement les quelques mesures prévues pour les femmes sont très marginales, mais le nouvel allongement de durée de cotisation continuera de les pénaliser plus durement.
Rappelons en effet que les femmes ont des carrières en moyenne plus courtes que les hommes, en lien avec la prise en charge des enfants. Parmi les personnes parties en retraite en 2008, elles ont validé 149 trimestres (37,25 ans) et les hommes, 160 (40 ans). Allonger la durée de cotisation est plus pénalisant pour les personnes aux carrières plus courtes qui devront retarder davantage leur départ en retraite et/ou subir une baisse plus importante de la pension.
Personne ne nie cette évidence. Même la Commission européenne, dans un rapport publié en juillet sur les inégalités de pension entre les sexes en Europe, attire l'attention sur le fait que tout allongement de la durée de cotisation a « un effet disproportionné sur les femmes » et entraîne une réduction de leur pension. Le gouvernement a visiblement décidé d'ignorer cette réalité et inscrit sa réforme dans la logique des précédentes en augmentant encore cette durée !
Le niveau des inégalités est pourtant important, avec en 2010 un écart de 39 % entre les pensions des femmes et des hommes, selon ce même rapport. Seuls 5 pays européens sur les 29 étudiés ont un écart supérieur à celui de la France. Et l'évolution ne va pas dans le bon sens puisque cet écart a augmenté de 10 % entre 2005 et 2010, les effets des réformes passées continuant de se faire sentir.
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