mardi 12 novembre 2013

L’insurrection « spartakiste »

par Charles PAZ 
En novembre 1918, l’abdication de l’empereur allemand ouvre la voie à un gouvernement socialiste, parlementaire. Des centaines de milliers de personnes optent quant à elles pour le pouvoir des conseils ouvriers…
Le 9 novembre 1918, alors que la Première Guerre mondiale touche à sa fin, la Révolution allemande triomphe sans grande peine [1] : l’empereur, le Kaiser Guillaume II, abdique. Le socialiste Friedrich Ebert est nommé chancelier. Les socialistes proposent aux indépendants [2] de participer au gouvernement. Dans un premier temps, ceux-ci conditionnent leur présence à la proclamation de la République socialiste allemande et à la remise du pouvoir aux conseils. Malgré le refus du Parti social-démocrate (SPD), pour lequel le seul pouvoir légitime doit être celui de l’Assemblée à élire, les indépendants entrent au gouvernement.
Contre le pouvoir des conseils d’ouvriers et de soldats, ils font ratifier le gouvernement provisoire (appelé Conseil des commissaires du peuple), au motif qu’il va construire le socialisme, et ils préparent l’élection de l’Assemblée. Les indépendants ne s’opposent pas réellement à cette politique. Les socialistes obtiennent la majorité au Ier Congrès des conseils d’ouvriers et de soldats allemands, qui se prononce pour l’Assemblée constituante et refuse la convocation d’un autre congrès.
Manque de direction
Mais la préparation des élections ne fait pas taire les centaines de milliers d’ouvriers et de soldats décidés à aller jusqu’au bout. Les révolutionnaires sont divisés ; le seul groupe de dimension nationale, le groupe spartakiste (appartenant à l’USPD), s’il a des dirigeants populaires et estimés, Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg, est faible, peu implanté et peu structuré. L’affrontement fait rage entre les conseils et tous ceux qui veulent établir un pouvoir parlementaire, le gouvernement dirigé par les socialistes et le commandement militaire. Les partisans des conseils sont puissants à Berlin, à Leipzig, à Brême, à Munich et dans la Ruhr.

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