lundi 30 décembre 2013

Accélération de la convergence entre sociaux-démocrates et néolibéraux de droite

Par Frédéric Lebaron
Les périodes préélectorales longues sont marquées par l’élaboration de programmes, en particulier en matière économique et sociale. La perspective de la prochaine séquence d’élections européennes et locales conduit chaque organisation partisane à élaborer des orientations et un projet. Ceux-ci constitueront le socle de leur « positionnement » politico-idéologique durant les prochaines années. Il est donc utile de faire un premier bilan rapide de la phase en cours en France, et d’en tirer quelques conclusions.
A l’échelle nationale, le cadre est déterminé par le gouvernement en place, qui a fixé le cap de politique économique pour les trois années et demi à venir : la réduction du déficit budgétaire continue d’être l’objectif principal, son but étant de restaurer progressivement les marges de manœuvre de l’Etat en limitant la hausse de l’endettement public.
Comme l’indiquait la présentation des ministres Pierre Moscovici et Bernard Cazeneuve au Conseil des ministres du 25 septembre 2013, « le déficit baisse à un rythme régulier qui nous permettra de redescendre sous la barre des 3 % fin 2015, d’inverser la courbe de la dette et de revenir à l’équilibre structurel d’ici la fin du quinquennat. Le redressement est en vue. Nous poursuivons et intensifions cette stratégie de sérieux budgétaire dans le budget 2014 présenté ici.Nous allons réaliser en 2014 un effort d’économies sans précédent de 15 milliards d’euros, qui porteront, pour 9 milliards, sur l’État et ses agences et sur les collectivités locales, et, pour 6 milliards, sur la sphère sociale. Nous présentons un budget avec des dépenses de l’État, hors charge de la dette et de pensions, en baisse de 1,5 milliard d’euros, ce qui est inédit sous la Ve République. Les économies ont été rendues possibles grâce à une nouvelle méthode de discussion budgétaire, qui chasse la mauvaise dépense au profit de la bonne, et qui repose sur des réformes structurelles décidées dans la concertation (retraites, famille, marché du travail). Ces économies permettent de financer les priorités des Français : l’emploi, l’éducation, la sécurité, la justice  » [1].
La réduction des dépenses publiques est tout particulièrement mise en avant, après une phase de hausse des impôts en tout début de mandat. La « remise à plat » de la fiscalité annoncée par le premier ministre fin 2013 s’accompagnera ainsi d’une baisse des prélèvements obligatoires : « D’ici la fin du quinquennat, les efforts d’économies permettront une baisse des prélèvements obligatoires, qui dégagera les marges nécessaires à la montée en puissance de la réforme » [2].
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