mercredi 22 janvier 2014

Un pacte de gauche, c’est un pacte de solidarité

Par André Chassaigne, Député PCF-Front de Gauche
Au « pacte de responsabilité » annoncé lors de ses vœux par François Hollande, André Chassaigne, député PCF du Puy-de-Dôme et président du groupe GDR (Gauche démocrate et républicaine) à l’Assemblée nationale, oppose un « pacte de solidarité » appuyé sur une hausse des salaires, une modulation des impôts des entreprises et des investissements publics.
L’année 2014 s’ouvre sur l’officialisation du tournant libéral de la majorité présidentielle. La déclaration de guerre à la finance et aux excès du marché s’est perdue dans les archives électorales du Parti socialiste. Avec cynisme et sans vergogne, le mal nommé « pacte de responsabilité » fait appel aux forces économiques et financières pour sortir le pays d’une crise dont elles sont les premières responsables…
Derrière l’initiative présidentielle, il y a un programme patronal que le chef de l’État s’est engagé à mettre en œuvre ; une décision historique symbolisant à elle seule un mouvement plus global : la droitisation de la social-démocratie en Europe, Schröder et Tony Blair s’étant imposés comme des références en la matière. Cette tendance lourde s’inscrit elle-même dans la continuité de la soumission du pouvoir politique aux forces économiques et financières, le premier étant réduit à la fonction d’exécutant des secondes. Malgré sa tradition républicaine et son sens de l’intérêt général, la France n’échappe pas à cette dérive des démocraties modernes. Le « pacte de responsabilité » ou « de confiance », selon la terminologie de l’Élysée ou du Medef, n’est rien d’autre qu’un pacte de co-gestion du pays sur la base d’un programme commun animé par les préceptes libéraux ! Un plan d’action, dont la lettre et l’esprit sont directement inspirés par Pierre Gattaz, le patron du Medef, lequel a reconnu, sans être contredit, qu’il avait apporté le pacte de responsabilité « sur un plateau » au Président de la République. L’organisation patronale s’affirme ainsi comme la principale source d’influence de la politique nationale menée par une majorité au pouvoir qui s’éloigne des valeurs de solidarité et de justice sociale propres à la gauche. Dès lors, peut-on encore considérer que « la gauche est au pouvoir » ? Le doute est, plus que jamais, permis… Le principe des concessions réciproques ou du « donnant-donnant » (moins de charges contre plus d’embauches) n’est pas novateur. La méthode connaît des précédents calamiteux. Il suffit ici de rappeler le bilan peu convaincant du fameux « contrat d’avenir de la restauration » : la profession s’était engagée à créer 40 000 emplois supplémentaires en deux ans en échange d’une baisse du taux de TVA de 19,6 % à 5,5 % au 1er juillet 2009 … 
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