jeudi 11 septembre 2014

Le prêtre Gérard Riffard, hébergeur de demandeurs d’asile relaxé par la justice

Ce mardi matin, le tribunal de police de Saint-Etienne a acquitté le père Gérard Riffard. Mais le parquet a annoncé faire appel. Le prêtre stéphanois était poursuivi pour avoir hébergé des demandeurs d’asile dans son église de Montreynaud, à Saint-Etienne, contre l’avis de la mairie. Depuis de nombreuses années, ce prêtre à la retraite accueille des dizaines de personnes en attente d’une nouvelle vie. Nous republions le portrait que nous avions fait de lui, publié à l’occasion de son passage devant le tribunal de police.
Le 11 juin 2014, à l’issue de son audience devant le tribunal de police,  le ministère public avait requis une amende de 11 950 euros. Plus de 200 personnes étaient venues le soutenir.
Vue de l’extérieur, la petite église Sainte-Claire ne paie pas de mine. Avec son toit pentu et sa chair de béton, elle conserve le charme désuet des années 1970. Le modeste lieu de culte n’est pourtant pas anodin. Né il y a quarante ans avec la ZUP stéphanoise de Montreynaud, il sert actuellement d’accueil provisoire à quarante adultes et douze enfants. Tous africains et demandeurs d’asile.
« Je suis comme Abraham, père d’une multitude »
Petit gabarit en bras de chemise, le père Gérard Riffard est la figure animatrice de cette petite communauté autogérée. La tâche est lourde pour ce retraité qui vit d’une pension de 700 euros, mais il est porté par le « désir de servir » :
« Je suis comme Abraham, père d’une multitude », plaisante le prêtre catholique.
A bientôt 70 ans, l’ancien curé de Montreynaud préside Anticyclone, une association qui a pour vocation d’accueillir et d’accompagner les demandeurs d’asile. Au fil des années, il a fait de l’église Sainte-Claire -située juste en face du bureau de police du quartier- un toit pour ces migrants démunis en attente d’une nouvelle vie.
Une situation qui ferait aujourd’hui de cet homme de foi un hors-la-loi. Car à l’été 2012, suite à une visite de la commission municipale de sécurité, les services de la mairie ont pris un arrêté interdisant toute activité d’hébergement au sein de l’église ; avant de saisir la justice pour non-respect de cet arrêté.

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