mardi 2 septembre 2014

PCF. Les communistes entre colère et volonté de construire

En marge de nombreux ateliers de l'université d'été, les militants livrent leur état d'esprit sur la rentrée politique.
Près de 90 ateliers, du sport, du théâtre, des débats… Les militants communistes ont un programme plus que chargé pour leur université d'été 2014. Perchés à 1600 mètres d'altitude, ils n'en demeurent pas moins remués par l'actualité politique comme ils le confient dans les couloirs de la station de montagne qui les accueillent.
Posté à côté d'un télescope d'observation solaire utilisé dans un atelier de découverte scientifique, Amar, communiste parisien et professeur de génie civil de 39 ans ne cache pas son agacement. « François Hollande est dans une fuite en avant, il fait un léger changement de cap à droite alors que c'est un réel changement de cap à gauche que nous revendiquons et dont le pays a besoin », considère-t-il.
Concernant le Front de gauche, Amar juge « qu'il n'est pas bon de s'enfermer dans des logiques de leaders ». Pour lui, il faut élargir le rassemblement en discutant avec les écologistes et les socialistes critiques. « Le modèle c'est le Front populaire, composé d'un grand nombre d'organisations mais surtout porté par un mouvement social d'ampleur », estime-t-il, appelant à rompre avec l'austérité en mettant en place de grands plans d'investissements dans la rénovation des logements ou la transition énergétique pour engager une relance sociale.
Cap sur la Fête de l'Humanité
Avant de se rendre à un atelier sur la réforme territoriale, Nicolas, employé de la sécurité sociale à Marseille et 39 ans lui aussi, voit dans le nouveau gouvernement « un coup de force » de François Hollande et Manuel Valls. « Cette fois ils ne cherchent même plus à faire semblant », avance-t-il. À l'aise au PCF auquel il a adhéré il y a un an et demi, il dit « comprendre pour une part les critiques sur la visite de Pierre Laurent à la Rochelle » mais considère qu'il « fait son boulot en envoyant un signal aux électeurs et aux militants socialistes, car l'objectif c'est de rassembler pour stopper Hollande et Valls ». Dès la rentrée, il pense « nécessaire de travailler à la mobilisation de tous ceux qui cherchent un autre chemin ».
Sur la terrasse du café, Marie-Claude viticultrice dans le Jura et Nelly, sa responsable départementale se retrouvent à l'heure de l'apéro. Marie-Claude laisse exploser son ras-le-bol des socialistes. « Ils en ont tellement fait. Les frondeurs sont bien là où ils sont ? Alors qu'ils frondent ! », s'emporte-t-elle. Plutôt critique sur la prise de distance de Jean-Luc Mélenchon, elle estime néanmoins important de continuer à rassembler mais en parlant plus aux citoyens et moins aux organisations. Nelly quant à elle refuse d'attendre 2017. « Le pays encoure un grave danger. C'est maintenant qu'il faut rassembler tous ceux qui à gauche souhaite un autre projet. Il y a urgence à entrer dans une phase de construction d'un projet capable d'élargir le rassemblement commencé au sein du Front de gauche à d'autres : écologistes, socialistes, citoyens… La Fête de l'Humanité peut en être le point de départ. Dès demain nous travaillerons à sa réussite », conclut-elle.
Léo Purguette (La Marseillaise, le 31 août 2014)

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