lundi 20 juillet 2015

Régionales Auvergne-Rhône-Alpes: les forces anti-austérité doivent s'unir !

Par Michel Barrionuevo
Le 3 juillet dernier, après la tenue de conférences de presse, j'avais écrit un billet intitulé: Régionales: le délire, on préfère exploser le Fdg plutôt que le rassembler
1 377 internautes ont consulté cette page et parmi eux 370 ont signifié sur facebook qu'elles ou ils avaient apprécié cet article.
La lettre que le Comité régional du PCF a reçu en date du 10 juillet confirme les craintes émises une semaine plus tôt.
Le Parti de gauche et Ensemble nous écrivent:
"Comme vous le savez, nous avons toujours souhaité un FDG fort au sein d'un rassemblement citoyen plus large et autonome du PS dès le premier tour de l'élection régionale. Nous apprécions donc avec satisfaction votre volonté de participer à un tel Rassemblement Citoyen avec EELV, Nouvelle Donne et les deux forces du FDG qui y sont déjà inscrites : Ensemble ! et le PG....
...Vous n'ignorez cependant pas que nos AG respectives ont voté pour ce Rassemblement, suivant le calendrier connu de tous depuis deux mois, car elles se reconnaissaient dans le Socle projet et la Charte éthique qui en déterminent le périmètre politique.
Nous avons donc un engagement, non pas avec EELV ou Nouvelle Donne, mais avec toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans ce Socle et cette Charte. C'est également le cas de nos militants qui ont adopté ces deux documents à près de 85% et à la majorité de nos collectifs et ont réaffirmé notre mandat de poursuivre notre travail au sein de ce rassemblement. C'est donc dans ce cadre maintenant que nous agissons afin de construire cette alternative écologique et sociale aux politiques ultra-libérales d'austérité, seule en mesure de battre la droite extrême et l'extrême droite sur notre région Auvergne Rhône-Alpes...."
Le même jour, nous nous sommes adressés à EELV et Nouvelle Donne selon les termes suivants:
"Nous vous proposons de tenir une réunion réunissant vous-mêmes, le Front de Gauche, et EELV et Nouvelle Donne afin de reprendre les discussions interrompues fin mai. Nous vous en avons formulé la demande le 26 juin mais en l'absence de réponse nous nous permettons d'insister. Nous pensons qu'elle devrait se tenir dans un délai rapproché.
Après la conférence régionale du Parti communiste français qui a réuni des délégués des douze départements le dimanche 21 juin nous vous proposons la construction d'une liste de large rassemblement développant une dynamique populaire pour une alternative à l'austérité. Lorsque nous disons large rassemblement nous pensons prioritairement à l'engagement de nombreux citoyen-ne-s, actrices, acteurs de luttes sociales, et toutes les forces politiques qui en partagent l'objectif, voire des socialistes « frondeurs ».
Dans la période de graves crises sociale, économique, environnementale que subissent les Français, les Auvergnat-e-s, les Rhônalpin-e-s nous partageons la même volonté de rassembler autour du rejet des politiques libérales, des politiques de réduction de la dépense publique, en bref des politiques d'austérité. Ce point central qui nous rapproche peut donc être l'élément le plus fédérateur pour rassembler, celui qui assure la solidité du rassemblement et la garantie de sa réussite.
De plus ces crises se doublent d'une dégradation dangereuse de la démocratie. Nous pouvons là encore nous retrouver pour une construction avec les citoyennes et citoyens, les femmes et hommes engagés dans des luttes collectives pour l'égalité, l'emploi, les services publics, la préservation de l'environnement, etc..
Enfin nous avons, les uns et les autres, conscience du fait que la visée égalitaire et citoyenne que nous pourrions porter ensemble s'opposera frontalement aux logiques de concurrence, de compétitivité, d'attractivité qui ont présidé à la création d'une méga région Auvergne Rhône-Alpes, qui nous ont conduit à nous y opposer.
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Prendre la mesure du tournant historique

Par Clémentine Autain
La tentative de Syriza pour imposer une alternative aux institutions européennes a connu une issue sinistre. Mais elle peut être un commencement, à condition de durcir le rapport de forces, et de préparer l’affrontement – mais aussi un plan B en cas d’impasse.


L’histoire a mal tourné, mais elle s’est remise en marche. Pour la première fois, un gouvernement, celui d’Alexis Tsipras, a porté le fer contre la Troïka qui entend imposer une voie politique unique. Avec Syriza, les Grecs se sont opposés aux choix libéraux, austères, non démocratiques exigés pour tous les peuples de l’Union. Seuls, puisqu’aucun autre pays n’est gouverné par une gauche digne de ce nom et que les solidarités européennes furent bien pâles ces dernières semaines, ils ont fait une démonstration politique.

Est-il possible de mener une autre politique que celle choisie par l’Eurogroupe pour un pays de la zone euro ? La réponse, cinglante, se veut sans appel : c’est non. Quiconque s’y essaie est promis en prime à l’humiliation politique.

Une logique dans le marbre des traités
Le gouvernement de Tsipras a permis de révéler aux yeux de tous la férocité, le cynisme et la détermination d’un Eurogroupe préférant la concurrence entre les peuples à leur coopération solidaire, le dogmatisme à la démocratie, l’intérêt de la caste dirigeante à celui des catégories populaires. Que leur politique ne marche pas et massacre la vie des populations ne les fait aucunement sourciller. Que de nombreux économistes, y compris des prix Nobel, et pas seulement des hétérodoxes, rappellent jour après jour l’inanité de leur choix ne les trouble pas.

Or, l’austérité produit la récession économique, creuse les inégalités et ne règle même pas le problème, la résorption de la dette, au nom duquel elle est imposée puisque partout les déficits augmentent. Que la réduction des dépenses publiques et les ajustements structurels permettent au capital de s’enrichir – et certainement pas à l’économie d’améliorer les conditions de vie du grand nombre – leur va bien. Leur main ne tremble pas : elle assume la saignée. Et si le peuple grec affirme et réaffirme par referendum son refus, qu’à cela ne tienne, la sanction sera plus sévère encore.
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vendredi 17 juillet 2015

Yanis Varoufakis met en lumière les appétits des liquidateurs de la Grèce

L'ex-ministre des finances grec, qui a rejeté l'accord à la Vouli hier soir, décrypte sur son blog les implications concrètes de chaque point du texte imposé par l'Eurogroupe. A travers ses remarques, l'économiste révèle les desseins prédateurs des bailleurs de la troïka. Il montre comment l'accord ouvre un boulevard à ceux qui ont pour projet de faire de la Grèce un paradis social et fiscal pour les entreprises transnationales qui convoitent des pans entiers du patrimoine industriel et des secteurs vitaux dont la privatisation est exigée.

A quelques heures du vote du Parlement sur l'accord du 13 juillet, Yanis Varoufakis, pour qui la démission, n'est pas synonyme de mutisme, a publié une version intégrale du texte, avec ses remarques et annotations (en gras). Loin du "plan de sauvetage", ce texte qui porte une lourde atteinte à la souveraineté du gouvernement grec, constitue un coup d'arrêt à toute tentative de relance économique et éloigne encore davantage la résorption de la crise humanitaire grecque.
(lire la version originale en anglais)

    "Le sommet de la zone euro souligne la nécessité cruciale de rétablir la confiance avec les autorités grecques [le gouvernement grec doit instaurer une austérité encore plus rigoureuse frappant les citoyens grecs les plus vulnérables, qui ont déjà largement souffert], condition préalable pour un éventuel futur accord sur un nouveau programme du MES [pour un report de ce prêt non viable]. À cet égard, il est essentiel que la maîtrise du processus revienne aux autorités grecques [le gouvernement Syriza doit signer une déclaration stipulant qu’il s’est soumis à la ‘logique’ de la troïka], et les engagements pris dans ce contexte devraient être suivis d'une mise en œuvre effective.
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La révolution François

Un travail, un toit, une terre. C’est en se référant à « ces droits sacrés » que le pape François a prononcé un discours le 9 juillet dans la ville bolivienne de Santa Cruz lors de son voyage en Amérique latine.

Là où ses prédécesseurs, Jean Paul II et Benoît XVI, avaient fustigé les partisans de la théologie de la Libération, nommé des évêques conservateurs, mis au pas les communautés de base, François l’Argentin mise sur les mouvements populaires capables de proposer des « alternatives créatives » à « l’ambition sans retenue de l’argent qui commande ».

L’originalité de sa démarche ne tient pas à la condamnation des méfaits du capitalisme dénoncés par l’Église catholique depuis Rerum Novarum (1891) mais au fait qu’un pape quitte la sphère des considérations générales (« Personne n’aime une idée, un concept ») et rompe avec le surplomb condescendant de ceux qui se penchent sur les pauvres avec sympathie, mais de haut. En effet, affirme François, cette attitude verse dans « un excès de diagnostic qui nous conduit parfois à nous complaire dans le négatif » et suscite une « indignation élégante ». Tout autre est la démarche qu’il propose : « Vous les humbles, les pauvres, les exclus, vous pouvez et faites beaucoup. […] Ne vous sous-estimez pas ! Vous êtes des semeurs de changements », indique le pape aux membres des mouvements populaires en soulignant : « Quand nous regardons le visage de ceux qui souffrent, nous avons vu et entendu non pas la statistique froide mais les blessures de l’humanité souffrante. […] Cela nous émeut. […] Cette émotion, faite action, a un supplément de sens que seuls comprennent les peuples et qui donne aux vrais mouvements populaires leur mystique particulière. »
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jeudi 16 juillet 2015

Intervention au Sénat sur l’accord du 13 juillet avec la Grèce de Pierre Laurent

15 juillet 2015
Nous abordons le vote crucial d’aujourd’hui, toujours sous le choc, et certains que le coup porté ce week-end à la démocratie marquera durablement les esprits et les relations entre pays européens.

Trois sentiments animent le groupe CRC :

La volonté de défendre l’intérêt du peuple grec qui a eu le courage de se lever – le 25 janvier et lors du référendum – pour crier à la face de l’Europe sa souffrance et son exigence de voir lever le pilon qui l’écrase !

Vive le peuple grec digne et libre.

Et vive Alexis Tsipras dont le courage et la responsabilité politique sont exemplaires.

Le second sentiment, c’est la colère contre la violence de dirigeants de l’UE – au premier rang desquels Angela Merkel et Wolfgang Schauble.

Ils viennent de montrer quels intérêts ils défendent.
Qu’un peuple se lève contre l’ordre libéral et l’oligarchie financière, et ils s’affairent à le soumettre et le punir.

Depuis le premier jour, ils n’ont jamais recherché un accord viable avec la Grèce et ont organisé son asphyxie financière.

Ils voulaient la tête d’Alexis Tsipras.
Le référendum a douché leur tentative de coup de force.
Ils se sont alors acharné jusqu’à la dernière minute à provoquer un « grexit » de fait.

Alexis Tsipras, porteur du mandat de son peuple de rester dans la zone euro et de faire respecter la souveraineté de la Grèce, dans l’UE, s’y est refusé avec juste raison.
Dès lors, leur choix a été l’humiliation et le chantage pour imposer le couteau sous la gorge, un nouveau plan drastique à la Grèce.
Ces dirigeants et leur méthode sont la honte de l’Europe ! Ils ne servent que les pouvoirs financiers, quitte à s’appuyer sur l’extrême droite.
Des millions d’Européens ne l’oublieront pas.
Le troisième sentiment est alors celui d’une très grande inquiétude pour l’avenir de l’Europe.
Elle meurt dans les cœurs et dans les têtes si elle continue ainsi.

Tous ceux qui persistent à soutenir de telles méthodes prennent une très grave responsabilité devant l’histoire !

Des frustrations et des humiliations générées par une telle arrogance et la seule loi du plus fort naîtront des monstres politiques ! Ils grandissent déjà au cœur de l’Europe !

La leçon première à tirer, est l’impérieuse nécessité de la refondation sociale et démocratique de l’UE, et son émancipation urgente des logiques financières qui l’étouffent.

L’accord qui nous est soumis écarte à première vue le « grexit » qui était et qui reste l’objectif des dirigeants allemands.
Alexis Tsipras a dit hier, avec une grande loyauté à l’égard de son peuple, dans quelles conditions il a assumé un accord contraint et forcé, pour éviter ce cauchemar à la Grèce.

Je sais, que devant la brutalité de cet accord, certains en viennent à penser que le grexit ne serait plus qu’un moindre mal.
Je ne le crois pas.
Les Grecs non plus.
Parce qu’une sortie de la zone euro ferait passer la Grèce de la crise humanitaire à l’hécatombe.
Parce que toutes nos économies seraient déstabilisées.
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Les lois Macron et Rebsamen sont à peine votées que la prochaine vague de régressions sociales se profile

Par Thomas Clerget
Discrètement, le gouvernement prépare déjà une nouvelle offensive contre le droit du travail, dans la foulée des lois Macron et Rebsamen. Les milieux patronaux en rêvent depuis longtemps : que les règles de travail négociées dans l’entreprise, là où la pression sur les salariés est la plus forte, puissent s’imposer à la loi et aux conventions collectives. Ce rêve est-il sur le point de devenir réalité ? Pour plancher sur la question, le gouvernement vient de créer une commission, en partie composée d’ « experts » proches des milieux néolibéraux. Leur rapport est attendu pour la rentrée. Sous prétexte de simplifier le Code du travail, ce rapport pourrait être annonciateur de nouvelles régressions pour les salariés.

Le gouvernement a décidé d’enclencher la vitesse supérieure sur les « réformes » du marché du travail. Les lois Macron et Rebsamen sont à peine adoptées, qu’une nouvelle dérégulation d’ampleur est en préparation. Présentée le 4 mai dernier, une commission « accords collectifs et travail », surnommée « mission Combrexelle » du nom de son président, est actuellement à pied d’œuvre à la demande du Premier ministre. Son objectif ? Produire, pour la rentrée, un rapport dont les préconisations devront inspirer une réforme pour donner plus de place aux accords collectifs – c’est à dire les accords de branche et surtout d’entreprise – dans la définition des règles qui encadrent le travail et le lien de subordination des employés à leurs employeurs. Sous couvert de bon sens et de pragmatisme – le « dialogue social de terrain » serait plus adapté à la réalité des entreprises – le projet s’attaque en fait à l’un des piliers du droit social français, suivant l’une des revendications les plus anciennes du Medef.

Dans le code du travail, deux principes jouent un rôle crucial. La « hiérarchie des normes », d’abord, consacre la primauté de la loi : cette dernière s’impose aux conventions de branche qui s’imposent, elles-mêmes, aux accords d’entreprise. En vertu du second, appelé « principe de faveur », une règle négociée au niveau d’une branche ou d’une entreprise ne peut être que davantage favorable aux salariés. En clair, si une convention de branche fixe le salaire horaire minimum à douze euros, un accord d’entreprise, dans le même secteur, ne pourra prévoir un salaire inférieur à cette somme. En revanche, rien n’interdit d’aller au delà, par exemple à treize euros. Logique, à moins de rendre la loi ou les accords de branche caducs. En principe, donc, ces règles garantissent les mêmes droits pour tous les salariés, et préviennent le dumping social au sein d’une même branche d’activité.
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mercredi 15 juillet 2015

Grèce : le piège

Par Roger Martelli
La crise grecque montre que cette Union européenne qui agit contre les peuples ne changera que si elle trouve en face d’elle un mouvement social et politique suffisamment fort pour imposer, à la fois, d’autres choix et une démocratie d’un nouveau type.

Ce qui se passe en Grèce va peser lourdement, à court et à long terme, sur le devenir de l’Union européenne. Le peuple grec s’était prononcé, clairement et fortement. Une fois de plus, comme il l’avait fait en 2005 après le "non" français, le noyau dirigeant de l’Union a décidé de passer outre. Le marché passe avant la démocratie ; la gouvernance vaut mieux que la souveraineté populaire. Que l’on ne nous raconte pas, comme le fait le Figaro, que la Grèce a creusé le fossé entre l’Allemagne et la France. Quels que soient les ajustements tactiques de dernière heure, l’épisode grec a confirmé que le couple franco-allemand était le cœur de l’Europe de l’austérité et de la flexibilité.

Dire non, franchement non
François Hollande, de façon totalement cohérente, a fait le choix durable d’articuler la logique sociale-libérale adoptée en France depuis deux ans et le renforcement d’un "noyau dur" ou d’une "coopération renforcée" capable de dicter sa ligne à tous les peuples de l’Union. Circulez, il n’y a rien à voir : "There is no alternative". Malheur à qui n’accepte pas de passer sous les fourches caudines des marchés et de la technocratie. Pour les forces de notre pays qui n’admettent pas cette méthode et son arrogance, il n’y a pas d’autre choix, dans la rue ou à l’Assemblée, que de dire non, franchement non. La fermeté est la seule réponse possible à la fermeté.
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Des crèmes glacées à la qualité artisanale et au bon goût de... luttes sociales

Par Benoit Borrits
La coopérative de production de crèmes glacées La Fabrique du Sud prépare sa seconde saison estivale avec sa marque La Belle Aude. Ayant pris la suite de l’usine Pilpa, fermée par un fonds d’investissement, ces ex-salariés de l’entreprise réinventent de nouvelles façons de travailler, plus démocratiques et plus respectueuses du consommateur et de l’environnement. Reportage au sein de leur fabrique de Carcassonne.

Carcassonne. Fin de semaine à la Fabrique du Sud, la nouvelle coopérative de production de crèmes glacées, lancée après un an de lutte suite à la fermeture du site Pilpa. En ce vendredi après-midi, comme dans d’autres usines et ateliers, les machines s’arrêtent, les bureaux se ferment. Pourtant, devant le parking déjà désert, des salariés s’activent pour charger une camionnette. « As-tu déjà embarqué les dernières documentations ? Le présentoir est-il là ? » Le camion se prépare pour passer le weekend dans le village voisin de Villemoustaussou, où se déroule une foire gourmande. Les anciens de Pilpa, leur lutte et leur nouvelle gamme de glaces La Belle Aude, font désormais partie du paysage local.

Ils reviennent pourtant de très loin, ces anciens de Pilpa. A l’origine, c’était la filiale d’une coopérative agricole, 3A, qui livrait ses glaces aux marque de la grande distribution [1]. En septembre 2011, la filiale est vendue à son principal concurrent, et leader européen sur ce marché, R&R Ice cream, qui appartient à un fonds d’investissement états-unien. Dix mois plus tard, la fermeture du site de Carcassonne est annoncée. R&R récupère le portefeuille des marques de Pilpa, et centralise la production en Bretagne. Plus de cent salariés sont laissés sur le carreau. Sans oublier les intérimaires recrutés au printemps pour préparer la saison estivale.

La lutte commence, largement appuyée par la population locale. Un an plus tard, en juillet 2013, les salariés signent un accord avec R&R : tous obtiennent des indemnités de licenciement (entre 14 et 37 mois de salaire brut ), et un budget de formation de 6000 euros par salarié. Par ailleurs, R&R appuie la formation d’une société coopérative (Scop) à condition que celle-ci ne se positionne pas sur le créneau des marques de distributeurs. Plusieurs machines sont cédées, et plus d’un million d’euros est investi. En avril 2014, dix neuf salariés-sociétaires lancent la Fabrique du Sud, une coopérative ouvrière, qui propose des crèmes glacées de qualité artisanale avec des ingrédients naturels et si possible locaux, sous la marque La Belle Aude.
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mardi 14 juillet 2015

La Marseillaise de 1871


Ecrite en 1871, par Madame Jules Faure. Interprétée ici par Armand Mestral.

Français, ne soyons plus esclaves !,
Sous le drapeau, rallions-nous.
Sous nos pas, brisons les entraves,
Quatre-vingt-neuf, réveillez-vous. (bis)
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Grèce : "Si un accord est signé, c'est grâce au courage d'Alexis Tsipras" (Pierre Laurent)

Un accord de compromis a été trouvé ce matin par les chefs d'Etats de la Zone euro. Cet accord écarte le scenario du « Grexit » et l'asphyxie financière de la Grèce, voulus par Wolfgang Schaeuble et Angela Merkel, qui jusqu'à la dernière minute ont tenté la mise sous tutelle intégrale de la Grèce, la négation de sa souveraineté, sa soumission aux puissances financières, sa vente à la découpe.

Si un accord est signé, c'est grâce au courage du Premier Ministre grec. Pour la première fois, un chef de gouvernement a osé affronter les puissances dominantes qui pensent que tout leur est permis en Europe. Le soutien de son peuple n'a cessé de grandir depuis janvier pour cette raison. Je me réjouis que la France ait joué un rôle positif à ses côtés.

Certaines des concessions faites ont étés imposées à la dernière minute. N'oublions pas que ce fut sous la menace et après 2 semaines de fermeture des banques. Le gouvernement grec a fait un choix responsable, celui de permettre avant tout la stabilité financière durable du pays et l'investissement pour l'emploi et le redressement productif du pays. La dette sera rééchelonnée et les taux d'intérêts renégociés. Alexis Tsipras a confirmé son intention de faire porter les efforts sur les grecs les plus riches et de protéger les classes populaires. La BCE doit immédiatement décider la réouverture des robinets pour les banques grecques.

L'Europe vit des moments historiques. Les pressions et humiliations subies par Alexis Tsipras et le peuple grec durant tout le week-end soulèvent de lourdes questions pour nous tous, pour l'avenir de la coopération dans la zone euro. Le combat pour l'égalité des pays, le respect de la démocratie et de la diversité, pour la solidarité, pour la reconquête de pouvoir sur la finance doit se poursuivre. C'est une question existentielle pour un avenir solidaire dans l'Union européenne.

Tous les européens ont intérêt à amplifier leur soutien à cette bataille politique et leurs luttes contre l'austérité dans leur propre pays. J'appelle toutes les forces démocratiques et de gauche à travailler ensemble à un projet commun pour sortir l'Europe de la tourmente libérale.

lundi 13 juillet 2015

Contre un nouveau Mémorandum ! Il faut des mobilisations de masse pour l’empêcher !

Extrait d’un communiqué de la Tendance communiste de Syriza, le 10 juillet 2015.

Il y a cinq jours, le peuple a voté « non » à tout Mémorandum. Aussi, l’adoption d’un nouveau Mémorandum par le parlement serait un coup d’Etat parlementaire, en rupture complète avec l’expression démocratique du peuple. Nous exhortons les députés de gauche – et l’ensemble du parti – à rejeter les dernières propositions du gouvernement. Il faut massivement mobiliser la jeunesse et les travailleurs contre ces propositions.

Effrayé par la menace d’un « Grexit », le gouvernement a décidé de renier le mandat populaire issu du référendum, dimanche dernier, et de soumettre à la troïka de nouvelles mesures d’austérité drastiques. Le gouvernement reprend l’essentiel des propositions inacceptables de la troïka elle-même : coupes indirectes dans les salaires et les retraites (via des taxes), nette augmentation de la TVA sur des biens fondamentaux, report de l’âge du départ à la retraite, suppression graduelle d’une allocation accordée aux retraités les plus pauvres, poursuite et extension des privatisations.

Avec ces propositions – et abstraction faite de la réponse de la troïka –, le gouvernement est passé, en l’espace de cinq jours, du statut de partisan du « non » à celui de partisan du « oui » au Mémorandum.

Le gouvernement affirme que ces mesures sont « socialement justes » et que pour la première fois « les riches seront mis à contribution ». Comment l’augmentation de la TVA et les coupes dans les retraites et les salaires peuvent-elles être sérieusement qualifiées de « socialement justes » ? Par ailleurs, le mandat issu du référendum de dimanche n’est pas de « faire contribuer tout le monde ». Le peuple a demandé le rejet de tout nouveau Mémorandum, la fin des politiques d’austérité, la répudiation de l’essentiel de la dette publique – et que les riches payent leur crise.

Face à l’initiative inacceptable du gouvernement, le devoir élémentaire des députés de gauche et des organes dirigeants de Syriza est de voter contre ce nouveau Mémorandum et contre loi qui autoriserait le gouvernement à négocier avec la troïka sur cette base. Les dirigeants de la « Plateforme de gauche » [l’aile gauche de Syriza] doivent se prononcer clairement contre les propositions du gouvernement et lutter de toutes leurs forces pour que les instances dirigeantes du parti les rejettent.

Dans tous les cas, il est urgent et impératif qu’un maximum de jeunes et de travailleurs se mobilisent, demain, devant le parlement et dans tout le pays, pour demander l’abandon des mesures d’austérité que propose le gouvernement.

Une fois de plus, la Tendance communiste de Syriza insiste sur le fait qu’il n’y a d’issue, pour la masse de la population, ni dans un nouveau Mémorandum, ni dans un retour à une monnaie nationale sur la base du capitalisme – ce qui engendrerait une austérité encore plus sévère. La seule issue, c’est la rupture avec le capitalisme lui-même et la transformation socialiste de la société, dans le cadre d’une mobilisation des travailleurs de Grèce et de toute l’Europe.
http://www.marxiste.org/international/europe/grece/1134-contre-un-nouveau-memorandum-il-faut-des-mobilisations-de-masse-pour-l-empecher

Loi NOTRe : « La fin du processus démocratique de décentralisation en œuvre depuis 30 ans dans notre pays »

Les députés et sénateurs de droite et PS réunis jeudi matin en commission mixte paritaire ont trouvé un accord pour adopter cette réforme territoriale dénoncée par l’Association des élus communistes et républicains qui avait appelé à un rassemblement devant le Sénat.
C’est plié ou presque. Jeudi matin, la majorité des sénateurs et députés inscrits à droite ou au PS et siégeant au sein de la commission mixte paritaire consacrée à la loi NOTRe a voté avec une belle unité. Après un ajustement sur quelques points, comme le seuil démographique pour les intercommunalités porté à 15 000 au lieu de 20 000, ou encore la non élection directe des conseillers communautaires, en passant par l’abandon de la création d’un Haut conseil des territoires ou encore le maintien du transport scolaire dans le giron des régions et des collèges dans celui des départements, ils ont scellé leur accord. Désormais, les deux chambres n’auront plus qu’a émettre un vote formel (sauf grosse surprise) avant la fin de la cession parlementaire (le 23 juillet) pour entériner cette loi NOTRe (pour Nouvelle organisation des territoires de la République).

Après les votes divergents du Sénat et de l’Assemblée au cours des dernières semaines, cet accord, obtenu en quelques heures à peine, réjouissait hier ses signataires. Comme par exemple le sénateur « les Républicains » Philippe Bas, pour qui « si nous n’avions pas d’accord, l’Assemblée nationale aurait adopté la loi seule. Le Sénat a joué son rôle de rempart des territoires ». Et son collègue le socialiste Philippe Kaltenbach évoque une « réforme importante », ajoutant que « le groupe PS est très satisfait ». Fermez le ban.

"Rouleau compresseur antidémocratique"
En revanche, à quelques dizaines de pas du Sénat, où était réunie la sus-dite commission mixte, l’Association des élus communistes et républicains (Anecr) avait invité ses membres et amis à se rassembler pour dire leur opposition « à cette accélération qui vise à mettre en concurrence nos territoires, tout en faisant reculer la démocratie de proximité et la décentralisation » dénonce Dominique Adenot, maire de Champigny (Val-de-Marne). Et le président de l’Anecr ne s’avoue par vaincu en proposant que « dès la rentrée on engage une grande votation citoyenne pour que les gens puissent dire ce qu’ils veulent sur le sujet ».
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samedi 11 juillet 2015

Après le « non », encore des concessions grecques pour arracher un accord

Sur les plans fiscal et social, les mesures auxquelles Athènes se résout sont sévères et reprennent la plupart des exigences des créanciers. Avec, en balance, une demande « d’ajustement » de la dette.
Athènes, envoyée spéciale Rosa Moussaoui
Le gouvernement grec a fait un pas de plus en direction des créanciers, dans la nuit du 9 au 10 juillet, avec sa proposition de compromis déposée auprès des institutions européennes, en vue du Conseil européen du 12 juillet, décisif pour l’avenir du pays. Cette offre grecque reprend, après le « non » sans appel du référendum, l’essentiel des mesures, parfois douloureuses, consenties avant la rupture des négociations, le 27 juin, le FMI, la BCE et la Commission ayant renvoyé à Tsipras une copie raturée de rouge. Présentée au Mécanisme européen de stabilité, ce plan de réformes, lié à un programme de financement de 50 milliards d’euros sur trois ans, couvrirait les besoins liés aux lourdes échéances dues par Athènes entre le 1er juillet 2015 et le 30 juin 2018. Il comprend un volet sur « l’ajustement » de la dette, ainsi qu’un plan de développement de 35 milliards d’euros correspondant au déblocage des fonds européens dont la Grèce est jusqu’ici privée pour des motifs politiques.  Il inclut, enfin, une trajectoire budgétaire escarpée, avec l’objectif de dégager des excédents budgétaires primaires (hors service de la dette) de 1, 2, 3 et 3,5% du PIB en 2015, 2016, 217 et 2018, à réviser en fonction de la conjoncture économique.

Sur les plans fiscal et social, les mesures auxquelles Athènes se résout sont sévères et reprennent la plupart des exigences des créanciers. Au cœur du désaccord avec les créanciers, le taux de la TVA est fixé à 23%,  restauration incluse mais Athènes maintient, malgré l’hostilité des « partenaires », un taux réduit à 13% pour les produits alimentaires de base, l'énergie, les hôtels et l'eau, à 6% pour les médicaments, les livres et les représentations théâtrales. La TVA réduite dont bénéficient les îles serait maintenue, mais seulement jusqu'à la fin de l’année 2016, les îles aux revenus élevés et les destinations touristiques les plus fréquentées étant, elle, immédiatement soumises au taux normal de TVA. Les agriculteurs, eux, verraient leurs avantages fiscaux progressivement supprimés, avec une réduction de la subvention au diesel. Athènes maintient sa volonté de porter l’impôt sur les sociétés de 26% à 28%, s’engage à revenir sur privilèges fiscaux des armateurs et à augmenter la TVA sur les produits de luxe et les bateaux de plaisance. Mais les mesures de justice fiscale portant sur la hausse des impôts des plus riches sont abandonnées. Ces mesures sont assorties d’un plan de lutte contre la corruption, d’une réforme de l’administration fiscale et d’un programme de lutte contre la fraude et l’évasion, assorti d’une demande de coopération aux Etats membres de l’UE dont les banques sont destinataires de fonds grecs douteux.
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En Syrie, une expérience de démocratie directe, égalitaire et multiconfessionnelle tient tête à l’Etat islamique

Par Rachel Knaebel
Les médias occidentaux relaient abondamment les décapitations, les appels au meurtre et les exactions perpétrés par Daech, le pseudo « Etat islamique ». Pourtant, face à cette barbarie, les populations kurdes, arabes ou yézidis de la région de Rojava, au nord de la Syrie, mettent en oeuvre un autre modèle de société, émancipateur, égalitaire, multiconfessionnel, et très démocratique. Une expérience qui pourrait même servir d’inspiration pour ramener la paix dans la région. En attendant, les Kurdes et leurs voisins combattent pour défendre cette utopie concrète, sans véritable soutien international. Entretien avec des chercheurs et activistes qui en reviennent.

Les raisons d’espérer sont rares en provenance de Syrie. Mais en janvier 2015, le monde découvre, ébahi, les images de femmes kurdes en treillis qui participent à la résistance puis à la libération de la ville syrienne de Kobané. Un mouvement démocratique et anti-patriarcal vient de défaire les forces ultra-réactionnaires de l’État islamique, victorieuses ailleurs. Deux modèles de société radicalement différents se font face. Car le Kurdistan syrien fait l’expérience depuis 2011 d’une révolution démocratique inédite.

Assez vite débarrassé des forces du régime de Bachar el-Assad, le mouvement de libération kurde y a développé une organisation politique basée sur la démocratie directe, l’organisation en communes et la libération des femmes. Malgré la guerre, les attaques de l’État islamique (EI), l’embargo turc, sur fond d’indifférence de la communauté internationale, la région poursuit la mise en pratique de ce confédéralisme démocratique, un modèle de société multiconfessionnelle et multi-ethnique, sans État, pour l’émancipation de tous. Entretien avec Ercan Ayboğa et Michael Knapp, co-auteurs de Revolution in Rojava, ouvrage d’enquête militante sur cette révolution en cours au milieu du chaos syrien.

Basta ! : Ce qui se passe depuis 2011 dans la région syrienne de Rojava (au nord de la Syrie, à la frontière avec la Turquie), représente-t-il le contre-modèle absolu de la violence de l’État islamique ?

Ercan Ayboğa [1] : L’État islamique représente la ligne la plus réactionnaire qui existe aujourd’hui et en Syrie et au Moyen Orient, plus réactionnaire encore qu’Al-Qaïda, et le pôle le plus opposé au mouvement de Rojava. Il y a d’un côté le modèle de société de Rojava, une démarche démocratique et émancipatrice, et de l’autre, l’EI, extrêmement réactionnaire, hiérarchique, misogyne, absolument anti-démocratique, violent, et qui exploite les populations.

Michael Knapp : Rojava ressemble évidemment à une antithèse de l’EI. Mais c’est beaucoup plus profond. L’EI est aussi l’expression du jeu des forces présentes au Moyen Orient. Rétrospectivement, vu de l’Occident, on peut avoir l’impression que le mouvement de Rojava est né en opposition à l’EI. Mais en fait, c’est plutôt l’EI qui a été renforcé par des puissances comme la Turquie, entre autres pour détruire ce projet de Rojava.
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vendredi 10 juillet 2015

Dominique Plihon : « Il faut porter plainte contre la BCE à la Cour européenne de justice »

L’économiste atterré Dominique Plihon dénonce l’ingérence politique totalement illégitime de la Banque centrale européenne dans la crise grecque, et avertit des conséquences catastrophiques d’une sortie précipitée de la Grèce hors de la zone euro.
Dominique Plihon est professeur d’économie financière à l’Université Paris XIII, membre du conseil scientifique d’Attac et des Économistes atterrés. Il a aussi coordonné Le Livre noir des banques (Les Liens qui libèrent 2015).

Regards. La BCE joue un rôle essentiel dans la pression pour obliger la Grèce à se soumettre à une politique désastreuse que les citoyens rejettent. Quel est ce rôle ?

Dominique Plihon. La BCE occupe effectivement une place très importante dans le dispositif institutionnel de la Troïka, mis en place depuis plusieurs années dans la zone euro sous la pression des créanciers. Ce dispositif n’a pas concerné seulement la Grèce, mais aussi l’Irlande, le Portugal ou l’Espagne. Il a pour objectif de maintenir la pression sur les États, de les tenir en laisse afin qu’ils acceptent les réformes internes voulues par les créanciers, afin que ceux-ci perdent le moins possible. Dans le cas de la Grèce, depuis la formation du gouvernement Tsipras, ce dispositif institutionnel pratique ce que certains ont à juste titre qualifié de coup d’État financier. Mené par les créanciers, la BCE y participe de la façon la plus active qui soit.
« La BCE prend des positions de nature politique, en totale contradiction avec ses missions »

Comment l’expliquer ?
En Europe, plus encore semble-t-il qu’aux États-Unis ou dans d’autres pays, la finance a mis des banquiers et des financiers aux commandes des banques centrales. Des études sociologiques récentes, menées notamment par des chercheurs de l’université Paris 13, ont montré que la composition sociologique des instances de direction des banques centrales a évolué depuis la crise. Les banquiers et les acteurs proches du monde financier y sont devenus prépondérants. L’évolution est particulièrement significative à la BCE, dont le président Mario Draghi est un ancien haut dirigeant de Goldman Sachs. La BCE soi-disant indépendante est totalement sous la coupe des intérêts financiers. Elle est devenue plus que jamais le garant de l’ordre financier actuel.
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Ivry-sur-Seine : les citoyens mobilisés pour empêcher l’expulsion des Roms

«Plus de 300 personnes, nos voisins, nos amis, nos élèves vont être expulsés », alertent le collectif de soutien aux Roumains d'Ivry et le collectif Romeurope 94.
Un appel à se mobiliser, jeudi matin, à 5h00, devant le camp du Truillot, à Ivry-sur-Seine (94), vient d’être lancé pour empêcher l’expulsion de près de 300 personnes de leurs habitats de fortune.
Ils veulent vivre en paix, travailler et scolariser leurs enfants en France. Les Roms qui habitent le plus grand bidonville du Val-de-Marne, le camp du Truillot, sont sous le coup d’une décision préfectorale qui les jettera tous à la rue, jeudi 9 juillet au matin.

Le maire communiste de la commune, Philippe Bouyssou, a fait part de sa «profonde tristesse» lorsqu’il a été informé des intentions du préfet, regrettant qu’aucune «autre alternative que le déploiement des forces de police» n’ait été trouvée. «Plus de 300 personnes, nos voisins, nos amis, nos élèves vont être expulsés », alertent, pour leur part, le collectif de soutien aux Roumains d'Ivry et le collectif Romeurope 94. Les deux associations appellent à être présents en nombre, à partir de 5 heures du matin, devant le camp, pour empêcher que l’expulsion n’ait lieu sans qu’aucune proposition de relogement pérenne ne soit proposées au plus de soixante familles concernées.

"Le préfet préfére la propriété plutôt que les droits humains"
Au début du mois, une solution avait pourtant été trouvée pour vingt-deux d’entre elles. Mais le propriétaire du terrain, qui jouxte l’hôpital Charles-Foix, a continué de faire pression sur les autorités. «Le préfet a choisi de préférer la propriété plutôt que les droits humains fondamentaux, dénoncent les soutiens de ces familles en grandes précarités. Il a choisi de dépenser l'argent public pour expulser les gens plutôt que leur permettre de vivre dignement. D'utiliser son pouvoir pour repousser le problème un peu plus loin plutôt que de le résoudre une fois pour toute.»
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jeudi 9 juillet 2015

Grèce: les raisons d'une passion française

Par Etienne Balibar
Comme les Grecs dans leur immense majorité, les Français sont pour la construction européenne, mais ils la veulent tout autre.

Pourquoi les Français suivent-ils les épisodes successifs de la «crise grecque» avec une telle passion, comme si leur propre sort en dépendait ? Mais c’est qu’il en dépend. Chacun d’entre nous a ses raisons personnelles, professionnelles, intellectuelles. Mais le fond est politique : c’est l’actualité de la politique, sa résistance à la «gouvernance», sa capacité de reconquérir la place qu’elle doit occuper dans une société d’hommes libres.
Voilà cinq hypothèses, que je crois partageables, mais dont je suis seul responsable.

La première c’est que les citoyens français (et d’autres) ont suivi avec passion le combat intelligent, obstiné, courageux, d’un gouvernement et de ses dirigeants, décidés à respecter le mandat dont ils avaient été investis. Nous avons progressivement compris que l’objectif des «institutions» et de la «grande coalition» qui gouverne en ce moment l’Europe n’était ni de sortir la Grèce de la catastrophe dans laquelle l’ont plongée les «plans d’aide», ni de l’aider à réformer ses structures «corrompues» mais de les acculer à une renonciation humiliante, pour que l’exemple ne fasse pas tache d’huile. A l’occasion du référendum, ils ont aussi compris que les informations diffusées par Bruxelles, par l’Eurogroupe, etc. et majoritairement relayées par notre presse, étaient biaisées. Il y avait des alternatives !

La seconde, c’est qu’ils sont en train de prendre la mesure du problème de réactivation de la démocratie, dont dépend la légitimité des pouvoirs qui nous représentent dans chaque pays et en Europe. Les Grecs donnent un exemple et ils posent un problème, auquel, bien sûr, ils ne peuvent pas apporter de solution seuls. L’argument martelé depuis des semaines : «La volonté populaire d’une nation ne peut prévaloir contre les traités», est devenu : «Elle ne peut prévaloir contre la volonté de 18 autres nations.» C’est vrai. Encore faudrait-il que celles-ci soient consultées, dans les formes actives qui viennent d’être mises en œuvre par Tsípras et son gouvernement. Le niveau d’exigence démocratique est en train de monter en Europe.
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La spirale infernale de la dette de l’Unédic et l’austérité menacent le droit aux indemnités chômage

Par Eva Thiébaud et Morgane Rémy
La dette de l’assurance-chômage s’accumule, amplifiée par la crise, et dépasse les 21 milliards d’euros. Les cinq millions de sans emplois en seraient-ils les principaux responsables, comme le laisse croire la multiplication des contrôles et des contraintes contre ceux qui bénéficient du droit – constitutionnel – à une indemnité chômage ? Nous nous sommes plongés dans la dette de l’Unédic pour savoir d’où elle venait et comment elle augmentait. Et pourquoi aucune solution pérenne n’est mise en place pour la résorber tout en respectant les droits sociaux. Un mini audit de la dette de l’Unédic en quelque sorte, pour comprendre comment le Medef est en train de mettre en péril l’avenir de l’assurance-chômage.

Les chômeurs coûtent cher, trop cher. Voilà l’idée savamment distillée ces dernières années. Ainsi, Pôle Emploi renforce les contrôles, que se soit pour lutter contre la fraude ou s’assurer que les demandeurs d’emploi cherchent un nouveau travail avec assiduité (lire ici). Mais pourquoi une telle surveillance ? Pourquoi la question des obligations des chômeurs est-elle devenue si aiguë ? À cause de la dette, qui partage la racine étymologique du verbe « devoir ». La dette du système d’assurance-chômage, gérée par l’association privée Unedic, et qui atteint des sommets. Et pèse sur les épaules des chômeurs.

Pourtant, même si l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi complique l’équation (2,9 millions de chômeurs ont été indemnisés en mars), ils sont loin d’en être responsables. L’assurance chômage ne demeure-t-elle pas un droit fondamental ? Inscrit dans le marbre, ce droit est entériné dans l’article 11 du préambule de la Constitution de 1946, repris dans la Constitution de la Ve République.

Vingt années d’excédents
Pour répondre à ce droit fondamental, l’Unédic (Union nationale interprofessionnelle pour l’emploi dans l’industrie et le commerce) est créée en 1958. Cette création est alors négociée entre le syndicat de salariés Force ouvrière (FO) et le Conseil national du patronat français (CNPF) – ancêtre du Mouvement des entreprises de France (Medef) – sur un modèle paritaire. Nous sommes en pleine guerre froide. La Confédération générale du travail (CGT), alors très proche du Parti communiste, dispose d’une grande influence, notamment dans la gestion de la Sécurité sociale.
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mercredi 8 juillet 2015

Yanis Varoufakis, le James Dean de la gauche européenne

Par Philippe Marlière
Le désormais ex-ministre des Finances grec a traversé le ciel européen comme un météore. Mais en bousculant les hypocrisies, en portant une parole intransigeante et en préférant les intérêts de son pays aux siens, il y aura laissé une trace durable.

On se souviendra peut-être de Yanis Varoufakis comme le James Dean de la gauche européenne : un homme politique par accident qui aura brièvement illuminé le ciel obscur de la politique européenne. On saisira alors la pleine mesure du personnage romantique, un pragmatique aux multiples centres d’intérêt qui a fait ce qu’aucun professionnel de la politique (fût-il issu de la gauche radicale) ne fera jamais : promouvoir des idées pour le bien commun plutôt que pour favoriser une carrière personnelle. C’est la clé de son départ du gouvernement grec, après la magnifique victoire du "non" au référendum.

Contrairement aux commentaires revanchards des médias dominants, Varoufakis n’a pas été viré par Alexis Tsipras : il est parti de son plein gré, conscient que commence une autre phase politique à laquelle il ne souhaitait pas être associé. Le professeur d’économie sait mieux que quiconque que le gouvernement grec va devoir faire des concessions importantes afin de tenter d’arracher l’essentiel : la restructuration de la dette, condition sine qua non pour sortir la Grèce de l’endettement et de l’austérité ad vitam aeternam.

Écarter la menace d’un coup de force
Dès l’annonce des résultats du référendum dimanche soir, les membres de l’Eurogroupe, secondés par les chefs de gouvernements, ont accueilli avec leur habituelle morgue le "non" grec. En substance, ils estiment qu’il n’y aura pas d’accord avec le gouvernement Tsipras tant qu’il ne soumettra pas le pays à un nouveau programme d’austérité. On s’y attendait. La question qui se pose est de savoir dans quelle mesure Tsipras acceptera les politiques préconisées dans le dernier document négocié la semaine dernière (privatisations, hausse du taux de TVA, recul du départ à la retraite). Quelles concessions Tsipras est-il prêt à consentir et en échange de quoi ?
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Balkans : le nouveau naufrage de l'accueil des étrangers

Amnesty International vient de rendre un rapport pointant la responsabilité de l'Union européenne dans la gestion inhumaine de l'accueil des réfugiés qui empruntent la route des Balkans.

Violences policières, refoulements illégaux, maltraitances, impossibilité d'accéder à l'asile… Tel est le lot de milliers d'exilés qui, après avoir traversé la mer Egée, tentent de trouver refuge en Europe. C'est le nouveau constat dressé par Amnesty international dans un nouveau rapport (voir ci-dessous), rendu public mardi 7 juillet, sur la situation des migrants qui « sont victimes de violences et d'extorsion de la part des autorités et de bandes criminelles » et « honteusement abandonnés par l'Union européenne (UE), dont le système d'asile et de migration défaillant les piège, sans aucune protection, en Serbie et en Macédoine ».
Le document indique que le parcours balkanique est de plus en plus privilégié par ceux qui fuient les guerres et la pauvreté. A la seule frontière entre Serbie et Hongrie, le nombre de personnes interpellées alors qu'elles tentaient de passer a augmenté de 2500% en cinq ans. En 2010, quelques 2 300 personnes avaient été appréhendées, contre 60 600 aujourd'hui.

Avec moins de 150 morts de migrants recensées, le parcours qui consiste à traverser de la Turquie jusqu'à la Grèce pour ensuite gagner la Hongrie par la Macédoine et la Serbie, apparait moins dangereux que les traversées depuis la Lybie. Mais il reste un exemple de l'incapacité des pays membres de l'UE à se placer à la hauteur des enjeux humanitaires actuels.
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mardi 7 juillet 2015

Comment en finir avec l’image du bénéficiaire du RSA fainéant et fraudeur ?

Par Fabrice Bugnot
Une ancienne salariée d’une Caisse d’allocation familiale, Leila, s’élève contre les idées reçues sur les bénéficiaires du RSA et les discours culpabilisant chômeurs et travailleurs pauvres. Et en a fait une conférence gesticulée, « Je vais tout CAF’ter ». Cette culpabilisation, ajoutée à la complexité d’un dispositif mal adapté, décourage des dizaines de milliers de bénéficiaires potentiels à faire valoir leur droit à cette protection sociale minimaliste. Leila rappelle aussi que la fraude au RSA, c’est environ 60 millions d’euros, dont la grande majorité est récupérée, « alors que la fraude aux cotisations patronales représente 20 milliards d’euros par an ». Entretien. Cet article a initialement été publié dans la revue Transrural initiatives.

Transrural initiatives : Comment est née l’idée de cette conférence gesticulée sur le thème des politiques sociales ?

Leila  : J’ai travaillé dans une Caisse d’allocations familiales (Caf) où j’ai vu que les politiques sociales comme le Revenu de solidarité active (RSA) n’étaient pas adaptées à leurs publics. Cela provient en partie d’une volonté politique. D’un système qui décourage les bénéficiaires potentiels. J’ai été exaspérée par les discours culpabilisants sur ceux qui n’auraient pas envie de travailler ou qui profiteraient du RSA. La fraude au RSA, c’est environ 60 millions d’euros par an. 80 % à 90 % de ce montant est récupéré par les services de la Caf suite à des contrôles. Alors que le non recours au RSA, c’est 5,3 milliards d’euros non-redistribués ! Cette conférence gesticulée était pour moi l’occasion de déconstruire cette image du bénéficiaire du RSA fainéant et fraudeur [Pour une personne seule sans revenus, le RSA s’élève à 499 €/mois, ndlr].

Pourquoi avoir choisi cette forme d’expression et comment avez-vous construit cette conférence ?

Le grand public devrait connaître le fonctionnement de la Caf, du RSA et les raisons du non-recours. L’idée, c’est de mettre à disposition de tous, de manière accessible, les connaissances issues de recherches. Mais on n’a pas le temps de développer une critique construite dans un sujet de trente secondes à la télévision et tous les gens n’aiment pas lire. La conférence gesticulée permet de toucher un public plus large. Il y a aussi l’idée de mélanger un savoir froid et un savoir chaud, avec des situations vécues et des expériences, pour impliquer le public, rendre le sujet amusant. J’ai suivi une formation de douze jours avec la coopérative Vent Debout.

On a fait un travail collectif sur la dimension politique, la mise en scène, le processus de création… Chacun est venu avec son projet mais s’est nourri des idées des autres. J’étais venue parler du RSA. Mais on nous a dit de nous poser la question : « Contre quoi avez-vous envie de vous battre ? ». J’ai donc décidé de parler aussi des violences faites aux femmes et de la protection sociale en général. C’est grâce à des dispositifs comme les crèches que l’on a favorisé l’égalité homme-femme. Cela a aussi permis de replacer le rôle joué par les Caf dans l’histoire, plus globale, des politiques sociales et du combat pour les droits des femmes.
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lundi 6 juillet 2015

Référendum grec : "C'est un encouragement à une coalition anti-austérité en France"

Pour le secrétaire national du PCF Pierre Laurent, le résultat du référendum grec ouvre notamment la voie à une Europe plus "solidaire".
Les Grecs se sont prononcés pour le non à plus de 60% au référendum sur le plan d'aide à la Grèce, mais la dette du pays demeure. Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste, réagit à ce résultat. Interview.

Que change ce vote d'après vous ?

- Beaucoup de choses. En affirmant clairement leur dignité et leur souveraineté, le peuple grec a adressé un message à tous les peuples européens. Aujourd'hui, il est possible de dire "non" à l'austérité tout en restant citoyen européen à part entière.

Alexis Tsipras entend retourner, dès ce lundi, à la table des négociations avec les créanciers. S'il sort politiquement renforcé de cet épisode, sa tâche n'est-elle pas désormais plus compliquée ?

- Tout était déjà compliqué. Les conditions de vie du peuple grec sont dramatiques depuis un long moment déjà. Les situations de tous les peuples européens, qui subissent une hausse continue de l'austérité et du chômage, le sont aussi. Ce résultat ouvre une nouvelle voie, celle de l'espérance et de la réconciliation de l'Europe avec les valeurs de solidarité.

Qu'attendez-vous de la rencontre entre François Hollande et Angela Merkel annoncée pour ce lundi ?

- Elle doit tenir compte du vote des Grecs. J'espère que François Hollande n'a pas en tête d'envoyer une nouvelle réponse de type "Rentrez dans le rang" au peuple grec. Les dirigeants européens doivent maintenant se montrer capables d'entendre le message.

De nouvelles perspectives s'ouvrent-elles pour la gauche radicale française ?
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Le PCF appelle la France et l'Union européenne à agir immédiatement pour empêcher toute intervention militaire turque contre les Kurdes de Syrie

Le PCF exprime sa plus vive inquiétude quant à la menace d’une intervention militaire turque au Kurdistan de Syrie et appelle la France et l'Union européenne à agir immédiatement pour empêcher le pire.

Depuis des mois, Ankara apporte un soutien logistique, financier et militaire aux djihadistes afin de faire échouer l’expérience démocratique et sociale du Rojava, au nord de la Syrie. Les Kurdes, à Kobanê et Tall Abyad, ont infligé, seuls, des revers importants à ces groupes obscurantistes. Ils mettent en échec la duplicité criminelle de la politique étrangère turque.

R.T. Erdogan pourtant durement sanctionné par ses électeurs persiste dans sa fuite en avant agressive et belliqueuse. Il multiplie les provocations en bombardant le PKK qui a pourtant proclamé unilatéralement un cessez-le-feu et est engagé frontalement contre
l’État Islamique.

R.T. Erdogan reprend sa guerre ouverte contre les Kurdes. S'il n'était pas stoppé immédiatement une telle offensive aurait des conséquences incalculables dans une région déjà à feu et à sang. Elle détruirait le processus de paix engagé par A. Occalan, elle renforcerait les violences de l’EI et accentuerait la guerre civile syrienne dans laquelle la  population est déjà durement meurtrie.

La France et l’Union européenne doivent immédiatement agir pour éviter le pire. La complaisance coupable à l’égard de la Turquie doit cesser. On ne peut en effet prétendre lutter contre le terrorisme et encourager un État qui le conforte de plus en plus ouvertement.

Le PCF exprime tout son soutien aux peuples turc et kurde, au HDP et au PYD, qui agissent avec courage pour une paix durable au Moyen-Orient.

Communiqué du Parti communiste français

dimanche 5 juillet 2015

Rassemblement à Grenoble place du musée (esplanade F. Mitterrand) à 21h 30 ce soir


Pour soutenir la victoire écrasante du peuple grec contre les politiques d'austérité rendez-vous ce soir à Grenoble devant le musée d'art moderne (Esplanade F. Mitterrand) à 21h 30

Régionales: le délire, on préfère exploser le Fdg plutôt que le rassembler

Abonné à différentes alertes, j'ai reçu des liens pointant vers différents sites et de ce fait, j'ai envie d'exprimer à la fois ma colère et mon énervement face à des attitudes sectaires dans l'indispensable réalisation du rassemblement pour construire une région rempart contre l’austérité.
Voici ce que ces différents sites ont écrit ce 3 juillet 2015.
Pour Lyon capitale : "Le Parti de gauche et Europe Écologie ont scellé, après six mois de discussion, leur alliance pour les élections régionales de décembre prochain. Ensemble ! et Nouvelle Donne sont aussi de ce grand rassemblement, qui ambitionne d’arriver devant le PS au premier tour."
"Après six mois de convergence, nos militants ont voté à 84 % en faveur de ce grand rassemblement", se réjouit Corinne Morel-Darleux, conseillère régionale du Front de gauche. Durant la campagne des régionales, elle sera la porte-parole d'un rassemblement qui aura pour tête de liste l'écologiste Jean-Charles Kohlhaas. "Notre convergence ne repose pas sur rien. Nous avons des convergences sur de nombreuses résistances locales ou lors des votes au conseil régional", justifie Jean-Charles Kohlhaas.
MLyon titre: Régionales 2015 : "EELV ne veut laisser personne de côté" en Rhône-Alpes Auvergne, pour rajouter un peu plus loin: "Ce rassemblement se présente comme une véritable alternative à tous les partis politiques. "On souhaite créer une Assemblée représentative composé des 4 partis politiques et des citoyens. Les décisions se rapportant à  la région concernent en premier les citoyens. On ne veut laisser personne de côté. Il paraît donc important que les citoyens aient une place dans cette assemblée", explique Corinne Morel Darleux."
Tandis que médias citoyens Diois titre lui: Une alternative moderne et progressiste (sans le PCF) pour Rhône-Alpes-Auvergne...
Histoire d'enfoncer le clou, le site relève:
"Ce rassemblement est basé sur une juste représentation des mouvements politiques qui s’engagent, en tenant compte des résultats des dernières élections, en particulier les élections régionales de 2010, et des forces émergentes.
Sur les 70 meilleures places sur les listes de la nouvelle région, un travail a été réalisé pour en répartir 56 entre les forces déjà présentes de ce rassemblement. Les discussions, qui ne sont pas encore totalement finalisées, sont réalisées sur les bases suivantes :
  • 35 places pour EELV
  • 13 places pour PG+E ! dont environ 2/3 pour le PG
  • 8 places pour ND
10 des 13 sections seraient conduites par des membres d’EELV. Les têtes de liste dans l’Allier, la Drôme et la Haute-Savoie seraient respectivement non encartée, PG et ND.  Le PCF ne participe pas de la dynamique sociale et écologique."
Quand les communistes proposent le rassemblement, les verts prônent l'exclusion !
Ce type d'entente et de répartition des places bannissant la principale composante du Front de gauche, cela relève de la tambouille et non pas d'une volonté réelle de créer les conditions du rassemblement le plus large pour mettre en oeuvre des orientations anti-austéritaires.
Mais qu'est donc devenu le slogan " l'Humain d'abord" et les différentes propositions que nous portions ensemble en 2012 ?
En ce qui concerne les communistes, notre démarche c'est le rassemblement pour ouvrir des perspectives d'avancées pour le peuple. C'est cette volonté d'unité qui a animé la conférence régionale du 21 juin dernier !
Ces élections vont permettre d’explorer de nouveaux et de vastes sujets. De grands champs de réflexion et d’action sont à explorer sur des sujets aussi divers que la République, la décentralisation, la démocratie, les inégalités et le politique dans les quartiers populaires, les évolutions des rapports sociaux…, l’environnement et l’écologie…, les injustes répartitions de richesses.
Un objectif de rassemblement de toutes celles et tous ceux qui veulent donner de la force aux valeurs de gauche et faire de ces élections une étape importante dans la construction d’une véritable dynamique porteuse d’un nouveau projet de gauche pour la France.
Nous voulons des régions qui harmonisent les territoires dans une vision équilibrée de l’aménagement et non des régions au service de la métropolisation libérale d’un côté et de la désertification de droits par ailleurs. L’avenir des nouvelles régions ne peut se concevoir sans une conjugaison du développement agricole, économique et urbain, avec une nécessaire volonté de faire reculer les discriminations sociales et territoriales, avec, et c’est fondamental, le respect prioritaire de l’environnement, de la planète.
Nous voulons construire ce rassemblement durant l'été en organisant nos 1000 rencontres sur la grande région, pour cela nous ne devons pas être exclus du rassemblement qui se profile en Auvergne-Rhône-Alpes !

Voici la réaction de Cécile Cukierman:
Nous voulons construire une alternative moderne et progressiste pour le renouveau de la gauche !
Hier, EELV a présenté sa liste pour les élections régionales de décembre 2015, liste à laquelle s’est rallié le PG. Etait également présent Nouvelle Donne ainsi qu’Ensemble.
Avec un angélisme qui ne trompera personne, nous entendons certains qui « ne comprendraient pas la [notre] position des communistes », estimant que « Le PCF a choisi d’attendre »…
Je m’en étonne. Loin d’attendre, les communistes se mobilisent. Ils sont dans l'action (pour la Grèce, contre le coût du Capital, contre la loi liberticide sur le Renseignement, contre la loi Macron, contre la loi NOTRE ou encore la loi Rebsamen, contre la Métropole Lyonnaise), aux cotés des salariés mobilisés pour défendre l’emploi dans toute la région, pour un rassemblement démocratiquement élaboré avec les acteurs du mouvement social. Ils considèrent, à ce jour, que rien n'est définitivement arrêté.
Ils demandent avec insistance, depuis plusieurs jours, une rencontre collective, dont la date n’est toujours pas arrêtée. Ils souhaitent que celle-ci puisse se ternir rapidement, dans un calendrier qui permette à toutes et tous d’y participer pleinement.
L'enjeu est de construire, tous ensemble, un programme alternatif avec ceux qui sont dans l'action (sociale, écologique, démocratique et anti autoritaire, de développement du droit des femmes et des minorités et bien d'autres). La défense et le développement des Services Publics par une Fonction Publique rénovée, le renouveau de l'éducation et de la formation, la relocalisation de l'activité économique condition de la relance de l'emploi, le rehaussement d'un Enseignement Supérieur et de la Recherche au service de la culture et de l'innovation, répondant aux besoins des populations font partie des axes forts et fondateurs d'une Région alternative, anticapitaliste et donc écologiste, car il ne peut y avoir dissociation de l'un et de l'autre.
Le Parti communiste, fidèle à l’esprit du Front de Gauche, continuera durant tout l’été ses « Mille rencontres », avec les forces vives de la société, afin d’élaborer avec toutes celles et ceux qui le veulent, une véritable alternative aux politiques libérales, pour une Région au service de l’égalité des citoyens et des territoires, qui promeuve les services publics, les coopérations, et la solidarité.
D’ores et déjà de nombreuses mobilisations ont eu lieu dans les villes d’Auvergne et Rhône- Alpes, d’autres sont prévues ce soir et ce week-end, pour exprimer notre solidarité au gouvernement grec qui fait la démonstration qu’une voie alternative au libéralisme est possible.
Saint Etienne, vendredi 3 juillet 2015
Cécile Cukierman
Cheffe de file des Communistes Auvergne Rhône Alpes

samedi 4 juillet 2015

« Grexit » : une guerre idéologique ?

Par Christophe Ventura
Le choix d’Alexis Tsipras de maintenir le référendum de dimanche prochain a conduit ses homologues européens à suspendre les négociations et attendre le résultat du vote. Finalement, est-on en train d’assister à une guerre idéologique en Europe ? Selon vous, un gouvernement d’extrême gauche peut-il actuellement survivre en son sein ?
Je pense qu’effectivement, les rebondissements des dernières heures révèlent bien la vraie nature du problème rencontré actuellement. Nous sommes confrontés à une question bien moins économique et financière que politique. Rappelons d’abord qu’on peut s’interroger fortement sur le terme même de « négociation » lorsqu’il s’agit de décrire ce qui vient de se dérouler entre la Grèce et la troïka (Banque centrale européenne, Commission européenne, Fonds monétaire international [FMI]) depuis six mois. Depuis le départ, les créanciers de la Grèce n’ont nullement cherché à prendre en compte l’expression du peuple grec lors des élections du 25 janvier. Ils ont voulu imposer d’emblée à Alexis Tsipras un cadre austéritaire rigoriste en guise de cadre de « négociation » : l’austérité, à prendre ou à laisser. L’Europe et le FMI ont privilégié, à dessein, une approche punitive envers le nouveau gouvernement de la Grèce. Dans ces conditions, Alexis Tsipras, loin d’appliquer une stratégie unilatérale et un programme radical ­– il a revu ses exigences à la baisse par rapport à son programme de Thessalonique –, a accepté de s’inscrire dans la logique imposée. Plus précisément, il a tenté, face au front de l’hostilité, de négocier en navigant dans le périmètre des grands principes austéritaires professés par la troïka. Il l’a fait dans le but d’obtenir, dans un premier temps, des compromis et des aménagements pour ouvrir la voie, dans une seconde étape, à une discussion portant sur la redéfinition du modèle économique de la Grèce dans l’Europe. Pour ce faire, il n’a cessé, jusqu’au bout, d’adopter un profil relativement modéré et à chercher la construction de compromis, quitte à accepter toujours plus de mesures d’austérité sans toutefois violer intégralement ses propres « lignes rouges ». Il n’a jamais voulu remettre en cause sa ligne stratégique initiale issue de sa campagne électorale : « rejeter l’austérité tout en restant dans l’euro ». Mais il s’est confronté à l’autisme des créanciers et à leur refus absolu de céder le moindre centimètre pendant ces six derniers mois. A la fin, c’est la capitulation pure et simple de Tsipras qu’exigeaient les créanciers. C’est ce qui a amené le Premier ministre grec à prendre la décision d’organiser ce référendum puisque, même en adoptant une posture de négociation et de conciliation plus que de rupture, il n’a obtenu aucune marge de manœuvre de la part de l’Eurogroupe et des dites « institutions », terme qui a remplacé la troïka à la demande du gouvernement grec.
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Le parc Georges-Valbon, un espace populaire à défendre

Par Patrick Le Hyaric
 Au cœur de la Seine-Saint-Denis existe un parc, tout à la fois pépite de verdure, vivier original de l’écosystème et lieu de détente. Il porte le nom du premier président du Conseil général, Georges Valbon*. Avec ses équipes et un architecte paysager de génie, ils imaginèrent de transformer d’anciens lieux de cultures maraîchères et des bidonvilles en un lieu de sociabilité. Les efforts qu’ils durent déployés furent considérables pour contrecarrer les ambitions marchandes que suscitaient déjà cet espace.

Ils imposèrent les 450 hectares de verdure, de lacs, de taillis et de forêt, de pistes cyclables et de course à pied, de jeux pour les enfants, une flore et une faune qui s’enrichit depuis une cinquantaine d’années. Bref, un grand bol d’air à La Courneuve, au cœur de la Seine-Saint-Denis pour offrir à sa population ouvrière « le meilleur » comme aimait à le répéter Georges Valbon.

C’est ce « meilleur » que le gouvernement veut saccager en y construisant, au minimum, 24 000 logements. Il se garde bien de consulter les élus pas plus que les milliers de personnes qui fréquentent ce lieu de vie, devenu bien commun et fierté des populations de la Seine-Saint-Denis. Sans doute le pouvoir a-t-il conscience de la difficulté qu’il aurait à convaincre les uns et les autres qu’il n’y a rien de plus urgent et de meilleur que de construire une ville de près de 100 000 habitants, encerclant le parc de l’intérieur, qui dès lors n’en aurait plus que le nom. De convaincre qu’il n y’aurait rien de plus moderne et écologique que de le faire à quelques encablures du lieu où va se tenir, dans quelques mois, la Conférence climat COP21 !

Les logements seraient destinés à celles et ceux qui travaillent dans les nouveaux sièges sociaux des entreprises de la Plaine Saint-Denis, de l’aéroport d’affaires du Bourget ou du futur complexe d’affaires et de loisirs. Chassés de la capitale par la spéculation, ils seraient invités à s’installer ici dans ce que les promoteurs leur auront présenté, contre espèces sonnantes et trébuchantes, comme un havre de verdure, échappant à la fréquentation des usagers habituel du Parc.

Des professeurs en « politique du peuplement » n’arrivent pas à comprendre que faire vivre des classes populaires aux côtés de classes plus aisées, dans une ville équipée de commerces, d’hôtels ou de restaurants ne produit pas forcément de la mixité sociale ; bien au contraire. On peut vivre côte à côte sans se mélanger, sans partager, sans échanger. Ces mêmes professeurs vont jusqu’à affirmer que le projet vise à apporter la « civilisation » en Seine-Saint-Denis. Quel mépris de ces prétendues « élites » intellectuelles et politiques !

Ce dont a besoin la Seine-Saint-Denis, c’est que le gouvernement écoute les demandes des parents et des enseignants, des personnels de santé, des acteurs culturels, de celles et ceux qui refusent qu’on ferme des caisses d’assurance maladie ; qu’il aide à la construction ou à la rénovation de logements à des prix accessibles ; qu’il cesse de réduire les crédits aux collectivités, d’un plan audacieux pour la formation et le travail pour les jeunes. Et tout cela dans un espace qui donne tous ses droits à la nature et à l’écologie.

Nous refusons de livrer le parc Georges Valbon aux promoteurs. Contre la valorisation foncière et financière, nous opposons la valorisation sociale, culturelle, écologique et populaire.

C’est le sens de la manifestation citoyenne* qui aura lieu dimanche au cœur du parc paysager.

* Georges Valbon a été maire de Bobigny, président du Conseil général, président des Charbonnages, membre du comité national du Parti communiste français

* Dimanche à 12 heures près de la maison du parc, située à l’intérieur de celui-ci
http://patrick-le-hyaric.fr/la-seine-saint-denis-na-pas-besoin-dun-central-park/

vendredi 3 juillet 2015

Manifestation à Grenoble en solidarité avec le peuple grec





Les guignols gênent les pouvoirs politiques et économiques. Tant mieux ! Ils doivent continuer


Pour Vincent Bolloré le président du groupe Vivendi qui possède Canal +, il faut que l’émission phare du Grand journal disparaisse dès la rentrée. Les traits acérés des Guignols de l'info sont devenus trop insupportables aux inspirateurs des personnages de la Wordcompany.

Les Guignols gênent les pouvoirs politiques et économiques. Tant mieux ! Ils doivent pouvoir continuer à nous faire rire et par la même à nous faire réfléchir.

Six mois après les balles des terroristes contre le droit de caricaturer, voici une tout autre arme qui est employée contre la liberté à l'expression dans notre pays. Contre la tentative de Bolloré d'imposer le silence de la critique, faisons entendre notre indignation.
Olivier Dartigolles, porte parole du PCF

jeudi 2 juillet 2015

Que notre "NON" résonne dans toute l'europe



Patrick Le Hyaric porte à votre connaissance cette lettre d’un ami qui est membre de la délégation de SYRIZA au Parlement européen.
De ALKIS ANTONIADIS *



« Malgré la terreur exercée par les médias et les Institutions, pour le peuple grec, le dilemme est clair. Soit nous votons pour l’abolition des mémorandums et l’ouverture d’une nouvelle voie porteuse d’espoir, soit nous votons pour la continuation de l’austérité, de la pauvreté et de la misère pour les 50 années à venir.

Soit nous reconnaissons que, pour la première fois, notre pays lutte pour casser le cercle vicieux des politiques de la terreur pour le bien des peuples de toute l’Europe, soit nous entérinons par notre vote notre soumission à ceux qui ont transformé notre vie en cauchemar depuis des années.

Soit nous donnons un mandat pour poursuivre sans hésitations l’effort en faveur des couches populaires les plus démunies et des classes qui souffrent de l’austérité sauvage, soit nous donnons raison aux gouvernements de Samaras, Venizelos, Papandreou, Papadimos qui nous ont menés jusqu’ici.

Soit nous choisissons de restaurer la démocratie dans notre pays et de décider nous-mêmes de notre avenir, en termes directs et absolus, soit nous permettons que les décisions soient prises dans les conclaves fermés des institutions européennes.

Soit nous nous rendons compte que nos intérêts sont autres, opposés à ceux des riches qui organisent la campagne du OUI, soit nous décidons par notre vote de gonfler encore plus les profits qu’ils ont acquis à l’époque des mémorandums.

Soit nous décidons de faire payer enfin ceux qui pendant des années faisaient fortune au dépens du peuple, soit nous acceptons une fois pour toutes les exigences du FMI de ne pas toucher les grandes entreprises, les grands patrons et les banquiers.

Soit nous construisons une autre société sur la base de la solidarité, l’humanité, l’effort collectif et l’espoir, soit nous adoptons le cannibalisme social du tous contre tous et du chacun pour soi.

Soit  en votant  nous pensons à notre prochain, celui qui a perdu son travail et sa dignité personnelle à cause des politiques appliquées par ceux qui nous demandent de voter OUI, soit nous devenons complices de ses images humiliantes qui nous ont remplies de honte ces dernières années.

Soit nous pourrons être fiers face à nos enfants et leur dire que nous n’avons pas capitulé, que nous avons pris des décisions difficiles aujourd’hui, pour qu’ils aient l’avenir qu’ils méritent, soit nous leur dirons que nous avons eu peur de Schäuble, de Samaras et nous avons préféré la sécurité du condamné à mort.

En fin de compte, soit nous serons ceux qui enverront le message de la victoire à l’Europe et au monde entier en inspirant les autres peuples qui ont un regard plein d’espoir tourné vers nous, soit nous lutterons pour gagner pour eux aussi, soit nous resterons dans l’histoire pour avoir laissé  la peur nous vaincre.

Tout ce que nous avons espéré, tout ce pour quoi on s’est battu, tout ce que nous avons revendiqué est devant nous. Tout ce qu’on pensait, discutait, attendait est ici. Il n’y a plus d’excuses. Soit nous choisissons l’espoir, soit la misère.  Notre NON ce dimanche doit résonner dans toute l’Europe. Haut et fort, avec une grande majorité. »

Mercredi 1er juillet 2015

* A. Antoniadis est membre de la délégation de SYRIZA au Parlement Européen
http://patrick-le-hyaric.fr/que-notre-non-resonne-dans-toute-leurope/

Du plan de la CGT à la conquête du pouvoir par Léon Trotsky

Ce texte reprend de larges extraits de l’intervention faite au Comité Confédéral National de la CGT de mars 1935 par Alexis Bardin, délégué de l’Union Départementale de l’Isère et par ailleurs militant révolutionnaire. C’est Léon Trotsky, alors en résidence à Domène, près de Grenoble, qui rédigea intégralement l’intervention de son jeune camarade.
L’objet du texte est une critique marxiste du « Plan » – c’est-à-dire du programme – que la direction de la CGT avait proposé, à l’époque, face à la profonde crise du capitalisme français et international. Les arguments que Trotsky y développe, notamment contre le réformisme, sont toujours d’une grande actualité.

Camarades,

La CGT se donne pour but l’« intensification de la propagande » en faveur du Plan. Nous ne pouvons que nous en féliciter. Le meilleur Plan n’est qu’un chiffon de papier s’il n’a pas de masses militantes derrière lui. Il est à regretter que dans l’année écoulée depuis l’adoption du Plan, on ait fait si peu pour le présenter aux masses et pour gagner celles-ci.

Les Notes à l’usage des propagandistes que nous avons reçues de la CGT depuis des mois insistent sur la nécessité d’un « vigoureux effort de propagande orale poursuivi jusque dans les petits centres ». Je suis sûr que les Unions Départementales pourraient mobiliser des cadres suffisants de propagandistes dévoués. Mais pour que leurs efforts soient vraiment vigoureux et surtout efficaces, il faut qu’elles-mêmes voient clair dans la question. Je dois cependant avouer que les discussions sur le Plan, même dans des cercles assez restreints, révèlent une certaine confusion. Peut-être ne sommes-nous pas suffisamment renseignés, nous autres, gens de province. Alors, le centre doit nous aider. Je veux, pour ma part, profiter de la session du CCN pour poser des questions, exposer quelques doutes, indiquer quelques lacunes et exiger quelques éclaircissements supplémentaires.

Dans cette salle, il y a beaucoup de camarades qui sont trop expérimentés dans la conduite des masses – beaucoup plus encore que moi – pour que je doive insister sur l’idée suivant laquelle la propagande ne peut porter que lorsqu’elle est claire et concrète. C’est pourquoi nous, propagandistes, nous vous demanderons un peu plus de clarté et un peu plus de précision sur le Plan.

Le but du Plan
Dans les différents exposés de la CGT, nous lisons souvent qu’il s’agit de rénovation de l’économie nationale, parfois opposée à la « réorganisation économique et sociale », mais parfois aussi identifiée à celle-ci.
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