vendredi 11 septembre 2015

Pierre Laurent : « Le mur de l’austérité n’est pas infranchissable »

A quelques jours de la Fête de l’Humanité, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, estime de « la responsabilité de la gauche anti-austérité de lever les obstacles » à son rassemblement, sous peine d’assister au retour de la droite et à de nouveaux progrès de l’extrême droite.

La rentrée est marquée par le drame que vivent les migrants. François Hollande s’est à nouveau prononcé, hier, pour un « mécanisme de répartition obligatoire et permanent » pour l’accueil de réfugiés avec 
des contrôles aux frontières. Est-ce la bonne voie ?

Pierre Laurent: La tâche de l’Europe et de la France est tout simplement de répondre à notre devoir d’accueil au niveau du drame actuel et de mettre en application le droit d’asile et l’aide aux réfugiés qui correspondent aux conventions internationales de l’ONU. Il n’y a pas d’autre question à se poser. Depuis des mois, nous avons alerté et demandé que change la politique de la France et de l’Union européenne. J’ai moi-même témoigné en rentrant des camps de réfugiés autour de Kobané il y a un an dans l’indifférence politique et médiatique. Jusqu’à cet été, les seules réponses ont été des murs et des barbelés. Je salue le réveil des consciences et les mobilisations citoyennes qui font sauter les verrous de cet égoïsme. Mais j’attends de la France qu’elle dégage les moyens d’État nécessaires à cet accueil au-delà des paroles.

Le président a annoncé l’accueil de 24 000 réfugiés par la France, est-ce suffisant ?

Pierre Laurent: C’est une avancée. C’est ce que demande, sur deux ans, la Commission européenne à la France. Mais c’est loin des capacités et des traditions d’un pays comme le nôtre. Nous pouvons doubler la capacité des centres d’accueil de réfugiés, et les mettre aux normes du Haut-Commissariat pour les réfugiés. Nous devons créer des dispositifs d’insertion et de scolarisation des enfants en y consacrant les moyens d’État. La France doit soutenir le réseau des villes solidaires qui s’organise à l’échelle de l’Europe et dans lequel les communes que nous dirigeons vont s’investir. Enfin, la France doit changer sa politique dans tout le grand Moyen-Orient pour faire prévaloir des logiques politiques de paix, et non se lancer dans de nouvelles escalades guerrières dont les réfugiés sont les victimes. Quels sont les buts des nouvelles frappes annoncées hier en Syrie par François Hollande ? Le flou demeure total.
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