mercredi 28 février 2018

Les CDD de France Télévisions de plus en plus sous pression

Le SNJ-CGT France Télévisions dénonce dans un communiqué l’avance des frais et leur remboursement tardif que doivent supporter depuis un an les salariés en CDD et les intermittents par ailleurs sous le coup d’un projet d’accord inquiétant.
"Vendredi, un collectif de CDD de FTV a adressé à la direction deux courriers. L’un pour lui faire part de ses inquiétudes sur le « projet d’accord sur l’emploi des collaborateurs non permanents ». L’autre pour l’alerter sur ses difficultés financières depuis la mise en place du nouveau système de défraiement des personnels non permanents".
Ces précaires pour qui le CDI est "le graal", se doivent d’être disponibles à toute heure, le week-end, les jours fériés, durant les vacances scolaires. Logés dans "de mauvais hôtels, entre deux trains, ils doivent avancer une partie de leurs frais pour aller honorer leurs contrats ! Des frais qui leurs sont remboursés jusqu’à plusieurs semaines après la fin de leurs missions, ce qui les met dans des situations financières impossibles, avec des centaines d’euros dans la nature, et pour les cas extrêmes, des milliers !"
Autre sujet épineux, le projet d’accord de la direction sur l’emploi des personnels non permanents, dévoilé lundi dernier dans les grandes lignes. "Cet accord prétend vouloir instaurer une protection pour les CDD et CDDU les plus réguliers, mais il cache en fait une nouvelle période de vaches maigres ! Pour être intégré à FTV, il faudra avoir travaillé au moins 210 jours par an en 2015, 2016 et 2017 pour un CDD de droit commun : c’est plus qu’un CDI ! Plus grave, la direction aurait mis en place depuis le début de l’année un plafonnement annuel des collaborations de 120 jours pour un CDD de droit commun et 80 jours pour un CDDU ! Au-delà, prière d’aller pointer ! Un comble quand on sait que FTV oblige ses CDD à passer par un jury pour intégrer le « planning définitif des personnels non permanents » !
Le SNJ-CGT dénonce ces pratiques et demande à la direction de cesser de fragiliser des personnels non permanents dont elle use et abuse depuis des années.

La SNCF, nouvelle victime des ordonnances Macron

Le gouvernement dérégule en se passant du débat démocratique. Il prend goût aux coups de force.
Dégoupillée par le rapport Spinetta, la grenade de l’exécutif a été lancée hier contre la SNCF. Flanqué d’Élisabeth Borne, ministre des Transports, le premier ministre a détaillé le contenu et la méthode retenus par le gouvernement pour réformer – à nouveau – l’entreprise publique. Et c’est une nouvelle fois la méthode des ordonnances qui est mise sur la table, au mépris du débat parlementaire et des alertes lancées par les syndicats de cheminots, qui pressentaient le passage en force. Le gouvernement veut aller vite et finaliser sa réforme « avant l’été », a annoncé Édouard Philippe. Mi-mars, le gouvernement mettra sur la table du Conseil des ministres un projet de loi d’habilitation. Mais en engageant en parallèle une série de « concertations » avec les acteurs du secteur, l’exécutif laisse la porte ouverte à une modification du périmètre des ordonnances. Des « disposi tions législatives » pourront ainsi directement être votées si de la concertation émerge le consensus. Dans le cas contraire, « si les sujets s’enlisent » dans l’« obstruction » ou les « rapports de forces verrouillés » sur une base « idéologique », le gouvernement « prendra ses responsabilités à travers les ordonnances », a lancé Édouard Philippe. Une menace à peine voilée en direction des syndicats, qui se voient renvoyer sans vergogne la responsabilité du coup de force gouvernemental. Lire la suite

mardi 27 février 2018

SNCF : Halte au déni de démocratie!

Le Gouvernement a annoncé ce lundi 26 février son intention de réformer la SNCF en ayant recours à la méthode des ordonnances pour contourner le Parlement. On ne peut que s’étonner de ce choix, qui s’apparente à un véritable déni de démocratie, alors que le programme du candidat Macron ne mentionnait nullement la réforme du rail. Ainsi, contrairement aux ordonnances Travail annoncées durant la campagne, le Gouvernement ne dispose ici d’aucun mandat démocratique pour agir !
Le Premier ministre a beau jeu de justifier ce choix par « l’urgence » de la situation, quand cette même urgence n’est pas invoquée pour les SDF qui meurent de froid, pour nos agriculteurs qui peinent à vivre de leur labeur ou pour nos personnels de santé en « burn out »… De qui se moque-t-on ? L’enjeu n’est pas l’obligation européenne de libéraliser le rail français avant le 25 décembre – la loi aurait tout le temps d’être examinée au Parlement dans ce délai – mais bien la volonté de passer en forcer pour couper court à la contestation sociale qui s’annonce.
On comprend le souci du Gouvernement de ne pas faire de vagues puisque son projet n’est ni plus, ni moins que la fin du service public ferroviaire. Certes transformer la SNCF en Société anonyme n’est pas encore sa privatisation, mais cela empêchera l’Etat de se porter garant des investissements sur le réseau et conduira la compagnie dans une logique de rentabilité incompatible avec sa mission de service public ! Au mépris des usagers et des impératifs de la transition écologique, l’avenir de chaque ligne du réseau secondaire sera uniquement décidé en vertu d’impératifs économiques. Pire encore, l’Etat ne reprendra pas à son compte l’intégralité de la dette de la SNCF, seule proposition intéressante du rapport Spinetta…
Immanquablement, cette réforme contribuera à isoler d’avantage les territoires périphériques, ruraux et montagneux déjà laissés pour compte, contribuant à renforcer le sentiment d’une France à deux vitesses et à faire grimper le Front national.
Avec 2 milliards de passagers par an, la SNCF est un patrimoine commun de la Nation ! Alors que le Royaume-Uni envisage de revenir sur la catastrophique privatisation du rail opérée dans les années 90, la France prépare une caricature de réforme néo-libérale et technocratique dans un déni de démocratie caractéristique et avec un mépris patenté pour la France périphérique qui n’a qu’à être « rentable » si elle veut survivre !
Ce faisant le Gouvernement légitime la contestation sociale qui se prépare, seul vecteur démocratique disponible pour faire entendre notre voix !

Communiqué du Collectif national des cheminots communistes du PCF

Lors de la présentation du calendrier relatif à la réforme de la SNCF, intitulée « nouveau pacte ferroviaire », le 1er ministre, Édouard Philippe, a confirmé la volonté du gouvernement de passer en force, en recourant aux ordonnances.

Cette procédure, marque de fabrique du président Macron et déjà utilisée dans le cadre de la réforme du code du travail, est un véritable déni de démocratie, aussi bien sociale que parlementaire.

Le service public ferroviaire, bien commun de la nation, qui répond à des enjeux écologiques, de mobilité et d’aménagement du territoire extrêmement importants, mérite mieux qu’une réforme à la hussarde.

Transformation de la SNCF en Société d’économie mixte, fin du statut de cheminots, non reprise de la dette... Le pacte ferroviaire proposé par Édouard Philippe est en réalité une atomisation du service public ferroviaire.

Présenté comme novateur, ce pacte ferroviaire reprend les recettes archaïques des privatisations du rail ayant eu lieu dans d’autres pays européens, avec les résultats dramatiques que l’on connaît. Aussi bien pour les usagers, que pour les cheminots.

L’autoritarisme gouvernemental ne masquera pas la colère qui monte chez les cheminots et les usagers.

La feuille de route présentée par le 1er ministre est une attaque historique. Alors qu’elle met en péril l’avenir du rail public, menaçant l’avenir de milliers de salariés, ainsi que l’égalité d’accès au transport pour tous sur le territoire, le gouvernement doit créer les conditions pour permettre un grand débat public national.

Le gouvernement doit écouter et entendre, les propositions et les arguments des organisations syndicales, des usagers et des élus.

Le PCF dénonce le recours aux ordonnances, outil archaïque et anti-démocratique, et s’oppose à la destruction du service public ferroviaire.

Pendant que le président Macron, tente de dresser les français les uns contre les autres, le PCF appelle à soutenir et participer massivement à la journée de mobilisation organisée par les organisations syndicales le 22 mars à Paris.

lundi 26 février 2018

En deux ans, 27000 vies sauvées grâce à l'équipage de l'Aquarius

Le 20 février 2016, l'Aquarius, financé quasi-exclusivement par des dons privés, quittait le port de Marseille. Son objectif: sauver des migrants en détresse au large de la Libye. En deux ans, l'"ambulance des mers" a contribué à sauver 27.000 vies.
Long de 77 mètres, l'Aquarius a quitté le port de Marseille, le 20 février 2016, pour sauver des migrants en détresse au large de la Libye. Affrété par l'ONG SOS Méditerranée est financé quasi-exclusivement par des dons privés. Deux ans plus tard, le bateau orange et blanc, qui avait auparavant servi pour la surveillance de la pêche, est le seul à n'avoir jamais quitté la zone de sauvetage. Avec l'aide de personnel médical de Médecins sans Frontières, l'"ambulance des mers" a contribué à sauver 27.000 vies.
"Quand on est partis, on n'imaginait pas que ça durerait plus d'un an! C'est un rêve qui s'est réalisé", raconte Klaus Vogel, premier capitaine de l'Aquarius. Un rêve et une promesse, faite un an plus tôt par celui qui tient alors la barre d'un porte-conteneurs à la mairesse de l'île italienne Lampedusa, où s'échouent de nombreux migrants: il lui jure de "revenir avec un gros bateau pour sauver des gens".
Les premiers jours pourtant, l'équipage est destabilisé: la météo est désastreuse et aucune embarcation ne s'aventure en mer: "On se demandait ce qu'on était venus faire ici...", se rappelle Jean. Quinze jours plus tard, à 06H56, un message de Rome: "Zodiac en détresse...100 personnes... Lat 33.13, Long 13.07 E". Un premier sauvetage "idéal": "On était prêts, on avait eu le temps de travailler nos procédures, même si le matériel n'était pas extraordinaire".
A l'hiver 2016, quand SOS Méditerranée se déploie au large de la Libye, elle rejoint une flotille humanitaire constituée depuis l'abandon par la marine italienne de l'opération Mare Nostrum. L'Aquarius, "vaillant navire" selon Francis Vallat, le président de SOS Méditerranée, se démarque car il est alors le plus gros à rester en permanence dans la zone, capable de prendre à bord plus de 1.000 personnes et de les transporter jusqu'en Italie.
Au printemps 2017, les ONG subissent une salve d'attaques de la part du gouvernement italien qui les accuse de connivence avec les réseaux de passeurs et les oblige à signer un code de bonne conduite. Surtout, les garde-côtes libyens, formés par l'UE, ont récupéré au printemps des vedettes fournies par l'Italie et repoussé les ONG plus loin de leurs côtes, en élargissant leur zone de recherche et de secours. Une situation "confuse, parfois dangereuse" selon Francis Vallat, révolté par le fait que les garde-côtes "ramènent les migrants dans l'enfer libyen".
Cette tension a poussé plusieurs ONG à retirer leurs navires, d'autant que des accords conclus par Rome avec les autorités et les milices libyennes ont provoqué une baisse drastique des départs. Depuis juillet 2017, le nombre d'arrivées en Italie a baissé de 70% par rapport à la même période un an plus tôt selon les autorités. Les humanitaires doivent en effet faire face à la polémique portée par des responsables européens, qui les accusent, comme ils accusaient l'opération Mare Nostrum, d'avoir créé un "appel d'air" pour les migrants.
"Faux", répond Francis Vallat, "ces gens ne partent pas en quête d'un eldorado, ils fuient un enfer". La majorité des migrants sont sauvés par des navires militaires, rappelle-t-il aussi: selon les gardes-côtes italiens, les migrants secourus par des ONG ont représenté 1% du total en 2014, 13% en 2015, 26% en 2016 et 46% en 2017. En deux ans, cinq bébés ont poussé leur premier cri sur l'Aquarius. L'une d'entre elles, la petite Mercy, a inspiré le duo français Madame Monsieur, sélectionné pour l'Eurovision 2018.

La tournée des parlementaires communistes en Isère


La tournée des parlementaires communistes débutera demain matin au Centre hospitalier Alpes Isère à Saint-Égrève (notre photo) et se terminera mardi soir à l’hôpital de Voiron. Photo.
Dans le cadre de leur tour de France des hôpitaux et des Ehpad (établissements d’hébergement des personnes âgées dépendantes), entamé le 12 février, une délégation de parlementaires des groupes communistes (PCF et proches) se rendra lundi 26 et 27 février dans différents établissements hospitaliers du Sud-Isère, à la rencontre des personnels hospitaliers mais aussi des directions.

Cinq hôpitaux et une réunion publique

L’objectif d’une telle tournée est “de relayer les situations, les alertes des personnels, des usagers, de tous les acteurs mobilisés, et d’être force de propositions au niveau législatif”. Demain et après-demain, la délégation des groupes communistes de l’Assemblée nationale et du Sénat sera, pour son périple isérois, composée du divers gauche Guillaume Gontard, sénateur de l’Isère, de Laurence Cohen, sénatrice du Val-de-Marne, Pierre Dharréville, député des Bouches-du-Rhône, et Dominique Wattrin, sénateur du Pas-de-Calais. Y participeront également Renzo Sulli, maire d’Échirolles et vice-président de la Métropole, ainsi qu’Annie David, secrétaire départementale du PCF.
Le programme s’annonce très chargé, qu’on en juge… Lundi 26 février : à 11 heures, Centre hospitalier Alpes-Isère à Saint-Égrève ; à 13 heures, hôpital Sud à Échirolles (et déjeuner avec les personnels hospitaliers) ; à 15 h 30, Centre hospitalier universitaire Grenoble Alpes (Chuga) à La Tronche (et à 16 h 30, rencontre avec les syndicats et visites de services) ; de 18 à 21 heures, réunion publique au Chuga, salle Gilbert-Faure (pavillon Vercors, parvis de Belledonne). Mardi 27 février : à 10 heures, hôpital de La Mure ; à 14 h 30, hôpital de Voiron (et de 17 heures à 18 h 30, réunion avec les personnels).
À chaque fois, des élus locaux et des syndicalistes des communes concernées seront également présents.

dimanche 25 février 2018

Les Communistes du Grésivaudan dans les quartiers populaire




Samedi les communistes du Grésivaudan étaient à Pontcharra aux HLM Le Bayard à la rencontre des habitants du quartier.
Nous avons appris que La Poste va subir la suppression d’une tournée, ce qui entraînera une augmentation de la charge de travail sur les tournées restantes.
On rappelle que la poste perçoit près de 300 millions de CICE par an et supprime plus de 5000 emplois dans toute la France...
Dans un contexte difficile (chômage élevé, délinquance, trafic de drogue) les associations sportives permettent l’insertion sociale et l’épanouissement des jeunes dans un cadre structuré, la municipalité de Pontcharra ne semble pas prendre conscience de l’enjeu en baissant leurs subventions. De plus le dialogue difficile entre la municipalité et les associations ne permet pas de trouver ensemble des solutions.
Sur le transport, le risque de suppression des lignes de proximité TOUGO (Lignes citadines) suscite l’incompréhension.
Enfin l’état des logements, ainsi que des dépenses d’entretiens à la charges des locataires sont sources de mécontentement. La situation ne risque pas de s’arranger avec la baisse des APL de 60€ que les bailleurs sociaux auront obligation de compenser dans le prix de la location et cela va les contraindre à baisser les dépenses et donc limiter les rénovations, vendre une partie de l’immobilier, etc... Merci Macron !
Nous poursuivons les rencontres dans le Grésivaudan à Goncelin le samedi 17 mars (HLM le grand Près).
Vous pouvez nous contacter à l’adresse mail suivante : PCFgresivaudan38@gmail.com

Évasion fiscale. Attac 1 - Apple 0

La justice a débouté vendredi à Paris le groupe américain Apple, qui lui demandait d'interdire à Attac de pénétrer dans ses magasins français pour des actions militantes, ce que l'association altermondialiste dénonçait comme une "procédure bâillon".
Le groupe américain avait déposé l'assignation fin décembre, trois semaines après l'occupation de son magasin proche de l'Opéra de Paris par une centaine de militants d'Attac, qui venaient y dénoncer "l'évasion fiscale massive pratiquée par la marque à la pomme". "Deux jours plus tôt, nous avions été reçus par la direction d'Apple France, mais cela a été un dialogue de sourds, tout ce qui les intéressait était de savoir si nous comptions poursuivre nos actions", a déclaré le porte-parole d'Attac, Raphaël Pradeau.
Afin de justifier son assignation, la marque à la pomme avait souligné le "risque imminent pour Apple, ses employés et ses clients" que feraient courir les actions de l'association.
Le "dommage imminent" invoqué par Apple pour justifier cette demande n'est "pas caractérisé", a expliqué le tribunal de grande instance (TGI) de Paris. "Attac menace de réitérer des actions qui ont déjà causé un préjudice à Apple et qui aboutiront à vandaliser les magasins exploités par Apple, à mettre en péril la sécurité de ses employés et de ses clients et à causer un préjudice commercial à Apple", affirmait alors le géant technologique dans sa demande au TGI.
"La simple pénétration de militants dans l'enceinte du magasin (...) ne suffit pas à caractériser un dommage imminent", a au contraire estimé le juge vendredi.
"Le tribunal reconnaît la légitimité de nos actions et va jusqu'à dire que nous sommes d'intérêt général et que nous sommes en droit de mener ces actions, même s'il ne se prononce bien entendu pas sur le sujet de fond", s'est félicité Raphaël Pradeau pour l'ONG.
Attac avait notamment conduit plusieurs actions le 3 novembre, date de la sortie du dernier smartphone Apple, l'iPhone X, aux magasins de Paris-Opéra et d'Aix-en-Provence, dans le cadre de sa campagne #ApplePayeTesImpôts. Plusieurs militants d'Attac avaient également envahi le magasin de Paris-Opéra le 2 décembre, dans le cadre de cette campagne.
Revenant en particulier sur l'occupation du 2 décembre, le tribunal estime que "la pénétration a eu lieu sans violence" et que l'évacuation du magasin s'est déroulée "spontanément, sans intervention des forces de l'ordre". "Aucune dégradation n'est invoquée par Apple, qui parle des "actes de vandalisme" ou des actions ayant mis en péril la sécurité des employés et des clients dans les extraits de journaux cités, sans préciser ces dommages dans son assignation, et sans en justifier par la production de pièces probantes", ajoute le tribunal.
L'association altermondialiste, qui a déjà mené une série d'actions contre Apple pour "dénoncer l'évasion fiscale" pratiquée selon elle par le groupe, ne compte pas en rester là. "Même condamnés, nous aurions poursuivi nos actions contre l'évasion fiscale d'Apple, nous les aurions simplement adaptées. Apple s'inquiétait d'une montée en puissance, cette décision nous donne justement envie de poursuivre," a assuré M. Pradeau.

samedi 24 février 2018

Les soignants de Lyon en grève

Le 20 février marquait les 30 jours de grève du personnel des urgences de Lyon Sud. Les salarié·es dénoncent des conditions de travail et d’accueil des patient·es qui se dégradent et demandent davantage de moyens humains et matériels. Nous sommes allés à leur rencontre lors du rassemblement organisé devant la direction des Hospices Civils de Lyon.
M. et S. sont deux salariées des urgences et de l’unité d’hospitalisation de courte durée (UHCD) de Lyon Sud. L’UHCD est un service tampon où les patient·es sont hospitalisé•es jusqu’à 48h s’il n’y a pas de lit disponible dans les services où ils doivent être pris en charge après les urgences. J. est infirmière contractuelle du service des urgences d’Édouard Herriot en attente d’être titularisée depuis 2 ans.
Les grévistes demandent l’ouverture de postes de brancardier·es, d’agent·es hospitalier·es et d’aides soignant·es pour accueillir les patient·es dignement. Pour l’instant la direction est restée sourde à leurs revendications.

Vous êtes en grève depuis combien de temps ?
On attaque la cinquième semaine de grève à Lyon Sud et cela fait une quinzaine de jour qu’à Édouard Hérriot on a rejoint le mouvement.
Qu’est-ce que cela implique d’être en grève quand on travaille aux urgences ?
On est là mais on est réquisitionné·es automatiquement. On fait les mêmes soins. On essaie de ralentir mais vu l’afflux des patient·es, on ne peut pas. Donc on travaille normalement. On est payées, seuls celles et ceux qui ne sont pas réquisitionné·es perdent leurs jours. C’est le service minimum. Comme on est rarement en sureffectif, on est quasiment toutes et tous réquisitionné·es systématiquement.
Comment a commencé la grève ?
Il y a eu une grosse épidémie de grippe et ça a été le ras-le-bol général. Des patient·es ont attendu six heures, huit heures, peut-être même plus. On n’avait pas de lits pour les recevoir alors que des personnes âgées en auraient eu besoin.
L’affluence a été très importante pendant les fêtes avec l’épidémie de grippe et de gastro. Mais on avait déjà avant des problèmes d’accueil. Quand on n’a pas de lit sur l’hôpital, on sait que toutes les personnes qui vont arriver vont stagner aux urgences sans avoir la possibilité d’avoir un parcours de soin fluide. Ce sont des personnes qui vont rester des heures, qui vont attendre avant d’être prises en charge et ensuite encore attendre parce qu’on n’arrive pas à les intégrer dans les services de l’hôpital.
On demande des lits en aval pour désengorger les urgences. On est à plus de 100 passages par jour. À Lyon Sud, on accueille 33 000 personnes par an alors qu’on est censé pouvoir en accueillir seulement 11 000. On n’a donc pas du tout les locaux et le personnel adaptés. On se retrouve dans une situation où on ne sait pas comment faire.

On a commencé à tirer la sonnette d’alarme en 2012 et depuis la situation n’a fait qu’empirer.

Dans quel sens cela s’est dégradé ?
On nous a enlevé du personnel et les locaux ne sont plus du tout adaptés. Le service d’accueil des urgences a été refait mais d’une manière inadaptée. Avec les restructurations successives des services on a perdu des postes, des postes de cadres, de « faisant fonction », d’aides-soignantes et d’infirmières.
On nous demande de faire plus avec moins. On a moins de personnel avec une augmentation de la population, son vieillissement et donc plus d’hospitalisations nécessaires.
Dans le service des urgences d’Édouard Hérriot, la moitié du personnel sont des contractuels depuis au moins 4 ou 5 ans et qui attendent toujours leurs stages de titularisation d’une durée de un an. Des étudiant·es sont obligé·es de rester travailler jusqu’à 1h du matin ...
Quelles sont vos conditions de travail ?
Dures ! C’est dur pour tout le monde, on craque, anciens comme nouveaux. Hommes, femmes, infirmier·es, médecins ou aide-soignant·es, on est dans une situation où on est un peu dégoûté·es. On ne veut pas travailler dans ces conditions-là donc on a décidé de se souder pour dire que ce n’est plus possible.
Parfois j’ai honte. Lorsque je passe devant des patient•es en baissant la tête parce que je sais qu’ils vont me demander quelque chose mais que je n’ai pas le temps de leur donner ne serait-ce qu’un verre d’eau.
Des patients âgés, parfois de plus de 90 ans, restent plusieurs heures sur des brancards, il y a alors des risques d’escarres. Parfois on ne peut plus accompagner des incontinents aux toilettes, on manque même de couvertures ...

« On en arrive maintenant à de la maltraitance institutionnelle »


Quelles sont vos revendications ?
Nous demandons plus de lits et plus de personnel pour une prise en charge correcte des patient·es car aujourd’hui on tombe dans la maltraitance.
Vous avez le sentiment d’être écouté·es ?
Non ! Enfin, on nous dit qu’on nous comprend mais on n’a aucune réponse. On a eu plusieurs rendez-vous avec la direction générale de l’hôpital. À court terme rien ne nous est proposé. À long terme, leur solution c’est la réunion de tous les services d’urgences. Mais on a besoin de solutions maintenant. Que fait-on de nos patient·es ?
On ne peut pas prodiguer des soins de qualité avec les moyens qu’on nous donne. Cela va à l’encontre de nos valeurs soignantes, de pourquoi on s’est engagé·es.

Annie David lundi sur France Bleu Isère



Info 1 :  Tour de France des hôpitaux, Annie David invitée de France Bleu Isère lundi à 7h50


Info 1 :
Annie David, secrétaire départementale de la fédération de l'Isère du PCF, sera l'invitée de la matinale de France Bleu Isère, lundi 26 février à 7h50.
Elle sera interrogée sur l'étape départementale du Tour de France des hôpitaux des parlementaires communistes, lundi et mardi dans l'Isère.