dimanche 4 février 2018

Ce week-end, le PCF prend rendez-vous avec les luttes

Le PCF veut « montrer qu’il y a dans les mobilisations en cours des propositions qui peuvent unir très largement les forces syndicales, politiques et associatives ». Julien Jaulin/hanslucas
États généraux.  Étudiants, syndicalistes, salariés des Ehpad ou d’Alstom… le Parti communiste invite samedi ceux qui luttent aux états généraux du progrès social qu’il organise en Île-de-France. L’objectif ? « Créer un mouvement de riposte à Macron ».
Entre les maisons de retraite mardi et l’université ce jeudi – sans compter les mobilisations dans les hôpitaux, les prisons ou encore les actions de solidarité avec les migrants –, les luttes contre les projets gouvernementaux se sont multipliées ces derniers jours. Ces combats se retrouveront-ils samedi à l’occasion des états généraux du progrès social, organisés en Île-de-France par le PCF ? C’est l’ambition qu’affichent leurs organisateurs. « Des mobilisations se développent un peu partout dans le pays pour une tout autre politique, c’est vrai avec Alstom, parcoursup, les services publics… L’objectif des états généraux est de leur donner de la visibilité, de leur permettre de converger pour créer un mouvement de riposte à Macron », explique Igor Zamichiei, responsable de la fédération de Paris du PCF et coordinateur de cette initiative avec Isabelle de Almeida. « Nous voulons que les actrices et acteurs des luttes en cours puissent y porter leurs colères, leur témoignage, leurs expériences », ajoute la présidente du Conseil national du PCF.

Des acteurs des luttes venus d’« une soixantaine de départements »

Le profil des participants attendus comme celui des intervenants annoncés pour les ateliers thématiques de la matinée (voir encadré) est à l’image de toutes ces luttes. Et l’actualité convainc chacun de la nécessité de ce genre de débat. « L’industrie revient sur le devant de la scène par les situations que vivent les salariés avec les fermetures d’entreprises mais aussi parce que c’est à nouveau un sujet de préoccupation. Il faut qu’on pèse pour que ce débat revienne de bonne façon », estime Marie-Claire Cailletaud, responsable de l’industrie à la CGT, qui participe à un atelier dédié au sujet. Également invité, Florent Gueguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité (Fnars), a volontiers confirmé sa présence : « Nous, les associations de lutte contre l’exclusion, nous avons été frappés par la brutalité de la politique mise en œuvre depuis cet été avec la suppression des contrats aidés, la baisse des crédits au logement social, la répression à l’égard des migrants. Nous pensons qu’il faut créer des convergences avec les organisations de gauche pour faire front face à une politique très brutale à l’égard des plus démunis. »
Ces états généraux ne se limitent pas cependant à la seule journée de samedi ou aux personnalités et acteurs des luttes venus « d’une soixantaine de départements » qui y participeront. La démarche est engagée depuis octobre dernier et a donné lieu à de multiples rencontres locales. « Et, promet-on au PCF, ce week-end n’est qu’une étape. » À l’instar des états généraux locaux de la santé organisés à Marseille la semaine prochaine avec des professionnels du secteur, des syndicalistes, des salariés des Ehpad en lutte. Des cahiers du progrès social – sorte de cahiers de doléances du XXIe siècle – ont également circulé ces derniers mois et une synthèse des propositions qu’ils recèlent est annoncée.
C’est l’autre objectif de la rencontre de samedi : « montrer qu’il y a dans ces mobilisations des propositions qui peuvent unir très largement, dans le respect du rôle de chacun, les forces syndicales, politiques et associatives, qui portent une alternative crédible à la politique d’Emmanuel Macron », résume Igor Zamichiei. Des solutions, ceux qui se battent au quotidien en ont en effet plein les poches. « Depuis deux ans, on travaille sur la question de l’emploi digne avec 40 propositions choisies par les jeunes et avec une pétition pour le droit à choisir librement son avenir », confirme Lola Mehl, la présidente de la JOC. « Nous avons élaboré un contre-plan au projet Macron d’attaque sur les HLM et de précarisation des locataires, avec des solutions pour résoudre la crise du logement », abonde aussi Eddie Jacquemart, le président de la CNL. Face à l’offensive macroniste, pour ce militant, pas de doute, l’unité est nécessaire. « Ce gouvernement va très vite, très loin, avec un bombardement généralisé de tout le secteur social. Il faut que les progressistes agissent ensemble pour défendre le modèle social français. »
À l’issue de cette « première étape », un appel est envisagé pour interpeller d’un côté « le gouvernement sur les conséquences gravissimes de sa politique » et de l’autre « les citoyens, les forces politiques de gauche, syndicales et associatives ».

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