vendredi 16 mars 2018

Saint-Martin-d’Hères, Échirollles, Fontaine : la ceinture rouge menacée ?

À Fontaine

«Je suis le maire de tous les Fontainois avant d’être un maire marqué politiquement ». Jean-Paul Trovero ne renie pas là son engagement au PCF et compte, s’il se représente en 2020 (« Il est trop tôt pour y penser »), opter pour la même attitude qu’en 2014, « présenter une liste ouverte et plurielle, à gauche évidemment, avec des valeurs de gauche, mais sans regarder les partis. J’ai avec moi des personnes de la société civile, des anciens socialistes, des écolos, de France insoumise et maintenant aussi des marcheurs. Tant qu’on vote à l’unanimité et dans le sens de l’intérêt des Fontainois… »
Et puis « bien malin celui qui peut dire ce qui va se passer » en 2020. « Le contexte national et métropolitain est totalement instable ».  Le maire de Fontaine répète encore et encore son « inquiétude face à la dépossession de la citoyenneté », craignant « une mise sous tutelle des communes par le fléchage des subsides de l’État », depuis la suppression de la taxe d’habitation. « L’État (...) va transformer les communes en annexes de l’État ». Alors que, lors des municipales, « on vote pour des idées, un cadre de vie. Non, les signaux ne vont pas dans le bon sens ».
Alors, la ceinture rouge de l’agglo a-t-elle encore un avenir? « Les partis politiques ont encore un sens même si certains répondent à l’appel des sirènes et à l’opportunisme. Un maire se fait élire parce qu’il sait ce qu’attend sa population. Si l’une des trois communes communistes bascule cela fragiliserait les deux autres. Nous sommes les derniers remparts à la casse du service public. Ce serait plus une perte pour les populations, les plus démunis, les plus précarisés, que pour le parti... »

À Saint-Martin-d’Hères

Saint-Martin-d’Hères, bastion communiste depuis des décennies, le restera-t-il? Lors des municipales de 2014, David Queiros (PCF), l’actuel maire, successeur de René-Proby, dont le projet Neyrpic est sans conteste le dossier qui va marquer sa seconde partie de mandat, avait remporté le duel à gauche avec sa liste de rassemblement et gagnait alors avec un peu plus de 400 voix d’avance face à la liste Couleurs SMH (PS-EELV). Mais que ce fut serré... S’il doit sans surprise se représenter en 2020, il devra serrer les rangs au sein de sa majorité plurielle (PCF, PS, PG, PRG, Société civile) et composer avec les (grandes) ambitions de ses adversaires. Avec, dans la lignée de l’élection du président Macron, un nouveau groupe LREM au conseil municipal qui, avec Jean-Charles Colas-Roy, élu député de la 2e circonscription de l’Isère en juin dernier, affiche ses ambitions après avoir enregistré de bons scores sur la commune lors des scrutins de 2017. Sans oublier les tractations en coulisses (qui ont d’ores et déjà commencé) au sein de l’ensemble de la gauche...

À Échirolles

La succession de Renzo Sulli (PCF)? À en croire le maire, ce sont surtout les autres qui y pensent. «Il y a, à mon sens, quelque chose d’indécent à vivre l’œil rivé sur les échéances pour éviter de parler des vrais problèmes », nous répond-il. Lui évoque «les soucis du quotidien : emploi, sécurité, logement, cadre de vie», principales préoccupations de ses administrés. « Les nombreux Échirollois-es que je croise ne me parlent pas des élections municipales », assure-t-il. Et encore moins de “ceinture rouge”, un terme que le maire n’emploie jamais. « J’ai été élu pour les Échirollois », rappelle-t-il. La question de sa succession se pose pourtant, beaucoup croyant savoir que l’édile est fatigué, et ne cacherait pas son souhait de passer la main. La rumeur d’un passage de témoin à son premier adjoint, Thierry Monel, ne semble toutefois plus tenir la corde. Alors, dernier tour de piste ? Création d’une liste de rassemblement menée par un autre? Tout est possible. Mais rien ne sera simple : FN, opposition de gauche, voire France insoumise (un groupe s’est crée récemment) ou LREM (que l’on voit mal absente du tableau) devraient compliquer la donne. 2014 avait été tendue pour le PC échirollois : 2020 sera cruciale.

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