vendredi 9 mars 2018

Une réforme qui rabougrit la formation professionnelle

Le gouvernement a décidé, contre les syndicats et contre l’accord du 22 février des organisations syndicales avec les représentants du patronat, une réforme qui rabougrit encore la formation professionnelle.
Qui peut croire que 500 euros de formation par an, ou même 800 euros, permettraient de répondre aux enjeux? L’accord conclu par les partenaires sociaux prévoyait un renforcement du compte professionnel de formation (CPF), en permettant aux salariés de cumuler 35 heures de formation par an (au lieu de 24). En monnayant ainsi le droit à la formation, le gouvernement favorise l’inflation des coûts de formation et une baisse des droits, comme l’ont immédiatement souligné les organisations syndicales.
La formation professionnelle est pourtant l’un des deux ou trois enjeux majeurs pour l’emploi. C’est ce qui conduit le PCF à mettre au cœur de son projet la perspective d’une sécurité d’emploi et de formation pour toutes et tous.
Le droit à la formation continue et au déroulement de carrière est l’avancée sociale fondamentale de notre temps comme en témoignait, à la suite de 1968, les lois de 1971 et 1973 puis, la création du CPF.

Le gouvernement supprime la transparence et l'implication des représentants des travailleu-r-ses via les OPCA et en confie la gestion aux Urssaf (dominée par le patronat). De même la fusion de la cotisation formation et de la taxe d’apprentissage va faire obstacle au fléchage et au suivi des fonds.
Quant à la certification à la demande et l’accent mis sur les « compétences », au détriment des diplômes et non en complémentarité avec eux, c’est la porte ouverte à une illisibilité des formations et à des difficultés pour la mobilité des salariés d’une entreprise à l’autre. Elle permettra une traduction « à la carte » du bénéfice de ces formations dans les fiches de paie des salariés qui en auront bénéficié.
Le gouvernement satisfait en fait des exigences idéologiques de baisse du coût du travail en faveur du capital.
Pourtant, il est possible de prendre des mesures répondant aux exigences modernes d’efficacité économique et aux exigences sociales. Le PCF propose de :
- Instaurer, d’une part, un bonus-malus des cotisations formation des entreprises selon leur politique de suppressions d’emploi, ainsi que le taux de CDD,
- Baisser le coût du capital par un développement massif du rôle de la Caisse des dépôts (via la BPI) pour des avances massives de financement de formation et d’investissements de modernisation à taux zéro et à remboursement décalé, permettant aux entreprises de se moderniser,
- Conforter la gouvernance du système, par l’implication réelle du service public de l’emploi et de la formation, refondu, dans la gestion d’un compte personnel de formation conforté comme une nouvelle liberté, permettant un nouveau droit à la mobilité sécurisée et efficace.

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