jeudi 31 mai 2018

Y a-t’il une crise ou non au centre culturel de Brignoud ?


Y a-t’il une crise ou non au centre culturel de Brignoud ?
Réunion Publique à Froges, le Vendredi 1er Juin à 19h30
Salle Florence Arthaud (rue de Bretagne)
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Les activités socio culturelles dégradées !
Depuis janvier 2018 certaines inscriptions ne sont plus enregistrées (danse, ludothèque, yoga, aide aux devoirs) ; en cas d’urgences cela posera des problèmes pour les mineurs!
Pour l’aide aux devoir de gros problèmes de fiabilité sont révélés avec l’oubli d’ouverture du local sur un temps d’accueil, cela sans prévenir les jeunes et les bénévoles et sans responsable joignable ; certaines séances ont été suspendues sans informer les bénévoles et les parents

Des licenciements incompréhensibles !
Un licenciement non remplacé provoque une surcharge de travail pour les collègues du service et une dégradation de la qualité d’accueil du public. Et un autre licenciement a été pratiqué avec des méthodes contestables

Des salariés en souffrance !
Les méthodes de management mises en place divisent les salariés. Elles conduisent à des arrêts maladie répétitifs dont un a été reconnu en accident de travail suite à une enquête de la Sécurité Sociale.
Les modifications apportées aux organisations de travail (mission, horaires, plannings) sont arbitraires et inéquitables. Le quotidien de certains salariés est fait de critiques continuelles du travail rendu, de jugements dévalorisants, voire de violences verbales.
Deux syndicats, CGT et Solidaires s’unissent pour défendre au sein du centre socio-culturel le service dû à tous les habitants et les salariés y travaillant.

Parlons en ensemble
Réunion Publique à Froges, le Vendredi 1er Juin à 19h30
Salle Florence Arthaud (rue de Bretagne)
CE CENTRE SOCIAL VOUS APPARTIENT
VENEZ LE DÉFENDRE AVEC NOUS !!

mercredi 30 mai 2018

Projection-débat de La Sociale et Fête du Travailleur Alpin:


Projection-débat de La Sociale et Fête du Travailleur Alpin:
Collage et affichage dans le Grésivaudan pour annoncer ces événements !
Les camardes toujours sur le terrain

Pour la reconnaissance de la responsabilité de l’État français dans la mort de Maurice Audin

Dix-huit ans après l’Appel des douze contre la torture, l’Humanité a pris l’initiative d’une lettre ouverte au président de la République, signée par une cinquantaine de personnalités, pour que justice soit enfin rendue à Maurice Audin et les milliers d’Algériens « disparus » après avoir été torturés par l’armée française. Le 11 juin, Emmanuel Macron doit reconnaître ce crime d’État.
Le 11 juin 1957, pendant la bataille d’Alger, Maurice Audin, mathématicien communiste de 25 ans, était arrêté par les parachutistes du général Massu devant sa famille, avant d’être torturé. Le jeune assistant à la faculté d’Alger n’en est jamais revenu, et l’armée française a fait disparaître son corps.
Plus de soixante ans ont passé et Josette Audin, sa femme, attend « toujours que la France, pays des droits de l’homme, condamne la torture, ceux qui l’ont utilisée et ceux qui l’ont autorisée ». Car Maurice Audin ne s’est pas évaporé dans la nature après une évasion, comme l’a trop longtemps soutenu la « version officielle ». À la suite de Pierre Vidal-Naquet, tous ceux qui ont travaillé sur cette « affaire » ont établi que Maurice Audin avait été torturé et assassiné par l’armée française, agissant dans le cadre des pouvoirs spéciaux votés par le pouvoir politique. Mais, de loi d’amnistie en non-lieu, tout a été fait au plus haut sommet de l’État pour camoufler la vérité sur les crimes perpétrés par l’armée française pendant la guerre d’Algérie. Et toute une génération d’appelés a été marquée à vie, murée dans le silence et la honte.
Des deux côtés de la Méditerranée, les mémoires algérienne et française resteront hantées par les horreurs qui ont marqué cette guerre, tant que la vérité n'aura pas été dite et reconnue, comme le relevait déjà l’Appel des douze grands témoins contre la torture, publié en octobre 2000 dans l’Humanité. Il est aujourd’hui grand temps d’apaiser cette mémoire pour aller de l’avant.
En 1999, l’État français reconnaissait officiellement la « guerre » d’Algérie, qui ne fut ni de simples « événements », ni des « opérations de maintien de l’ordre », mais bien « une sale guerre », dont les plaies peinent encore à cicatriser. En 2014, le président de la République, François Hollande, reconnaissait que la thèse de l’évasion de Maurice Audin était un mensonge d’État et qu’il était bien mort au cours de sa détention.
Monsieur le président de la République, vous avez promis « des actes forts sur cette période de l’histoire ». La reconnaissance des sévices subis par Maurice Audin, puis de son assassinat par l’armée française serait cet acte fort. Le moment est venu. Pour sa famille d’abord, qui l’attend depuis plus de soixante ans, mais aussi pour les milliers d’Algériens « disparus » comme Maurice Audin de l’autre côté de la Méditerranée.
Il y a quelques semaines, l’« affaire Audin » est réapparue dans le débat public.
Un espoir s’est levé qui ne doit pas être déçu.

mardi 29 mai 2018

Parcoursup. La folle répression des lycéens du 22 mai

Garde à vue à rallonge, mise en examen... des dizaines d’élèves qui voulaient occuper le lycée Arago ont été réprimés dans des conditions invraisemblables.
«On n’est plus dans un État de droit ! » Pierre ne décolère pas. Sa fille Jeanne, 16 ans, fait partie de la centaine de personnes, dont une quarantaine de mineurs, interpellées mardi soir à Paris, alors qu’elles tentaient d’occuper le lycée Arago pour dénoncer la loi Vidal et Parcoursup. Un coup de filet opéré dans des conditions ahurissantes. Et qui se traduit, depuis deux jours, par une répression invraisemblable.
Tout a débuté après la manifestation des fonctionnaires. Vers 19 heures, des dizaines de jeunes décident de pénétrer dans cet établissement afin d’organiser une AG. Alertés, les CRS débarquent en nombre. Fouilles brutales, palpations, interpellations au hasard… une soixantaine de ces jeunes atterrissent dans les bus de la police, garés sur le parking du commissariat du 19e. « Ma fille y est restée enfermée pendant 5 heures, sans eau, sans accès aux toilettes, ni possibilité de communiquer », raconte Pierre. Tous sont finalement dispatchés dans divers commissariats et placés en garde à vue (GAV) bien après le délai maximal de 4 heures de rétention. Et sans que les parents ne soient informés ! Les GAV vont durer 24 heures, parfois plus. Et seront rudes. Une élève, sous le choc, devra être hospitalisée. « D’autres se sont retrouvés avec des détenus majeurs, dont l’un déféquait à même le sol », assure Pierre. Les motifs d’arrestation, eux, restent flous : « attroupement », « intrusion », « vols », « dégradations »… « En fait de dégradations, il s’agit de chaises renversées, quelques tags sur des tables et une vitre brisée par les CRS qui essayaient de rentrer », témoigne un des lycéens. Lucie Simon, membre d’un collectif d’avocats, se dit « choquée » et évoque « des dossiers vides ».
Las, une vingtaine de ces adolescents ont tout de même été déférés, jeudi, au tribunal de grande instance, en vue d’une mise en examen. Rien de moins. Pierre n’en revient pas : « Le gouvernement exerce une répression féroce car il redoute que les lycéens ne bougent, c’est inadmissible. » De la FSU à la FCPE, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer cette intervention disproportionnée. Nicolas Bonnet-Oulaldj, président du groupe PCF-FG au Conseil de Paris, a interpellé le préfet de police. Pierre, lui, a déjà décidé de monter un « collectif du 22 mai ». Et s’apprête à saisir le Défenseur des droits.

Réforme SNCF : l'ex-cheminot et ministre PCF Jean-Claude Gayssot demande "une pause" au gouvernement

L’ex-cheminot et ministre communiste des Transports Jean-Claude Gayssot, qui avait ouvert à la concurrence le fret en 2001, s’oppose aujourd'hui à la réforme de la SNCF.
Communiste et ancien cheminot, c'est lorsqu'il était chargé de ce dossier, dans le gouvernement de Lionel Jospin qu'a été décidée l'ouverture à la concurrence internationale du réseau transeuropéen de fret. Ce n'est pas la moindre des contradictions de Jean-Claude Gayssot, qui était ministre de l'Equipement, des Transports et du Logement quand le Conseil et le Parlement européens ont adopté les trois directives du "premier paquet ferroviaire", le 26 février 2001. Fonction "épuisante, passionnante et décapante", décrit-il, où il resté quatre ans, onze mois et deux jours, un record de longévité à ce poste sous la Ve République.
Lire aussi : Réforme SNCF, Macron et Philippe pensent avoir convaincu les Français
Communiste mais pragmatique, Gayssot avait donc accompagné l'ouverture du fret à la concurrence. Malgré de vives critiques dans son propre camp. "Je me suis battu pour que ce premier 'paquet ferroviaire' ne remette en cause ni le statut des cheminots ni celui de la SNCF", se défend l'ancien cheminot, fils d'ouvrier agricole. L'ouverture à la concurrence du transport ferroviaire pour les voyageurs, il s'y est, en revanche, opposé dès le départ. Tout comme à l'actuelle réforme du rail, qu'il qualifie d'"ultralibérale" : "L'avenir passe-t-il par la concurrence sur les lignes rentables ou par une démarche conservant l'idée de péréquation et de service public sur tout le territoire?"

La réforme ferroviaire, une "provocation" pour les cheminots

Embauché à la SNCF en 1962, "en bas de l'échelle, comme ouvrier", aux ateliers de Béziers, Gayssot devient trois ans plus tard électricien à Saint-Flour (Cantal), sur la ligne Paris-Clermont-Ferrand-Béziers. "Depuis ce temps-là, on se bat pour que cette ligne ne soit pas fermée", souligne l'ancien chouchou de Georges Marchais, depuis son vaste bureau près du port de Sète (Hérault), qu'il préside depuis 2017. L'avenir des "petites lignes" l'inquiète. "Si on laisse faire, les gares vont devenir des Abribus ou des parkings pour le covoiturage", martèle-t-il avec sa faconde. Puis, l'œil pétillant : "La France a un avantage exceptionnel avec toutes ses gares et ses dizaines de milliers de kilomètres de lignes. Nous avons un réseau ferré que n'ont pas les autres pays."
A 73 ans, Gayssot fait figure de sage. Mais l'ancien député PCF n'a pas perdu son mordant. "Cette ­réforme est une véritable provocation à l'égard des premiers concernés, les cheminots", critique-t-il, en bras de chemise. Il déplore la méthode de l'exécutif : "Essayer dès le départ de jouer le pourrissement de la grève et la division des syndicats, ce n'est pas une bonne méthode." C'est que l'ex-responsable CGT a de la bouteille. "Des conflits, j'en ai eu", souligne-t-il, l'œil espiègle. Aiguilleurs du ciel, pilotes, cheminots, routiers, convoyeurs de fonds, marins… le ministre de la "gauche plurielle" entre 1997 et 2002 s'était habillé en pompier sur tous les incendies.
Sa méthode? "Discussion, négociation et recherche du compromis pour que personne ne ressorte humilié." Aujourd'hui, Gayssot plaide le dialogue pour sortir du conflit à la SNCF. "Faisons une pause et que le gouvernement engage une discussion sur chacun des points", exhorte-t-il. En 1968, déjà, le jeune Gayssot négociait avec la direction de la SNCF l'échelonnement de la retenue de salaire des grévistes, "sur six mois et un an"…

Soutien de Valls à la primaire PS

Très tôt adhérent du PCF - dès 1963 -, Gayssot s'est occupé des relations avec les autres formations politiques, les syndicats et les associations dans les années 1990. "J'ai toujours été unitaire, c'est comme ça qu'on peut faire avancer les choses", dit-il. Un peu trop même aux yeux de certains de ses camarades, mécontents de le voir participer à la majorité du socialiste Georges Frêche au conseil régional du Languedoc-Roussillon. Lors de la primaire socialiste de 2017, ­Gayssot aggrave son cas : il fait partie du comité de soutien… de Manuel Valls. Il votera ensuite pour Benoît Hamon à la présidentielle. Tout en restant membre du PCF.
Gayssot, un homme pluriel, tout en paradoxes? Il a fait partie d'un gouvernement socialiste de cohabitation connu pour ses nombreuses privatisations, pour 31 milliards d'euros de recettes. Parmi les entreprises concernées par les cessions ou ouvertures aux capitaux privés : France Télécom, Autoroutes du sud de la France, Air France… Ancien apparatchik du PCF, invité dans les années 1970 à Moscou parmi les bons vendeurs de L'Huma Dimanche, il est aujourd'hui à la manœuvre dans le projet de construction d'une marina pour yachts de luxe dans le port de Sète.

lundi 28 mai 2018

Oui massif des Irlandais au droit à l'avortement

Les Irlandais ont approuvé à une majorité écrasante la libéralisation de l'avortement lors d'un référendum historique.
Les électeurs irlandais se sont prononcés à 66,4% pour l'abrogation de l'interdiction constitutionnelle de l'avortement, 33,6% ayant voté non lors d'un scrutin où la participation a atteint 64,1%. "C'est une révolution tranquille", a réagi le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, selon qui les Irlandais étaient prêts au changement.
"Le peuple a dit que nous voulions une Constitution moderne pour un pays moderne, que nous faisons confiance aux femmes et que nous les respectons pour prendre les bonnes décisions concernant leur propre santé", a-t-il ajouté.
Ce vote est un nouveau séisme culturel dans la petite république de 4,7 millions d'habitants, trois ans après la légalisation, par référendum également, du mariage homosexuel. Dans la capitale irlandaise, la cour du château de Dublin a été envahie par des centaines de personnes qui ont accueilli les résultats avec des cris de joie et des larmes d'émotion. Fort de ce résultat, le gouvernement veut autoriser l'avortement pendant les 12 premières semaines de grossesse, et jusqu'à 24 semaines pour raisons de santé. Leo Varadkar, chef du parti Fine Gael, a annoncé que la nouvelle législation serait promulguée "avant la fin de cette année". Son ministre de la Santé, Simon Harris, a précisé que l'exécutif se réunirait mardi pour discuter du projet de loi avec l'objectif de le présenter "à l'automne" au Parlement, où il devrait être adopté sans difficulté, les chefs des deux principaux partis d'opposition, Fianna Fail et Sinn Féin, soutenant la réforme.
"Nous avons définitivement rompu avec une histoire qui était vraiment très dure pour les femmes", s'est félicitée Ailbhe Smyth, 71 ans, de la campagne "Together for Yes".
Quelque 3,5 millions d'électeurs étaient appelés à se prononcer vendredi à l'issue d'une campagne souvent âpre. La consultation posait précisément la question de l'abrogation du 8e amendement de la Constitution, qui en 1983 scellait dans le marbre le tabou de l'avortement en Irlande, l'interdisant au nom du droit à la vie de "l'enfant à naître (...) égal à celui de la mère".
Après le décès de septicémie d'une femme enceinte, une réforme a été introduite en 2013 permettant une exception lorsque la vie de la mère est menacée. Mais l'IVG reste interdite dans tous les autres cas, contraignant des dizaines de milliers de femmes à aller avorter à l'étranger au cours des trente dernières années.

dimanche 27 mai 2018

Philippe Martinez appelle Emmanuel Macron à sortir "de son palais"

La CGT participe ce samedi à la « marée populaire ».

Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a estimé ce samedi sur France Inter que le président de la République « devrait regarder par la fenêtre de son palais pour voir la vraie vie » car Emmanuel Macron « a du mal à entendre le mécontentement social ».

« Marée populaire » ce samedi

La CGT participe ce samedi à la « marée populaire », mouvement lancé par une soixantaine de syndicats, partis politiques et associations, pour protester contre la politique d’Emmanuel Macron, qui a répondu par avance que « ça ne l’arrêtera pas ».« Ce n’est pas la première fois que le président de la République a ce genre de remarque, il a du mal à entendre le mécontentement social qui existe dans ce pays », a-t-il lancé quelques heures avant le lancement des défilés à Paris et en province.
« Il faudrait que de temps en temps, il regarde par la fenêtre de son palais pour voir la vraie vie ! », a-t-il ajouté.
Philippe Martinez critique la politique de l’exécutif : « On fait des cadeaux aux très riches, on invite à l’Elysée des Pdg d’entreprises qui ne paient pas leurs impôts et à côté de ça, on gèle les salaires des fonctionnaires, on applique la CSG aux retraités etc ».

« Un président de la République ce n’est pas une girouette, il faut écouter »

Interrogé sur les propos d’Emmanuel Macron qui a dit vendredi qu’« écouter les gens, ça ne veut pas dire être la girouette de l’opinion publique », M. Martinez a répondu : « Un président de la République ce n’est pas une girouette, il faut écouter. Quelque soit le score qu’on obtient aux élections il y a besoin d’avoir au moins une oreille, une oreille!, sur la réalité et le vécu des citoyens dans ce pays », a-t-il dit.
Sur le fait que le gouvernement ne cédera pas, M. Martinez a rétorqué: «D’autres l’ont dit avant lui», citant «Juppé», «une référence pour le Premier ministre», Edouard Philippe étant proche de l’ancien Premier ministre et actuel maire de Bordeaux.

vendredi 25 mai 2018

Marée populaire le 26 mai. L'addition

Salariés, étudiants, syndicalistes, cheminots... manifestent à l’appel de plus de 60 organisations, dans 80 villes, contre la politique de Macron.
Samedi, des rassemblements festifs et des manifestations auront lieu dans toute la France.
 
Cela commencera dès 10 heures à Bayonne, place de la Mairie ; à Perpignan, devant la gare, et à Orléans, devant la préfecture, comme à la bourse du travail de Narbonne. À 10h30, le cortège d’Avignon partira de la gare centrale et celui de Montpellier se rassemblera place du Peyrou. À Lyon, les organisateurs de la Marée populaire ont choisi d’inviter à un grand rassemblement festif et revendicatif à partir de 11 heures sur les berges du Rhône, au niveau du pont de la Guillotière, dans le souci de ne pas faire concurrence à la manifestation antifasciste, prévue de longue date, qui partira à 14 h 30 de la place des Terreaux.
 
De nombreux rassemblements auront lieu également en début d’après-midi. Les Marseillais se retrouveront à partir de 14 heures à l’angle du Vieux-Port et de la Canebière. Même heure à Toulouse, place Jeanne- d’Arc ; à Rennes, devant la poste au 66, mail François-Mitterrand ; à Strasbourg, place Kléber ; à Nancy, place Dombasle, ou encore à Bordeaux, place Pey-Berland. À Paris, le cortège partira de gare de l’Est à 14 h 30, passera par République et ira jusqu’à Bastille. Les rassemblements à Nice et à Metz auront lieu devant à la gare et, à Lille, sur la place de Paris, à 14 h 30 également.

Migrants à Paris : "Une politique inhumaine, honteuse"

Cela fait plusieurs mois que plus de 2 000 personnes migrantes vivent à Paris, sous tente, le long du canal Saint-Martin et du canal de l'Ourcq, dans des conditions d'hygiène déplorables, qui défient la dignité humaine.
Dans un espace réduit, en bordure de l'eau, deux migrants se sont noyés il y a quelques jours. Comment tolérer une telle situation qui ne doit rien au hasard ?
C'est le résultat d'une politique voulue par le président de la République et son gouvernement. Celle de la « dissuasion migratoire » visant à rendre la vie impossible à ces hommes et ces femmes venus chercher protection et asile dans notre pays. Après Calais, Briançon, la vallée de la Roya, Paris rejoint la liste de la honte de cette politique inhumaine.
La loi asile-immigration et le refus d'ouvrir de nouveaux centres d'accueil avec une véritable politique d'accompagnement ne feront qu'aggraver la situation.

Cette situation parisienne n'est pas sans arrière-pensée électorale de la part des forces macronistes qui accusent la mairie de Paris de refuser toute expulsion, sans solution préalable d'hébergement.

Le PCF dénonce le sort fait à ces réfugiés et fait siennes les propositions des communistes parisiens, dont notamment celle d'ouvrir d'urgence un centre de premier accueil pour les migrants dans le bois de Boulogne et la réquisition de bâtiments vides.
Le PCF qui vient de publier son Manifeste « Pour une France hospitalière et fraternelle » pour une autre politique migratoire est aux côtés des associations, des élus, des riverains qui refusent que leur ville soit le théâtre de la détresse pour ces personnes qui ont droit à notre respect et à notre solidarité.

jeudi 24 mai 2018

Banlieue : Macron mise sur la chance plutôt que sur l'égalité

Pendant plus d’1h30, le président Macron a parlé de la banlieue sous un mot d’ordre « une chance pour chacun ». Mais la chance n’a rien à y voir…
L’égalité républicaine, les services publics sont les oubliés de son long monologue et de ses actes depuis un an. Cinq millions d’habitant.e .s, un jeune de moins de 25 ans sur cinq habite un des 1.500 quartiers particulièrement défavorisés ciblés par la politique de la ville. Un.e habitant.e. sur deux vit sous le seuil de pauvreté.
Le budget alloué par l’État à ces quartiers est 30 % inférieur au reste de la France. Celui de la culture y est inférieur de 300%. Les transports y sont six fois plus compliqués qu’ailleurs ! Bref, tous les sas d’entrée dans la République sont défaillants. Symptôme criant, le budget de la politique de la ville est passé de 10 milliards à 400 millions en dix ans.
Depuis 9 mois, des centaines d’associations et de parlementaires, de maires de tout l’arc républicain ont travaillé à partir de l’appel de Grigny. Il en est résulté 19 programmes d’actions qui ont été présentés au Président par Jean-Louis Borloo, pour un budget de 48 milliards d’euros (ce qui représente 1/3 des subventions allouées au CICE).
Face à cet immense travail de propositions, Macron a raté son grand oral, avec un ton de donneur de leçons et beaucoup de mépris pour le travail des élus, des associations, des citoyen.ne.s, il s'est fait le porte-parole des clichés sur la banlieue.
Macron, le président autoritaire des riches, va continuer à choyer la finance. Passant aux actes, il prend aux pauvres 5 euros sur les APL, ponctionne sur la CSG de nos aînés et offre 5 milliards aux familles les plus riches. La République n’est pas au rendez-vous. Les moyens financiers, humains sont l’angle mort de son one man show. Alors que les fonctionnaires manifestent aujourd’hui contre la mise à sac des services publics, leur rétrécissement territorial, il fait le choix du déni. Il renvoie la responsabilité aux collectivités locales alors qu’elles sont asphyxiées par sa politique libérale et austéritaire.
Macron nous donne rendez-vous tous les deux mois. Nous y serons, pour y rappeler à chaque fois l'exigence d'égalité.
Mais, sans attendre, le samedi 26 mai, nous serons des marées populaires pour la justice sociale, l’égalité, la solidarité. Le samedi 9 juin, nous serons au pique-nique populaire pour demander l’égalité des territoires, place des Invalides à Paris.

mercredi 23 mai 2018

« Marée populaire ». Le compte à rebours jusqu’au 26 mai est officiellement lancé

Plus de 50 organisations syndicales, politiques et associatives appellent désormais à défiler pour « l’égalité, la justice sociale et la solidarité ». Un rassemblement inédit présenté jeudi lors d’une conférence de presse au siège de la CGT.
C’est parti. L’appel à la « marée populaire » pour le 26 mai a officiellement été lancé hier au siège de la CGT, à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Et pour l’occasion, nombre des responsables de la cinquantaine d’organisations syndicales, politiques et associatives qui y appellent (une dizaine de plus s’y sont jointes en 24 heures) ont fait le déplacement. À gauche, Benoît Hamon (Génération.s), Olivier Besancenot (NPA), Jean-Luc Mélenchon (la France insoumise), Pierre Laurent (PCF) et Sandra Regol (EELV) étaient notamment présents. Si le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, était absent, il n’y a pas lieu à « interprétation, nous sommes à 100 % sur cette initiative », a souligné Catherine Perret, qui représentait la confédération. Le numéro 1 du syndicat était attendu de longue date dans les Landes ce jour-là, a-t-elle précisé. Conformément à une décision commune des signataires, ce sont les représentants de la Fondation Copernic et d’Attac, à l’origine de la démarche, qui ont présenté les tenants et les aboutissants de ce que tous espèrent être « un grand rendez-vous citoyen ».

« Retrouver force, espoir et énergie tous ensemble »

Les deux « porte-parole » d’un jour insistent particulièrement sur la « cause commune » qui les a tous incités à s’asseoir autour d’une même table : l’« urgence » de répliquer à un Macron repeint en « Néron ivre de brûler une civilisation sociale que les luttes d’hier ont conquise », mais aussi un petit quelque chose de plus. À savoir, « retrouver force, espoir et énergie tous ensemble » face au rouleau compresseur de la « start-up nation ». « Macron écrit l’histoire à l’envers parce que lui et ses amis cloîtrés dans leur entre-soi ne connaissent aucun ouvrier, aucun employé, aucun précaire, aucun étudiant pauvre, aucun locataire en galère. Cette marée populaire va leur montrer le monde en vrai. Ça risque de leur faire un choc », assure Willy Pelletier, de la Fondation Copernic, qui plaide pour un rendez-vous de résistance et d’alternatives. Mais aussi pour des défilés joyeux, festifs et familiaux. Avec un triple objectif : soutenir les luttes en cours, « en premier lieu des cheminots mais aussi dans la fonction publique, dans la santé, le commerce et bien d’autres… » ; faire reculer Macron en contribuant à « amplifier le rapport de forces » ; et faire entendre les alternatives « que portent les organisations des uns et des autres ».
Concrètement, le 26 mai, ce sont de multiples vagues qui alimenteront la « grande marée » attendue. Des manifestations auront lieu dans de nombreuses villes. La meilleure façon d’avoir « le maximum de monde dans la rue », selon les organisateurs. À Marseille, Toulouse, Lille, Aubenas, Poitier ou encore Nantes, des rendez-vous ont déjà été fixés. « À peine notre appel sorti des imprimantes, des collectifs locaux se constituent. C’est à la fois une dynamique nationale mais aussi ancrée dans le territoire », assure Annick Coupé. À Paris, une manifestation régionale partira à 14 h 30 de la gare de l’Est (« on vous laisse deviner pourquoi nous avons choisi une gare comme point de départ », sourit la militante d’Attac) pour rejoindre Bastille en passant par République. En tête de cortège, un char porteur du mot d’ordre du 26 mai « égalité, justice sociale, solidarité » devrait prendre place, suivi par les « secteurs en lutte », puis par un « espace citoyen » et enfin les organisations syndicales, politiques, associatives.
Reste la bataille d’interprétation quand plusieurs titres de presse estiment depuis mardi que « la CGT rejoint les insoumis » : « personne n’est derrière personne », s’époumonent les différentes parties. « Il n’y a ralliement de personne à Jean-Luc Mélenchon », a souligné Pierre Laurent mercredi, tout en rappelant, hier, que l’initiative est le fruit, « malgré des soubresauts, d’un travail unitaire patient et réaliste toujours plus payant sur le long terme ». « La marée du 26 mai est un appel collectif de la CGT, de Solidaires, d’associations et d’organisations politiques. (Le) réduire à la France insoumise est malintentionné », a également prévenu Jean-Luc Mélenchon. La CGT a elle aussi mis les points sur les i ce jeudi : « Il n’y a absolument pas un vis-à-vis entre deux organisations. Nous sommes plus de cinquante, rappelle Catherine Perret. Et dans notre diversité, nous considérons que l’urgence sociale et l’importance des luttes partout dans le pays nécessitent qu’on se réunisse pour élargir le mouvement social et faire en sorte que des citoyens qui n’y sont pas encore engagés puissent nous rejoindre ce jour-là, partout en France. »

mardi 22 mai 2018

Cinquante ans après, que reste-t-il de Mai 68 ?

Trois auteurs interrogent un passé insistant et les manières d’écrire l’insurrection. En association avec le festival Mondes possibles (CDN Nanterre-Amandiers) qui célèbre librement 1968. Avec Jean-Christophe Bailly Écrivain, essayiste et poète;  Philippe Artières, historien et chargé de recherche CNRS/Ehess et Arno Bertina, écrivain.
On disserte beaucoup, on ergote aussi, sur les traces et l’héritage laissés par Mai 68, les réussites et les échecs de ce mois fatidique. Cette date fait-elle durablement événement pour vous ?
Jean-Christophe Bailly : Ce que Mai 68 a produit, et pour des millions de gens, c’est la présentation effective de la possibilité d’un saut, non seulement hors de la routine et des cadres établis, mais en direction d’une autre forme de vie. Cette autre vie, avec tout ce qu’elle impliquait, n’est certes pas venue, mais le seul fait qu’elle ait pu être imaginée ou esquissée, collectivement et pendant des jours, a ouvert l’espace d’une référence et d’une fidélité. Beaucoup, sans doute, l’ont oublié, mais pourtant Mai 68 s’est mis à fonctionner au-delà de lui-même comme une preuve, et ceux qui l’ont vécue et sentie se sont mis à vivre autrement : même en rentrant dans les cadres de la vie simplement menée, ils ont eu à rapporter leurs gestes et leurs choix à la force d’un rêve qu’ils ont eu ou qui les a traversés (à moins de décider de le trahir, ce qui est arrivé aussi). Cette vie autrement conduite n’est pas la vie rêvée, mais se déroule tout entière sous son autorité. Le souvenir de la césure – ici, donc, celle de Mai 68 – ne se résout pas à n’être qu’un souvenir : il se conçoit et fonctionne comme un travail. Faire comme si on n’avait rien vu venir n’est pas possible, et parce qu’on a vu venir, on désire encore que ça vienne.
Philippe Artières : Les mois de mai et juin 1968 sont le théâtre de la plus importante grève générale que la France ait connue au XXe siècle. Une mobilisation qui était nationale et tout à la fois celle des chauffeurs de taxi, des ouvriers automobiles, des enseignants, des employés de bureau et des grands magasins ou encore des postiers et des éboueurs, qui plus est – ce qu’on a tendance à passer sous silence –, une grève victorieuse : augmentation générale des salaires, notamment de 30 % du salaire minimum. Côté étudiants, dès l’automne, la loi Faure qui réforme l’université est adoptée. Depuis, aucune grève n’a abouti à ce point. Cet arrêt du pays était certes joyeux, mais surtout studieux. La grève, quand les machines s’arrêtent, devient un moment où la prise de parole est possible. Dans les archives, on trouve une production très massive de rapports rédigés par les grévistes, qui s’interrogent sur leur fonction sociale : une sorte d’introspection générale émanant de toutes les catégories de la population.
Arno Bertina : La réduction de Mai 68 à un phénomène culturel ayant fait évoluer les mœurs des Français cache un accaparement du mouvement par ceux de ses acteurs qui n’ont jamais quitté, depuis, les sphères du pouvoir (en devenant des pivots des médias, de la vie politique ou culturelle). L’image de Mai 68 a ainsi été confisquée par les petits-bourgeois (les étudiants) aux dépens du monde ouvrier, qui est l’autre grand acteur de Mai 68. Or, cette confiscation devient une chose folle quand on mesure que, cinquante ans plus tard, la régression (sur le plan des mœurs) est colossale. Au pouvoir depuis cinquante ans, les acteurs de Mai 68 n’ont pas fait vivre leurs audaces ; en soutenant Macron, ils valident même des choses invraisemblables sur ce plan-là (appel à l’Église catholique, à la Manif pour tous, absence de dénonciation des identitaires se transformant en milice ségrégationniste, etc.), tout en cautionnant les coups de butoir contre l’autre pan des acquis de Mai  68 arrachés par les ouvriers : les accords de Grenelle. Les petits-bourgeois ont donc soldé leur victoire – libres à eux, si on veut ; ils en étaient les inventeurs, si on veut. Ce qui ne passe pas : ils sont aussi les fossoyeurs des succès remportés par les autres acteurs de Mai 68 (le monde salarié et ouvrier). Il n’est plus possible de parler de Mai 68 (cette grande date) sans parler de 2018 et du couronnement des renégats et des vendus (Wolinski a dit, dans les années 1980, que sa génération avait fait Mai 68 pour ne pas devenir ce qu’ils sont devenus).
L’utopie fait son retour. Ce phénomène s’observe à travers de nouvelles pratiques politiques, certains discours, l’esquisse d’autres mondes présents ou possibles dans l’essai, l’art, le roman… Comment analysez-vous cette percée nouvelle des utopies, qualifiées désormais de concrètes ou réalistes ?
Jean-Christophe Bailly Le nom de cette venue, c’est l’utopie : l’utopie comme travail, comme creusement, comme forme de la fidélité au rêve qui, un jour, nous souleva. Walter Benjamin a parlé d’une « quotidienneté de l’utopie », et je crois qu’à travers sa formulation on peut apercevoir le bon tempo de la pensée : ni celui du lendemain qui chante, ni celui du passé qui fredonne, mais celui du présent vécu comme un seuil – il faut donner sur quelque chose. C’est quand on ne donne plus sur rien que tout se ferme. Ce « donner sur » est l’endurance de l’utopie.
Philippe Artières : L’historien que je suis regarde le passé, dépouille les traces laissées par ceux qui nous ont précédés, il n’a aucune compétence pour lire le présent. Mai 68 n’est pas un mouvement rêvant d’utopie ; encore une fois, il faut en finir avec l’idée que, en France et dans le reste du monde – je pense à ce qui s’est passé à Rio, Varsovie, Dakar ou encore à Mexico –, cela relevait de l’utopie. C’étaient des combats pour plus de droits, pour de meilleures conditions de vie. Luc Boltanski le dit très bien : en 1968, on se battait pour le meilleur des mondes ; aujourd’hui, on se bat pour que notre monde soit le moins pire possible. Je ne crois absolument pas que Notre-Dame-des-Landes soit une utopie : cela m’évoque la mobilisation très forte au début des années 1970, au Japon, à Narita, lieu imposé par la force pour la construction du nouvel aéroport de Tokyo et qui a déclenché une résistance parfois très violente des fermiers et des étudiants. Personne aujourd’hui ne réclame non plus « l’impossible » s’agissant de l’accueil des migrants. Dire que ce n’est pas possible, c’est nier l’histoire : pensons par exemple que, après l’indépendance algérienne, 650 000 rapatriés arrivent en France pour la seule année de 1962…
Arno Bertina : Il faut refuser le mot « utopie ». Toutes les propositions qui viennent de la gauche, depuis deux siècles, ont été élaborées au contact de la réalité la plus rugueuse. Toutes ces pensées sont tout sauf hors-sol. Le pragmatisme est à gauche, il a toujours été à gauche. La pensée financière, elle, est hors-sol, puisqu’elle méconnaît consciemment les ravages humains et écologiques produits par les mouvements financiers. Depuis la fin du système totalitaire soviétique, la pensée de gauche est moins idéologique, mais elle continue de vouloir lier des éléments qu’on pourrait croire disparates : les questions culturelles, sociales et écologiques. Par exemple : si on expérimente à tel endroit le revenu universel (comme dans un canton de la Gironde), quelles en seront les conséquences sur tous les champs de la vie quotidienne, et sur l’environnement, et sur les déplacements, et sur les loisirs ou la culture. Ce type de pensée est excessivement enthousiasmant : il revient à lier chaque détail au reste du monde, à être attentif aux fragilités comme aux puissances.
Une profusion actuelle d’écrits concerne aussi bien le récit de Mai 68 que celui de soulèvements, désobéissances et révoltes plus récents. Quelles possibilités et difficultés rencontrent l’écrivain comme l’historien pour (d)écrire un élan insurrectionnel, saisir la polyphonie et le souffle d’un moment comme Mai 68, par exemple ?
Jean-Christophe Bailly : Le livre bref et interrompu que j’ai consacré à Mai 68 est hanté par la question de la forme à donner au récit des événements. Il y a obligatoirement un hiatus entre l’espace de déploiement de l’événement, qui comporte des simultanéités, des raccourcis, des dérives, des changements de rythme et la propension de tout récit à se resserrer autour d’un seul fil. Cette linéarité de la « forme-tuyau » est un piège, et même si on est en général heureux, en tant que lecteurs, de le voir se refermer sur nous, je crois qu’il est bon d’essayer de s’en émanciper. Je ne pense certes pas à des formes hymniques ou à de vastes polyphonies, mais à des capacités de caractérisation qu’on trouve dans la vertu du poème, dès lors que l’idée est celle d’un langage intégralement engagé dans la volonté de faire sens, de laisser venir à lui le sens toujours débordant de l’événement.
Philippe Artières : Il me semble que 68 nous a obligés à écrire différemment l’histoire. Je pense à ce que nous avons tenté avec Michelle Zancarini-Fournel aux éditions la Découverte, 68 une histoire collective. Il nous a fallu inventer une forme : les années 68 ne peuvent faire l’objet d’un dictionnaire… il y a une telle énergie que le réduire à une suite d’entrées serait absurde ; ensuite, la polyphonie est une nécessité : faire entendre la voix de plus de 70 historiens, avec des approches très différentes, car il n’y a pas un 68 mais une pluralité. Enfin, une telle séquence historique exige de multiplier les objets qui font histoire : les acteurs, les lieux, les objets, les événements, les productions artistiques… En somme, inventer une forme d’écriture de l’histoire inédite. Cela n’est pas facile, c’est pour cela que j’ai pris soin de dire que nous avons tenté. On considère aujourd’hui avec Michelle que nous n’avions pas fait assez de place à « l’ailleurs », qui est aujourd’hui très proche. On avait sous-estimé le postcolonial : la place des immigrés, mais aussi et surtout ce qui se passe à Dakar, Alger ou Tunis notamment.
Arno Bertina : Il est sans doute possible d’avancer l’idée que les formes littéraires les plus pratiquées peinent à rendre compte de cet élan insurrectionnel car elles visent au contraire l’individu et la pacification des émotions. Héritées du XIXe siècle, ces formes littéraires connues manquent le collectif, elles manquent la polyphonie ou certaines formes spectaculaires du dialogisme. Sans doute est-ce pour cette raison que, entre la poésie et le roman, s’est développé, au fil des années, une littérature qu’on dit expérimentale, qui n’est pas du côté du récit mais qui ne s’inscrit pas non plus dans l’histoire de la versification. L’écrivain qui veut rendre compte de ces élans insurrectionnels doit donc avant tout s’employer à faire sonner la phrase autrement, à en bousculer le cours syntaxique trop évident, pour que des voix autres (qui murmurent, qui ne vont pas au bout, qui crient, qui balbutient, qui se contredisent) puissent se faire entendre.
Jean-Christophe Bailly Écrivain, essayiste et poète

lundi 21 mai 2018

Un safari pêche festif et solidaire

Samedi, la section du Parti communiste du Grésivaudan a bénéficié d’un temps exceptionnel pour organiser sa journée pêche à l’étang de Montfort, dans la plaine de Crolles. Chacun s’est installé sur les berges de cet étang au cadre enchanteur. Les pêcheurs de tous âges ont essayé de prendre les dix truites autorisées.
Après les agapes, place au débat l’après-midi. Les luttes sociales font l’actualité et le PCF prépare activement son prochain congrès à Paris. Chaque militant présent a tenu à apporter son témoignage en vue de ce congrès, et plusieurs thèmes ont été abordés.

Le safari pêche de la section du Grésivaudan

Comme chaque année à pareille époque, samedi, la section du Parti communiste  Grésivaudan organisait un safari pêche, histoire de réunir ses adhérents et tous leurs sympathisants le temps d’une journée.
Le soleil était de la partie et sur les rives du second étang de Montfort, des pêcheurs de tous âges avaient pris place dès les premières heures.
Ce fut aussi le moment pour toute cette équipe d’accueillir les sympathisants autour du verre de l’amitié et du repas pour échanger avec les uns et les autres des conflits actuelle  et des actions à mener tel que la marée populaire du 26 mai et notre préparation du congrés de l'automne.

dimanche 20 mai 2018

Stop au racisme ! Egalité pour toutes !

Après les propos d’Emmanuel Macron sur l'incivilité du voile des musulmanes puis ceux sur les sorties scolaires de Jean-Michel Blanquer sur les mamans voilées, voici que Gérard Collomb se joint à la secrétaire d’État Marlène Schiappa dans la polémique "textile" en tenant des propos indignes de sa fonction. Le voile n'est pas interdit dans l'espace public, ce sont aux femmes qui le portent de décider du sens qu’elles donnent à leur foulard.
Ces attaques répétées qui jettent en pâture, sur la place publique, ces femmes sont une honte pour notre République et ses valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité. Comment défendre l'égalité femmes-hommes quand vous participez au lynchage public d’une jeune femme syndicaliste ?

Le PCF dénonce ce racisme décomplexé de responsables politiques qui s’écartent de leurs fonctions pour formuler des opinions personnelles qui contribuent à la stigmatisation : est-il besoin de rappeler, qu’en 2017, 85 % des victimes d’agressions islamophobes étaient des femmes ?
La liberté ne se divise pas, elle ne peut donc être seulement celle dont nous partageons les idées et les choix. La liberté vestimentaire est une liberté individuelle, la seule limite à cette liberté étant de ne pas imposer aux autres ses propres choix.
Nous attendons d’un représentant politique qu'il rappelle les principes du droit au lieu de diviser le pays et d’alimenter des polémiques inutiles.

samedi 19 mai 2018

Déclaration commune PCF Rail / PTB Rail

Les gouvernements des différents pays européens s'accordent aujourd'hui pour imposer des mesures d'austérité, de privatisation des services publics, ou de prétendues « réformes » qui sont autant de destructions d'acquis sociaux. L’Union Européenne montre ainsi son vrai visage : une institution au service des multinationales et des capitalistes européens. C'est dans ce cadre que se déroule la « bataille du rail » aujourd'hui en France. 
Macron veut faire un exemple
Partout, les chemins de fer qui ne le sont pas encore doivent être privatisés ou du moins se préparer à la concurrence avec le privé. Après le transport de marchandises et le transport international de passagers totalement ouverts à la concurrence au début des années 2000, après l'Angleterre, les Pays-Bas, l'Allemagne ou la Suède qui ont totalement ou partiellement privatisé le transport ferroviaire de passagers, c'est au tour du rail français. Il subit en ce moment une attaque frontale visant à ouvrir le transport de passagers à la concurrence, et à privatiser la SNCF. Mais derrière la SNCF, c'est tout le transport ferroviaire en Europe qui est menacé. Après la SNCF viendra le tour de la SNCB.
Macron veut également faire de la SNCF un exemple : bastion syndical, les cheminots ont montré tout au long de l'histoire qu'ils étaient une force de contestation et de mobilisation importante dans la lutte de classes. Casser la SNCF, c'est casser tout ce que Macron déteste : un service public, et un noyau de contestation sociale. 
Une politique vouée à l'échec
Partout où le rail a été libéralisé ou privatisé, ce fut la catastrophe : gares fermées, lignes abandonnées, tarifs en hausse, sécurité en baisse, conditions de travail détricotées. Si la Commission européenne et les gouvernements prétendent vouloir développer le rail, le bilan après 20 ans de libéralisation dans le secteur est catastrophique : c'est l'avenir du rail qui est menacé. La privatisation du rail, c'est 99 % de perdants (les usagers, l'environnement, la collectivité), et 1 % de gagnants : les (futurs) actionnaires des compagnies ferroviaires.
Une autre voie est possible… et elle passe par la résistance sociale
Au contraire de la réforme actuelle, nous pensons que le développement du rail est une priorité absolue :
- pour garantir le droit au transport de tous les usagers et citoyens ;
- pour lutter contre le réchauffement climatique, le transport de passagers et de marchandises par train est un atout indispensable ;
- pour l'aménagement du territoire.
Pour garantir ce développement, tout le processus de libéralisation/privatisation doit être arrêté et le rail doit redevenir à 100 % dans les mains de la collectivité. Le rail doit être financé publiquement à la hauteur de ces ambitions. 
C'est pourquoi le mouvement des cheminots français est important pour tout le continent. Une victoire des cheminots français aurait une portée européenne et marquerait un coup d'arrêt aux politiques de libéralisation et de privatisation des services publics sur tout le continent. Nous appelons tous les cheminots de tous les pays à soutenir la lutte en France. La lutte en France est celle de tous les cheminots européens.

Pour le Collectif National des Cheminots PCF

vendredi 18 mai 2018

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Fermeture annoncée de la poste Grand Place : le maire d'Échirolles réagit :
« Après la fermeture de la poste de Beaumarchais à Echirolles, celle de Championnet à Grenoble et celle programmée à Grand Place au prétexte de raisons de sécurité, c’est la disparition des services de proximité dans les grands quartiers populaires qui est annoncée, une mesure brutale imposée en catimini sans aucune concertation. C’est également un très mauvais coup porté aux habitant-es des secteurs concernés. Les salarié-es de la Poste ont raison de condamner ce choix qui est celui de la rentabilité financière plutôt que celui du service public. Avec des élus de l’agglomération, l’année dernière, j’avais été l’un des premiers signataires de l’appel du collectif « J’aime ma Poste à Grenoble ». Une nouvelle, je condamne de tels choix, leurs impacts j'et appelle le Groupe La Poste à revenir sur sa décision »
Échirolles, le 17 mai 2018

jeudi 17 mai 2018

Pour l’égalité, la justice sociale et la solidarité, appel à une marée populaire le samedi 26 mai

Un constat s’impose, Emmanuel Macron, son gouvernement et le Medef sont décidés à imposer coûte que coûte une restructuration en profondeur de la société française : politique d’austérité, destruction des droits des salarié.es, introduction de la sélection à l’entrée de l’université, casse des services publics, aggravation du sort des sans emplois, réorganisation aggravant les inégalités en matière d’accès à la justice, réforme fiscale favorable aux plus riches, loi répressive contre les migrant.es, priorité donnée au secret des affaires contre le droit à l’information, introduction de l’état d’urgence dans le droit commun, répression des mouvements sociaux et des jeunes des quartiers populaires, utilisation de l'égalité femmes-hommes comme simple outil de communication, sans moyens financiers, alors que les femmes sont les premières concernées par les régressions sociales… sans oublier une politique militariste au niveau international. La multiplication des mesures prises avec brutalité sur tous les fronts a un objectif, celui de créer un effet de sidération et espérer ainsi empêcher toute riposte. Le patronat profite de la situation pour multiplier les restructurations et rester sourd aux revendications du monde du travail. En s’en prenant aux personnels à statut, en particulier aux cheminot.es, Emmanuel Macron espère, s’il l’emporte, casser tout esprit de résistance.
Ce coup de force peut échouer, car les mobilisations se multiplient dans le pays, chacune avec sa spécificité : journée nationale d’action, grèves, occupation d’universités, manifestations… Il appartient évidemment aux organisations syndicales de décider, avec les personnels concernés, de leurs formes d’action. Chacune d’entre elles a, a priori, des ressorts différents, mais au-delà de tel ou tel aspect, ce dont il est question concerne la nature même de la société dans laquelle nous voulons vivre. Voulons-nous vivre dans une société où les droits sociaux seraient réduits à néant, où les services publics et la sécurité sociale auraient disparu, où l’inégalité de traitement des territoires serait la règle, où l’accès à l’université serait de plus en plus réduit, où les lanceuses et lanceurs d’alerte et journalistes seraient bâillonnés, où les défis écologiques seraient soumis aux intérêts de la finance, où le logement, les HLM et les locataires seraient marchandises, où la lutte contre les discriminations se réduit à des discours ? Ou, au contraire, voulons-nous une société plus juste, plus solidaire, plus démocratique, plus égalitaire avec un meilleur partage des richesses ? Tel est l’enjeu.
Le gouvernement espère que ces mobilisations sectorielles restent isolées et qu’il pourra les défaire les unes après les autres en tenant bon, en les laissant s’épuiser ou en les réprimant. Affichant sa détermination, il espère ainsi nous décourager. Il se trompe, comme le montre la multiplication des collectifs citoyens en lien avec les salarié.es, les retraité.es et les étudiant.es ainsi que le succès de la solidarité aux grévistes, notamment à ceux de la SNCF. Il s’agit maintenant d’aller plus loin et, toutes et tous ensemble, d’affirmer dans la rue que des alternatives existent, que nous ne nous résignons pas au sort que nous promet ce gouvernement. Il fait la sourde oreille, il faut le forcer à nous entendre et à retirer ses projets.
Dans le respect de nos champs d’interventions respectifs, nous voulons aller au-delà de toutes les mobilisations positives qui existent déjà et rassembler toutes les forces sociales, syndicales, associatives, politiques pour construire et réussir ensemble un grand rendez-vous citoyen. Partout en France organisons le samedi 26 mai une marée populaire pour l’égalité, la justice sociale et la solidarité.

mercredi 16 mai 2018

Gaza : La France doit agir pour protéger le peuple palestinien (Pierre Laurent)

A la veille du 15 mai, jour de la commémoration de la Nakba et alors que plus de 35 000 palestinien-ne-s manifestent en différents points de Gaza dans le cadre des Marches pour le droit au retour et contre l’implantation de l’ambassade américaine à Jérusalem, l’armée israélienne est en train de commettre un nouveau massacre.
A cette heure et pour ce seul 14 mai, il faut compter plus de 40 morts et 1300 blessés qui s’ajoutent aux 53 palestiniens assassinés et aux 2 000 blessés par des tirs à balles réelles depuis le 30 mars, début des Marches.
Dés le premier jour, le PCF, inquiet de l’escalade, avait demandé - sans résultat- au président Macron d’intervenir et de passer de la parole aux actes.
C’est l’ensemble de la communauté internationale qui, en laissant agir le gouvernement israélien en toute impunité par son silence et son inaction, est complice de ce terrible massacre.
En prenant la décision provocatrice et contraire au droit international de déplacer son ambassade à Jérusalem, les États-Unis portent une responsabilité particulière.
De nombreux observateurs étrangers et des experts ont pu constater combien l’usage de la force contre les manifestants palestiniens pacifiques était disproportionné. Les snipers de l’armée israélienne tirent avec l’ordre de tuer.
Au vu de ces nouveaux évènements pourtant prévisibles, le PCF réitère sa demande au gouvernement de sortir de son coupable silence et d’agir pour protéger le peuple palestinien.
Il appelle l’ensemble des communistes à se mobiliser et à participer aux manifestations* qui s'organisent dans toute la France.

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF,

mardi 15 mai 2018

Pour l’égalité, la justice sociale et la solidarité, appel à une marée populaire le samedi 26 mai

Un constat s’impose, Emmanuel Macron, son gouvernement et le Medef sont décidés à imposer coûte que coûte une restructuration en profondeur de la société française : politique d’austérité, destruction des droits des salarié.es, introduction de la sélection à l’entrée de l’université, casse des services publics, aggravation du sort des sans emplois, réorganisation aggravant les inégalités en matière d’accès à la justice, réforme fiscale favorable aux plus riches, loi répressive contre les migrant.es, priorité donnée au secret des affaires contre le droit à l’information, introduction de l’état d’urgence dans le droit commun, répression des mouvements sociaux et des jeunes des quartiers populaires, utilisation de l'égalité femmes-hommes comme simple outil de communication, sans moyens financiers, alors que les femmes sont les premières concernées par les régressions sociales… sans oublier une politique militariste au niveau international. La multiplication des mesures prises avec brutalité sur tous les fronts a un objectif, celui de créer un effet de sidération et espérer ainsi empêcher toute riposte. Le patronat profite de la situation pour multiplier les restructurations et rester sourd aux revendications du monde du travail. En s’en prenant aux personnels à statut, en particulier aux cheminot.es, Emmanuel Macron espère, s’il l’emporte, casser tout esprit de résistance.
Ce coup de force peut échouer, car les mobilisations se multiplient dans le pays, chacune avec sa spécificité : journée nationale d’action, grèves, occupation d’universités, manifestations… Il appartient évidemment aux organisations syndicales de décider, avec les personnels concernés, de leurs formes d’action. Chacune d’entre elles a, a priori, des ressorts différents, mais au-delà de tel ou tel aspect, ce dont il est question concerne la nature même de la société dans laquelle nous voulons vivre. Voulons-nous vivre dans une société où les droits sociaux seraient réduits à néant, où les services publics et la sécurité sociale auraient disparu, où l’inégalité de traitement des territoires serait la règle, où l’accès à l’université serait de plus en plus réduit, où les lanceuses et lanceurs d’alerte et journalistes seraient bâillonnés, où les défis écologiques seraient soumis aux intérêts de la finance, où le logement, les HLM et les locataires seraient marchandises, où la lutte contre les discriminations se réduit à des discours ? Ou, au contraire, voulons-nous une société plus juste, plus solidaire, plus démocratique, plus égalitaire avec un meilleur partage des richesses ? Tel est l’enjeu.
Le gouvernement espère que ces mobilisations sectorielles restent isolées et qu’il pourra les défaire les unes après les autres en tenant bon, en les laissant s’épuiser ou en les réprimant. Affichant sa détermination, il espère ainsi nous décourager. Il se trompe, comme le montre la multiplication des collectifs citoyens en lien avec les salarié.es, les retraité.es et les étudiant.es ainsi que le succès de la solidarité aux grévistes, notamment à ceux de la SNCF. Il s’agit maintenant d’aller plus loin et, toutes et tous ensemble, d’affirmer dans la rue que des alternatives existent, que nous ne nous résignons pas au sort que nous promet ce gouvernement. Il fait la sourde oreille, il faut le forcer à nous entendre et à retirer ses projets.
Dans le respect de nos champs d’interventions respectifs, nous voulons aller au-delà de toutes les mobilisations positives qui existent déjà et rassembler toutes les forces sociales, syndicales, associatives, politiques pour construire et réussir ensemble un grand rendez-vous citoyen. Partout en France organisons le samedi 26 mai une marée populaire pour l’égalité, la justice sociale et la solidarité.

La France championne du monde des dividendes reversés aux actionnaires

Les groupes du CAC 40 ont redistribué à leurs actionnaires les deux tiers de leurs bénéfices depuis le début de la crise, au détriment des investissements et des salariés, indique un rapport publié ce lundi 14 mai par les ONG Oxfam et Basic.
"La France est le pays au monde où les entreprises cotées en Bourse reversent la plus grande part de leurs bénéfices en dividendes aux actionnaires", assure le rapport intitulé "CAC 40 : des profits sans partage", réalisé par Oxfam et le Bureau d'analyse sociétale pour une information citoyenne (Basic).
Selon cette étude, les groupes français ont "reversé plus de deux tiers de leurs bénéfices à leurs actionnaires sous forme de dividende (depuis 2009)", soit deux fois plus que dans les années 2000, "ne laissant que 27,3% au réinvestissement et 5,3% aux salariés".

ArcelorMittal, Engie et Veolia, grands champions  

"Les richesses n'ont jamais été aussi mal partagées depuis la crise au sein des grands groupes, qui choisissent délibérément une course aux résultats de court terme pour conforter les actionnaires et les grands patrons au détriment des salariés et de l'investissement", a dénoncé Manon Aubry, porte-parole d'Oxfam France, citée dans le communiqué.
Le sidérurgiste ArcelorMittal, l'énergéticien Engie et le leader mondial de la gestion de l'eau Veolia sont, dans l'ordre, ceux ayant les taux les plus élevés de redistribution des bénéfices en dividendes aux actionnaires, soulignent les deux ONG.
Oxfam et Basic appellent le gouvernement "à reprendre la main sur cette économie déboussolée avec des mesures de régulation ambitieuses", "en préservant la capacité d'investissement et en interdisant que la part des bénéfices reversée aux actionnaires dépasse celle qui est reversée aux salariés".

Privatisation de la SNCF : les masques tombent. Vite un référendum !

La presse s’en fait l’écho. Contrairement à toutes les dénégations du gouvernement et de la direction de la SNCF, c’est
bien la privatisation à terme de la SNCF que le pouvoir prépare.

Comment interpréter autrement la volonté de la SNCF de limiter «l’incessibilité » de la SNCF à la seule holding ? Comment justifier sa proposition d'amendement pour filialiser les trains régionaux ? Il n’y a qu’une explication : la volonté de privatiser la SNCF «à la découpe », morceau par morceau.

La pantalonnade de la pseudo-concertation organisée par le gouvernement n’a que trop duré. Les Français doivent être consultés après un débat démocratique. Les syndicats de la SNCF ont à juste titre engagé une consultation de tous les salariés.

Le Parti Communiste Français demande solennellement au gouvernement de suspendre la réforme  de la SNCF, et de consulter les Français.

Les Français ont droit à un débat public, contradictoire.

L’avenir de la SNCF, c'est l'avenir du droit au transport pour tou.te.s dans notre pays, de son aménagement du territoire, un enjeu crucial du point de vue environnemental. On ne peut brader la SNCF d’un trait de plume, sans un véritable débat national.

Le PCF renouvelle sa demande d’entrevue auprès du Premier Ministre afin de lui présenter son plan

lundi 14 mai 2018

Effets pervers du libéralisme sur l’économie de la France

Les scieries françaises, qui sont souvent des PME familiales, ont beaucoup investi pour ce moderniser ces dernières années tandis que le manque de bois conduit à une sous utilisation de l’appareil de production.
Alors que les scieries françaises manquent de bois d’œuvre en chêne pour la transformation en meubles et parquets, les exportations de grumes vers la Chine sont en hausse constante. Alors qu’Emmanuel Macron et ses ministres n’ont que le mot concurrence à la bouche, Engie veut, au nom de la concurrence,  délocaliser 3 000 emplois dans des pays à bas coûts de main d’œuvre. Pas étonnant que la production manufacturière soit en baisse de moins 1,8%  au premier trimestre 2018.
Voici  deux informations qui n’ont, semble-t-il, rien de commun à première vue. La première nous indique qu’une grume de chêne sur quatre issues de nos forêts est désormais exportée en Chine pour y être travaillée avant de revenir en Europe sous forme de meuble ou de parquet. Selon la Fédération nationale du bois (FNB), « au premier trimestre2018, plus de 92.000 m3 de chêne brut ont pris la direction de la Chine, soit +20%  par rapport au premier trimestre 2017. Une hausse qui s’additionne à celle déjà subie en 2017. A ce rythme, la Chine, qui représente 70% des grumes exportées, captera 420.000 m3 de chêne français en 2018 contre 350.000 m3 en 2017 ».
Il faut savoir ici que les bois d’œuvre en France est vendu sur pied aux enchères et que le dernier acheteur à renchérir peut acheter un lot de bois en mettant 5€ par mètre cube de plus que le précédent. La FNB explique que, rendu à Shangaï en mars 2018, ce bois revenait à 358,58 dollars le mètre cube aux importateurs chinois contre 259,22 dollars en 2017. La FNB indique aussi que selon la note de conjoncture Agreste du ministère de l’Agriculture de ce mois de mai 2018  « les  exportations de chêne brut ont bondi de 45,8% » en un an. Et le communiqué d’ajouter : « Si ce volume avait fait l’objet d’une transformation en France sous forme de sciage ou parquet avant exportation, il aurait procuré emplois, valeur ajoutée et devises dont la France a besoin. bPour mémoire, d’après une enquête réalisée par la FNB pour le cabinet du ministre de l’Agriculture, le manque de bois pour les scieries chêne est actuellement de plus de 400.000 m3. Les entrepreneurs ont le sentiment d’être abandonnés, d’autant que le chêne soustrait est un bois dont la qualité n’est plus à prouver » .

Manque de bois et sous utilisation des scieries

Précisons que les scieries françaises, qui sont souvent des PME familiales, ont beaucoup investi pour ce moderniser ces dernières années tandis que le manque de bois conduit à une sous utilisation de l’appareil de production. Ajoutons aussi que d’autres pays européens, dont l’Allemagne et la Pologne, ont interdit les exportations de grumes de chêne afin de valoriser es productions de leurs forêts. Il n’en n’est rien en France avec le gouvernement dirigé par Edouard Philippe. Bruno Le Maire est muet sur le sujet alors qu’il est ministre de l’Economie et des Finances. Gérald Darmanin aussi, bien que ministre de l’Action et des Comptes publics. En se taisant sur ce même sujet,   Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, n’est ni écologue ni solidaire de la filière bois alors que ces exportations ont un bilan carbone désastreux dès lors que le bois transformé en Chine revient en Europe  sous forme de produits finis.
Quant au président Macron, il a certes déclaré lors d’un récent déplacement dans le département des Vosges en avril dernier que  « le bois est une filière que nous devons développer en France. Il y a trop peu d’emplois créés. Il faut donc mettre en place une politique volontariste, sur laquelle nous allons travailler avec la filière». La première mesure volontariste serait de garder les arbres produits sur le territoire national pour les transformer en produits finis. Ce que le président de la République n’a pas dit ce jour là. Ce n’est pas ainsi que l’on relancera en France la production manufacturière dont une note de l’INSEE de ce 9 mai nous dit qu’elle a baissé de moins 1,8% durant les trois premiers mois de cette année.   

Concurrence, emplois improductifs et délocalisations

Alors que la mise en concurrence dans le transport ferroviaires est brandie comme unique argument par Emmanuel Macron et ses ministres pour démanteler la SNCF, on apprend que la société Engie (ex-GDF Suez ) va délocaliser dans les pays à bas coûts de main d’œuvre comme le Cameroun et le Sénégal quelques 3.000 emplois de « télé conseillers internes ». Pour parler clair, dans le cadre de la  mise en concurrence entre firmes pour tenter de gagner des parts de marché, il s’agit de ces emplois occupés par des gens qui vous harcellent à votre domicile pour vous faire une offre inutile consistant à vous faire passer d’EDF à Engie comme fournisseur d’électricité. Même quand l’offre de départ peut sembler intéressante financièrement, rien ne prouve qu’elle le restera des années plus tard. Ajoutons que cette guerre pour la conquête de parts de marchés entre firmes pour nous vendre du gaz importé de Russie où de l’électricité produite essentiellement par les installations d’EDF augmente le prix de revient final de l’énergie via la publicité et les emplois parasitaires générés par cette course permanentes aux parts de marché. Les boulots de harceleurs occupés par des braves gens eux-mêmes exploités pour nuire à notre tranquillité dans notre domicile privé font partie de ce parasitisme induit par la concurrence.
Pour l’énergie comme pour les transports ferroviaires, la mise en concurrence conduit les firmes concurrentes à se livrer en permanence une guerre économique coûteuse pour tenter de s’emparer des seuls créneaux rentables au détriment du maintien d’un service public accessibles pour tous. Ajoutons que l’argument de droit avancé par nos gouvernants concernant le respect des directives européennes en matière de concurrence doit aussi être critiqué et contesté. Pour une raison bien simple : la plupart des directives européennes ont été pré-rédigées par des lobbyistes potentiellement corrupteurs qui sont eux-mêmes les salariés de firmes privées et chargés à ce titre de faire triompher les intérêts de ces firmes auprès de la Commission européenne.

dimanche 13 mai 2018

13 mai 1968, la convergence devient marée humaine

Mouvement étudiant contre mouvement ouvrier ? Dix ans après l’avènement au pouvoir de Charles de Gaulle, la manifestation parisienne organisée à l’appel de la CGT marque la jonction des deux et la portée de Mai 68.
Un demi-siècle ! Était-ce le temps nécessaire pour mesurer, hors des caricatures et des simplifications, la portée des événements qui ébranlèrent la France en ce printemps 1968 ? D’un côté, une ébullition dans les facs contre une rigidité des mœurs bridant les libertés, une sorte de fièvre éruptive d’enfants gâtés de la bourgeoisie en rébellion momentanée contre le conservatisme de papa. De l’autre, une vague de grèves et d’occupations d’usines, que la CGT aurait peiné à contrôler et que le Parti communiste aurait finalement sacrifiée à des intérêts politiciens… Cette vision très idéologique qui a prévalu depuis cinquante ans chaque année se terminant par 8, cède enfin le pas derrière une appréciation plus équilibrée : la force des événements de mai-juin 1968 réside dans la jonction de deux mouvements qui à un moment donné ont convergé et modifié le rapport de forces en faveur du monde du travail.

Un climat de violence s’est emparé du pavé parisien

13 mai 1968, une date charnière. Un jour symbolique : dix ans auparavant, c’est le 13 mai que le général de Gaulle sortait de la retraite de Colombey-les-Deux-Églises pour revenir au pouvoir à la faveur du putsch d’Alger, se taillant au passage un régime à sa mesure – la Ve République, qui pèse encore négativement sur notre démocratie. Mais au printemps 1968, des millions de Français se retrouvent derrière ce slogan : « Dix ans, ça suffit ! »
René Piquet, à l’époque le plus jeune membre du bureau politique et du secrétariat du PCF, explique : « C’est à partir de l’initiative de Georges Séguy que le mouvement né au Quartier latin put s’élargir à l’échelle du pays tout entier et imprimer sa marque de classe. » Le 11 mai dès l’aube en effet, le secrétaire général de la CGT décrochait son téléphone et pressait les organisations syndicales de se réunir et d’organiser une manifestation unitaire dès le 13 contre la répression qui s’abattait sur les étudiants.
Du 3 mai, date de l’évacuation de la Sorbonne par la police, jusqu’à la « nuit des barricades » (10 au 11 mai) que la jeunesse de France suit le transistor collé à l’oreille, un climat de violence s’est emparé du pavé parisien. La brutalité des forces de police, qui leur vaudra le slogan « CRS SS », choque la population. On évoque des « ratonnades », héritage de la guerre d’Algérie encore proche. Le Quartier latin, historiquement un territoire dévolu aux étudiants, est devenu un lieu d’arbitraire et d’humiliations. « Les filles sont particulièrement visées : robes déchirées lors des arrestations, coups systématiques au ventre, fouilles au corps dans les cars et au dépôt de Beaujon, qui autorisent toutes les privautés et qui peuvent aller jusqu’aux tentatives de viol, limitées par l’intervention des gradés », écrit l’historienne Michelle Zancarini-Fournel (1).
La journée de manifestations et de grèves du 13 mai se solde par un immense succès. À Paris, le défilé rassemble au moins 600 000 personnes, selon Georges Séguy. Mais surtout, elle est le point de départ d’une vague d’occupations d’entreprises industrielles et d’établissements publics sans précédent. La grève s’est généralisée sur le terrain entre 7 et 10 millions de salariés y prendront part. Le drapeau rouge que l’on voit alors flotter au fronton des usines devient, avec le transistor, l’un des principaux symboles de ce printemps. « Il est incontestable, souligne l’historien Claude Pennetier (1), que l’entrée en lice de l’ensemble de la gauche syndicale et politique changeait la nature du mouvement, car il y avait bien à ce moment précis un mouvement qui s’orientait vers un même objectif, faire plier le pouvoir gaulliste. »

Avec le Front populaire, Mai 68 entre au panthéon de l’histoire sociale

Pourtant, un climat de défiance subsistait entre les communistes, première force à gauche, et un mouvement étudiant, majoritairement issu de la petite bourgeoisie et influencé par des groupes d’extrême gauche se réclamant du trotskisme ou du maoïsme, qui pratiquait alors la « Révolution culturelle » à Pékin. Une ambiance qui trouvait sa traduction sous la plume de Georges Marchais, qui dénonçait dans l’Humanité du 3 mai « les faux révolutionnaires », parmi lesquels « l’anarchiste allemand Daniel Cohn-Bendit ». Mais cette tension n’empêcha pas la nécessaire convergence des luttes des ouvriers et des étudiants, ni le PCF d’y engager son puissant potentiel militant.
Quand, le 13 mai, des centaines de milliers de manifestants convergent pour ne former qu’une seule marée humaine, Mai 68 entre avec le Front populaire au panthéon de l’histoire sociale. Après une année 1967 déjà marquée par de nombreux conflits sociaux, le combat des ouvriers rejoignait la colère des étudiants et débouchait sur un mouvement aux dimensions inégalées. C’est tout cela qui a valu aux événements de mai et de juin 1968 la haine tenace de la droite. Nicolas Sarkozy en fit un leitmotiv dans sa campagne de 2007 : il faut, clamait-il, tourner définitivement la page de 68 qui a « inspiré le relativisme intellectuel et moral ». Laurent Wauquiez, l’actuel patron de LR, voit en 68 « le début de la déconstruction ». Le patronat eut très peur à partir du 13 mai 1968 et dut lâcher de substantielles augmentations de salaire lors des négociations de Grenelle. L’histoire ne se répète jamais à l’identique mais elle livre d’utiles enseignements. En 1968, puis en 1995, lors de la grande grève des cheminots, elle a consacré le rôle de la convergence des luttes comme condition décisive des victoires sociales. On voit mal comment il en serait autrement en 2018.