jeudi 7 juin 2018

Une crise sans précédent au centre socio-culturel de Brignoud

Y a-t-il, ou non, une crise au centre socio-culturel de Brignoud (Sicsoc) ? Cette question, nous l’avions déjà posée lors d’un précédent article, le 5 mai.
Elle a été à nouveau évoquée ce vendredi soir, lors d’une réunion publique, organisée conjointement par les syndicats Sud Solidaire et CGT. Et si le doute pouvait encore planer, cette réunion a fini par le lever, définitivement. Oui il y a une crise au Sicsoc ! Elle est grave et sans précédent.
Retour sur une réunion sans filtre, des plus singulières, et où la parole n’aura jamais été aussi libre et libérée. Plus d’une cinquantaine de personnes y assistaient, si bien que la salle Florence-Arthaud à Brignoud semblait presque trop petite pour l’occasion.
Étaient présents quelques élus du Sicsoc, le Syndicat intercommunal en charge de la gestion et de l’animation du centre socioculturel, des salariés du centre, des bénévoles et aussi des usagers.
Si la directrice n’était pas là physiquement, elle l’a été pourtant au cours de ces deux heures sous haute tension tant elle a cristallisé toutes les critiques, remarques et commentaires. Cette réunion a pris les allures d’un réquisitoire à charge. Si dans la salle, un clan pro-direction était là pour la défendre, un autre plus important constitué de personnes en grande souffrance ou détresse psychologique - des salariés et bénévoles de la structure pour la plupart – a donné son point de vue, sa vérité souvent avec violence - dans le discours uniquement - et une très vive émotion. Et entre ces deux camps, un groupe d’individus – des salariés, bénévoles, ou usagers – totalement perdu, ne sachant à quel saint se vouer, et quelle vérité croire, a lui aussi exprimé son profond désarroi à l’image du nouveau directeur d’un des centres de loisirs arrivé il y a deux mois. Au bord des larmes il s’est dit « perdu dans cette situation qui lui échappe totalement ! ».

Un syndicat dénonce “un fonctionnement clanique”

Une situation que le syndicat Sud solidaire avait dénoncée dans un communiqué à la presse début mai et dont nous nous étions fait l’écho. Il évoquait « une organisation interne clanique où cohabitent le clientélisme et la stigmatisation, […] un management maltraitant […] avec des modifications de travail arbitraires, des critiques continuelles […] » Pire « des salariés disant craindre la direction et avoir peur de ses réactions » d’où un signalement de Solidaire auprès de la CAF et du préfet qui a été saisi dans le cadre d’une procédure d’alerte pour danger grave et imminent. Ce fonctionnement clanique tant décrié s’est révélé être une réalité. Vendredi soir, chaque clan a véritablement considéré l’autre comme son ennemi.
un diagnostic réalisé par le centre de gestion mais contesté par sud solidaire Sud solidaire a aussi longuement contesté le diagnostic sur l’identification des risques psychosociaux au travail, réalisé en mars par le Centre de gestion 38 (établissement public au service des employeurs territoriaux). Le syndicat a pointé un problème de subjectivité. Pour lui, les clivages sont trop profonds, et une médiation n’est plus suffisante pour régler la crise. Il a explicitement demandé à ce que soit diligenté un audit externe, car selon lui, il n’y a plus de doutes possibles : « On n’est pas loin d’un drame ! »
Salia Arrada, l’adjointe aux affaires scolaires à Villard-Bonnot et conseillère syndicale au Sicsoc était présente vendredi soir. Elle a sa lecture : « On a eu droit à une décharge émotionnelle pour installer le doute ! ». Elle ne minimise pas la souffrance des salariés. Elle l’a entendue, mais s’interroge sur son origine exacte. Pour elle, la directrice n’est pas l’unique responsable et donc coupable. Un point de vue que partage fermement le président du Sicsoc, le maire de Froges, Claude Malia. La gestion de la crise lui a été vivement reprochée vendredi soir. Des critiques qui ne le visaient pas uniquement, tous les élus de Froges et Villard-Bonnot, les communes porteuses de la structure, ont été tout autant jugés responsables « Pourquoi n’avez-vous pas réagi plutôt ? », se sont-ils vus reprocher.
Sur ce point le président s’est montré très clair. Les attaques à l’égard de la directrice sont « inadmissibles ! C’est inhumain ce qu’on lui fait subir ! ». Et pour mieux contrecarrer les attaques, le voilà qu’il sort pétition et lettre de soutien signées par une vingtaine de salariés solidaires de la directrice. « Je peux admettre que l’on critique des élus sur leur maladresse mais je n’admets pas que l’on juge le travail de professionnels » en évoquant le diagnostic du Centre de gestion 38. Une chose est certaine, il n’y aura pas d’audit externe comme l’espèrent les syndicats et les élus des CHSCT. Et non, la directrice ne sera pas démise de ses fonctions. Car cette réunion publique n’avait d’autres objets que d’exiger sa tête.
Bref, les conseils municipaux de Froges et Villard-Bonnot ont abondé de 150 000 € le budget global de fonctionnement pour permettre le remplacement des personnes en arrêt maladie et engager au 1er  juillet, une Directrice des ressources humaines (DRH). C’était l’une des recommandations établies par le Centre de gestion 38. Elle a été suivie. Reste un point noir, et de taille pour le président, l’agrément de la CAF. Il pourrait bien sauter si la crise persiste surtout que la directrice est, elle aussi, en arrêt maladie. Traduction si l’agrément saute, c’est le centre qui saute avec…
un diagnostic réalisé par le centre de gestion mais contesté par sud solidaire Sud solidaire a aussi longuement contesté le diagnostic sur l’identification des risques psychosociaux au travail, réalisé en mars par le Centre de gestion 38 (établissement public au service des employeurs territoriaux). Le syndicat a pointé un problème de subjectivité. Pour lui, les clivages sont trop profonds, et une médiation n’est plus suffisante pour régler la crise. Il a explicitement demandé à ce que soit diligenté un audit externe, car selon lui, il n’y a plus de doutes possibles : « On n’est pas loin d’un drame ! »
D’anciens salariés du centre “Pugnet” de Chambéry sont aussi venus témoigner : « Voilà ce que nous avons vécu avec la même direction que vous. Ne faites pas la même erreur que nous… Vous pouvez éviter d’en arriver là grâce au dialogue, mais il faudra que de toute part, il y ait une volonté de sortir de cette crise par le haut ! », a conseillé un ex-salarié social, licencié, toujours en procédure. En Savoie, le management de la direction aurait créé, selon certains salariés, les mêmes divisions qu’à Brignoud. Comme à Chambéry, le Sicsoc “vit” au rythme des arrêts maladie à répétition.
un diagnostic réalisé par le centre de gestion mais contesté par sud solidaire Sud solidaire a aussi longuement contesté le diagnostic sur l’identification des risques psychosociaux au travail, réalisé en mars par le Centre de gestion 38 (établissement public au service des employeurs territoriaux). Le syndicat a pointé un problème de subjectivité. Pour lui, les clivages sont trop profonds, et une médiation n’est plus suffisante pour régler la crise. Il a explicitement demandé à ce que soit diligenté un audit externe, car selon lui, il n’y a plus de doutes possibles : « On n’est pas loin d’un drame ! »

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