mercredi 30 avril 2025

ArcelorMittal : le tonneau des Danaïdes

 Au cours de son audition à l’Assemblée nationale, le 22 janvier, le président d’ArcelorMittal France, Alain Le Grix de la Salle, n’a rien dissimulé des intentions du géant de la sidérurgie. Tous les sites européens, prévenait-il, présentent « des risques de fermeture ». Pour justifier suppressions d’emplois, sous-investissement et fermetures de sites, le consortium invoque « un coût de l’énergie trop haut », « des baisses de débouchés en Europe » et la concurrence chinoise – alors que c’est l’Inde, le pays de M. Lakshmi Mittal, qui était l’an dernier le principal exportateur de fer et d’acier vers l’UE.

ArcelorMittal bénéficie pourtant en France d’un soutien exorbitant, avec 298 millions d’euros d’aides publiques perçues en 2023, dont 195 millions au titre de taux réduits sur les factures d’énergie, 41 millions d’euros d’allégements de cotisations sociales, 40 millions d’euros en crédit d’impôt recherche et 22 millions d’euros d’aides d’urgence. C’est sans compter les sommes faramineuses promises par l’État pour soutenir, à hauteur de 850 millions d’euros, son projet de production d’acier décarboné à Dunkerque, pour l’heure suspendu. Ces cadeaux empochés, le groupe envisage de délocaliser vers l’Inde, investit massivement aux États-Unis, regarde vers le Brésil.

En 2024, le bénéfice net de la multinationale est passé de 919 millions de dollars à 1,339 milliard de dollars. Ces dix dernières années, ArcelorMittal n’a payé en France que 190 millions d’euros d’impôt sur les sociétés. Quand les emplois sont broyés, les dividendes s’envolent.

À l’ombre des hauts-fourneaux éteints de Florange, les serments trahis de Nicolas Sarkozy et François Hollande ont fait prospérer l’extrême droite. Les promesses de « reconquête industrielle » d’Emmanuel Macron à Dunkerque ont déjà le même goût amer. Si ce secteur stratégique met en jeu la souveraineté, alors il faut en finir avec le tonneau des Danaïdes des aides publiques versées sans contrepartie, sans effet bénéfique sur l’emploi, l’investissement, la recherche, les territoires. Et puisque son avenir détermine celui d’autres filières industrielles, un seul choix s’impose : ce géant de l’acier doit être nationalisé.

mardi 29 avril 2025

L’ignominie a encore frappé notre pays.


 La haine anti musulmans serait à l’origine du terrible assassinat d’Aboubakar, jeune Malien de 23 ans, au cœur de la mosquée de La Grand Combe, dans le Gard.

A travers ce crime raciste, c’est une religion tout entière qui a été visée. Au-delà, c’est la communauté nationale qui se trouve dans son ensemble meurtrie.

Les propos glaçants du meurtrier illustrent à quel point la haine anti musulmans peut armer le bras de criminels en puissance.

L’auteur des faits, filmé alors qu’il commettait son crime, ne laisse aucun doute sur le caractère islamophobe de ses actes. Tous les moyens nécessaires de l’État doivent être mis en œuvre pour permettre son arrestation au plus vite et traduire le coupable devant la Justice.

Nous apportons tout notre soutien à nos concitoyennes et concitoyens de confession musulmane de toute la France et à celles et ceux de La Grand Combe en particulier.

Nous pensons également à tous les habitants de cette commune minière du Gard, connue pour ses politiques de solidarité, de fraternité, d’accueil.

Mettons toute en œuvre pour bannir le poison de la haine de notre République et condamner sévèrement tout propos, tout acte qui pourrait l’encourager.

Paris, le 27 avril 2025

Parti communiste français

Métros et trains arrêtés, systèmes de paiement en rade... Ce que l'on sait de la coupure massive d'électricité qui touche le sud de la France, l’Espagne et le Portugal

L’Espagne, le Portugal et le sud de la France sont touchés, depuis la matinée de lundi 28 avril, par une coupure de courant « massive ». L’origine de cette coupure massive n’est pas connue, ont annoncé les autorités portugaises et espagnoles.

Une coupure de courant « massive » survenue lundi 28 avril, en fin de matinée, touche l’ensemble de la péninsule ibérique (Espagne et Portugal, mais sans les îles) et une partie de la France, a indiqué le gestionnaire du réseau électrique portugais REN. Ce dernier confirme, dans un communiqué publié lundi 28 avril, « une coupure massive du fournissement électrique dans toute la péninsule ibérique, qui affecte aussi une partie du territoire français et dont l’impact a atteint le Portugal à partir de 11 h 33 (10 h 33 GMT) ».

Nous « activons des plans de rétablissement de l’approvisionnement électrique en collaboration avec les entreprises du secteur après la panne survenue dans le système de la péninsule », a de son côté annoncé Red Eléctrica, le gestionnaire du réseau électrique espagnol sur son compte X. L’entreprise a précisé que « les causes sont en cours d’analyse ». Cette panne a également affecté les systèmes de paiement et paralysé certaines infrastructures essentielles. Les principales compagnies d’électricité espagnoles n’ont pour l’instant pas fourni d’explication officielle.

« Le système de santé fonctionne pour l’instant »

L’aéroport de Barajas, ainsi que les métros de Valence et Barcelone, sont paralysés, rapporte le média espagnol El Mundo« Le système de santé fonctionne pour l’instant, car les hôpitaux disposent de générateurs de secours en cas de panne de courant, résume quant à lui le quotidien El PaísCe qui permet de maintenir en fonctionnement pendant des heures les équipements essentiels, tels que les respirateurs, les moniteurs cardiaques et autres appareils médicaux vitaux. »

Pour le moment, l’origine de cette coupure massive n’est pas connue. L’Institut national de cybersécurité (INCIBE) d’Espagne enquête également sur la situation au cas où il s’agirait d’une cyberattaque, « bien qu’il n’ait pas encore tiré de conclusion », rapporte El País. Le gouvernement portugais a également évoqué la possibilité d’une cyberattaque.

Plus d’informations à venir…

 

dimanche 27 avril 2025

Vencorex. Aurélie Trouvé demande une commission d’enquête parlementaire


 Aurélie Trouvé, alors porte-parole d'Attac, invitée d'un débat à la Fête du Travailleur alpin 2019, à Fontaine. © Luc Renaud

Après la décision du tribunal de commerce de Lyon entérinant, le 10 avril, la cession de Vencorex au groupe chinois Wanhua, la députée LFI-NFP Aurélie Trouvé a déposé, mardi 22 avril, une demande de commission d'enquête parlementaire "sur l'abandon de l'usine" du Pont-de-Claix. La présidente de la commission des affaires économiques à l'Assemblée nationale entend notamment "établir les responsabilités du gouvernement" dans ce fiasco.

« Le gouvernement devra s’expliquer. J’en ferai une démarche transpartisane. » La députée LFI-NFP de Seine-Saint-Denis Aurélie Trouvé, présidente de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, annonce la couleur sur X, expliquant l’objectif de son action. Elle demande une commission d’enquête parlementaire « sur l’abandon de l’usine Vencorex », indique-t-elle dans un communiqué diffusé ce mardi 22 avril.

Sa démarche intervient un peu moins de deux semaines après le coup de massue qu’a constitué la décision rendue le 10 avril par le tribunal de commerce de Lyon. Les juges ont en effet écarté le projet de reprise par une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), porté par les salariés, la CGT, des collectivités territoriales et l’industriel local Olivier Six, retenant l’offre de l’entreprise hongroise BorsodChem, filiale de Wanhua.

Les porteurs du projet de SCIC (Séverine Dejoux et Denis Carré, élus CGT, Christophe Ferrari, président de la Métropole, et Olivier Six, PDG de CIC Orio) devant Vencorex, le 10 avril, après l’annonce du tribunal de commerce. © Manuel Pavard

Problème, rappelle Aurélie Trouvé, « seule une petite partie est reprise par le groupe chinois Wanhua », qui était en outre le « principal concurrent » de Vencorex. Le repreneur ne conserve ainsi que l’atelier Tolonates, soit 54 salariés (au maximum) sur les 460 que comptait initialement l’entreprise. Pour le reste, la majeure partie de l’activité va cesser sur les 120 hectares de la plateforme chimique de Pont-de-Claix.

« Notre souveraineté industrielle est en danger »

La députée LFI pointe donc le danger guettant la souveraineté industrielle du pays. « L’abandon de cette production menace directement l’autonomie technologique et industrielle de la France dans des secteurs aussi cruciaux que le nucléaire, le spatial et la défense », redoute-t-elle. La conséquence de l’effet domino observé sur l’ensemble de la filière chimique, à commencer par Arkema et Framatome, toutes deux étroitement liées à Vencorex, sur la plateforme voisine de Jarrie.

Aurélie Trouvé à la Fête du Travailleur alpin 2019, au parc de la Poya. © Luc Renaud

Pourtant, « des élus politiques de tous bords, nationaux et locaux, ainsi que des syndicats de salariés ont alerté le gouvernement depuis des mois sur l’avenir de cette usine », souligne Aurélie Trouvé, qui regrette « qu’aucune mesure concrète et efficace n’ait été prise par le gouvernement ». L’ancienne coprésidente et porte-parole d’Attac cite la « renationalisation temporaire »refusée par François Bayrou, ou la proposition d’un investisseur indien qui « n’a visiblement pas été étudiée, alors qu’elle était sur la table ».

« Je dépose une demande de commission d’enquête en vue d’établir les responsabilités du gouvernement et des entreprises clientes de Vencorex dans la liquidation de l’entreprise. »

Aurélie Trouvé, députée LFI de Seine-Saint-Denis

L’élue insoumise met également en doute les « raisons budgétaires avancées par le gouvernement » pour ne pas soutenir davantage le projet de coopérative des salariés. Des explications qui « interrogent », selon elle, « puisque les coûts de l’abandon de la production (…) risquent d’être bien supérieurs à celui de son maintien ». Une référence notamment à la dépollution du site, dont le coût estimé approcherait le milliard d’euros. Ce qui a conduit l’avocat Pierre Janot, représentant les syndicats (CGT, CFE-CGC, CFDT) et des associations, à interpeller le 16 avril les industriels. Lesquels devraient, selon lui, prendre en charge la dépollution.

Les coûts de l’abandon de la production — notamment la dépollution du site — seront bien supérieurs à celui de son maintien. © Manuel Pavard

Aurélie Trouvé indique, dans son communiqué, déposer une demande de commission d’enquête « en tant que présidente des affaires économiques ». Ceci, annonce-t-elle, « en vue d’établir les responsabilités du gouvernement et des entreprises clientes de Vencorex dans la liquidation de l’entreprise ».

1er MAI


 1er l’industrie ! mai en Isère, toutes et tous mobilisés contre l’économie de guerre, pour la paix, la retraite à 60 ans, les services publics

GRENOBLE : manif 10h départ Alsace Lorraine, arrivée anneaux de vitesse (multi stands revendicatifs, buvette, concert)
BOURGOIN : manif 10h00 départ Place Michel
ROUSSILLON : manif 10h00 départ Foyer Barbusse, animée par la Batucada
VIENNE : 8h00 à 18h00 vide grenier revendicatif à l'Espace Saint-Germain

samedi 26 avril 2025

GMD, une première bataille de gagnée… Pas la guerre !


 Pierre-Edouard Stérin jette l’éponge sur la reprise du groupe Groupe Mécanique Découpage, sous-traitant majeur de la filière automobile, qui compte 35 sites à travers le monde dont 15 en France, après une rencontre avec le comité de groupe, au cours de laquelle s’est révélée l’absence totale de projet industriel et de garanties pour le maintien de l’emploi et des sites.

Se confirme ainsi l’hypothèse, dénoncée depuis plusieurs mois par le PCF, selon laquelle cette opération de reprise à l’euro symbolique, subventionnée par des abandons de prêts par l’Etat et les banques, ne visait que la réalisation d’une plus-value financière après la restructuration et la vente à la découpe du groupe.

Les exigences des syndicats des salariés et la bataille politique auront donc évité le pire.

Dans cette affaire, l’État porte une lourde responsabilité. Le Comité Interministériel de Restructuration Industrielle (CIRI) avait quand même validé l’accord de reprise par Pierre-Edouard Stérin, sans la moindre perspective industrielle !

Comme pour Vencorex ou Arcelor Mittal, l’inaction gouvernementale face aux décisions des multinationales conduit notre pays à des pertes industrielles irréversibles. La préservation de nos savoir-faire, de nos compétences, de notre outil industriel passe aujourd’hui par la nationalisation des entreprises stratégiques.

Le Parti communiste réitère son soutien total aux salariés qui exigent à juste titre du respect et la consultation de leurs représentants dans un processus de négociation transparent, avec des garanties écrites et opposables sur un projet industriel solide, à l’opposé de toute opération spéculative.

Le gouvernement dispose des leviers pour imposer aux donneurs d’ordre de s’engager sur le carnet de commandes, aux banques d’assurer la continuité des financements.

Toutes les mesures de sauvegarde pour préserver la capacité industrielle de notre pays doivent être prises. Il y a urgence !

Paris, le vendredi 25 avril 2025

Parti communiste français 

vendredi 25 avril 2025

Cessez-le-feu immédiat à Gaza. Reconnaissance de l’Etat de Palestine


 Depuis la rupture de la trêve le 18 mars dernier, le gouvernement d’extrême droite israélien de Benyamin Netanyahou poursuit la guerre destructrice contre la population de Gaza et il organise le blocage de toute aide humanitaire en faveur de la population de ce territoire. Il crée ainsi une situation de famine qui menace plus de 2,1 millions de personnes piégées et bombardées.

L’armée israélienne se livre à une politique de terre brûlée sur un territoire qu’elle a fragmenté en morceaux et qu’elle occupe à 60%, enfermant la population de Gaza dans de minces bandes de terre surpeuplées. La destruction des infrastructures médicales et de fourniture d’eau et d’électricité fait de Gaza un trou noir humanitaire.

Ce sont là des crimes de masse, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Ils tombent sous le coup de la justice internationale suite à la décision de la Cour pénale internationale.

C’est dans ce contexte que 27 élu.es – dont pour le PCF les parlementaires Soumya Bourouaha et Marianne Margaté, les maires Charlotte Blandiot – Faride, Philippe Rio, Olivier Sarrabeyrouse, Gilles Leproust et des élus locaux, devaient se rendre en Israël et en Palestine du 20 au 24 avril.

Le PCF dénonce la décision des autorités israéliennes d’interdire l’entrée du territoire à la délégation. Il appelle les autorités françaises à agir face à ce précédent dangereux et à tout mettre en œuvre pour créer les conditions d’un déplacement dans les meilleurs délais.

La situation à Gaza est dénoncée par l’Organisation des nations unies (ONU), l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et le Programme alimentaire mondial (PAM).

Nombre de gouvernements se refusent à faire pression sur le cabinet israélien qui agit en toute impunité. Benyamin Netanyahou est aujourd’hui soutenu par l’extrême-droite en Europe, en France et aux Etats-Unis. Victor Orban, a dénoncé la Cour pénale internationale (CPI) sans que cela ne fasse réagir l’UE. Et, bien que ses propositions provocatrices soient rejetées par l’immense majorité de la communauté internationale, Donald Trump a réaffirmé sa volonté d’expulser les Palestiniens de Gaza, avec la complicité de gouvernements de la région.

157 journalistes ont été tués, dont dernièrement Fatma Hassona dont le film portant la voix des Gazaouis fait partie de la sélection du Festival de Cannes. Tous les syndicats de journalistes ont dénoncé ces crimes et exigent d’accéder à la bande de Gaza.

Dans le même temps, les milices suprémacistes de colons armés et l’armée israélienne d’occupation continuent à mettre à feu et à sang la Cisjordanie.

Pourtant, en Israël, une mobilisation inédite grandit de semaine en semaine pour l’arrêt de la guerre à Gaza, le retour des otages encore vivants que détient le Hamas, le départ de Netanyahou et de son gouvernement. Des officiers, des soldats, des réservistes manifestent à présent leur refus de servir une politique qui met en danger l’avenir et la sécurité du peuple israélien lui-même.  

Dans cette situation d’extrême urgence pour le peuple palestinien, le PCF exige que le gouvernement français :

  • Agisse résolument et immédiatement pour que l’UE suspende l’accord d’association UE-Israël et mette fin à toute forme de coopération militaire.
  • Reconnaisse immédiatement et sans condition l’Etat de Palestine aux côtés de l’Etat d’Israël sur la base des frontières de 1967 avec Jerusalem Est pour capitale. Emmanuel Macron a fait un premier pas dans cette direction. Il doit être suivi d’effets.
  • Agisse pour la libération des otages israéliens et la libération des prisonniers politiques palestiniens dont celle de Marwan Barghouti.
  • Agisse pour faire respecter le cessez-le-feu au Liban et la pleine souveraineté de ce pays sur la totalité du territoire.
  • Fasse concrètement appliquer les résolutions de la CIJ sur la prévention du risque de génocide et les mandats d’arrêt de la CPI. Le PCF soutient en ce sens l’initiative des députés communistes israéliens qui ont demandé à la CPI d’agir contre le gouvernement israélien sur la politique de bouclage total de la bande de Gaza.
  • S’oppose avec la plus grande fermeté à la volonté de l’extrême droite israélienne, des États-Unis et des forces intégristes et réactionnaires dans la région et dans le monde d’anéantir le mouvement national palestinien, représenté par l’OLP seule représentante légitime du peuple palestinien.
  • Agisse sur la base du plan de la Ligue arabe pour la reconstruction de Gaza.

Le PCF affirme sa solidarité agissante avec l’OLP dans sa lutte indépendante pour la reconnaissance et l’application des droits nationaux du peuple palestinien, le respect du droit international pour aboutir à une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens et pour l’établissement d’un Etat de Palestine laïc et démocratique aux côtés de l’État d’Israël.

Il apporte son entier soutien aux forces démocratiques et de paix en Israël. Il appelle à la création d’un large front international pour la reconnaissance des droits nationaux du peuple palestinien.

Il prépare dans ce sens, avec l’OLP, une importante journée le 4 juin prochain avec des représentants français, européens et internationaux.

Les fédérations et les sections du PCF vont dans les prochaines semaines renforcer la campagne pour la reconnaissance par la France de l’Etat de Palestine, sur la base de deux Etats pour deux peuples.

Fontaine. Les communistes fêtent la réouverture du bureau de poste

 

Les communistes ont convié habitants et usagers à célébrer la réouverture de la poste à Fontaine.
Après 19 mois de fermeture, à la suite de l’incendie survenu fin juin 2023, le bureau de poste de Fontaine a enfin rouvert mi-février. La section PCF de Fontaine invitait à une fête sur les lieux, vendredi 18 avril, pour commémorer cet événement.

Les Fontainois l’attendaient depuis dix-neuf mois. Fermé depuis l’incendie survenu, fin juin 2023, lors des émeutes urbaines consécutives à la mort du jeune Nahel, le bureau de poste de Fontaine a enfin rouvert au public le 17 février 2025. Pourtant, pas de grande célébration de la part de la municipalité, mais une réception officielle organisée en catimini, comme l’a souligné Willy Pepelnjak, co-secrétaire du PCF à Fontaine, lors de son intervention, ce vendredi 18 avril.

Claudine Didier et Willy
Claudine Didier, cheffe de file communiste pour les municipales 2026, et Willy Pepelnjak, co-secrétaire de la section PCF Fontaine rive gauche du Drac.

« Aussi nous avons organisé cette fête ce soir, avec vous qui avez contribué à faire rouvrir la poste de Fontaine, en signant des pétitions et en manifestant », a indiqué le responsable communiste. Et celui-ci de poursuivre : « Nous avons réussi alors que nombre de bureaux de poste ont fermé dans l’agglomération et dans le pays. Pendant des mois, ce fut la galère pour nombre de nos concitoyens pour accéder à la poste de Seyssinet et de Sassenage et y faire la queue. Ambroise Croizat, père de la Sécurité sociale, disait que la Sécu était la richesse de ceux qui n’ont rien. J’étendrai cette phrase aux services publics attaqués par le pouvoir capitaliste. »

Claudine Didier attaque le bilan de Franck Longo

Willy Pepelnjak a ensuite cité les mauvais coups du gouvernement, appelant à résister à ses projets, avant de céder la parole à Claudine Didier. La cheffe de file des communistes pour les municipales 2026 a quant à elle attaqué le bilan du maire Franck Longo (MoDem) et de son équipe, pointant de nombreux points noirs : la réduction des services rendus, des personnels…

Claudine Didier a évoqué notamment les logements pour personnes âgées aux effectifs de gardiennage supprimés ou encore l’écrivain public non remplacé. Sans oublier de dénoncer l’efficacité du camion « France services ». Lequel doit aider aux démarches, mais sans répondre aux attentes pour accéder correctement aux différents services (sécurité sociale, retraite, emploi…).

Claudine Didier a détaillé les nombreux manquements de l’actuelle majorité municipale.

La discussion fraternelle est allée bon train, parmi les participants, autour de boissons, de biscuits. Les situations locale, nationale et internationale portaient en effet au débat, auquel les militants présents se sont volontiers prêtés.

L’affiche de la fête populaire organisée par les communistes fontainois.

lundi 21 avril 2025

Gaza : le black-out médiatique provoque « propagande, désinformation et déshumanisation », selon l’ONU


 

Alors que des bombardements meurtriers d’Israël ont de nouveau été signalés ce jeudi, le commissaire général de l’Unrwa a lancé un appel urgent pour « faire venir les médias internationaux à Gaza ». Plus de 200 journalistes y ont été tués depuis le 7 octobre 2023.Le commissaire général de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a demandé jeudi que la presse internationale soit autorisée à entrer dans la bande de Gaza, ce qu’interdit Israël depuis maintenant plus d’un an et demi. Une situation qui « alimente la propagande, la désinformation et favorise la déshumanisation », a dénoncé Philippe Lazzarini, lors d’une journée marquée par des bombardements israéliens qui auraient provoqué plus de 20 morts dans l’enclave palestinienne, victime depuis 18 mois de la guerre génocidaire menée par Benyamin Netanyahou.

« Les journalistes palestiniens continuent de faire un travail héroïque, au prix d’un lourd tribut » a publié sur X le haut fonctionnaire onusien, tout en pointant du doigt que « pendant ce temps les récits crédibles et les témoignages directs des organisations humanitaires sont discrédités et remis en question ». Le chef de l’UNRWA a rappelé que la libre circulation de l’information et le travail journalistique indépendant « sont des éléments essentiels pour établir les faits et la responsabilité lors des conflits », en soulignant que « Gaza ne doit pas être une exception ».

209 journalistes tués à Gaza depuis le 7 octobre 2023

En parallèle, Ajith Sunghay, le chef du Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés (HCDH Palestine), a également exprimé sa profonde inquiétude face aux dangers auxquels sont confrontés les journalistes dans la bande de Gaza, bien que la situation « ait toujours été très difficile », a-t-il affirmé à ONU Info« Ils sont victimes d’oppression dans de nombreux cas que nous avons recensés : meurtres, censure et détention ; mais nous avons également enregistré une forte augmentation de ces opérations – attaques, assassinats, détentions et censure – depuis le 7 octobre 2023 », a-t-il déclaré, bien que la situation « (y) ait toujours été très difficile ».

Le fonctionnaire international a souligné que le Bureau qu’il dirige a recensé 209 journalistes tués à Gaza depuis cette date, dans l’exercice de leurs fonctions ou à leur domicile. La veille, nous apprenions la mort de la photojournaliste Fatima Hassouna, héroïne d’un documentaire sélectionné à Cannes en mai prochain, assassinée dans le bombardement de sa maison familiale par Israël au cours duquel neuf autres personnes ont trouvé la mort.

« Les journalistes sont des civils et sont protégés par le droit international humanitaire, à moins qu’ils ne participent directement aux hostilités ; leurs homicides intentionnels constituent un crime de guerre », a rappelé Ajith Sunghay, non sans évoquer aussi la situation dans les territoires occupés de Cisjordannie. Des mauvais traitements subis par des journalistes « pouvant s’apparenter à de la torture » y auraient été recensés par le HCDH Palestine, selon son plus haut responsable.

Le site d’informations de l’Onu ajoute que le fonctionnaire a aussi indiqué avoir « reçu des allégations de passages à tabac, d’humiliations et de violences sexuelles et sexistes subies par des journalistes palestiniens détenus par les autorités israéliennes », précisant avoir aussi été informé d’agissements semblables perpétrés par les autorités palestiniennes.

Rassemblements en France en soutien aux journalistes tués à Gaza

Dans une tribune publiée lundi par l’Humanité, plusieurs organisations, dont les syndicats de journaliste CGT, SNJ et CFDT, RSF, la FIJ et une quarantaine de sociétés de journalistes ou rédactions de divers médias, ont dénoncé « une hécatombe d’une magnitude jamais vue » à propos des journalistes tués à Gaza. « L’armée israélienne cherche à imposer un black-out médiatique, à réduire au silence, autant que possible, les témoins des crimes de guerre commis par ses troupes », peut-on lire dans le document dont la publication a été suivie ce mercredi de rassemblements, à Paris et Marseille, à l’appel d’organisations désirant marquer leur solidarité avec leurs confrères journalistes palestiniens.

Dans la capitale, environ 200 professionnels de l’information se sont rassemblés ce 16 avril, place de la Bastille, s’allongeant symboliquement sur les marches de l’Opéra Bastille à mesure que les noms des victimes palestiniennes étaient égrenés. Beaucoup d’entre eux portaient des dossards de presse maculés de rouge et des photos des victimes. « Gaza des visages, pas que des nombres », pouvait-on lire à côté des photos.

Le dirigeant d’un syndicat de journalistes palestiniens en Europe, Youssef Habash, a dénoncé un « génocide » et appelé à la fin du blocus à Gaza. Il n’y « a jamais eu autant de victimes dans notre profession. Le droit des citoyens du monde à être informé est compromis », a estimé également Pablo Aiquel, secrétaire général du SNJ-CGT. « Ce rassemblement arrive tard, peut être trop tard. (…) Je n’avais jamais vu un conflit où lorsqu’un journaliste périt, on dit qu’il était un terroriste », a de son côté déploré Thibaut Bruttin, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF).