Les communistes et leurs élus sur le territoire du Grésivaudan analysent la politique et l'actualité locale départementale, nationale, européenne et mondiale
À l’appel des syndicats enseignants, un rassemblement s’est tenu le 28 mai devant le rectorat de Grenoble pour dénoncer la sanction contre une enseignante de Sens (Yonne), suspendue pour avoir observé une minute de silence avec ses élèves, en hommage aux victimes du génocide à Gaza.
Une suspension dès le 31 mars, « par mesure conservatoire », et une procédure disciplinaire engagée à son encontre. C’est la sanction infligée par le rectorat de Dijon à la professeure de physique-chimie du lycée Janot-et-Curie de Sens (Yonne), pour avoir observé, le 26 mars dernier, une minute de silence, après la fin du cours, avec les élèves qui le souhaitaient, afin de rendre hommage aux victimes de Gaza.
Il lui est reproché, par « une initiative personnelle », de n’avoir pas respecté la neutralité qui s’impose à elle. L’enseignante, elle, ne regrette absolument pas son geste. Elle a affirmé à la presse que « cela aurait dû être fait par l’Éducation nationale depuis longtemps ».
La mesure suscite colère et indignation de la part des syndicats enseignants FSU, FNEC-FP-FO, CGT Éduc’action et Sud Éducation, qui ont réclamé une audience au ministère de l’Éducation, où ils se rendus mercredi 28 mai à 14 heures. Plusieurs rassemblements de soutien étaient organisés en parallèle, devant le rectorat de Grenoble donc, mais aussi à Paris, Rouen, Sens bien sûr…
« Le massacre d’une population n’est pas un avis politique, c’est un fait »
Selon les organisations syndicales, « cet hommage ne relève en aucune manière d’une rupture avec le devoir de neutralité. Le massacre d’une population, et notamment d’enfants, n’est pas un avis politique, c’est un fait. » Elles estiment que « cette mesure relève d’une forme de pression arbitraire à l’encontre d’une collègue qui, comme bien d’autres personnes, n’a fait qu’exprimer son humanité et son soutien à une population anéantie, notamment d’enfants victimes de bombardements, de la famine, de l’absence de soins ».
Les syndicats réclament l’annulation de la suspension, exigeant qu’aucune sanction ne soit prise à l’encontre de leur collègue. Ils ne manquent pas de le rappeler au passage : le 13 février dernier, au Sénat, la ministre de l’Éducation nationale soulignait que les enseignants avaient « la liberté pédagogique d’aborder le sort des victimes du conflit israélo-palestinien et notamment des otages français et des victimes du 7 octobre, pour leur rendre hommage afin d’entretenir leur mémoire, mais aussi pour réaffirmer l’attachement sans faille de la République aux valeurs démocratiques et à la paix ».
La cour administrative d’appel de Toulouse a rendu sa décision ce mercredi 28 mai : le chantier de l’autoroute reliant Castres à Toulouse peut reprendre. « Les travaux reprendront à partir de mi-juin de manière progressive » a annoncé le ministre des Transports Philippe Tabarot. Les travaux étaient pourtant suspendus depuis le 27 février dernier, sur décision de justice.
Nouvelle victoire écocide pour les défenseurs de l’A69. La cour administrative d’appel de Toulouse a répondu favorablement ce mercredi 28 mai à la demande de sursis à exécution formulée par l’État suite à la décision du tribunal administratif d’annuler les autorisations environnementales du chantier le 27 février dernier. Autrement dit, cette nouvelle décision de justice donne le feu vert à la reprise des travaux, après trois mois d’arrêt.
Le ministre des Transports Philippe Tabarot a réagi en indiquant que cette décision constituait « un véritable soulagement ». « Le juge a reconnu comme sérieux l’argument en faveur de l’existence d’une raison impérative d’intérêt public majeur du projet » a-t-il poursuivi. « Les travaux reprendront à partir de mi-juin de manière progressive » a-t-il déclaré, tout en appelant à rester « vigilants », « sur la prise en compte des enjeux de protection de l’environnement ».
« Une absence totale d’argumentation »
De leur côté, les magistrats ont suivi les conclusions du rapporteur public qui, devant la cour administrative d’appel, le 21 mai dernier, s’était dit favorable à la reprise du chantier. Il estimait que l’importance des villes de Castres, Mazamet et Toulouse, justifiait « par nature qu’elles soient reliées par des infrastructures routières rapides », argumentant que la suspension des travaux « risqu (ait) d’entraîner des conséquences difficilement réparables ».
La cour d’appel a jugé que « le moyen tenant à l’existence d’une raison impérative d’intérêt public majeur susceptible de justifier l’octroi d’une dérogation à l’interdiction de porter atteinte aux espèces protégées pour la réalisation du projet de liaison autoroutière Castres-Toulouse était, en l’état de l’instruction, sérieux et de nature à justifier non seulement l’annulation des jugements critiqués devant elle mais également le rejet des conclusions accueillies par le tribunal administratif de Toulouse. »
« On s’étonne très fortement de l’absence totale d’argumentation juridique qui a conduit les juges du sursis à neutraliser l’effet du jugement de février dernier », réagit Hervé Hourcade, responsable de la coordination des projets et des affaires juridiques chez France Nature Environnement (FNE) Occitanie Pyrénées. «Ce jugement était lui très motivé, très solide, rendu par trois juges qui ont examiné pendant deux ans le dossier. Et aujourd’hui on rend une décision en quelques jours, car cela ne faisait que quelques jours que la juridiction avait nos conclusions », dénonce-t-il.
Julie Rover, une des avocates des opposants à l’A69, s’est dite « stupéfaite » par la décision de la cour administrative. « Le risque aujourd’hui c’est de reprendre le chantier et que dans huit ou dix mois, il y ait une annulation qui soit confirmée », avertit l’avocate.
L’épisode judiciaire autour de l’A69 n’est pas terminé puisque la justice administrative devra se prononcer une nouvelle fois sur le fond du dossier et la raison impérative d’intérêt public majeur de l’autoroute. Cet examen ne devrait intervenir que d’ici un an. Un ultime espoir pour les associations environnementales opposées au projet : « Les juges auront tout le loisir de pouvoir analyser le dossier puisque par définition, vu qu’il n’y a rien dans la décision de sursis à statuer, ils ne seront pas orientés dans un sens comme dans un autre», précise Hervé Hourcade.
En attendant, les opposants à l’A69 ont d’ores et déjà appelé à un week-end de mobilisation les 4, 5 et 6 juillet dans le Tarn, aux abords du tracé de l’autoroute et à des rassemblements ce mercredi à 18h30 devant les préfectures.
Plus d'un millier de personnes se sont rassemblées ce mardi 27 mai au soir, le long des cours Jean-Jaurès et de la Libération, entre Grenoble et Pont-de-Claix, en solidarité avec le peuple palestinien. Des manifestant-es qui répondaient à un appel, lancé sur les réseaux sociaux, à former une chaîne humaine pour Gaza.
Un appel anonyme circulait ce mardi 27 mai sur les réseaux sociaux, appelant les Grenoblois à former une chaîne humaine de Pont-de-Claix à la Porte de France. « Free Palestine. Tous en rouge pour Gaza ». À 18h, quelques dizaines de personnes — essentiellement des jeunes — étaient présentes au carrefour de l’avenue Alsace-Lorraine et du cours Jean-Jaurès, nombre d’entre elles arborant des drapeaux palestiniens. Une affluence qui ne cessera de gonfler au fil des minutes.
Une demi-heure plus tard, vers 18h30, les manifestants étaient déjà quelques centaines à s’étaler sur la voie du tramway, entre la Porte de France et l’avenue Alsace-Lorraine. Les slogans de solidarité avec les Palestiniens victimes du génocide engagé par le pouvoir en place en Israël se faisaient alors entendre : « Nous sommes tous des Palestiniens » ou encore « Netanyahou assassin, Macron complice ».
Très vite, les trams ont été totalement bloqués. Les voitures qui circulaient sur les voies parallèles à la ligne de tramway étaient quant à elles nombreuses à signaler leur soutien en klaxonnant. À 19h, plus de cinq cents manifestants se mettaient en ligne en direction de Pont-de-Claix en quittant le carrefour cours Berriat — avenue Jean-Jaurès, pour tenter de construire une chaîne humaine.
De nombreux militants, habitués des manifestations de solidarité avec les Palestiniens échangeaient sans savoir qui organisait cette initiative de solidarité. Beaucoup, beaucoup de jeunes, sourire aux lèvres, satisfaits que la mobilisation soit au rendez-vous ce soir. Au sein du cortège, l’une des manifestantes était particulièrement émue de ce large soutien : une Palestinienne réfugiée à Chambéry, qui a perdu 67 membres de sa famille à Gaza.
Une manifestante palestinienne, réfugiée à Chambéry, qui a perdu 67 membres de sa famille dans les bombardements israéliens sur Gaza.
La chaîne humaine s’est terminée vers 21h près de la Porte de France, rassemblant au plus fort de la manifestation plus d’un millier de personnes. Un mouvement à la fois massif et totalement spontané, dont le succès indéniable ouvre sans nul doute des pistes de réflexion.
Le Festival de Cannes, dont l’édition 2025 vient de s’achever, célébrera l’an prochain son 80e anniversaire. Marché du film qui brasse des enjeux considérables, il est surtout la plus belle vitrine de la création cinématographique mondiale. Connecté aux préoccupations socio-politiques, il a dès l’origine été la chambre d’écho des préoccupations du moment. Sans revenir trop longuement sur ces quatre-vingts ans d’histoire, on a tous en mémoire quelques péripéties qui l’ont illustré, comme la fameuse édition de 1968, qui s’auto-supprima, l’irruption de la bataille des intermittents en 2004, la mobilisation des Sans-Papiers en 1997, la mémorable intervention de Justine Triet en 2023… Et cette année, Gaza.
Le Festival de Cannes est né une première fois en 1939.
L’idée est née de la volonté politique du gouvernement de l’époque de répliquer à la Mostra de Venise. Le diplomate Philippe Erlanger, qui lança l’idée, y constate la mainmise de plus en plus voyante du régime fasciste sur le Festival, aggravéeavec le resserrement des liens de l’Italie de Mussolini avec l’Allemagne nazie. C’est ainsi que Les dieux du stade de Leni Riefensthal se vit attribuer le Grand Prix 1938 sur intervention directe d’Hitler. Les Français sont atterrés, et Jean Zay, un des derniers progressistes au sein du gouvernement de Front populaire, décide de créer un « Festival des démocraties du monde », un festival antifasciste à la gloire du cinéma et de la paix. La première édition devait commencer le 1er septembre 1939. Ce fut le jour d’entrée des troupes nazies en Pologne. Elle n’eut donc pas lieu.
La première édition effective a lieu en 1946, dans le contexte de la Libération. La France est à reconstruire, les ministres communistes sont au gouvernement.De grandes réformes sont engagées. Ambroise Croizat met en place le régime général de Sécurité sociale, les nationalisations et le statut de la fonction publique s’engagent. La mobilisation populaire est là, mais les caisses sont vides. C’est grâce à l’obstination du maire de Cannes de l’époque Roger Picaud et de la profession représentée par la CGT, en la personne de Louis Daquin, responsable national du syndicat des techniciens de la production cinématographique, que l’alchimie fonctionne.
Le Festival rencontre d’emblée un grand succès populaire, mais aussi auprès de la critique et à l’international. Le Grand Prix (qui n’est pas encore la Palme d’Or) est décerné à La Bataille du rail de René Clément, film produit par la Coopérative générale du cinéma français, créée par la CGT avec de nombreux militants communistes, à la gloire de la Résistance et de la victoire des Alliés, comme d’ailleurs de nombreux films de la sélection. Ce premier Festival du film est véritablement une grande fête civique et cinématographique.
Mais pour exister, dans les conditions de l’époque, il a fallu toute la mobilisation de la population cannoise. En moins de quatre mois, il a fallu tout inventer, à commencer par le premier lieu de projection, dans les conditions particulièrement difficiles de l’après-guerre. Dès 1946, la CGT est un acteur clé du Festival. Cofondatrice de l’événement, elle participe à son conseil d’administration et ce jusqu’à nos jours. Les syndicats mobilisent ouvriers et techniciens pour construire le premier Palais des Festivals, souvent bénévolement après leurs journées de travail, en moins de quatre mois. Il était toutefois inachevé le jour de l’ouverture, mais les projections se déroulèrent sans encombre.µ
Jean-Jacques Barey
PS : Cet article doit beaucoup au travail exemplaire de l’historien Tangui Perron sur le sujet, qu’on retrouvera notamment ici :
- Tangui Perron : Tapis rouge et lutte des classes, une autre histoire du Festival de Cannes (Éditions de l’Atelier, 2024).
Les cinq artisans de la construction de l'union à gauche pour Saint-Marcellin aux côtés de Guillaume Gontard, sénateur écologiste.
À l’appel de plusieurs personnalités locales, une première rencontre s’est tenue à Saint-Marcellin le 23 mai à la salle polyvalente. L’objectif était clair : engager une démarche avec les habitants(es) et les forces de gauche pour gagner l’alternance aux prochaines élections municipales de 2026 face à une droite désunie et une extrême droite menaçante.
Aussi, avec plus de soixante participants, cette première initiative fera date dans la construction d’une liste unique à gauche à Saint Marcellin, et constitue un véritable tremplin pour que cette union soit la plus large possible. C’est d’ailleurs l’appel lancé par Christophe Ghersinu : « Nous n’avons plus le luxe d’être divisés. Ce qui nous unit est plus fort : la volonté de défendre la justice sociale, l’écologie populaire, les services publics, la dignité humaine. J’appelle aujourd’hui à la création d’une seule et grande liste de gauche écologique à Saint Marcellin. »
Christophe Ghersinu.
Améliorer le vivre ensemble, soutenir les familles, assurer le droit à la sécurité, l’écologie… tous les axes du programme devront être débattus avec la population selon Christophe Ghersinu qui affirme que « ce que nous devons proposer n’est pas un rêve, mais un choix politique pour une commune qui protège, qui agit et qui rassemble ».
C’est aussi l’avis de Pierre Liotard, le premier intervenant de la soirée. « J’ai souhaité participer à la création d’une liste unique de gauche, j’en ai assez de voir la gauche s’autodétruire ». Il revient sur la démocratie locale lors de son mandat municipal avec Jean Michel Revol, déplorant un perpétuel jeu de rôle majorité-opposition. « Le conseil municipal devient un théâtre de mauvais goût où tout est décidé d’avance. Je rêve d’une majorité qui donne la parole à tous pour que débattre soit une réalité. » Son expérience et son engagement dans des associations d’insertion et d’économie sociale et solidaire seront très utiles pour élaborer des propositions répondant aux difficultés vécues par des habitants de Saint-Marcellin aussi.
Pierre Liotard.
Jeanne Maury est guidée par la nécessité d’agir dans le collectif pour l’intérêt général. Membre du conseil d’administration du CCAS de Saint-Marcellin, elle souhaite s’investir dans la prochaine campagne notamment sur des sujets qui lui tiennent à cœur : promouvoir l’égalité, lutter contre l’exclusion et développer la solidarité. Elle insiste sur le caractère essentiel d’associer tout le monde au sein du conseil municipal ou dans les commissions, pointant le refus de la majorité actuelle de mettre en place des groupes de travail pour préparer efficacement les conseils d’administration. « Il y a eu de très rares ébauches de travail en commun. A nos questions sur le besoin de logements sociaux, nous avons eu souvent une fin de non-recevoir. Pourtant, des gens dorment dans la rue à Saint-Marcellin ! »
Jonathan Soen insiste : « Je suis moi aussi convaincu qu’il faut une liste unique et unie de gauche, et qui porte les sujets de l’écologie. Mais mon ressenti est qu’il n’y a pas aujourd’hui de vision globale sur les enjeux écologiques. Je ne vois pas d’objectifs en termes de réduction de l’empreinte carbone. Sur le patrimoine arboré il y a eu beaucoup d’atteintes alors qu’il est essentiel pour le vivant comme pour la réduction des ilots de chaleur. Le côté positif des manquements ou de l’inaction de l’équipe en place, c’est qu’il reste beaucoup de choses à faire pour réparer et préparer l’avenir ».
Jonathan Soen.
« J’ai choisi de m’engager dans cette aventure unitaire à gauche pour Saint-Marcellin car c’est la suite logique de l’élan unitaire à gauche qui a permis au niveau national avec le Nouveau Front populaire de faire barrage à l’extrême droite ». Pour Elisabeth Pouech, quand les citoyens n’y croient plus, la société va mal. « Droite et gauche, ce n’est pas pareil, et il y a pire : la tentation d’essayer l’extrême droite. L’engagement citoyen a toujours été un fil rouge dans ma vie, je sais que mes valeurs seront portées par notre projet. Nous devons aussi créer des liens avec les jeunes, leur proposer des projets transverses, favoriser l’éducation et la formation, les aider dans leur mobilité. Dans ces sens, la coopération avec l’intercommunalité est essentielle ».
Elisabeth Pouech.
La présence de Guillaume Gontard, sénateur de l’Isère et président du groupe « écologiste-solidarité et territoires » était un atout supplémentaire dans cette soirée très constructive. « Cette première initiative n’arrive pas trop tôt. Il est important que le débat se mette en place dans un contexte lourd et grave, concernant le réchauffement climatique ou le fléau de l’extrême droite. On lutte contre ces dérives en se mettant ensemble. On a besoin d’agir et de proposer autre chose.Au niveau de l’échelon communal, on peut changer concrètement la vie des gens, sur les questions sociales, écologiques, énergétiques, de transport, d’alimentation ».
Il invite à se poser la question : « Comment peut-on créer une commune accueillante, comment les personnes qui y vivent ont envie d’y rester ? C’est tout l’enjeu de travailler sur l’espace public ». Il termine en souhaitant beaucoup de forces au collectif qui se met en place car s’investir pour sa commune est très enrichissant.
Guillaume Gontard.
Les échanges avec les participants ont montré la nécessité de redonner du sens à la démocratie en faisant participer les citoyens aux décisions qui les concernent. Et c’est autour d’un buffet que les participants à cette première rencontre ont pu poursuivre les échanges. Indéniablement, cette initiative à l’appel des cinq personnalités est une réussite qui fera date à gauche et qui donne de grands espoirs pour faire basculer Saint-Marcellin vers le progrès social et une transition écologique ambitieuse.
Un millier de personnes ont manifesté dans la soirée du lundi 26 mai à Paris pour que la France reconnaisse enfin l’État de Palestine. Les secrétaires du PCF, du PS et des Verts ont, dans leurs prises de parole, dénoncé le « génocide » en cours à Gaza.
Que fait la France face au génocide en cours à Gaza ? Ce lundi soir, à l’appel du PCF, un millier de personnes sont venues à Paris exiger la reconnaissance de l’État de Palestine par la France. « Non à l’épuration ethnique ! Stop à l’occupation illégale de la Cisjordanie ! Stop au génocide à Gaza ! », a lancé Fabien Roussel, accompagné des dirigeants des Écologistes et des socialistes, Marine Tondelier et Olivier Faure.
Pour le secrétaire national du PCF, le fait que la France soit absente de la liste des « 150 pays qui reconnaissent l’État de Palestine » fait « honte à l’histoire de notre pays ». Il convie à participer au lancement par le PCF et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), le 4 juin prochain, d’une grande alliance européenne pour faire reconnaître l’État de Palestine. L’initiative se tiendra au siège du PCF. Dans l’immédiat, il appelle à un « cessez-le-feu » et à « rompre l’accord d’association entre Israël et l’Union européenne ». Pour faire pression sur Tel Aviv, il invite au boycottage des « produits qui viennent des territoires occupés en Cisjordanie ».
« Notre rôle n’est pas de contester un génocide, mais de le prévenir »
Cela signifie notamment que « comme la Russie »,Israël « ne doit pas pouvoir faire son marchand d’armes à Paris » à l’occasion du Salon du Bourget, qui s’ouvre le 16 juin. Enfin, il appelle les Franco-Israéliens qui pourraient servir dans l’armée israélienne à « refuser de bombarder la bande de Gaza » et à « déposer les armes ». Au président Macron, il demande qu’il prenne l’initiative d’un déplacement de dirigeants européens aux frontières de Gaza, comme ça a été fait à Kiev, pour exiger « qu’entre l’aide humanitaire ». Peu après, Soumya Bourouaha, député communiste de Seine-Saint-Denis témoignait de son voyage au point d’entrée de Rafah, où les camions étaient bloqués il y a un an. « Rien n’a changé depuis », a-t-elle déploré sous les yeux des autres parlementaires communistes présents, Jean-Paul Lecoq, Nicolas Sansu et Marianne Margaté.
Marine Tondelier a invité à « ne pas s’habituer à l’horreur ». Pour la secrétaire nationale des Écologistes, « ce qui est en jeu, c’est la survie des Gazaouis, c’est l’image que l’humanité se fait d’elle-même ». Elle déplore que lors de son passage télévisé, le président laisse « la qualification de génocide » pour ce qui se passe à Gaza « à l’appréciation des juristes et des historiens » et invite la France à reprendre la « voix singulière qui a été la sienne par le passé ». Aux demandes énoncées par Fabien Roussel, elle en rajoute une de longue date formulée par les écologistes : « que des enquêteurs de la Cour pénale internationale puissent se rendre à Gaza ».« Cela aurait pu éviter le sentiment d’impunité » des soldats israéliens parce que « ce qui se passe aurait été vu et jugé ».
À la veille du vote sur l’orientation de son parti, Olivier Faure, s’est affiché avec les autres dirigeants de gauche sur le parvis des droits de l’homme. Il rappelle que c’est ici, « au palais de Chaillot, qu’a été signée la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948 ». Un texte qui nous oblige. Il souligne que notre pays est engagé par la convention sur la prévention du génocide. « Notre rôle n’est pas de constater un génocide, mais de le prévenir », alerte le dirigeant socialiste pour qui « un génocide est en cours ». Lui aussi invite Paris à prendre des mesures. Outre les représentants des partis de gauche, des militants du Mouvement de la paix se sont joints à la manifestation. Comme Assan Lakehoul, secrétaire des Jeunes communistes, le secrétaire national du Mouvement de la paix Alain Rouy a appelé à « amplifier la mobilisation pour Gaza ».