Monsieur le président du Conseil palestinien des droits de l’homme,
Monsieur l’Ambassadeur de Cuba en France,
Monsieur l’Ambassadeur de Mauritanie en France,
Mesdames, Messieurs les ministres conseillers, représentants des ambassades,
Monsieur le Président du Forum Palestine,
Monsieur le Président du département des affaires des expatriés,
Monsieur le Gouverneur de Jericho et de la vallée du Jourdain
Monsieur le Secrétaire général du Parti du peuple palestinien,
Monsieur le Premier secrétaire de l’Ambassade de Palestine en France,
Mesdames et Messieurs de la délégation palestinienne en vos grades et qualité,
Monsieur le Président du groupe d’amitié France-Palestine à l’Assemblée nationale,
Mesdames, Messieurs les parlementaires,
Mesdames, Messieurs les élu·es,
Mesdames, Messieurs les présidents d’association,
Mesdames, Messieurs les représentants des forces syndicales, associatives et politiques,
Mesdames, Messieurs,
Cher·ères camarades,
C’est avec émotion et gravité que j’ouvre cette conférence internationale pour les droits du peuple palestinien et la reconnaissance de l’Etat de Palestine, que le PCF organise avec l’OLP à laquelle nous lie une longue et fraternelle amitié.
Nos regards se tournent immédiatement vers Gaza, vers le peuple palestinien victime des massacres de masse, du nettoyage ethnique, de crimes conte l’humanité ; le peuple palestinien, victime d’un véritable génocide orchestré par le gouvernement d’extrême-droite israélien de Benjamin Netanyahou.
Il est temps d’agir concrètement pour faire cesser cette barbarie ; cette violence meurtrière insupportable ; cette violation totale du droit international,
Il est temps d’agir pour mettre fin à la destruction totale de Gaza et au nettoyage ethnique de sa population.
Il est temps d’agir pour mettre un terme à ce blocus inhumain du territoire palestinien, à cette situation de famine qui menace plus de 2,1 millions de personnes piégées et bombardées.
80% de l’eau de Gaza est non potable. Seules deux stations d’épuration fonctionnaient encore. Le gouvernement israélien vient d’en couper l’électricité. Tout est fait pour exterminer un peuple entier par la faim, la soif, la maladie.
L’armée israélienne se livre à une politique de terre brûlée sur un territoire qu’elle a quasi totalement rasé.
Gaza est devenu un trou noir humanitaire. Un véritable cimetière à ciel ouvert. Tous les Gazaouis sont aujourd’hui confrontés à la famine ou à la malnutrition.
Face au génocide du peuple palestinien, face au nettoyage ethnique en Cisjordanie, la communauté internationale, la France n’a pas le droit de fermer les yeux.
Car l’objectif de cette politique de terreur menée par le gouvernement suprémaciste de Benjamin Netanyahou est d’effacer de la carte du monde le peuple palestinien.
C’est ce que revendiquent ouvertement les ministres d’extrême droite du gouvernement israélien et c’est ce que soutient l’administration de Donald Trump.
En Cisjordanie, à Jérusalem, les frappes de drones, les tirs de sniper contre des enfants, les incursions armées, les destructions de maisons, de champs, et la violence des colons israéliens se déchaînent.
Là encore, la volonté du gouvernement israélien est d’annexer illégalement ces territoires et de les vider de leur population palestinienne.
Il est urgent de faire appliquer les décisions de la Cour Internationale de Justice et de la cour pénale internationale. La place de Benyamin Netanyahou est devant un tribunal et derrière les barreaux !
Tout comme les auteurs des crimes terroristes du Hamas du 7 octobre 2023.
Nous les avons condamnés avec force, et nous les condamnons encore.
Ils sont aujourd’hui utilisés par le gouvernement Netanyahou pour effacer le peuple palestinien, raser Gaza, accélérer la colonisation dans les territoires occupés comme à Jérusalem.
Nous sommes ici rassemblés pour dire avec force : les massacres, les crimes contre l’humanité, le génocide doivent prendre fin !
Pour cela, il est temps d’agir. Les mots ne suffisent plus.
Il faut que le gouvernement français use de tout son poids pour que l’UE suspende l’accord d’association avec Israël tant que celui-ci piétine le droit international et massacre la population de Gaza.
La France peut prendre elle-même la décision de rompre toute relation commerciale avec Israël et mettre fin à l’importation de produits provenant des colonies et des territoires occupés.
Mais surtout, nous sommes ici pour dire qu’une solution politique existe.
Elle est connue depuis 1947 : deux Etats pour deux peuples, un Etat de Palestine pour le peuple palestinien, un Etat d’Israël pour le peuple israélien.
L’OLP par la voix de Yasser Arafat a proclamé l’Etat de Palestine en 1988. Yasser Arafat est venu à Paris peu de temps après pour l’annoncer et demander à la France de le reconnaître. Il a été reçu en ce lieu même, par Georges Marchais alors Secrétaire général du parti communiste français.
Depuis toujours, nous avons été auprès de l’OLP pour défendre, ensemble, l’existence d’une Palestine libre, démocratique et laïque.
Et aujourd’hui, c’est bien de cela dont nous parlons. Il ne s’agit pas seulement de défendre la liberté et l’indépendance du peuple palestinien. C’est son existence même qui est en cause, qui est menacée. Alors oui, il y a urgence.
Aujourd’hui, 148 états ont reconnu l’Etat de Palestine. Des institutions internationales l’ont reconnu. Le président de la République, Emmanuel Macron, a déclaré il y a quelques jours que la reconnaissance de l’Etat de Palestine était un « devoir moral et une exigence politique ».
On ne peut qu’apprécier ce changement de ton de la diplomatie française. Mais il faut passer aux actes ! Maintenant, car il y a urgence ! Il faut reconnaître immédiatement l’Etat de Palestine !
Cet acte ne serait pas uniquement une déclaration symbolique.
Ce serait un acte hautement politique.
Ce serait faire entrer de plein droit la Palestine dans la communauté des nations.
Ce serait reconnaître qu’il existe une représentation légitime du peuple palestinien, l’Organisation de libération de la Palestine.
Ce serait dire qu’il existe un interlocuteur légitime pour mettre en oeuvre une solution politique fondée sur le droit et la justice : l’Autorité palestinienne.
Ce serait reconnaître qu’il existe un territoire palestinien qui doit être gouverné d’une manière indépendante et d’un seul tenant, avec la Cisjordanie, Jérusalem-Est et Gaza.
Ce serait reconnaître qu’il existe un peuple, le peuple palestinien, qui porte des exigences de libération nationale et d’autodétermination pour vivre en paix avec ses voisins.
Autant de réalités niées par le gouvernement israélien qui, en plus de commettre des crimes contre l’Humanité, déstabilise totalement cette région du monde.
Le but est bien d’arriver à une situation où les deux États, souverains, vivant côte à côte et en sécurité, soient mutuellement reconnus par tous les États de la région.
La reconnaissance de l’Etat de Palestine n’est pas une fin en soi. C’est un début. Pour faire appliquer le droit international, la fin de la colonisation, la fin de l’occupation, le droit au retour des réfugiés.
Pour cela, nous avons un interlocuteur politique. Il s’agit de l’Organisation de Libération de la Palestine.
Vous aurez remarqué que nous n’avons pas choisi la date de notre conférence au hasard.
La date du 4 juin renvoie évidemment au 4 juin 1967, veille de l’offensive israélienne qui allait occuper Jérusalem Est, la Cisjordanie, Gaza. Les frontières de 1967 sont bien notre référence.
Chers amis de l’OLP, vous le savez, le PCF est à vos côtés depuis cinq décennies.
La première rencontre entre les directions de nos deux organisations remonte à 1975.
Vos exigences et votre objectif, celles de la charte que vous avez donnée à l’OLP, sont les bases de la lutte que le PCF porte pour les droits nationaux du peuple palestinien, pour un Etat démocratique vivant selon les principes de la coexistence pacifique, de la charte des Nations Unies.
Pour reprendre les mots de la déclaration d’indépendance de 1988, « une patrie libre pour un peuple d'hommes et de femmes libres ».
C’est au nom de ces principes que les communistes français sont si attachés, et si mobilisés pour les droits nationaux du peuple palestinien.
C’est sur cette base que nous avons travaillé à une déclaration commune le 29 novembre dernier, à l’occasion de la journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien.
Nous allons travailler maintenant à la constitution d’une alliance internationale la plus large possible pour les droits nationaux du peuple palestinien.
Car notre boussole, c’est bien le droit international.
C’est vrai pour la Palestine, comme pour d’autres régions du monde. Faire appliquer le droit international en Palestine n’est pas simplement une exigence et une nécessité pour les Palestiniens.
C’est une exigence internationale, pour faire appliquer partout les décisions de la justice internationale et faire vivre les instances du multilatéralisme mondial, faire vivre l’ONU, sur la base de la charte des Nations Unies.
C’est une des questions des batailles internationales majeures qui sont en cours, alors que les forces d’extrême-droite, celles des divers fondamentalismes religieux, partout à l’offensive, cherchent à imposer la loi du plus fort.
Le monde est au bord d’un basculement dangereux pour l’humanité. Notre priorité est de faire respecter la justice et le droit.
Cette exigence grandit, y compris au cœur du peuple israélien où une mobilisation inédite appelle à l’arrêt de la guerre à Gaza, au retour des otages, au départ de Netanyahou et de son gouvernement.
Nous réaffirmons notre pleine solidarité agissante avec les forces de paix en Israël, parmi lesquelles figurent nos camarades du Parti communiste israélien et du Hadash.
Nous portons, avec vous, l’ambition de travailler à la construction d’un rapport de force pour faire avancer ces exigences, au sein du peuple français et des peuples européens.
Notre conférence d’aujourd’hui vise à construire un mouvement de paix large et influent, capable d’influer sur les décisions gouvernementales et de peser pour la mobilisation des peuples et des opinions.
Ici, dans ce lieu, le PCF a animé la résistance et la lutte pour l’indépendance et la liberté du peuple algérien, avec ses représentants. Et nous avons gagné.
Ici, dans ce lieu, le PCF a animé la résistance et la lutte pour l’indépendance et la liberté du peuple vietnamien, avec ses représentants. Et nous avons gagné.
Ici, dans ce lieu, le PCF a animé la résistance et la lutte pour mettre fin à l’apartheid et pour la libération de Nelson Mandela. Et nous avons gagné.
Chacune de ces batailles fut difficile, âpre.
Nous étions souvent seuls au départ. Et nombreux à la fin.
Car l’histoire nous a appris que rien ne peut résister à un peuple qui aspire à vivre libre, qui défend sa liberté et son indépendance.
Au nom de cette histoire, nous savons que vous gagnerez. Que nous gagnerons.
Ce jour doit être un jour d’espoir pour les peuples palestinien et israélien, l’espoir de vivre en paix et en sécurité.
Vive l’amitié des peuples français et palestinien
Vive l’alliance internationale pour les droits du peuple palestinien
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