mardi 6 mai 2025

Propos du PDG de Safran : les communistes grenoblois taclent le centre et la droite


 Isabelle Peters, première adjointe au maire de Grenoble, signataire du communiqué des communistes avec le conseiller régional Éric Hours et le conseiller municipal Nicolas Beron-Perez.

Les élus PCF de Grenoble ont réagi ce mardi 29 avril à la polémique lancée par le patron de Safran qui a déclaré refuser d'investir dans les villes détenues par les écologistes. Des propos critiqués par Laurence Ruffin, laquelle a ensuite été ciblée par les élus municipaux du centre et de la droite. D'où la mise au point des communistes fustigeant les contradictions et incohérences de ces derniers en matière de politique industrielle.

« Notre industrie mérite mieux que des petites phrases électoralistes ! » Le titre du communiqué diffusé ce mardi 29 avril par les élus communistes grenoblois traduit leur dépit face à la polémique politico-médiatique en cours dans la capitale des Alpes. Les réactions locales s’enchaînent en effet depuis les propos tenus mi-avril par le PDG du groupe aéronautique Safran, à l’Assemblée nationale. Interrogé devant la commission d’enquête sur les freins à la réindustrialisation de la France, Olivier Andriès est revenu sur l’accueil que lui avaient fait des militants écologistes, début 2024, à Rennes. « Il n’est plus question d’investir dans une ville qui est détenue par une majorité écologiste. Si c’est pour se faire accueillir par des tomates, je ne le ferai pas », a‑t-il lancé.

Laurence Ruffin, présidente de la Scop Alma et cheffe de file des écologistes pour les municipales — ici aux côtés de Caroline Audric (CGT) lors d’un débat organisé par le PCF Grenoble — a vivement critiqué les propos d’Olivier Andriès.

Sans surprise, cette sortie a fait parler à Grenoble, selon les cosignataires du communiqué, la première adjointe Isabelle Peters, le conseiller régional Éric Hours et le conseiller municipal Nicolas Beron-Perez. Première à s’exprimer, Laurence Ruffin, présidente de la Scop Alma et cheffe de file écologiste pour les municipales 2026, qui a « rappelé à juste titre », selon les militants PCF, le caractère abusif des propos de l’industriel. « Qu’un dirigeant d’entreprise — qui a une forme de pouvoir — se permette de dire de telles choses, cela pose un vrai problème démocratique », a‑t-elle souligné.

Nicolas Beron-Perez, conseiller municipal PCF, co-signataire du communiqué.

Plusieurs conseillers municipaux d’opposition ont alors répondu à Laurence Ruffin, précise le trio, citant « Romain Gentil (centre-gauche), Alain Carignon (droite extrême) et Émilie Chalas (macroniste) ». Des réactions qui ont naturellement choqué les communistes. Lesquels ne peuvent accepter, affirment-ils, que « des tenants locaux des différents courants néolibéraux se permettent de se poser en ‘défenseurs de l’industrie’  ».

« Où étaient les députés et ministres du centre et de la droite ? »

Les élus PCF ironisent en effet sur les actes et discours contradictoires de ces derniers, exemples à l’appui. « Où étaient les député·e·s du centre et de la droite lorsqu’il fallait signer pour que la nationalisation partielle de Vencorex vienne au Parlement ? Où étaient les ministres du centre et de la droite lorsque cette entreprise, essentielle pour toute une filière amont et aval, était en sursis et qu’il était encore temps d’agir ? », demandent-ils. De même, « où étaient les député·e·s et ministres du centre et de la droite, lorsqu’il s’agissait de sauver Photowatt, dernière usine français de fabrication de panneaux photovoltaïques ? »

Le conseiller régional Éric Hours (PCF), aux côtés de Patrick Durand (CGT), lors d’une manifestation, en octobre 2024, pour sauver Vencorex, exemple typique selon les communistes de l’échec de la droite et du centre.

Leur « seule politique industrielle » consistent à faire « des (gros) chèques d’argent public qui ne servent qu’à subventionner les dividendes », dénoncent Isabelle Peters, Éric Hours et Nicolas Beron-Perez. « Leur échec est flagrant, quand chaque jour la soi-disant main invisible du marché — les dirigeants à la solde d’actionnaires financiers sans vision en réalité – démantèle l’appareil de production du pays », ajoutent-ils.

Les communistes appellent donc à « un changement de cap, pour que la collectivité reprenne la main », expliquent les élus. Et ceux-ci de conclure : « Garantir une réelle souveraineté industrielle à notre pays passera par une planification impliquant puissance publique et salarié-es, garants d’un réel développement durable, à l’opposé des logiques financières court-termistes qui sont bien la cause du déclin industriel. » Un projet qui sera d’ailleurs au cœur de la journée de l’industrie organisée le 17 mai, à Grenoble, par la fédération PCF de l’Isère.

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